Le Nouvel Automobiliste
Suzuki Plaza

Suzuki Plaza : toute l’histoire de Suzuki dans un musée !

Voici le 8e article sur la thématique de l’automobile au Japon, cette semaine, direction le Suzuki Plaza. Nous vous donnons rendez-vous deux fois par mois pour découvrir une nouvelle facette du pays avec nous.

Qui ne connait pas Suzuki ? Difficile de passer à côté de la marque nippone quand on s’intéresse à la mobilité. En effet, la marque est très présente en automobile, motocyclisme et nautisme. Mais il serait trop réducteur de la réduire à ces 3 domaines tant son histoire est riche. Lors de notre séjour au Japon, nous avons donc profité de notre JR Pass pour faire un arrêt à Hamamatsu depuis Tokyo (1h24), petite ville industrielle qui doit beaucoup à Michio Suzuki, le fondateur de la marque. 

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Rappel d’histoire avant de visiter le Suzuki Plaza

Tout commence en 1909, quand Michio Suzuki crée Loom Suzuki, qui deviendra Suzuki Loom Manufacturing Co en 1920. Loin de la voiture, quoique, les activités débutent par la fabrication de métiers à tisser et de machines à coudre. Le premier véhicule motorisé Suzuki est présenté en 1952, la Suzuki Power Free. Il ressemble plus à un vélo auquel un moteur de 36 cm³ a été ajouté dans le cadre, mais c’est le premier pas vers la moto. En 1954, l’entreprise est renommée en Suzuki Motor Co. Limited. L’année d’après voit le lancement de 2 modèles importants pour définir les fondations de la marque :

  • Suzuki Colleda 125 cm³, qui peut être considérée comme la première moto de la marque 
  • La Suzulight, la première voiture de la marque (catégorie Kei Car)

Suzuki arrive en France en 1961 avec sa gamme moto. Les années 60 vont être le début de la diversification, avec l’augmentation du nombre de ses usines (au Japon comme à l’étranger, à commencer par la Thaïlande) mais aussi par ses produits : moteurs de bateaux et même des maisons préfabriquées (!?). Les années 80 sont marquées par la présence accélérée aux États-Unis avec la fourniture de modèles marque Geo (GM) et l’arrivée en Inde via Maruti. 

Suzuki a longtemps été proche de General Motors, comme nous l’avons vu il y a 2 semaines avec l’histoire du Suzuki Wagon R. Dans les années 2010, c’est un rapprochement avec Volkswagen qui a été tenté mais qui a tourné court. En 2019, c’est finalement avec Toyota que Suzuki s’associe avec des participations croisées. Ce rapprochement s’est traduit en France avec l’apparition de la Swace (Corolla break) et du Across (Rav 4). D’autres modèles communs sont attendus, notamment électriques, et partagés avec son plus grand concurrent sur l’archipel japonais : Daihatsu. 

Les modèles clés  

Encore un peu de patience avant la visite, nous avons retenu, avec Suzuki France, les quelques modèles clés de l’aventure automobile que nous allons découvrir au Suzuki Plaza :

  • 1937 : un premier concept automobile resté sans suite
  • 1955 : Suzulight, première traction japonaise
  • 1959 : Suzulight LT, passage à la carrosserie Hatchback
  • 1961 : Suzulight Carry FB, premier ‘’vrai’’ petit utilitaire 
  • 1969 : Suzuki Carry Van, au style très 70s
  • 1970 : exposition universelle d’Osaka, La Suzuki Carry Van devient électrique
  • 1970 : premier 4×4 de la marque, voici le premier Suzuki Jimny
  • 1971 : une Kei Car peut être coupé avec la Suzuki Fronte Coupé
  • 1979 : première Suzuki Alto
  • 1991 : Suzuki Cappuccino 
  • 1993 : Suzuki Wagon R, mais vous savez déjà tout de lui !

Suzuki Plaza, infos pratiques

Si la ville d’Hamamatsu est rapidement accessible depuis Tokyo ou Osaka, une fois arrivé à la gare JR d’Hamamatsu, c’est un peu plus complexe pour atteindre le Suzuki Plaza. Le musée n’est pas à proximité du centre-ville, mais en face du siège social. Heureusement, le Suzuki Plaza longe une voie ferrée. Il vous sera possible de prendre le train dans la même gare du Shinkansen, avec 20 min de trajet jusqu’à la gare de Takatsuka. Cette dernière est située à 13 minutes à pied du musée.

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L’entrée discrète du Suzuki Plaza

Voici son adresse en français et en japonais :

  • 1301 Masuraku-cho, Minami-ku, ville de Hamamatsu, préfecture de Shizuoka
  • 所在地 |静岡県浜松市南区増楽町1301

Le voyage a été plus simple pour notre part car nous avions loué une voiture pour découvrir la région à bord du Suzuki Wagon R. Le Suzuki Plaza propose un parking gratuit de 50 places. 

