Après avoir essayé la BMW 230e Active Tourer, nous voulions savoir si la BMW 330e Touring adoptait la même philosophie que le monospace. De plus, après avoir testé la version 320e il y a un peu plus d’un an, nous souhaitions savoir si le gain de puissance était intéressant. Avec ses 292 chevaux sur le papier, cette BMW 330e saurait-elle se différencier de ses concurrentes et de sa consœur ? Aura-t-elle les armes pour se battre ? Réponses dans notre article qui nous a permis de tester cette version sur un parcours mêlant autoroute, route et centre-ville.
Essai BMW 330e Touring : un pack M qui lui sied bien
Bien entendu, nous ne reviendrons pas sur le nouveau facelifting adopté sur toute la gamme, que nous avions pu découvrir lors de notre essai de la BMW 320d en version berline. Nous allons plutôt nous attarder sur le pack M Sport de notre modèle d’essai.
Comparé à la version 320d que nous avons eu en mains il y a peu, on note tout de suite que les pare-chocs avant et arrière profitent d’un look plus sportif donnant du caractère au break allemand.
De plus, avec sa teinte de carrosserie métallisée et dénommée Skyscraper Grau (facturée 1 090 euros tout de même), cette BMW 330e Touring se pare d’une calandre et de quelques touches sur les deux boucliers, de couleur noire Piano.
Ceux-ci renforcent le côté bestial du break munichois. Et tout ceci est renforcé par les jantes de 19 pouces bicolores de notre modèle d’essai (option à 1 150 euros). Bref, il vous sera difficile de vous cacher dans la circulation avec tout cet accastillage.
Essai BMW 330e Touring : un intérieur très luxueux avec de la place
Comme nous l’avions vu dans l’essai de la BMW 320d, cette BMW 330e Touring profite de la nouvelle interface BMW Curved Display permettant d’harmoniser toute la gamme (BMW Série 2, Série 4 ou encore i4). Étant donné qu’il s’agit d’une hybride, il existe toutefois quelques particularités par rapport aux versions thermiques.
On pourra notamment noter les modes de conduite spécifiques à cette version au niveau de la console centrale (Electric, Hybrid et Sport). Pour les plus affûtés, certains verront également un bouton permettant de forcer la recharge de la batterie. Mais attention, la consommation peut très vite s’envoler.
Au niveau du tableau de bord central, même si cette BMW 330e Touring reprend intégralement la dalle numérique des versions thermiques, vous pourrez noter l’apparition d’un indicateur de charge de la batterie en kilomètres. Mais pour le reste, c’est du standard.
A souligner tout de même que notre modèle d’essai était équipé de sièges M Sport très enveloppants avec un bon maintien latéral. Et habillés d’une sellerie cuir « Vernasca » Cognac du plus bel effet.
A l’arrière, l’habitabilité reste correcte même si ce n’est pas le point fort de la marque. On notera que la batterie se situe sous la banquette arrière, empiétant légèrement sur le coffre.
Avec ses 410 litres en version 5 places, cette version Touring perd tout de même 90 litres comparée aux versions thermiques. Cependant, il est à noter que le plancher est toujours plat même lorsque la banquette est rabattue et le volume de coffre passe à 1 420 litres. Ce qui reste tout à fait honorable.
Essai BMW 330e Touring : un moteur plaisant et efficient
Comme dit en préambule, nous avions pu prendre en mains la BMW 320e en version Touring avant le restylage et qui nous avait donné une certaine satisfaction. Pour résumer, cette BMW 330e adopte le même moteur quatre cylindres que sa consœur mais dispose d’une puissance de 184 chevaux (comparé aux 163 chevaux de la 320e)
Pour le reste c’est identique puisque le moteur thermique est secondé par une partie électrique de 109 chevaux intégrée directement dans la boîte de vitesses. Grâce à cela, la puissance cumulée est de 292 chevaux et pour un couple de 420 Nm (soit 70 Nm de plus que sur la 320e).
Globalement, les performances sont très convaincantes. La partie électrique permet d’avoir un boost lors des dépassements et de profiter d’une certaine souplesse d’utilisation au quotidien.
Même si cela ne vaut pas un six cylindres (si cher à la marque), on notera une allonge appréciable avec un moteur bien rond. Face à sa petite sœur, cette version 330e se montre encore un peu plus réactive avec un caractère plus sportif et plus de dynamisme.
Même si la 320e nous avait convaincu, on se retrouve avec un plaisir de conduite plus prononcé et typique de la marque avec cette 330e. Peut-être un peu moins expressif que la BMW 230e Active Tourer qui nous avait littéralement scotchée.
