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Essai Suzuki Wagon R

Essai Suzuki Wagon R : sans plus mais bien !

Cet essai de la Suzuki Wagon R est le cinquième d’une série sur l’automobile au Japon. Nous vous donnons rendez-vous deux fois par mois pour découvrir une nouvelle facette du pays avec nous.

Vous avez sûrement toutes et tous en tête le Suzuki Wagon R+ apparu en 1998 en France (5 ans après le Japon). Un petit cube sur roulette qui était même proposé en version Woody. Après une seconde génération plus grande et plus conventionnelle, il a déserté les showrooms français à partir de 2008. L’histoire du Suzuki Wagon R, sans +, est cependant plus complète, et sa carrière a continué au Japon et ailleurs dans le monde. Et c’est une nouvelle fois au Japon, que nous nous retrouvons pour cet essai. Et plus précisément à Hamamatsu, une ville côtière entre Kyoto et Tokyo, qui n’est autre que le fief de Suzuki ! さあ、始まりますよ(C’est parti !)

Essai Suzuki Wagon R Exterieur 05

Suzuki Wagon R, petit mais costaud

Comme vous avez pu le découvrir, la gamme de Kei Car chez Suzuki est impressionnante, et même chaque modèle a ses dérivés. Pour rappel, le Wagon R est déclinée en 3 identités : Suzuki Wagon R, Suzuki Wagon R Custom et la Suzuki Wagon R Stingray. Nous essayons donc la Suzuki Wagon R tout court, et il s’agit de la version non restylée. Cet essai ne se déroule pas comme habituellement via le constructeur mais pas une agence de location. 

Même s’il paraît après la Nissan Sakura, l’essai du Suzuki Wagon R a été réalisé quelques jours avant. Et se dire que nous allions conduire pour la toute première une Kei Car a créé chez nous une appréhension. Mais elle est vite levée. Une Kei Car reste une voiture, comme les autres, elle juste un peu plus petite. Une fois intégré le fait que le conducteur doit accéder par le côté droit pour s’installer derrière le volant, l’habitabilité du Suzuki Wagon R surprend. 

L’assise conducteur du Suzuki Wagon R donne la sensation de ne faire qu’un avec celle du passager : il n’en est rien, le réglage est bien indépendant. Le siège conducteur est juste plus large pour intégrer l’accoudoir presqu’intégré au dossier. Ce n’est pas inédit (à la façon de la première Citroën C4 Cactus), mais sa présence renforce la sensation d’être dans un sofa. Et c’est un peu la sensation que le confort du siège nous fait ressentir. Nous sommes bien assis, la mousse est accueillante sans être trop molle. La position de conduite est rapidement trouvée. Merci les réglages limités : siège coulissant, dossier basculant…  et c’est tout. Même la colonne de direction est fixe !

Essai Suzuki Wagon R au charme suranné 

Rien de rédhibitoire, mais pour les fanatiques de conduite allongée, passez votre chemin. Pour parfaire les réglages, les rétroviseurs sont à commande électriques, et il ne faut pas oublier le rétroviseur intérieur, qui est à gauche du conducteur (c’est l’élément le plus perturbant finalement sur une conduite à droite). Nous sommes prêts à démarrer. Un appui simultané sur le frein et le bouton start : le moteur se met à tourner plus discrètement que nous le pensions. Pas de frein à main, mais un bon vieux frein de secours au pied est à désactiver avant de se mouvoir.

Surprise : le moteur, si discret au ralenti, s’ébroue d’un coup à l’accélération. Surprenant mais la faute vient plus de la boite de vitesse qu’au moteur. En effet, comme nombres de voitures japonaises, le Suzuki Wagon R est équipé d’une boite CVC. De fait, au démarrage, en montée ou en forte accélération, ça donne l’impression de monter dans les tours, sans pourtant transformer la voiture en foudre de guerre. Il faut dire qu’avec un moteur de 660 cm³, il n’y avait pas de miracle à attendre, malgré les talentueux ingénieurs moteurs nippon. 

Essai Suzuki Wagon R Moteur

Suzuki Wagon R de ville

Pourtant, le moteur est aidé par une hybridation légère, qui accompagne le montée en charge. Mais le but d’une Kei Car du type du Suzuki Wagon R, n’est pas de faire du rallye mais de se déplacer en ville. Et le Suzuki Wagon R remplit son contrat. Pour commencer, la direction est légère, sans l’être trop : elle donne toujours l’impression de braquer comme on l’a décidé, sans flou. 

En plus, le rayon de braquage est assez exceptionnel (4,4 m entre trottoir) pour se faufiler dans les rues étroites japonaises. La pédale de frein donne, au contraire, l’impression d’une mollesse à l’attaque un peu déstabilisante. C’est juste une habitude à prendre, car il nous semblait efficace coté distance. 

Suzuki Wagon R des champs

Nous prenons justement de la distance avec la ville pour se rendre en montagne. L’étape pour y arriver : l’autoroute. Est-ce l’enfer pour les 660 cm³ et 49 ch du Suzuki Wagon R ? Étonnamment non. Nous sommes même surpris d’atteindre assez vite les 120 km/h légaux du système japonais. Nous l’avouons, nous avons atteint le rupteur de vitesse à 140 km/h (au compteur) assez vite, sans nous en rendre vraiment compte. Car s’il y un point infernal sur le Suzuki Wagon R, c’est le bruit. Air, route et moteur/boite de vitesse pourrait vous faire vivre un enfer !