Bonne nouvelle, le musée est lui aussi gratuit. Mauvaise nouvelle : il faut réserver ici. Allez sur la page web, rentrez le nombre de visiteurs, le jour puis l’heure choisie (entre 9 et 16h30, prévoir 90 minutes de visite) et vos coordonnées. Vous ne pourrez pas choisir le lundi, jour de fermeture ni les jours fériés locaux. Le musée se déploie sur 3 étages :

  • Étage 1 : accueil, boutique et gamme actuelle avec quelques extras
  • Étage 2 : conception, usine et international
  • Étage 3 : toutes les Suzuki depuis la création

Vous êtes surpris que nous ne citions pas de rez-de-chaussée, comme beaucoup de pays à travers la monde la notion de rez-de-chaussée n’existe pas, on passe directement au niveau 1 !

Suzuki Plaza, direction l’étage 3

Une fois passé l’accueil, nous sommes invités à nous rendre directement à l’étage 3. Nous rentrons dans le vif de l’histoire de la marque avec les métiers à tisser. Nous sommes loin de l’automobile, mais la technique de tissage est très intéressante à comprendre. Tout au long du musée, des panneaux en japonais et en anglais vous permettront de compléter la découverte. 

Une fois passé les métiers, il est temps de passer aux véhicules roulants. Tout d’abord à 2 roues, avec la Suzuki Power Free E2 de 1952.

La voiture prend vite plus de place, avec la Suzulight de 1955. C’est aussi une première mise en scène, avec une vidéo que vous pouvez vous-même lancer via un pupitre, avec doublage en japonais ou en anglais. Nous vous laissons découvrir l’exposition en photos :

Un petit stop sur 2 modèles que nous avons trouvé intéressants : le Carry Van L40V Expo Electric Car, développé pour l’exposition universelle d’Osaka (1970) et la RE-5 (1974), une moto à motorisation Wankel, au dessin signé Giugiaro et aux compteurs intégrés dans un tube qui lui crée une signature stylistique particulière.

Autre arrêt sur la Suzuki Vitara signée Elton John, pas seulement pour découvrir la série spéciale (marché Allemand), mais réellement signée du célèbre chanteur britannique.

L’exposition de cet étage se termine avec une mise en scène de la gamme actuelle des utilitaires Kei Car dont le dernier Suzuki Spacia Base.

Suzuki Plaza, étage 2

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Une fois que vous avez découvert une grande part des modèles Suzuki, le second étage permet de remettre l’objet automobile au cœur de son process de conception. Fans de moto ou des autres activités de Suzuki, ce ne sera peut-être pas l’étage le plus intéressant pour vous. Ça commence par une salle de réunion miroir au look un peu daté, pour passer à une mise en scène d’un bureau qu’on peut imaginer tiré de la zone du design. Le plus intéressant n’est bien sûr pas le bureau, mais les planches de dessins sur les murs et les maquettes occupants les étagères. On peut y voir des recherches pour le Suzuki Hustler. 

Plus loin, c’est le Suzuki Splash qui est à l’honneur avec des maquettes réduites ou à l’échelle réelle. 

Une fois la zone de conception passée, les véhicules d’essais prennent le relai de l’exposition, qu’ils soient camouflés (Suzuki SX4) ou triturés (Suzuki Swift après passage au crash test). Quelques mètres plus loin, nous avons plaisir de revoir le Suzuki Waku SPO que nous avions découvert en 2019 au salon de Tokyo

Une fois passées ces étapes, nous longeons une mini chaine de production statique d’un côté, avec de l’autre quelques photos des usines. 

Il est aussi possible d’interagir avec quelques machines.

La fin de l’exposition sur cet étage se compose d’une part au sol d’une carte géante de la région d’Hamamatsu avec les différentes unités de productions locales. Plus loin, quelques vitrines exposent la culture des pays où Suzuki a implanté des usines, mais aussi des données sur les véhicules produits.

Suzuki Plaza, ça vaut le détour

Une fois l’exposition terminée, nous nous posons devant la vitrine de la boutique. Deux choix pour faire vos achats :

  • Deux distributeurs automatiques pour récupérer directement vos souvenirs. 
  • Une borne qui vous permet de choisir grâce à des numéros affichés sur les objets en vente. Une fois payé, vous récupérerez un ticket qui s’échange à l’accueil du musée. Nous avons craqué pour deux miniatures au 1/43° : la Suzuki Alto et le Suzuki Hustler.

Alors, est-ce que la visite du Suzuki Plaza vaut le détour ? Pour les fans d’autos et de motos, oui, bien sûr. La présentation du musée est certes un peu datée mais la découverte de tant de modèles inconnus chez nous compense largement. Prévoyez donc une petite journée pour y faire un arrêt. Et si vous partez de Tokyo, ce sera l’occasion de pousser la découverte du Japon vers Nagoya, et nous avons quelques articles à vous partager bientôt sur cette ville sur Le Nouvel Automobiliste !

Et tant qu’à avoir fait le déplacement au Suzuki Plaza, et comme vous faites face au siège de Suzuki, n’hésitez pas à aller faire un tour des parkings des salariés qui entourent le Suzuki Plaza, c’est aussi l’occasion de voir les produits automobiles locaux ! Surtout si vous voulez vous abreuver de Cappuccino !

Et comme nous nous déplacions en Suzuki Wagon R, nous avons pu faire un stop dans un petit garage Suzuki pour découvrir à l’extérieur la smart locale : la Suzuki Twin !

Photos : Guillaume Agez, Suzuki

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