Le Nouvel Automobiliste
Essai BMW 320e Touring

Essai BMW 320e Touring : une hybride rechargeable sans concurrence directe

Au début des années 2010, la marque munichoise proposait déjà une version hybride sur sa BMW Série 3, l’ActiveHybrid 3. Aujourd’hui, BMW offre le choix entre deux Série 3 hybrides, rechargeables qui plus est : la 330e et la 320e. C’est celle-ci que nous avons eu l’occasion d’essayer, dans sa déclinaison break Touring. Si elle se veut plus accessible que la 330e, est-ce pour autant une bonne affaire, cette BMW 320e Touring ?

Essai BMW 320e Touring : peu d’évolutions par rapport aux versions thermiques

Si à l’heure actuelle, BMW compte une pléiade de modèles hybrides et hybrides rechargeables, « l’histoire » a commencé en 2012 avec, comme évoqué en introduction, l’ActiveHybrid 3, qui sera la première du genre sur le segment des familiales. Avec une petite batterie de 1,35 kWh, elle permettait de ne faire que seulement quelques kilomètres en mode électrique.

BMW ActiveHybrid 3
BMW ActiveHybrid 3

Puis, en 2015, celle-ci change de nom pour devenir 330e Performance. Elle récupère par la même occasion un moteur quatre cylindres moins performant mais un moteur électrique plus conséquent, tout comme sa batterie, dorénavant d’une capacité de 5,7 kWh, lui permettant une autonomie de 40 km en mode tout électrique. La consécration viendra véritablement en 2019, avec l’introduction au catalogue BMW de la nouvelle Série 3, équipée d’une version 330e hybride rechargeable embarquant une batterie de 12 kWh, et autorisant près de 60 km en « 100 % électrique ».

BMW 330e Performance
BMW 330e Performance

Quelques mois plus tard, la marque a présenté une nouvelle version, plus accessible, dénommée 320e, proposée en berline et en break, que nous testons ici. Cette version « dégonflée » en termes de puissance offre néanmoins le même niveau d’autonomie électrique.

C’est en tout cas bien sur le plan technique que les versions hybrides rechargeables de ces Série 3 (330e comme 320e) se distinguent de leurs homologues thermiques. Sur le plan du style, tout est identique, à l’exception de la la trappe de recharge sur l’aile avant gauche (permettant la recharge en électricité). Notre version d’essai était équipée du kit M Sport avec jantes optionnelles de 19 pouces, lui donnant un air très agressif. Concernant la teinte de la carrosserie, il s’agit d’une teinte spéciale dénommée Oxydgrau, coûtant tout de même 2 150 euros.

Essai BMW 320e Touring : un intérieur presque identique… mais avec quelques subtilités

Même combat à l’intérieur qu’à l’extérieur. Tout est quasiment identique à la version thermique. Seuls les boutons de sélection du mode de conduite diffèrent d’un modèle thermique ainsi que l’instrumentation du combiné, légèrement revue. Même si on retrouve le mode Sport, les deux autres modes sont spécifiques à cette version hybride rechargeable (Hybrid et Electric), que nous détaillerons un peu plus tard.

Essai BMW 320e Touring

En ce qui concerne le reste de l’habitacle, rien ne différencie cette version hybride d’un modèle « de base ». La version que nous avons testée, dotée de la finition M Sport, profitait de sièges avant sports très enveloppants et confortables, d’une sellerie mixte similicuir / alcantara ainsi que d’inserts décoratifs en aluminium brossé donnant du relief à l’ensemble, par ailleurs très soigné.

A l’arrière, pas de changement non plus. Même si la place centrale reste toujours plus compliquée pour un adulte (à cause de la présence du tunnel de transmission), les places arrières restent satisfaisantes, avec un assise de banquette confortable. L’implantation de la batterie, sous les assises arrières, n’a aucun impact sur l’habitabilité.

Essai BMW 320e Touring : un coffre légèrement réduit

Si l’espace aux jambes pour les passagers arrière a été préservé, ce n’est pas le cas du volume de coffre de cette BMW 320e Touring. En effet, afin de pouvoir loger la batterie sur le train arrière, le coffre a été amputé de 90 litres par rapport aux versions thermiques. Il s’établit ainsi à 410 litres (contre 500 litres sur les versions non hybrides rechargeables). Cela reste suffisant dans l’absolu, sans être très bon pour la catégorie.

Malgré ce manque d’espace, cette BMW 320e Touring conserve un double plancher, plus petit certes mais qui permet de ranger les câbles de recharge ainsi que quelques accessoires. On perd cependant la possibilité d’avoir un plancher plat. Seul petit gain (quand même !) : l’acquisition d’une lunette arrière qui peut s’ouvrir indépendamment du hayon électrique.

