Le Nouvel Automobiliste
Essai Mercedes-Benz Classe T

Essai Mercedes-Benz Classe T180 Progressive : Symphonie en LA Majeur

Essai Mercedes-Benz Classe T : donnerait-elle le LA en la catégorie des Ludospace? Voyons si elle peut en être LA référence !

A l’heure où les constructeurs font le ménage dans leur gamme, Mercedes-Benz ajoute une lettre à son catalogue : T. François vous a déjà conté l’histoire de sa signification. Absent du segment des ludospaces, Mercedes-Benz n’arrive pas seul. Une gestation qui a donné naissance à des triplés : Renault Kangoo, le Nissan Townstar et la Mercedes-Benz Classe T ! 3 véhicules, 3 genres, 3 types de clientèles ? Puisque François vous a presque tout dit, il est grand temps d’essayer le Classe T, dans la seule motorisation essence proposé en France : le T180 avec le bloc 4 cylindres 1,3 l 131 ch associé à la boîte à double embrayage 7 rapports.

Essai Mercedes Benz Classe T 180 Progressive Exterieur 02

Vous préférez écouter ce sujet ? C’est par ici !

Essai Mercedes-Benz Classe T : vraie Mercedes ?

Le discours de Mercedes-Benz est clair : la Mercedes-Benz Classe T aurait été la même si elle avait été développée seule. La face avant reprend les codes de la Mercedes-Benz Classe B, une grande partie de l’avant de l’habitacle est spécifique, le reste est tout de même proche de son cousin français, Renault Kangoo. Vous pouvez en retrouver notre essai ici. Il est donc aussi aisé que difficile de contredire Mercedes-Benz une fois à bord, l’intérieur reprend les codes, voire des éléments du catalogue Mercedes-Benz : le volant, les aérateurs à hélices, l’interface MBUX. La Mercedes-Benz Classe T répond même quand on dit « Bonjour Mercedes » !

Pas de miracle, les fanatiques du plastique moussé peuvent passer leur chemin, il n’y en a pas ici. Sur notre version d’essai, Progressive, une partie de la planche est recouverte d’un matériau imitant le cuir retroussé nommé NEOTEX qui flatte l’œil et le toucher. L’accès à bord et toujours aussi facile, on se glisse sur le siège qui semble à la bonne hauteur. La sellerie nous apparaît un peu plus ferme que celle du Renault Kangoo, Mercedes-Benz annonce en effet avoir redessiné les sièges. Le toucher le confirme plus que la vue. Vue qui est un peu plus bouchée par les appuis têtes plus proéminents, qui accompagnent les montants A, B, C et D déjà imposants.

T sérieuse ?

Pour démarrer, il suffit d’appuyer sur le bouton Start. Comme pour le Kangoo, le moteur 1,3 l turbo de 131 ch est discret, avec une légère symphonie de sportivité. C’est assez plaisant. La boîte à double-embrayage se manipule avec un levier de vitesse surmonté d’une grosse étoile Mercedes-Benz dessus : c’est peut-être la seule faute de goût de cet habitacle. Le début de l’essai se fait en milieu urbain. Le trafic de Munich est dense, mais l’heure de pointe est déjà passée. Les rapports de vitesse, eux, passent sans à-coup.

Le gabarit est facile à prendre en main, les quelques courbes extérieures n’empêchent pas d’identifier rapidement les limites de la Mercedes-Benz Classe T. Pas d’option de gestion de trafic pour le moment, elle arrivera plus tard dans l’année. En attendant, il faut s’appuyer sur les classiques limiteur et régulateur de vitesse. Le GPS nous aide à sortir de la ville, même si son écran de 7 pouces nous semble un peu petit. Il s’agit toutefois d’un format classique dans son segment. Cette taille est d’autant plus gênante qu’il n’y a pas de rappel sur l’écran au centre des compteurs, ni d’affichage tête-haute, pourtant proposé sur un Citroën Berlingo. Et n’espérez pas de réalité augmentée, que nous avons tant apprécié sur notre essai du Mercedes-Benz Classe GLA.

