Le Nouvel Automobiliste
Essai Renault Koleos

Essai Renault Koleos TCe 160 Initiale Paris : encore dans le coup ou suranné ?

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures, nous avons souhaité vérifier l’expression en essayant le Renault Koleos !

Pourquoi essayer le Renault Koleos après le Renault Austral ? Pour commencer, car nous ne l’avions jamais essayé, et tout simplement car nous voulions savoir s’il fallait forcément se jeter sur la nouveauté ou profiter d’une voiture en fin de vie pour tenter de négocier le prix du véhicule. D’autant que côté look, le Renault Austral ne démode pas totalement le Renault Koleos, il reprend même certains codes que le Renault Kadjar n’avait pas (forme des phares et des feux). A l’intérieur, la différence est nettement plus marquée entre un habitacle classique et celui de la nouveauté très (trop ?) techno. Mais si ce n’est pas ce que vous cherchez, peut être que le Renault Koleos est fait pour vous ? Vérifions-le ensemble !

Renault Koleos, présentation

Faut-il présenter à nouveau le Renault Koleos ? Il n’est pas tout jeune, donc a priori ce ne devrait pas être nécessaire. Mais il faut aussi avouer que, sa carrière en France s’étant révélée plutôt discrète, on ne le croise pas à tous les coins de rue. Aussi un rapide résumé s’impose-t-il. Présenté en 2016 et commercialisé en Europe en juin 2017, il est basé sur la plate-forme CMF-C/D utilisée chez Renault par l’Espace V, la Talisman, la Mégane IV, le Scénic IV, le Kadjar et le Kangoo III (et ses dérivés), mais aussi chez Nissan par la Pulsar, Qashqai et X-Trail pour les modèles connus en Europe. Il a surtout un jumeaux coréen, le Renault (ex-Samsung) QM6, avec qui il partage sa chaine de montage à Busan, en Corée du Sud. Les Kadjar et Koleos sont d’ailleurs développés sous la houlette des Japonais, ce qui se ressent sur certains éléments (de la commande de la trappe à carburant aux commodos lève vitre par exemple). Mais aussi par certaines subtilités, telles que les réglages des sièges plus limités, nous y reviendrons. 

À ses débuts, Renault a eu l’audace de ne le commercialiser chez nous qu’en motorisation Diesel alors que la demande de la motorisation essence se faisait déjà ressentir. Fin 2019, le Renault Koleos évoluait déjà : côté style, avec une nouvelle calandre, un nouveau bouclier, de nouvelles jantes et de nouvelles teintes. L’intérieur fut retouché plus dans le détail (réglage de la longueur d’assise sur l’Initiale Paris…). Quant aux moteurs, s’ils ont été mis à jour, ils sont néanmoins restés en mode diesel. 

Douces évolutions

Fin 2020, le Renault Koleos évolue à nouveau. À l’avant, les phares passent en full led. A l’arrière, les feux adoptent un look façon Renault Mégane et Talisman restylée (plus lisses, effet 3D, avec clignotant à défilement en partie basse). Une nouvelle ambiance intérieure Camel est proposée sur la finition Intens mais le système média reste en R-Link 2. Enfin, l’offre moteur s’enrichie d’une motorisation essence avec l’arrivée du 1.3. TCe 160 (270 Nm, seulement en 2 roues motrices), déjà éprouvé sur d’autres modèles listés plus haut. 

Comme beaucoup de Renault en 2022, les appellations sont transformées, la gamme se simplifie. Le Renault Koleos n’est plus disponible qu’en finition Évolution (45 100 €) et Initiale Paris (49 000 €), et alors qu’il n’avait commencé sa carrière qu’en Diesel, l’offre moteur est restreinte au seul moteur essence associé à la boite à double-embrayage EDC. Il n’est proposé qu’en 4 teintes, Rouge Millésime (en série), Gris Métal ou Noir Métal (+750€) ou Blanc Perle.

Sa carrière se termine en France. Le Renault Austral vient d’être commercialisé à la place du Kadjar, et le nouvel Espace, qui a été présenté en mars est proposé à partir de 44 500 € dans l’unique motorisation E-Tech Full Hydrid 200 ch.

