Guillaume Agez« Un tout jeune fantôme, Casper, ronge son frein et s’ennuie à mourir en compagnie de ses oncles dans le manoir de Whipstaff. Quand une petite fille et son père viennent s’installer dans la maison hantée, il pense pouvoir enfin s’amuser… » Non, nous ne sommes pas Allo Ciné et nous n’allons pas critiquer le film sortie en 1995 (déjà !). Nous restons dans l’automobile avec cet essai du Hyundai Casper, petit SUV du segment A et réservé au marché coréen. Et son nom ne doit rien au personnage de bande dessiné, du moins directement. Casper est le nom d’une figure de freestyle au skateboard inventée par Bobby ‘’Casper’’ Boyden, qui avait le teint pâle et a donné le nom au célèbre fantôme. Comme un clin d’œil, notre Hyundai Casper est tout blanc !
Hyundai Casper : retour du citadin
Si la gamme française de Hyundai accueille depuis 3 générations la petite i10 à son catalogue, c’est un véhicule totalement inconnu en Corée. Le seul et unique représentant de la marque en Corée dans la catégorie des urbaines a été l’Atos. Apparue en 1997, la production du Hyundai Atos s’est arrêtée en 2007, le seul représentant de la catégorie du groupe Hyundai est la Kia Morning (notre Picanto) depuis cette date en Corée.
Mais en 2021, changement de situation, Hyundai est de retour dans la catégorie des Gyeongchas (petite voiture légère) qui pourrait être assimilée aux Kei Car ou Keijidōsha mais avec des limites de mensuration plus confortables (360 cm de long, 160 cm de large). Alors que le Hyundai Atos pouvait être assimilé à un monospace, Hyundai surfe sur la mode des SUV. Le Hyundai Casper adopte donc un look de franchisseur, sans aucune capacité tout-terrain. Sa plate-forme (K1) est partagée avec la Kia Morning / Picanto et Hyundai i10, ceci expliquant cela ! Il propose cependant des modes de conduites neige, sable et boue, l’honneur est sauf.
Côté moteur, seul un 3 cylindres prend place sous le capot, proposé en 75 ch (95 Nm) ou 100 ch (172 Nm) avec le turbo. Cette dernière version se distingue par des écopes d’aérations rondes dans la calandre singeant un double projecteur. Le Hyundai Casper est associé à une boite automatique à 4 rapports quelle que soit la motorisation. Son poids à vide compris entre 985 et 1 060 kg ne pose pas de problème aux moteurs. Pour ne pas faire comme les autres, le Hyundai Casper ne se commande pas en concession, mais exclusivement en ligne ! Nous reviendrons sur sa gamme un peu plus loin dans l’article.
Tu as le look coco !
Lors de sa présentation en 2021, sa ligne avait de quoi surprendre : elle ne reprenait aucun code de la marque. Le Hyundai Casper a de fait plutôt initié les codes qui se généralisent dans la gamme du constructeur coréen, à savoir : un bandeau horizontal qui accueille une partie des fonctions des feux et les projecteurs dissociés intégrés dans la calandre. Ils sont ici ronds tout comme les feux à l’arrière, qui sont aussi dédoublés par un bandeau horizontal fondu dans la lunette (fonction feux de position et stop).
De profil, le montant B crée une cassure dans la ligne, accentuée par un montant A teinté noir (selon version) et des poignées masqués sur les portes arrière. Le Hyundai Casper propose évidemment des élargisseurs d’ailes pour affirmer le look SUV.
Intérieur tristounet mais…
A l’intérieur, le style n’est pas en reste. Sauf sur notre version 100% noir que nous avons eu tant de mal à mettre en valeur en photo. Nous vous partageons ainsi celles de l’intérieur blanc et bleu aperçu dans un des showrooms de la marque. Au-delà des couleurs, la planche de bord propose un look rondouillard bien assorti à l’extérieur. Les compteurs sont numériques, à l’ambiance bleu de base, qui passe au rouge quand le mode sport est sélectionné. Le volant étonne par l’absence totale de logo, en dehors du signe « airbag » et du pictogramme de l’avertisseur sonore.
Le style n’est pas que dans la planche, il l’est aussi côté siège, avec une assise large pour le conducteur qui rejoint l’assise passager, et intègre 2 porte-gobelets. Ce style n’est pas inédit, nous l’avions vu dans la Citroën C4 Cactus, mais aussi chez la Nissan Sakura et Suzuki Wagon R. Notre version était équipée d’un accoudoir qui pivote sur l’arrière. Il est basique, mais participe au style et est bien utile au conducteur sur les longues routes. La banquette arrière ne peut accueillir que 2 passagers.