ChuT…

L’ergonomie du poste de conduite est bien aidée par les 2 touches tactiles sur le volant permettant de gérer les 2 écrans sans le lâcher. La lecture des panneaux de limitation de vitesse n’a pas fait d’erreur sur nos 131 km de trajet. Si notre arrivée sur l’autoroute nous limite à 60 km/h, il s’en suit rapidement une zone sans limite de vitesse. Les hautes vitesses ne font d’ailleurs pas peur à la Mercedes-Benz Classe T, elle met en avant plusieurs de ses qualités :

  • La vivacité du moteur grâce à ses 240 Nm à 1 600 tr/min
  • La silence de fonctionnement, les bruits d’air apparaissent à 110 km/h, pour être présent dès 140 km/h sans devoir hausser le ton jusque 180 Km/h (nous n’irons pas plus vite, la vitesse maximum est annoncée à 184 km/h)
  • La tenue de cap, imperturbable et une gestion du maintien en ligne exemplaire (et plus douce que celle de son cousin français)

Mais il est temps de quitter la voie rapide et de rouler dans la campagne légèrement vallonnée de la Bavière, entre les lacs de Starnberger et Ammer. La direction, légère en ville, devient précise pour gérer au mieux les courbes de la route. Le moteur ne faiblit jamais, les reprise sont vives, et dépasser les véhicules plus lents se fait en tout sécurité. Nous n’avons pas eu besoin de faire de freinage d’urgence, mais les freins nous ont semblé bien calibré, du moins avec 2 occupants à bord. Le fonctionnement du start & stop n’est pas loin d’être exemplaire que ce soit à l’approche à un feu ou à un stop.

Plonger dans le lac ?

Nous avons stationné le temps d’une pause la Mercedes-Benz Classe T près d’un des lacs, le diamètre de braquage (10,0 m entre trottoir) fait des miracles pour se faufiler malgré le gabarit (4,50 x 1,81 m). La caméra de recul est de qualité et permet de sélectionner 2 angles de vue (classique et élargie). Les détecteurs de distance nous semblent bien calibrés, bien que totalement inutiles sur la jetée sur laquelle nous avons roulé pour vous faire des clichés. Mais nous profitons des grands rétroviseurs avec miroir asphériques pour éviter le plongeon.

Les bords du Lac Ammer ressemblent à nos côtes maritimes : plages, voiliers et sport d’eau. Nous avons tenté de voir les capacités de la Mercedes-Benz à accueillir un paddle. Le meilleur endroit pour l’accueillir est le toit : notre version est équipée de l’option des barres de toit modulables. Ce sont les mêmes que celles du Renault Kangoo, nous vous avions fait une petite vidéo explicative. Il ne faudra pas oublier de remettre les barres transversales en position initiale, sous peine d’entendre un sifflement à la conduite.

Ludoclasse

Côté coffre, le paddle est trop grand pour entrer dans l’habitacle. La faute au siège passager non rabattable pourtant proposé chez certains concurrents. Il faudra attendre la version longue si vous souhaitez associer paddle, intérieur et Classe T. Côté modularité et rangement, on retrouve le même principe que chez son cousin Renault Kangoo. C’est-à-dire qu’on fait mieux chez Stellantis.

Dans les essentiels, de notre point de vue, il manque : une position intermédiaire de la plage arrière, une console centrale avec plus de rangement et des coffres pour les passagers arrière. Ils se consoleront avec une tablette, et un mini vide poche dans la contre-porte.

Il y a une chose qui ne manque pas à l’intérieur : l’espace aux jambes, épaules ou tête, peu de chance de se cogner. Côté coffre, c’est Byzance : de 0,52 sous tablette à 2,59 m³ banquette rabattue jusqu’au pavillon. Ce ne sont pas les mêmes chiffres que le Renault Kangoo, mais les constructeurs n’utilisent pas le même système de mesure.

Une histoire de coût !

Le réservoir de carburant a une capacité de 54 litres. Avec une consommation annoncée entre 6,6 et 7,3 l/100 km en fonction du niveaux d’équipements et des options, soit une autonomie de 740 à 818 km. Notre essai du Renault Kangoo avec le même moteur, mais en boite de vitesse manuelle, a relevé une consommation réelle de 8,05 l/100 km, contre 7,8 l/100 km au tableau de bord, le même chiffre annoncé par l’ordinateur de bord notre Mercedes-Benz Classe T.

Continuons à parler chiffre, côté argent. L’étoile se paye-t-elle au prix fort ? En France, Mercedes-Benz a fait l’impasse sur la Citan Tourer, mais aussi sur le Mercedes-Benz Classe T en finition de base (reconnaissable sur quelques-unes de nos photos sur les modèles avec enjoliveurs gris). La gamme démarre à 29 100 € en T180 en finition Style, auquel il faut ajouter 2 600,40 € pour passer en finition Progressive, et 2 520 € pour la boite automatique. Soit un total de 34 220,40 €. Pour le détail des équipements, retrouvez notre article de présentation ici.