Nous essayons la version Initiale Paris du Renault Koleos, en Gris Highland qui n’est donc plus au catalogue. Il est équipé en option du Pack Hiver (4 sièges chauffants, volant chauffant, pare-brise chauffant et lave-phare, 600 €), de la roue de secours galette (180 €) et du toit ouvrant panoramique (1500 €).

Essai Renault Koleos : impressions à bord

Nous profitons de la couverture du salon du jouet du Nuremberg pour essayer le Renault Koleos. Ce sera un voyage de 4 jours, le coffre de 493 l sera largement suffisant pour l’aller, mais aussi le retour avec le plein de souvenirs ! Comme nous l’annoncions un peu plus haut, ce sont les équipes Nissan qui ont développé le Renault Koleos. Cela se ressent au niveau de la position de conduite : impossible d’être positionné haut tout en étant éloigné du volant. C’est un peu déroutant, mais ce n’est pas rédhibitoire. Les réglages du siège sont électriques, sauf pour la longueur d’assise et l’appui-tête. Pas de réglage en profondeur pour ce dernier, mais le réglage en ‘’portefeuille’’ permet de bien maintenir la nuque. Nous aurions apprécié un réglage de l’inclinaison de l’assise en plus. 

Les commodos des lève-vitres sont désormais piochés dans la banque Renault, contrairement aux premières phases qui reprenaient les commandes Nissan. Mais Renault a fait l’impasse sur les 4 vitres à impulsions, elles ne sont réservées qu’à l’avant. Les compteurs n’ont pas évolué, il y a toujours un écran central 7’’ mais qui n’affichera que les informations classiques : pas de report de navigation par exemple. L’affichage est cependant personnalisable selon 4 thématiques. Les compteurs latéraux sont classiquement à aiguille pour la température et le niveau de carburant. Le Renault Koleos est aussi le dernier véhicule commercialisé avec le R-Link 2. Ici associé à l’écran central de 8,7’’, sa présentation date un peu mais il est cependant assez réactif. Nous pestons d’abord par la complexité des menus parfois, mais avec le temps, on s’y habitue. 

Familiale ? 

Contrairement au Scénic ou au Talisman, le Renault Koleos ne propose pas de Multi-sense avec impact sur la direction ou la réactivité moteur (seul un mode éco est proposé via un commodo sur la console). La seule personnalisation proposée est la couleur d’ambiance et son intensité, avec éclairage LED dans les bandeaux décoratifs bois. Il est cependant possible de connecter son smartphone avec la réplication. La console centrale n’accueille pas de recharge à induction (disponible en accessoire), il existe tout de même un emplacement pour smartphone sous l‘écran avec 2 USB-A à disposition. En contrepartie, vous avez 4 emplacements pour gobelet : 2 de taille standard, et 2 pour les cannettes slim. 

Même si les sièges avant sont réglés pour grand gabarit, les places arrière sont très accueillantes, et même avec la présence du grand toit ouvrant vitré (avec coulissement de la vitre à l’intérieur), la garde au toit n’est pas entravée quelle que soit la place. La banquette est prévue pour 3 passagers mais ils devront se partager 2 prises USB-A, 2 bouches de ventilation, 2 poches d’aumônière et 2 bacs dans les portes. Il y a aussi 2 places chauffantes… mais pas quand il y a 3 passagers : les commodos de contrôle étant placés dans l’accoudoir central ! Le dossier de la banquette peut également s’incliner de quelques degrés, il faudra cependant penser à positionner l’enrouleur de plage arrière en position reculée pour le permettre. 

Routière ?

Il est temps de partir vers Nuremberg, nous utilisons la navigation du R-Link 2. Nous regrettons l’absence d’affichage tête haute, c’est assez étrange pour une voiture actuelle, mais vu l’âge du parc français (+ de 10 ans) ce ne sera pas gênant pour la majorité des utilisateurs qui n’auront pas connu cette option avant ! Le temps n’est pas au beau fixe, nous aurons de la pluie sur la quasi-totalité de la route. Nous saluons l’absence de bruit de rétroviseur pourtant très présents chez Renault. Il en est de même pour le toit vitré, aucun bruit ne passe par lui contrairement à la Renault Talisman que nous avons essayé dans des conditions similaires et sur une partie du même trajet ! Las, tout n’était pas calme : les essuie-glaces se sont montrés très bruyants et le réglage automatique n’avait pas souvent la vitesse appropriée. Pis encore, ils n’étaient pas d’une efficacité folle !