Essai BMW 320e Touring : 204 chevaux en mode hybride rechargeable

Pour sa 320e Touring, BMW réutilise le fameux 2.0 l qui équipe une grande partie des modèles de la gamme, mais dans une configuration spécifique. La puissance du bloc thermique s’établit ici à 163 chevaux. Toute la partie électrique est reprise de la 330e, à savoir un moteur électrique de 113 chevaux et une batterie de 12 kW. La puissance cumulée développe 204 chevaux, et profite d’un couple de 300 Nm.

Essai BMW 320e Touring

Cette BMW 320e Touring adopte également différents modes de conduite :

  • « Electric » pour n’utiliser que le moteur électrique
  • « Hybrid » qui jongle entre les deux moteurs suivant les sollicitations du conducteur
  • « Sport » qui favorise les performances plus que l’efficience

A noter que quelque soit le mode choisi, l’électronique privilégiera le mode électrique plus que le thermique et ce jusqu’à épuisement de la batterie. Dès que celle-ci se retrouve à plat, le mode Hybrid reprend le relais. D’ailleurs, en parlant batterie, nous avons pu obtenir 48 km d’autonomie en full électrique. Plutôt pas mal, lorsque l’on sait que BMW annonce entre 51 et 58 kms sur un cycle théorique WLTP !

En termes de consommation d’essence, cette BMW 320e Touring n’affiche pas un résultat si impressionnant. En effet, après calcul sur notre trajet, celle-ci s’est établie à 7,1 litres aux 100 km. Comparé à une motorisation thermique traditionnelle, nous sommes, grosso-modo, au même niveau. Seul gain notable sur cette version hybride rechargeable, la possibilité d’évoluer en mode électrique, notamment en ville. Cela suppose, bien-sûr, de « jouer le jeu » de la recharge.

Essai BMW 320e Touring : une conduite toujours aussi plaisante

La vraie marque de fabrique de la marque bavaroise, c’est le plaisir de conduite. Et force est de constater que cette version hybride rechargeable ne déroge pas à la règle. Cette BMW 320e Touring enchaîne les virages avec une simplicité déconcertante. Malgré son poids important, la voiture est très bien desservie par la boîte automatique à huit rapports. Les disques de frein, surdimensionnés, sont très efficaces.

Essai BMW 320e Touring

De même, la suspension pilotée aide grandement au confort de conduite. Cela est très agréable, même si en-dessous de 30 km/h et sur route dégradée, on ressent un peu plus les déformations de la route.

Essai BMW 320e Touring : seule proposition du segment !

Quand bien même son principal adversaire (Mercedes, pour ne pas le nommer) propose une version hybride rechargeable sur son break Classe C, BMW reste le premier à offrir une version à ce niveau de puissance. En effet, la marque à l’étoile ne propose qu’une version de 320 chevaux sur sa C300e SW, ce qui se rapproche de la version 330e et seulement disponible en berline. Audi, quant à elle, ne propose pas de version hybride rechargeable sur son A4 break, dénommée Avant.

Finalement, c’est plutôt du côté des constructeurs généralistes qu’il faut regarder pour voir des concurrents potentiels. La Peugeot 508 SW Hybrid 225, ou encore la Volkswagen Passat SW GTE, certes moins dynamiques, peuvent largement être prises en considération. La Peugeot permet même de recharger sa batterie en 7,4 kW, en option, là où l’allemande à l’hélice plafonne à 3,7 kW. Un avantage non négligeable au moment de laisser son véhicule sur une borne de recharge. La Volkswagen Passat SW GTE aura l’avantage du coffre, avec ses 483 litres (comparé aux 410 litres de la BMW).

Essai BMW 320e Touring : alors, est-ce une si bonne affaire ?

La marque allemande réalise un vrai tour de force avec cette BMW 320e Touring. Tout d’abord, elle profite d’une expérience de près d’une décennie sur un marché qui prend de plus en plus d’ampleur. Son comportement routier reste digne de la marque avec une consommation assez maîtrisée, dans l’espoir de pouvoir recharger assez souvent.

Essai BMW 320e Touring

De plus, sans aucune concurrente directe, elle enfonce le clou face à ses rivaux habituels tels que Mercedes et Audi. Alors, est-elle une bonne affaire ? Difficile de parler de « bonne affaire » lorsque l’on sait que la BMW 320e Touring coûte, au minimum, 49 800 euros ! Cela n’empêche que les prestations qu’elle offre et sa singularité sur le marché en font une voiture tout à fait recommandable… pour qui a le budget, naturellement.

> Retrouvez notre essai de la BMW Série 4 cabriolet
> Retrouvez notre émission Pleins Phares, sur Twitch

Crédits photos : Christian Condé

Nos réseaux sociaux

Alimenté avec passion par l’association Le Nouvel Automobiliste

Copyright © 2021