Savez-vous dans quelle ville est apparu Toyota ? Il s’agit de Nagoya, ville au centre du japon, côté Pacifique. Et comme c’est notre point de départ pour découvrir une petite partie des Alpes Japonaises, quoi de mieux que de conduire local. Direction Toyota Rent, pour choisir notre véhicule. Forcément, les dernières nouveautés ne sont pas disponibles, Toyota Crown SUV ou nouveau Toyota Sienta. Nous nous rabattons vers une spécialité locale : les monospaces ! Eh oui, ils ne sont pas en voie de disparition. L’agence dispose d’un Toyota Noah de précédente génération qui nous est proposé ; la nouvelle est apparue un peu plus tôt en 2022. Quoiqu’il en soit, nous sommes toujours curieux de prendre le volant d’une voiture exotique !
Toyota Noah : la saga, ambiance nippone
Les origines du Toyota Noah sont utilitaires et remontent aux années 1970 avec l’arrivée de Toyota Lite Ace (ou Town Ace selon les marchés). Cette utilitaire à cabine avancée a joui d’une carrière internationale et nous l’avons connu en Europe en version familiale à l’époque où les Toyota étaient fantastiques ! Si sa carrière a pris fin au milieu des années 1990 en Europe, il a poursuivi sa route au Japon.
C’est en 1996 que la nouvelle génération du Lite Ace est présentée. Alors que le nom est conservé pour la version utilitaire, la version familiale se nomme désormais Toyota Lite Ace Noah. Sa carrière a duré 5 ans, avant que la gamme ne devienne indépendante.
En 2001, le Toyota Noah nouveau apparait et propose des versions de 5 à 8 places. Les carrières des voitures japonaise sont courtes et une nouvelle génération prend le relai en 2007 en reprenant la même plate-forme. Ces deux générations sont doublées d’une variante au look plus premium appelée Toyota Voxy.
2001 :
2007 :
La 3e génération apparait en 2014. Nouvelle plate-forme et apparition de motorisations hybrides sont les principaux changements techniques. Les gammes sont plus marqués, si le Toyota Noah est le cœur de la gamme populaire, la version Voxy adopte un look plus sportif voire baroque, et le Toyota Esquire apparait comme la version luxueuse sur cette génération.
Cette génération est restylée en 2017 (celle que nous essayons aujourd’hui).
La 4e génération prend le relai en 2022. Si le dérivé Esquire disparait, la Toyota Noah propose 2 styles : la version Z au look classique, la version S-Z à la calandre élargie. Son jumeaux Toyota Voxy est toujours proposé avec un style encore plus baroque !
Notre Toyota Noah face à ses frères de génération différente.
Essai Toyota Noah : découverte statique avant découverte du pays
Notre voyage en Toyota Noah commence donc à Nagoya. Nous l’avons loué via Toyota Rent, dans une agence située à 2 pas de la gare de Nagoya. Nous récupérons donc notre modèle, tout de blanc vêtu à l’extérieur, qui contraste avec l’intérieur noir. A l’instar d’un utilitaire, il faut monter voire grimper à son bord. Ce n’est pas aussi haut qu’un Renault Master, mais l’assise est plus haute que sur un monospace européen.
Ce qui est surprenant, c’est que le siège semble collé à la porte, et le siège passager anormalement loin. Toyota n’a pour autant pas décidé d’y aménager une console – sûrement pour faciliter les mouvements du rang 1 vers le rang 2. Le siège conducteur est juste équipé d’un accoudoir amovible. Il n’a pas que des qualités une fois baissé : il gène l’attache de la ceinture, il est un peu court et trop près du corps pour être suffisamment confortable. Il faut aussi se rappeler que les Japonais sont globalement plus fins que les européens. L’assise du siège est également un peu courte.
Autre surprise de la planche : en plus des compteurs, l’ordinateur est déporté sur un petit écran sous la casquette, et l’écran central servira pour le GPS, la radio, le téléphone… l’écran se baisse pour laisser place aux lecteurs CD ou cartes mémoire. Sous l’écran, le levier de vitesse de la boite CVT présente une forme de « ? » inversé cranté, pas très pratique à notre goût. Mais le fait de le manipuler de la main gauche doit influencer notre jugement. Juste à côté, la commande de ventilation qui regroupe toute les commandes sous forme de cercle. Elles nous font penser aux commandes de ventilation du Renault Espace III.
Toyota Noah, mieux qu’un bateau !
La prise en main statique est rapide, il est temps de démarrer le 4 cylindre de 1 996 cm³ de 152 ch et 193 Nm à 3 800 Tr/Min. Las, comme tout véhicule Japonais, il est accouplé à une boite CVT qui lissera toute sensation. C’est la seule motorisation non hybride de la gamme. Notre premier trajet ne durera que quelques minutes, notre premier arrêt étant le Toyota Commemorative Museum of Industry and Technology.
Une fois la visite du musée passée, nous faisons une pause dans un centre commercial voisin. Le parking n’a pas des places extrêmement généreuses, mais les manœuvres seront faciles à gérer. Le gabarit s’apprécie rapidement (longueur 470 cm, largeur 170 cm et hauteur 183 cm). Vous avez bien lu, le Toyota Noah est relativement étroit (il rend 5 cm à la Peugeot 208 !). Le coffre est suffisant pour notre valise et quelques courses, ce sera moins évident avec 8 occupants pour partir en vacances !
Toyota Noah, en route vers les sommets.