Heureusement, le moteur 1.3 TCe 160 a toujours autant d’entrain. Il répond toujours présent, quelle que soit la situation. C’est un très bon compagnon de route. Nous ne pouvons pas en dire autant de la boite EDC, pourtant pas loin d’être irréprochable sur d’autres modèles du groupe. Nous nous sommes même demandés un moment si ce n’était pas une CVT, car elle a pu présenter une certaine inertie. Rien de très dérangeant une fois ce paramètre intégré, juste étonnant en comparaison. Avec un poids à vide à partir de 1 525 kg, c’est 75 kg de plus qu’un Renault Scénic équivalent mais 52 kg de moins qu’une Renault Talisman.

La qualité du revêtement des autoroutes allemandes n’est pas irréprochable, mais les suspensions du Renault Koleos absorbent les irrégularités sans remonter d’inconfort. Les amortisseurs ne sont pas pour autant trop souples et il n’y a pas d’effet de pompage. Cependant, en courbe, il ne vire pas à plat, il y a un peu de roulis, mais rien d’inquiétant tant qu’on ne le prend pas pour une Renault Mégane R.S. Les sièges, bien que typés confort, ont suffisamment de maintien latéral pour maintenir le dos. 

Sobre ? 

Essai Renault Koleos TCe 160 Initiale Paris Exterieur Detail 03

Bien qu’un tiers du trajet se soit fait en Allemagne, nous avons tenu à maintenir un rythme de vitesse à la française. Ce n’est qu’une fois que l’ordinateur de bord n’affiche plus de kilométrage d’autonomie restante (une fois passé sous la barre des 40 km) que nous faisons notre premier plein à 707,6 km (pour 830 km d’autonomie annoncé) avec 58,27 l (sur 60 l de capacité du réservoir), soit 8,23 l/100 km, pour un affichage à l’ordinateur de bord de 7,9 l/100 km. C’est un peu élevé certes, mais pas beaucoup plus que le Renault Austral Hybrid avec lequel nous avions consommé 7,7 km/100 km, il est vrai sur un parcours un peu moins autoroutier. Petite précision, la trappe s’ouvre via une commande au tableau de bord (merci Nissan) et le Renault Koleos est un des rares modèles Renault avec un bouchon de réservoir !

Notre pause était aussi bienvenue car bien que le Renault Koleos se montre confortable, une petite gène au base du dos était apparue. Pas de crainte pour le conducteur, son siège est équipé d’une fonction massage efficace, bien que simple (gérée par un seul ‘’coussin’’ qui sert aussi au réglage lombaire). Il est en tout cas bien plus efficace que sur le Renault Austral. La nuit commence à tomber, et nous profitons de la puissance des phares leds. Nous activons le mode plein-phares automatiques : jamais nous n’aurons d’appel de phares d’en face. Pourtant, les leds sont efficaces pour bien éclairer la nuit, même si le Renault Austral éclaire plus loin. 

Urbaine ?

C’est en ville que le Renault Koleos montre un peu de ses limites. Sa carrosserie somme toute très arrondie ne permet pas de cerner au mieux ses limites (467 x 184 cm), d’autant que le capot est assez imposant. L’aide au stationnement n’aide pas non plus, la zone rouge laisse encore une grosse distance par rapport à l’obstacle. Conséquence, lors des premiers stationnements, nous sommes remontés manœuvrer pour ne pas trop dépasser sur la voie sur les stationnements en bataille ! Après un essai en Renault Austral équipé du 4Control, le Renault Koleos ne semble pas très maniable. Le diamètre de braquage de 11,9 m le confirme. Heureusement, la direction est suffisamment légère (sans être floue) pour faciliter les manœuvres. Autre désagrément, il suffit d’une route un peu inclinée pour que l’aide au démarrage en cote s’active, ce qui est un peu agaçant en manœuvre de stationnement rapide.