It’s amazing !
Comme d’autres essais réalisés à l’étranger, nous passons par une location classique pour nos déplacements. Nous sommes deux, avec chacun une valise format soute. Autant dire que les personnes qui nous accueillent à l’agence hallucine. Il faut savoir que la Corée est un pays de grosse voiture… alors voir deux européens (dont un mesurant 183 cm) dans une si petite voiture, les mots « amazing » (incroyable) et « unbelievable » (inimaginable) ont ponctué les échanges jusqu’à la remise des clés. Enfin, plutôt du badge qui permet de gérer la voiture main libre. Côté coffre, annoncé à 300 cm³, nous y plaçons une première valise à la verticale, la seconde se positionnera sur les dossiers rabattus.
Alors non, le gabarit de votre serviteur ne rencontrera aucune difficulté pour entrer dans le Hyundai Casper ni pour trouver une position de conduite adaptée. Les réglages nous permettent de trouver une position de conduite adéquate. Le tableau de bord ne présente aucun plastique moussé, mais la sensation est que tout est fait pour durer. Autre fantaisie, une partie du revêtement de la console façon tissus permet d’apporter une touche plus cosy, coupée d’une part par le levier de vitesses et d’autre part par les touches chauffage (conducteur et passager) et ventilation (conducteur) des sièges. Ce début de printemps est chaud (essai réalisé début avril), devinez la fonction que nous avons le plus utilisée ?
Au revoir Séoul !
La navigation a été réglée en anglais, donc il sera facile de nous diriger vers notre première destination : le parc national de Seoraksan, au Nord-Est de la Corée du Sud. Nous démarrons le Hyundai Casper, et à peine la voiture avance que l’arrêt d’urgence s’enclenche : la voiture stationnée derrière nous s’est empressée de nous doubler en sortie de stationnement. Nous ne jugerons pas le comportement routier des Coréens, pour le moment !
Le trajet commence par des embouteillages, mais pas de panique, le Hyundai Casper est très bien équipé : le régulateur de vitesse adaptatif avec gestion du trafic sera notre allié pour notre début de parcours. Le Hyundai Casper identifie également la vitesse de la route, il suffit également de la valider pour rouler tranquille. Nous n’avons donc qu’à tenir le volant et suivre les indications du GPS pour les premiers instants à son volant. Nous atteignons vite l’autoroute, mais elle est très encombrée jusqu’au premier péage. La fonction de maintien en ligne accentue la sensation d’être assisté sur ce trajet.
L’autoroute sans fardeau
La route se dégage ensuite, et si le petit 3 cylindres n’est pas un foudre de guerre, il se défend très bien dans le trafic qui peu à peu augmente de rythme autant qu’il se dissout au gré des sorties. Il ne faut pas oublier que la Corée est un pays de (petites) montagnes et que la route est loin d’être plane. Si le moteur est volontaire, la boite de vitesses à 4 rapports n’est pas de meilleure compagnie. Si les passages d’une vitesse à l’autre sont plutôt discrets en temps normal, l’accélération en montée s’accompagne d’un à-coups au rétrogradage et le moteur monte vite dans les tours, avec le bruit excessif qui va avec.
Le Hyundai Casper n’est pas une voiture silencieuse, loin de là (bruit de roulement et de vent particulièrement) mais elle est au niveau des standards de la catégorie sur autoroute. Le bruit moteur nous limitera l’usage du mode sport qui agit principalement sur la sélection de la vitesse et donc le régime moteur. Car en temps normal, le moteur se fait entendre, mais c’est tout à fait supportable, même sur autoroute.
Notre trajet approche de la destination, et oh surprise, le GPS nous indique le prix du péage pour préparer le paiement : pratique ! Avec les embouteillages de Séoul, notre trajet aura duré près de 3h30 avec un pause intermédiaire sur une aire de repos afin de reprendre des forces ! Il faut constater que le confort du Hyundai Casper est tout à fait adapté à ce genre de trajet, et qu’aucune fatigue physique ne se fait ressentir !
Sokcho en étape urbaine
Pour la visite du parc national de Seoraksan, nous n’aurons pas besoin de rouler en Hyundai Casper, ni de prendre le bus, nous avons choisi l’hôtel pour tout gérer à pied. Nous aimons l’automobile, sans en abuser ! Et le bus Routemaster à impérial à l’entrée n’est présent que pour l’ambiance. Et ça nous évite aussi les petits embouteillages à l’entrée du parc, qui nous permettent aussi de profiter du paysage automobile local, avant de plonger dans les montagnes du parc, qui accueillent quelques temples.
