Le Nouvel Automobiliste
Essai Nissan Qashqai ePower

Essai Nissan Qashqai ePower : à contre-courant ?

Si nous avions déjà testé le Nissan Qashqai avec sa motorisation micro-hybride, il nous manquait la version full-hybride dénommée ePower. C’est chose réparée puisque nous avons pu l’essayer sur un long périple de 1 000 km mêlant différents types de routes entre la région parisienne et la Bretagne. De quoi répondre aux interrogations sur le système un peu particulier adopté par Nissan puisque sur cet hybride, le moteur thermique n’a aucune interaction avec les roues. Offre-t-il la promesse annoncée des sensations de l’électrique ? Saura-t-il se démarquer de ses concurrents ? Réponses dans notre essai qui nous a permis d’appréhender la philosophie de Nissan sur ce type de moteur.

Essai Nissan Qashqai ePower : peu de changement extérieur

Il faut se le dire tout de suite, sur le plan esthétique, il est difficile de distinguer une version thermique d’une version hybride du Nissan Qashqai. On retrouve le style athlétique avec une calandre massive et les phares et feux en forme de boomerang décrits par Fabien lors de son essai de la version micro-hybride à boîte manuelle. Mais, certains aficionados de la marque auront certainement remarqué le détail qui change, et qui trône aussi bien sur la proue que sur la poupe du véhicule…

Vous ne voyez toujours pas ? Et bien, soyez plus attentifs puisque ce Nissan Qashqai ePower adopte le nouveau logo au look simplifié qui a été dévoilé lors de la présentation du Nissan Ariya. Le but était de le rendre « fin, léger et flexible » selon les dires du constructeur japonais. Et pour les versions électriques, celui-ci est rétro-éclairé.

Pas d’autres différences à souligner si ce n’est l’apposition de monogrammes spécifiques pour pouvoir différencier cette version hybride. Il suffit de regarder sur les ailes avant et sur le coffre et on pourra découvrir l’apparition de logos « ePower » et puis c’est tout.

Essai Nissan Qashqai ePower : un intérieur quasiment similaire

Comme pour l’extérieur, l’habitacle de cette version hybride reste assez proche des finitions thermiques. A quelques détails près… Tout d’abord, comme sur le grand frère X-Trail équipé de la même technologie, le levier de vitesses adopte le look d’un joystick (voire souris d’ordinateur diront certains) plus dans l’air du temps que les versions traditionnelles des boîtes automatiques. Même si le principe de fonctionnement est identique aux autres sélecteurs, il faut un léger temps d’adaptation pour le manipuler. A noter la présence d’un mode Brake permettant d’accentuer le freinage régénératif.

Essai Nissan Qashqai ePower

Pour les plus assidus de la marque, vous noterez la présence d’un bouton pour la fonction ePedal et un autre pour le mode tout électrique dénommé tout simplement EV (permettant de rouler sur 2/3 km lorsque la batterie est totalement chargée). Bien connue par les propriétaires de Nissan Leaf, en activant la fonction ePedal, l’accélérateur permettant à la fois d’accélérer bien entendu mais surtout de pouvoir freiner la voiture en levant le pied (expression qui prend alors tout son sens). Toutefois, il ne s’agit pas d’un vrai mode one-pedal, au lieu de pouvoir s’arrêter totalement, comme sur la Leaf, on peut « seulement » ralentir jusqu’à 8 km/h sur le Nissan Qashqai ePower.

Autre subtilité sur ce Nissan Qashqai ePower, la présence d’un écran central tactile de 12,3 pouces disponible dès la finition N-Connecta. Et au niveau du tableau de bord, le conducteur constatera la présence d’une jauge de batterie. Mais pour le reste, rien ne change, on découvre le même intérieur que les versions thermiques avec une bonne ergonomie globale.

