MAJ 15/04/2024 : face aux pressions du Gouvernement italien, qui n’a pas vu d’un bon œil qu’Alfa Romeo nomme sa nouvelle voiture Milano (alors qu’elle n’est pas fabriquée en Italie mais en Pologne), la marque a rebaptisé son modèle Junior. Voici donc l’Alfa Romeo Junior…
C’est un euphémisme que de dire que l’Alfa Romeo Milano est attendu. Certes, l’arrivée du Tonale a déjà donné de l’air aux concessionnaires Alfa Romeo qui ne pouvaient compter, jusqu’en 2022, que sur les seuls Giulia et Stelvio pour faire leur chiffre. Le Milano, lui, est censé permettre de redynamiser encore davantage les ventes de la marque.
Nous ne vous ferons pas un laïus sur son nom, qui renvoie évidemment au berceau historique d’Alfa Romeo et à la capitale de la mode. Pour l’anecdote, la remplaçante de la 147 (la Giulietta) aurait dû, en 2009 – 2010, s’appeler Milano. In extremis, le constructeur transalpin avait décidé de la renommer Giulietta pour des raisons expliquées ici.
Alfa Romeo Milano 2024 : compact(e)
L’allusion que nous faisons à la Giulietta n’est pas anodine, puisque Alfa Romeo présente le Milano non pas comme un SUV (ce qu’il est, selon nous !) mais comme une « nouvelle compacte » du segment B. Une manière habile de laisser penser que ce Milano remplace, indirectement, les Mi.To (segment B, 4,06 mètres) et Giulietta (segment C, 4,35 mètres). A vrai dire, ses mensurations (4,17 mètres de long pour 1,78 mètre de large et 1,50 mètre de haut) sont proches de celles d’une Renault Mégane E-Tech, que la marque au losange assimile à une berline.
Avec 4,17 mètres de long, l’Alfa Romeo Milano mesure la même longueur qu’un Fiat 600. C’est l’un des B-SUV les plus compacts du segment. Le Peugeot 2008, à titre de comparaison, tutoie quant à lui les 4,30 mètres.
Sur le plan du style, c’est plus de la Maserati 3200 GT ou du dernier Nissan Kicks (SUV destiné au marché sud-américain) que l’Alfa Romeo Milano s’inspire, du moins pour sa partie arrière avec ses feux intégrés dans un bandeau en forme « d’arc ». Cet avis n’engage bien-sûr que nous, d’autant que la forme fuyante du hayon peut aussi faire penser à l’Alfa Romeo Giulia TZ de 1965.
Pour le reste, le Milano fait un net effort de différenciation avec ses cousins techniques (Peugeot 2008, DS 3, Fiat 600…), en disséminant ça et là des détails esthétiques typiquement Alfa Romeo. Nous retrouvons donc les poignées arrières dissimulées dans les montants de portes mais aussi la célèbre calandre « Scudetto », revisitée toutefois. En effet, le logo rond n’est plus rattaché à la calandre, mais séparé. A l’intérieur du « Scudetto », deux motifs au choix : le « Progresso » avec un motif de serpent (visible à d’autres endroits sur la voiture) et le « Leggenda » mettant en avant le nom de la marque.
Qu’on l’aime ou non, cette calandre a le mérite de faire évoluer le design Alfa Romeo, tout comme les phares en forme de boomerang.
L’Alfa Romeo Milano réinterprète les célèbres jantes « Telefono » de la marque, affectueusement appelées « jantes à trous-trous » par les fans d’Alfa Romeo.
Alfa Romeo Milano 2024 : des codes Alfa Romeo aussi à l’intérieur
Les designers ont effectivement tenu à insérer des éléments « qui font Alfa », par-ci par-là, également dans l’habitacle. Ainsi, la casquette de la planche de bord, derrière le volant, reçoit un double bosselage abritant les compteurs (numériques) à fûts ronds (« cannocchiale ») tandis que les aérateurs latéraux reprennent le motif d’un trèfle à quatre feuilles (« quadrifoglio »).
Des détails qui ne parviennent pas à gommer le côté extrêmement « carré » de la planche de bord qui, en son centre, dispose d’un écran tactile de 12,3 pouces. L’Alfa Romeo Milano reçoit, au passage, des « widgets » tactiles personnalisables au gré des envies du conducteur (permettant d’accéder à diverses fonctions choisies) mais conserve quelques commandes physiques, dont celles de la climatisation.
La version Sport reçoit de très jolis sièges signés Sabelt.
Une fois n’est pas coutume, cet Alfa Romeo Milano dispose d’un volume de coffre figurant parmi les meilleurs de la catégorie. Avec 400 litres de capacité, il fait mieux que ses cousins Fiat 600 et Jeep Avenger mais moins bien qu’un Peugeot 2008, cela dit beaucoup plus grand
Alfa Romeo Milano 2024 : thermique, électrique… et quatre roues motrices !
Nous l’avons dit et répété tout au long de l’article, l’Alfa Romeo Milano est un « cousin technique », notamment, du Peugeot 2008. En d’autres termes, cela signifie qu’il reprend sa plateforme et une partie de ses moteurs.
Comme lui, donc, il est à la fois disponible en thermique et en électrique. Commençons par la version thermique : celle-ci est mue par le désormais connu 1.2 PureTech 3 cylindres essence de 136 ch, qui reçoit une micro-hybridation de 48V. La nouveauté, en revanche, c’est que ce moteur peut être couplé à une transmission intégrale (4 roues motrices) Q4. En plus d’être rare dans la catégorie, c’est une première sur un modèle du groupe Stellantis du segment B.
En électrique, l’Alfa Romeo Milano embarque un moteur de 156 ch, accouplé à une batterie d’une capacité de 54 kWh. L’autonomie annoncée est légèrement supérieure à celle des autres B-SUV de Stellantis : 410 km en cycle WLTP, selon Alfa Romeo. Les capacités de recharge sont connues : le Milano peut recevoir jusqu’à 11 kW en courant alternatif et jusqu’à 100 kW maximum en courant continu. A cette puissance, il peut passer de 10 à 80 % d’autonomie en 30 minutes.
La vraie « botte secrète » de ce nouveau Milano, c’est une version « Veloce », 100 % électrique, développant la bagatelle de 240 ch. Dérivée de l’Abarth 600, cette version survitaminée est rabaissée de 25 mm et embarque des trains roulants calibrés plus « sport ». Surtout, elle reçoit de grandes jantes de 20 pouces (avec des disques de frein de 380 mm à l’avant, couplés à des étriers monoblocs 4 pistons) et un différentiel autobloquant Torsen pour mieux répartir le couple.
Alfa Romeo Milano 2024 : prix et commercialisation
Cette version Veloce arrivera plus tard. L’offre de lancement (ouverture des commandes le 25 avril, arrivée dans les concessions en septembre) se cantonnera à l’essence de 136 ch et à l’électrique de 156 ch.
Les prix (et les équipements) ne sont pas encore connus entièrement. En fait, nous avons simplement les tarifs de la version Speciale Ibrida (édition de lancement essence, 136 ch, 2 roues motrices), annoncée à partir de 31 000 euros, et de la Speciale Elettrica (à partir de 40 500 euros).
Parmi ses concurrents premium, nous pourrons compter le Volvo EX30 ou encore le futur Mini Aceman, présenté à la fin du mois. L’Alfa Romeo pourra faire valoir ses technologies, comme le hayon électrique, la conduite autonome de niveau 2, le chargeur pour smartphone à induction, le planificateur de trajet (sur la version électrique) ou encore Chat GPT et la commande vocale « Hey Alfa ».