Une fois cette pause nature effectuée, nous reprenons le volant pour découvrir le temple Naksansa qui se situe à 30 minutes, au bord de mer. Pour y accéder, nous traversons des routes bordées de cerisiers fraichement en fleurs, c’est un moment assez magique que le Hyundai Casper nous permet de gérer en douceur et dans un silence assez appréciable à basse vitesse. Nous profitons aussi pour faire quelques courses, ce qui nous permet de pointer un petit défaut : le rayon de braquage nous semble un peu trop important pour manœuvrer aisément dans le parking du supermarché (en voiture).
La route est aussi traversée par des dos d’âne, bien signalés au sol (bandes jaunes et blanches à 45°) mais très rarement par un panneau. Mais comme certains passages piétons sont aussi signalés par des bandes jaunes et blanches, nous en avons franchi à 50 km/h… Nous n’allons pas vous mentir, nous avons rebondit ! Mais le Hyundai Casper a plutôt bien géré ces aléas. Les suspensions sont globalement souples, mais une fois sur la butée, pas de miracle, c’est un peu sec et l’arrière rebondit.
Sans avoir pris de nombreux virages, cette souplesse de suspension nous pousse à avoir une conduite coulée dans les virages. Heureusement, la direction est toujours précise et la trajectoire est toujours respectée sans correction au volant.
Pause au village de Folklorique de Hahoe
Il est temps de nous rendre à Busan, où nous avons rendez-vous pour visiter l’usine Renault. Nous prévoyons une journée de trajet, presqu’exclusivement faite d’autoroute. Mais nous programmons une étape intermédiaire pour découvrir le village Folklorique de Hahoe. Pour nous faciliter le trajet et profiter un peu des paysages en tant que conducteur, nous activons le régulateur de vitesse, et avouons-le, nous le réglons à 103 km/h… La vitesse sur autoroute est limitée à 100 km/h, mais les Coréens semblent n’en avoir cure, ils roulent largement au-dessus.
Et là, la magie opère, le régulateur de vitesse du Hyundai Casper ralenti à 100 km/h à l’approche d’un radar, pour mieux accélérer ensuite. « Amazing », « unbelievable » comme dirait l’autre ! Ce réglage est bien sûr impensable pour nous, Français ! Nous comprenons mieux pourquoi tous les autres véhicules, quel que soit leur tonnage, roulent plus vite que nous ! Et ralentissent à chaque radar (très nombreux sur le réseau autoroutier coréen). Si sur le papier, il faut 5h30 pour relier le Nord-Est du pays à Busan, le trajet sera un peu plus long, avec nos pauses régulières, la visite du village d’Hahoe que nous vous conseillons et les embouteillages qui nous accueillent à notre arrivée.
Dernier trajet pour Busan
Si notre arrivée à Busan se fait sous un beau soleil couchant, le lendemain sera sous le signe d’une pluie forte ! Le charme de l’Asie paraît-il ! C’est aussi une façon de tester les essuie-glaces, plutôt performants bien qu’un peu bruyants. Côté ventilation, jamais la buée n’aura eu le dessus, tout est bien géré en mode automatique. Et s’il y avait un peu de faiblesse en mode automatique, les commandes de climatisation ne sont pas gérées par l’écran central : le Hyundai Casper est rationnel et a conservé les commodos adéquats sur la console centrale, bien accessibles.
Autre point appréciable côté ergonomie, en plus de la boite à gants, la planche de bord est creusée pour y entreposer quelques petits accessoires. Nous avions évoqué les portes gobelets dans l’assise en début d’article, précisons aussi qu’une fente est située entre les deux, qui accueille à la verticale un smartphone. Un mot sur le compteur entièrement digital, il est très lisible (et permet un report de la navigation), mais un peu plus de fantaisie dans son graphisme aurait été bienvenu pour respecter un peu plus le côté fun du Casper. Cependant, mention spéciale à la clarté de la navigation, avec son écran divisé en deux.
Comme toute bonne chose a une fin, il est temps de rendre le Hyundai Casper. Nous faisons un dernier plein et le bilan de consommation. 910 km ont été parcourus de Séoul à Busan, et 57,7 litres de carburant en deux pleins ont été nécessaire pour alimenter les 35 litres du réservoir. Le Hyundai Casper en sort donc avec une consommation moyenne de 6,24 l/100 km, un résultat plutôt pas mal pour des routes vallonnées, certes jamais limitées au-delà de 100 km/h. Notre prochaine étape pour rejoindre Séoul sera le KTX (cousin du TGV), pour un dernier train depuis Busan (ça pourrait presque être un bon titre de film, n’est-ce pas ?).