Essai Nissan Qashqai ePower : une habitabilité identique mais avec un coffre un peu plus petit

En ce qui concerne l’habitabilité de ce Nissan Qashqai ePower, elle reste identique à celle des versions thermiques. Les passagers avant sont toujours bien assis et on trouve facilement sa position de conduite. A l’arrière, même si la banquette n’est pas coulissante (comparé au Renault Austral), les places latérales sont plutôt accueillantes. Seule la place centrale reste toujours un peu plus étriquée.

Essai Nissan Qashqai ePower

Et niveau coffre dans tout cela ? Et bien le haut-parleur chargé de réduire le bruit ambiant surélève légèrement une partie du plancher amovible ce qui réduit légèrement la contenance. On perd 25 litres avec une capacité de 455 litres (comparée aux 480 litres des versions thermiques). Rien de rédhibitoire en soit car la forme du coffre reste bien carrée.

Essai Nissan Qashqai ePower : une gamme complète

Afin de permettre à tous les clients, quel que soit leur budget, de pouvoir profiter de sa technologie hybride, Nissan la rend disponible sur toutes les finitions du Qashqai, au contraire de la version 4 roues motrices. Dénommée Acenta et facturée 38 200 €, la finition d’entrée de gamme inclut déjà la clim automatique bizone, les jantes alliage en 18 pouces, le radar de recul couplé à une caméra, la réplication de smartphone Apple et Android, les phares à LED et essuie-glaces automatiques, le régulateur/limiteur de vitesse intelligent et l’écran tactile de 8 pouces.

Essai Nissan Qashqai ePower

Pour la deuxième finition N-Connecta à 40 200 €, la marque ajoute le combiné d’instruments digital de 12,3 pouces, l’écran central de même dimension avec GPS connecté, un chargeur de smartphone à induction, le Carplay sans fil le radar de stationnement avant ou encore le rétroviseur intérieur électrochrome.

Essai Nissan Qashqai ePower

Pour les finitions suivantes dénommées Tekna et Tekna +, le prix dépasse les 40 000 euros. La première, démarrant à 43 000 euros, se dote du système de conduite semi-autonome Pro-Pilot, de jantes en 19 pouces, de l’affichage tête haute, du siège conducteur réglable électriquement et du hayon électrique. La seconde affichée à 46 000 €, offre en sus la sellerie cuir, le système hifi Bose, le toit panoramique, les sièges massants et chauffants. Et comme son embonpoint est plus important (1 728 kg), elle a aussi droit à un essieu arrière multi-bras.

Essai Nissan Qashqai ePower : déroutant au début mais convaincant en consommation

Quand bien même le Nissan Qashqai ePower embarque les mêmes éléments (moteur thermique, moteur électrique et batterie) comme la plupart de ses concurrents hybrides, le mode de fonctionnement est un peu différent. En effet, ici, le moteur thermique (3 cylindres de 1,3 litre de cylindrée pour une puissance de 158 chevaux) n’a aucune interaction avec les roues. Il vient soit recharger la petite batterie tampon de 2,1 kWh ou soit aider la machine électrique de 190 ch et ses 330 Nm de couple.

Grâce à ce type de fonctionnement, lorsque l’on démarre, le Nissan Qashqai ePower se lance dans un silence absolu comme pour un véhicule électrique. Et même si on sollicite un peu la pédale, force est de constater que le SUV japonais a été travaillé en terme d’insonorisation. De fait, quand le moteur se réveille pour faire son job de générateur, on ne ressent quasiment aucune vibration que cela soit en terme de bruit ou même dans le volant. Et c’est très appréciable au quotidien.

Essai Nissan Qashqai ePower

Pour la consommation, on pourrait se dire qu’elle doit être plutôt intéressante puisque le moteur thermique n’est pas sollicité pour mouvoir le Nissan Qashqai ePower. Et bien au final même si celle-ci se révèle plutôt basse, elle n’est pas non plus exceptionnelle. En effet, sans forcément adopter de l’éco-conduite, nous avons consommé une moyenne de 6,4 litres aux 100 km et sur autoroute, celle-ci était de 6,8 litres aux 100 km. Ce n’est pas si mal mais on aurait pu s’attendre à mieux.