Avez-vous déjà roulé en Renault Twingo 1 ?  Si c’est le cas, vous pourrez retrouver les même sensation à partir de 90 km/h au volant du Suzuki Wagon R. Mais il n’y a pas d’inconfort, il faut juste accepter qu’elle n’est faite pour ça mais qu’elle est capable de le faire quand il y a besoin. Il y avait un peu de vent sur notre trajet et le Suzuki Wagon R n’a pas été très perturbé côté maintien de cap. C’est plus le passage à côté de poids-lourds où la prudence est de mise. Nous n’aurions peut-être pas eu l’esprit aussi tranquille sous une forte pluie.

Sur les routes secondaires de montagnes, le Suzuki Wagon R se montre un peu sensible au roulis. Mais nous lui pardonnons ce défaut car le réglage des suspensions est typé confort et les suspensions absorbe bien tous les défauts de la route. Précision cependant bien que le réseau routier japonais soit bien entretenu, ce n’est pas pour autant un billard. Comme vous pouvez voir sur nos clichés, l’absence de maintien latéral des sièges pousse à une conduite douce.

Suzuki Wagon R malin

Mais le mieux à bord duSuzuki Wagon R, est son côté malin. Passons à côté de la banquette coulissante en faveur du volume de coffre ou des passagers, c’est habituel sur les Kei cars. Ce qui l’est moins, c’est pouvoir mettre une valise format soute entre le siège arrière et le siège avant ! Il y a même un rangement pour les parapluies dans les portières, avec un petit trou d’évacuation d’eau dans le bac de porte ! 

En parlant de bac, il s’en cache un sous le siège passager, il peut même servir de panier de dépannage pour faire ses courses. Afin, la tableau de bord peut accueillir toute sorte d’objet sans risque de chute comme des miniatures achetées au musée Suzuki. Nous vous partagerons prochainement notre visite en photos. 

Il y a bien quelques petits défaut dans cet intérieur, il nous manquait des prises USB (l’agence de location nous a prêté un adaptateur) et des commandes au volant pour l’autoradio par exemple. Le Suzuki Wagon R a déjà 6 ans mais ça n’excuse pas ces oublis. Ce point a été corrigé sur la version restylée, du moins sur les version Hybrid.

 

Il ne manque pas d’R

Si la gamme commence à environ 8 700 €, comme nous vous l’écrivions dans notre article sur toutes les Kei Cars du Japon, la version Hybrid CVT du Suzuki Wagon R débute à 10 511 € (les prix ont légèrement évolué depuis la parution de notre article). Il dispose au choix d’un intérieur noir ou beige. Si nous version d’essai est une 2 roues motrices, elle est aussi disponible en 4 roues motrices. Pour les manœuvres, il s’équipe de bip de recul malgré son gabarit et son hayon droit. 

Le contrôle de sortie de voie vous alertera le cas échéant, et le régulateur a fait depuis son apparition Le reste des équipements est assez classique sur une citadine. 10 teintes sont disponibles, seul le blanc nacré est en option payante (157 €). Côté option, un pack caméras (avant/arrière), affichage tête haute, prise USB et antenne TV (!?) est facturé 534 €. Ajouter 471 € à ce pack pour ajouter le Suzuki Connect, et le bouton SOS. Nous ne ferons pas de comparaison avec la concurrence, vous pouvez les retrouver en cliquant ici.

Être économe, c’est dans l’R

La consommation officielle est annoncée à 25,2 km/l WLTC, en effet, la Japon a sa propre norme, il n’y a pas de faute d’unité de notre part. Mais vous souhaitez sûrement savoir selon notre unité de mesure, la réponse est 3,97 l/100 km. C’est peu ! Nous n’allons pas vous mentir, nous n’avons pas pu reproduire ce chiffre. 

Avec 4,37 l/ 100 km, nous ne sommes, oh surprise, pourtant pas très éloignés ! Malgré son physique de boite à chaussure, sa légèreté aide beaucoup : 770 kg ! Son hybridation aide également même si ce n’est qu’un système microhybride. Avec un réservoir de 27 l, nous aurions pu parcourir 617 km avec un plein ! De quoi se plaint-on ? 

Quand on vous dit que nous voulons revoir des Kei Car en Europe ! Si cette argumentaire n’est pas suffisant, nous ne comprenons pas ! Nous aimerions aussi avoir les prix du carburant japonais également : 1,16 €/l (avec 1 € = 140 ¥). Pour terminer côté coût, comme c’est une location, elle nous a coûté environ 82 € pour les 2 jours de notre essai.

L’air de rien, on apprécie le Suzuki Wagon R

Pratique, abordable, économe, maniable sont assurément les points fort du Suzuki Wagon R. Côté point faible, sa ligne et son comportement peuvent sembler désuets, mais c’est surtout le réglage de la boite CVT qu’il faudra revoir. Mais à conduire, le Suzuki Wagon R a un charme fou ! Alors quand l’heure de rentrer à France a sonné, et que nous avons dû reprendre le volant dans nos villes, nous nous sommes dit, mais pourquoi il n’est plus proposé chez nous. Suzuki France, chiche ? 

Photos : Guillaume Agez

Le Nouvel Automobiliste au Japon :

Pour terminer, d’autres clichés de la Suzuki Wagon R :

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