Essai Mercedes Benz Classe T 180 Progressive Tableau de Bord 01

Progressive au sommet !

Notre Mercedes-Benz Classe T est équipée des options suivantes :

  • Rouge Rubelitte – 612 €
  • Rampe de toit – 260 €
  • Système de recharge sans fil pour smartphone -240 €
  • Navigation Plus – 900 €
  • Key-less Go – 480 €
  • Sièges avant chauffant – 404,40 €
  • Climatisateur automatique Thermotronic – 400,80 €

Soit 3 297,20 € d’options, qui nous fait un total de 37 517,60 €. Avec des émissions estimées à 160 g/km de CO₂, le malus de 2 205 € est à ajouter. Heureusement, la Mercedes-Benz Classe T échappe au malus poids.

Le Goo des autres

Le meilleur moyen de savoir si la Mercedes-Benz Classe T est chère, c’est de la comparer au Renault Kangoo. Depuis notre essai, sa gamme a évolué (Equilibre et Techno remplacent Zen et Intens). La boîte automatique est désormais disponible sur le même moteur TCe 1.3. 130, mais contre 1 100 €. Il s’agit pourtant de la même boîte (mais il n’y a pas d’étoile sur le levier du Kangoo ! ). Avec un équipement au plus proche notre version d’essai, le Renault Kangoo 1.3. TCe est proposé à 33 250 €. Il ne propose pas les sièges en similicuir , indisponibles. Il propose cependant en option la conduite semi-autonome pour 1 200 €, qui sera proposée en fin d’année sur la Mercedes-Benz Classe T. Nous essaierons prochainement le Nissan Townstar Combi, nous vous faisons encore un peu patienter pour parler de ses prix !

Chez Stellantis, les modèles ne sont plus que disponibles en motorisation électrique et le Fiat Doblo n’est plus proposé en version familiale. Leur cousin Toyota ProAce City Verso ne propose pas de puissance équivalente, comme le nouveau Ford Tourneo Connect. Le plus grand concurrent de la Mercedes-Benz Classe T est donc très certainement le Volkswagen Caddy, seul Ludospace jusqu’à présent à connotation premium. Las, depuis son renouvellement, il n’est pas encore proposé en France ! De qui laisser une place à la bonne étoile au Mercedes-Benz Classe T ?

Alternative premium

Nous avons été le configurer en Belgique, le Volkswagen Caddy Style TSi 114 ch DSG est proposé à environ 36 000 €. Il lui manque cependant l’option cuir qui comblerait la différence de prix avec la Mercedes-Benz Classe T. Le Volkswagen Caddy propose cependant plus d’options telles que l’assistante des portes coulissantes électrique ou la transmission intégrale.

L’atout de la Mercedes-Benz Classe T sera aussi la qualité d’accueil du réseau Mercedes-Benz. Attention cependant, elle sera proposée dans le réseau Mercedes-Benz Vans et la moitié du réseau Mercedes-Benz Véhicules Particuliers. La version électrique, EQT, est annoncée pour la fin de l’année. La version longue, de 4,90 m de long, sera elle commercialisée en 2023.

Essai Mercedes Benz Classe T 180 Progressive Exterieur 11

Mention T. Bien

Grâce à notre essai du Renault Kangoo, nous savions que notre essai de la nouvelle Mercedes-Benz Classe T allait bien se passer. Ressemblant, mais pas identique, le Mercedes-Benz Classe T arrive à faire la différence grâce à une présentation soignée. La ligne extérieure nous paraît plus équilibrée. L’intérieur reprend les codes de la marque étoilée, il paraît pourtant plus sympathique que la sérieuse planche de bord du modèle français. Comme ses concurrents du groupe Stellantis, on peut considérer ces ludospaces comme de vraies voitures, qui possèdent un dérivé utilitaire et non l’inverse.

La Mercedes-Benz Classe T présente peu de défauts pour un véhicule de son segment, sauf son prix. Autant il peut se placer en finition classique à boîte manuelle, autant le surcoût de la boîte automatique nous paraît injustifié face à son cousin français (2 520 contre 1 100 €). Pour nous, c’est la raison pour laquelle la Mercedes-Benz Classe T ne peut recevoir nos félicitations, mais seulement la mention très bien. Et c’est déjà… Très bien !

Crédits photos : Guillaume AGEZ

D’autres clichés de notre essai :

Nos réseaux sociaux

Alimenté avec passion par l’association Le Nouvel Automobiliste

Copyright © 2021