Essai Nissan Qashqai ePower : légèrement survireur lorsque l’on hausse le ton

Côté comportement routier, le Nissan Qashqai ePower se révèle également plutôt bon. Tout d’abord, la direction est très précise avec une bonne connexion à la route et il est facile de placer le SUV japonais dans les enchaînements de virages. Avec son train arrière multi-bras, il se montre également plutôt bien équilibré. Seul le poids de l’engin peut faire légèrement dévier le train arrière lors de virages très appuyés. Mais rien de rédhibitoire car l’équilibre récupère efficacement si vous avez l’âme d’un pilote.

Pour les suspensions, on retrouve le confort appréciable d’un Nissan Qashqai de base. On ne dira pas que l’on est sur un tapis volant mais on est dans la moyenne haute de ses concurrents. Seul petit bémol, la présence des jantes en 20 pouces de notre modèle d’essai peut légèrement dégrader ce confort lors de passages sur les nids-de poule. Mais dans l’ensemble, c’est plutôt un SUV bien né.

Essai Nissan Qashqai ePower : sans concurrence ? Pas forcément

Si on ne devait que prendre la partie cinématique comme point d’entrée, c’est clair que ce Nissan Qashqai ePower reste le seul SUV à proposer ce type de motorisation. Mais si on le compare directement avec le marché des SUV hybrides, il aura de sacrés concurrents à combattre.

Essai Nissan Qashqai ePower

Commençons tout d’abord par le duo Hyundai Tucson/Kia Sportage. Tous deux disposant d’une technologie hybride dite classique, ces deux adversaires profitent d’une puissance de 230 chevaux cumulés avec un agrément de conduite au top et pour un prix globalement proche du SUV japonais (38 700 euros pour le Kia Sportage et même 35 000 euros pour le Hyundai Tucson). Et surtout avec des garanties entre cinq et sept ans.

Essai Nissan Qashqai ePower

Autre concurrent potentiel, le Ford Kuga hybride. Fort de 190 chevaux, tout comme le Nissan Qashqai ePower, ce SUV profite d’un atout indéniable, la possibilité de rouler avec du E85. Il est certes légèrement plus cher (40 200 euros) mais vus les temps qui courent avec les prix de l’essence, ce carburant peut très vite jouer dans la balance des futurs acheteurs.

Essai Nissan Qashqai ePower

Dernier arrivé sur le marché des SUV hybrides, le Renault Austral hybride peut également lui jouer des tours. Cousin direct en terme de plate-forme, ces deux hybrides n’utilisent pas la même technologie. En effet, son homologue français dispose d’un moteur thermique de 130 chevaux accouplé à un moteur électrique lui permettant de disposer de 200 chevaux. Cependant, en débutant à 41 200 euros, le SUV français peut se montrer plus onéreux à l’achat. A noter qu’il peut disposer de 4 roues directrices que le Nissan Qashqai ePower ne propose pas.

Essai Nissan Qashqai ePower : un passage au tout-électrique ?

Si on devait résumer cet essai du Nissan Qashqai Epower, c’est sa douceur et son agrément de conduite qui le rendent très désirable. De la même manière d’ailleurs qu’un véhicule électrique mais en évitant à tout utilisateur le risque de la panne sèche électrique. Serait-ce le SUV idéal pour tout acheteur souhaitant passer à l’électrique ? On peut se poser la question.

De plus, avec son comportement plutôt sain et son équipement riche dès l’entrée de gamme, il se présente comme un redoutable concurrent face à un marché devenu embouteillé par le nombre de propositions disponibles sur le marché. Alors prêt à signer le chèque ? A vous de voir mais en tout cas, ce Nissan Qashqai ePower se montre un bon client !!!

Crédits photos : Christian CONDÉ

Nos réseaux sociaux

Alimenté avec passion par l’association Le Nouvel Automobiliste

Copyright © 2021