Et côté consommations dans tout cela ? Niveau essence, il est fort agréable de remarquer que la consommation moyenne avec batterie chargée est de l’ordre de 5,6 litres aux 100 km.
Cela reste moins bon qu’un moteur diesel mais reste tout à fait honorable pour 292 chevaux. Bien entendu, la consommation augmente lorsque la batterie est totalement déchargée avec un moyenne de 7,9 litres aux 100 km. Et c’est justement là l’intérêt d’une hybride rechargeable, le fait de profiter d’un moteur électrique sur une certaine distance.
Pour cela, avec sa batterie de 12 kWh, cette BMW 330e Touring profite dans la réalité d’une autonomie en tout électrique d’environ 40 km (à comparer aux 60 km annoncés par la fiche technique).
C’est plutôt pas trop mal mais reste en retrait face à la concurrence disposant de plus de kilomètres en tout électrique. De plus, avec son chargeur de 3,7 kW, le temps de recharge est assez long (comptez plus de 4h lorsque la batterie est totalement déchargée). Dommage que la marque munichoise n’ait pas profité du restylage pour un chargeur de plus forte capacité.
Essai BMW 330e Touring : un dynamisme hors-pair
Avec sa transmission intégrale, cette BMW 330e Touring s’est montrée très convaincante en terme de comportement routier. Bien stable et équilibrée, il est facile de la placer dans les enchaînements de virages sans que la voiture ne perde de motricité.
A noter qu’en conduite très sportive et avec sa répartition plutôt sur le train arrière, elle peut se montrer un peu joueuse mais rien de rédhibitoire, les aides vous permettent de rattraper ce break en toute sérénité.
Adoptant un amortissement classique, notre modèle d’essai s’est montré un peu ferme, certes mais sans pour autant compromettre son agilité sur les routes dégradées (nid-de-poule ou coussins berlinois). Pour les aficionados, vous retrouverez le comportement d’une BMW classique.
Cependant, on pourrait donner un petit bémol sur la direction qui se trouve plutôt légère et sans trop de remontées dans le volant à basse vitesse. Mais avec son système à pas variable, plus le ton monte et plus la direction se montre précise dans les virages.
Essai BMW 330e Touring : une concurrence présente
Même si le monde des breaks s’amenuise chez les acheteurs préférant les SUV, quelques marques continuent tout de même d’en proposer et avec des versions hybrides rechargeables.
En terme de généralistes, on peut citer par exemple la Peugeot 508 SW PSE. Même si celle-ci dispose d’une puissance cumulée de 360 chevaux, elle ne dispose que d’un moteur 1,6 litre de 200 chevaux et profite de deux moteurs électriques de 110 chevaux sur le train avant et de 113 chevaux sur le train arrière.
Et avec seulement une autonomie électrique théorique de 40 km, le moteur se montre un peu sous-dimensionné lorsque la batterie est vide.
Côté premium, on peut également comparer cette BMW 330e Touring à une Mercedes Classe C 300e Break AMG Line ou encore une Volvo V60 Polestar. Pour la première, avec ses 313 chevaux, elle a le mérite de se montrer tout aussi performante que la munichoise tout en soignant bien plus son autonomie en ZE.
Cependant, elle fait payer sa différence en débutant à 66 500 euros (contre 62 350 euros pour la BMW). En ce qui concerne la suédoise, elle dispose d’une puissance largement supérieure puisque celle-ci culmine à 405 chevaux. Mais comme la Mercedes, le prix s’envole puisqu’on dépasse les 70 000 euros…
Essai BMW 330e Touring : le bon choix face à la BMW 320e ?
Globalement, cette BMW 330e Touring se montre très flatteuse avec un toucher de route qui colle bien à l’image de la marque munichoise. De plus, avec la mise à jour au niveau de l’habitacle, elle arbore un intérieur plus en adéquation avec la gamme. Et c’est sans compter sur l’habitabilité qui reste plutôt convenable pour un break.
Comparée à la BMW 320e, elle a aussi les arguments pour être plus performante pour à peine 4 000 euros de plus en moyenne. Un choix qui nous semble raisonné lorsque l’on sait que l’on dispose de 88 chevaux en plus.
On pourra seulement se dire que la marque aurait pu profiter de ce restylage pour fournir un chargeur de plus forte capacité pour ainsi recharger la batterie plus rapidement. Et puis le prix qui frise tout de même les 80 000 euros pour notre modèle d’essai peut vous faire réfléchir.
Crédits photos : Christian CONDÉ