Notre voyage ne va pas se cantonner à Nagoya. Ainsi, nous passons par le Toyota Automobile Museum à l’est de la ville, puis nous allons découvrir 2 petites villes dans les Alpes Japonaises : direction Hida et Takayama, à plus de 2 heures de route. Si nous utilisons le train sur place pour visiter, nous avons dû prendre l’autoroute pour nous y rendre au plus vite. Malgré la hauteur et son étroitesse, nous sommes surpris par son maintien en courbe. tandis que la direction manque un peu de précision, nous n’avons jamais eu l’impression de perte de contrôle dans la trajectoire.
Une fois découverte la ville de Takayama, nous reprenons la route vers Eiheiji, pour visiter le temple Eiheiji Chi Ko Ryo. Alors que notre première partie de trajet se fait à nouveau sur l’autoroute, nous arrivons rapidement sur une route qui se faufile entre les montagnes. Nous sommes dimanche et vu le nombre de moto que nous croisons, c’est à coup sûr une route faite pour le plaisir du conduire ! Et si nous ne sommes qu’à bord d’un Toyota Noah, nous confirmons que la route est très plaisante ! La vitesse de croisière n’est pas très élevée, la trafic est dense.
La politesse des Japonais se confirme, les véhicules lents n’hésitent pas à se mettre sur le bas-côté pour nous laisser passer ! La philosophie du Toyota Noah commence à nous imprégner et nous arrivons à gérer mieux la boite CVT. Ce qui veut dire que nous arrêtons d’appuyer bêtement sur l’accélérateur quand on souhaite prendre de la vitesse. Nous accélérons avec parcimonie pour profiter de cette jolie route de Montagne ! De fait, la conduite à bord du Toyota Noah devient plaisante.
Toyota Noah, vers la mer du Japon
Notre trajet nous amène déjà au Motorcar Museum, que nous vous avons déjà fait découvrir. Après cette journée de route, nous faisons une pause dans la ville de Kanazawa, qui sera le terminus de notre voyage à bord du Toyota Noah. Mais avant de le rendre à l’agence de location, il nous reste une autre journée de découverte : direction la péninsule de Noto. Ce sera une des plus belles journées en voiture de notre séjour au Japon.
Notre trajet passe déjà par une des routes musicales du Japon. Nous visitons le Sanctuaire qui accueille le Grand Bouddha de la longévité près de Noto. Et nous profitons de la vue vers la baie de Toyoma qui laisse apercevoir les monts enneigés des Alpes japonaises. Nous prolongeons notre trajets autour de la péninsule et nous terminons la journée sur la plage de Chirihama. Non pas pour nous baigner, mais pour y rouler ! Et nous ne sommes pas les seuls à profiter du coucher de soleil ! Mais nous ne tenterons pas de voir si le Toyota Noah se comporte comme l’arche de Noé sur l’eau : nous restons sur le sable.
Toyota Noah : voiture à vivre
C’est la fin de notre voyage et l’heure du bilan. Le Toyota Noah n’est pas une voiture de passion, ça reste une voiture familiale pratique comme nous avons connu en Europe avec le succès des monospaces. Et même si les SUV sont présents au Japon, le Toyota Noah n’est pas seul sur le marché. Suzuki propose une variante de ce Toyota Noah avec le Landy. Nissan vient de renouveler son Serena et Honda vogue toujours sur le succès du StepWGN. Enfin, le doyen de la catégorie est le Mitsubishi Delica. Subaru et Mazda sont absent du segment.
Notre Toyota Noah est certes prévu pour 8 personnes, mais il accueille plus confortablement 7 personnes. La rangée centrale profite de sièges coulissants et d’une gestion de la ventilation, des tablettes permettrons à 2 des passages de poser différents objets, mais aussi d’y suspendre quelques sacs grâces à des crochets intégrés aux dossiers. Si l’accès au 3e rang est aisé, les passagers auront de la place mais moins de possibilité de poser des objets. Le 3e appui-tête est posé dans le coffre quand il n’est pas utilisé. La 3e rangée de sièges se plie sur les flancs pour profiter d’un volume de coffre plus généreux ! Attention cependant à la hauteur sous le hayon ouvert si vous mesurez plus de 180 cm, taille assez rare il est vrai sur l’île !
Notre périple nous aura fait parcourir 809 km, avec une consommation moyenne de 7,2 l/100 km, pas mal pour une voiture au physique boite à chaussure ? Conduire au Japon, c’est aussi adopter une conduite plus zen qu’en Europe, nous aurions peut-être consommé un peu plus ici. La génération actuelle est proposée à partir de 17 150 € (2 .0 l essence de 170 ch) et 19 600 € (1.8 l hybride 99 ch + 2 moteurs électrique de 95 ch et 41 ch). Même si la TVA est à 10%, il y a une grande différence de prix avec l’Europe ! Nous n’évoquerons pas la prix des carburants…
Toyota Noah, loin du déluge !
Conduire un Toyota Noah, c’est accepter une partie de la culture japonaise. Il n’est pas tout à fait adapté à nous européen, mais c’est un bon véhicule familial, spacieux. La boite CVT peut être son point faible, mais on y prend goût tant elle sied à la philosophie de ce grand monospace. Passer des heures à son volant est loin d’être un calvaire, et s’il n’est pas le plus confortable, il ne nous a créé aucun désagrément lors de nos journées de voyage. Enfin, s’il n’est pas aussi spacieux que l’arche de Noé, il permet d’accueillir 7 passagers avec un volume par occupant bien au-dessus des SUV 7 places du marché Européen. Alors, après les Kei Car, se sont désormais les monospaces japonais que nous aimerions voir sur nos routes !
Photos : Guillaume Agez, Toyota