La gamme du Hyundai Casper
Nous n’avons pas encore évoqué la gamme du Hyundai Casper. Il est proposé en plusieurs finitions, dont les principaux équipements sont :
- Smart (13 850 000 ₩) propose :
- Aide à la prévention des collisions avant et surveillance de fatigue,
- Assistant au maintien de la trajectoire,
- Régulateur de vitesse,
- Feux de route automatique,
- 7 airbags,
- Jantes acier 15’’,
- Rétroviseur électrique chauffant,
- Aide au stationnement arrière,
- Climatisation manuelle,
- En option : toit ouvrant (disponible sur toutes les versions)
- The Essential Lite (14 900 000 ₩), propose en plus :
- La volant chauffant,
- Sièges simili cuir, chauffant au rang 1, ventilé pour le conducteur,
- Dossier de la banquette inclinable avec appui-têtes,
- Démarrage sans clé / à distance,
- En option : Navigation, pack Jante 17’’, Pack confort plus (avec rangement supplémentaires sous siège, crochet dans le coffre…)
- The Essential (16 900 000 ₩), propose en plus :
- Projecteurs et plaques de protection peintes,
- Barre de toit,
- Accoudoir,
- Climatisation automatique,
- Vitre électrique à impulsion côté conducteur,
- Passe autoroute,
- Essui glace arrière,
- Mode tout terrain (neige, sable, boue),
- Navigation avec écran 9 pousse,
- 6 haut-parleurs,
- Caméra de recul,
- En option : Pack confort plus (avec rangement supplémentaires), Pack style Casper Active II (avec calandre spécifique)
- Inspiration (18 700 000 ₩) propose en plus :
- Alerte collision avant,
- Assistance des angles morts,
- Régulateur de vitesse intelligent avec fonction Stop & Go et assisté de la navigation
- Alerte circulation transversale arrière
- Feux à led
- Jantes 17’’
- Sièges avant rabattables, banquette coulissante
- Chargeur USB pour les passagers arrière
Nous n’avons pas converti les Won en Euro… Normal, nous attendions un peu avant de vous faire passer cette information :
- 13 850 000 ₩ = 9 560 €
- 14 900 000 ₩ = 10 500 €
- 16 900 000 ₩ = 11 906 €
- 18 700 000 ₩ = 13 315 €
Vous aussi vous hésitez à apprendre le Coréen pour y déménager ? Même si les taxes sont plus basses 10% contre 20% en France, cet écart n’explique pas tout ! La Hyundai Casper propose une gamme d’accessoires et de personnalisation très large : esthétiques (jantes, stickers…), pratiques (coffre, niches…) et improbables (lit intérieur, auvent…). Côté couleur, elles sont au nombre de 7 :
- Blanc Atlas
- Bleu intense
- Gris titane
- Orange Soultronic
- Ivoire Écru
- Kaki Tomboy
- Kaki Visalim Mat (option)
Les ambiances intérieurs proposées en plus du noir, sont Kaki et Gris clair avec des touches de bleu !
Dernière précision, le Hyundai Casper est aussi proposé en version Van 2 places, et pas seulement pour les professionnels.
Le petit Casper est demandé en France
Le Hyundai Casper a une particularité : il n’est commercialisé qu’en Corée. Pourquoi? Ce n’est pas tout à fait explicable de notre point de vue tant il a des qualités adaptées à l’Europe. D’autant qu’il partage sa base technique avec la Hyundai i10 et la Kia Picanto. Ce sont de très bonnes petites voitures, mais elles manquent un peu de fun. Ce qu’apporte le Hyundai Casper par son look, ses couleurs extérieures et intérieures, sauf quand il est en noir et blanc comme le nôtre ! Autant il peut être tendance de ce point de vue-là, autant il ne l’est pas côté motorisation. Le moteur est vaillant, mais notre législation favorise l’hybride ou l’électrique. Il se murmure cependant qu’une version électrique serait en développement. Alors Hyundai France, et si vous faisiez en sorte que le Hyundai Casper ne soit plus un fantôme de votre gamme ?
Photos : Guillaume Agez, Hyundai
Et voici le catalogue coréen complet du Hyundai Casper :
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Adrien A
Eric E
Thibaut Dumoulin
