Essai Nissan X-Trail N-Trek : une finition au look plus baroudeur
Nous ne détaillerons pas le design de cette quatrième génération de Nissan X-Trail puisqu’Eddy l’a fait lors de son lancement il y a deux ans. Nous allons plutôt nous concentrer sur la nouvelle finition N-Trek qui, selon la marque japonaise, « vient renforcer le look baroudeur et accentue le caractère aventurier du crossover familial« .
Pour commencer, attardons-nous sur la face avant de ce Nissan X-Trail N-Trek qui arbore une calandre noire qui permettrait (toujours selon Nissan) de « prodiguer une impression de robustesse« , alors que sur les autres finitions, la calandre est chromée.
Les plus observateurs remarqueront que les anti-brouillards ont été intégrés dans la partie basse du pare-chocs, peinte en Gunmetal (qui se marie bien avec la couleur de carrosserie Argile de notre modèle d’essai, facturée 200 euros).
Avec cette finition N-Trail, le Nissan X-Trail se pare également de coques de rétroviseurs et de barres de toit peints en noir, toujours dans l’idée de rendre le SUV japonais plus robuste. Enfin, il s’équipe de jantes en alliage léger de 18 pouces spécifiques.
Essai Nissan X-Trail N-Trek : quelques spécificités intérieures
Lorsque l’on ouvre les portes de ce Nissan X-Trail N-Trek, on découvre un univers tout à fait connu. Cependant, sur cette finition N-Trek, la sellerie en cuir a disparu et a été remplacée par une sellerie TEP. Elle est résistante à l’eau et ne craint pas les vêtements mouillés par des activités en pleine nature par exemple.
Pour le reste, c’est du pareil au même. On retrouve ainsi une bonne ergonomie, avec quelques touches physiques. Comme le soulignait Eddy lors de son précédent essai, l’évidement sous la console centrale est très pratique mais peut-être un peu « angoissant », car on ne s’y voit pas forcément y laisser un sac pour autant. L’emplacement du levier de vitesse (vu aussi sur le Nissan Qashqai) permet également de libérer de l’espace entre les passagers.
Côté équipements, cette version N-Trek (qui s’intercale entre les finitions N-Connecta et Tekna) reçoit de série le volant et les sièges avant et arrière chauffants, la climatisation automatique à trois zones, la navigation avec un écran tactile de 12,3 pouces ainsi que les systèmes Apple CarPlay et Android Auto sans fil.
Essai Nissan X-Trail N-Trek : encore plus d’habitabilité et de place à bord ?
Rien à redire à l’avant de ce Nissan X-Trail, où il est très facile de trouver sa position de conduite, avec des réglages électriques et mémorisables.
Notre modèle d’essai est une version 5 places (le Nissan X-Trail existant, aussi, en configuration 7 places). On retrouve ainsi, à l’arrière, une banquette coulissante fractionnable en 40/20/40. L’assise et le dossier sont très confortables.
Le volume de coffre s’établit à 575 litres, comparé aux 485 litres de la version 7 places avec 3ème rangée installée. Cette perte de 100 litres entre les deux versions se retrouve sur le volume global (1396 litres contre 1298 litres) lorsque les rangées arrières sont toutes rabattues.
Essai Nissan X-Trail N-Trek : un moteur quasiment électrique…
Chez Nissan, on n’aime pas faire comme les autres… Et cette technologie e-Power en est la preuve. Elle fait appel à un système hybride mais ici, le moteur électrique ne vient pas aider le moteur thermique. C’est même l’inverse puisque le moteur essence de 1,5 litres de cylindrée agit tout simplement comme un générateur. Il n’entraînera jamais les roues tout seul.
Il vient seulement produire l’énergie électrique nécessaire au bloc électrique de 150kW (204 ch), couplé à une batterie de 2,1 kWh. Sur le papier, cela peut sembler intéressant. Dans la pratique aussi : nous retrouvons réellement les sensations de conduite d’un véhicule purement électrique. Assez vif en accélération et en reprise, ce Nissan X-Trail est un bon compagnon de route.
Quid, néanmoins, du moteur thermique ? A basse vitesse ou en conduite coulée, on ne l’entend pas vraiment. En revanche, en rythme soutenu ou sur autoroute, il se montre assez bruyant, avec des phases d’accélérations (voire d’emballements).
Plutôt contenue en ville ou sur route nationale (nous avons pu réaliser une moyenne de 5,5 litres aux 100 km, en sachant que le SUV japonais pèse environ 1 800 kg), la consommation s’emballe – forcément – un peu plus sur autoroute, avec 8,3 litres aux 100 km enregistrés. Un score assez élevé, sans être catastrophique.
Essai Nissan X-Trail N-Trek : bien sur ses roues
Au vu des dimensions de l’engin, on aurait pu s’attendre à un comportement routier avec du roulis… mais que nenni. En effet, c’est même le contraire car avec ses suspensions plutôt bien calibrées (peut-être légèrement rigides pour certains), le Nissan X-Trail ne prend aucun roulis et ne s’affaisse pas dans les virages même appuyés.
Autre bon point pour ce X-Trail, sa direction. Elle se montre douce et efficace sans être trop assistée, comme sur certains SUV 100 % électriques. Et pour le freinage, c’est plutôt bien dosé, surtout vu le gabarit du SUV japonais. Petite déception sur la fonction e-Pedal en revanche (qui use du frein moteur pour moins avoir à appuyer – ou même quasiment plus – sur la pédale de frein). En effet, lorsque celle-ci est enclenchée (bouton sur la planche de bord), le Nissan X-Trail freine quasiment tout seul (mais pas jusqu’à l’arrêt), avec une décélération assez forte. Un coup à prendre !
De fait, il faut souvent doser avec la pédale d’accélération pour ne pas finir dans le pare-brise. On aurait peut-être aimé différents niveaux de freinage régénératif, comme le font certains des concurrents. Il existe néanmoins un mode Braking sur la boîte de vitesse qui lui, à l’inverse, est très peu « régénératif »… bref, nous aurions aimé un entre deux !
Essai Nissan X-Trail N-Trek : un peu seul au monde ?
Si on ne le considère que par sa technologie e-Power, oui, le Nissan X-Trail est seul au monde. Mais si on regarde ses concurrents en termes de prestations global, il y a du monde. En termes de gabarit, le Nissan X-Trail peut se mesurer à un Peugeot 5008, un Renault Austral, un Kia Sorento ou un Hyundai Santa Fe. Mais la plupart offre seulement une version 7 places, là où le SUV japonais peut offrir 5 ou 7 places.
En fait, le véritable adversaire du Nissan X-Trail dans cette finition N-Trek, c’est le Toyota RAV4 Trail. Arborant un look tout aussi baroudeur que le Nissan, le Toyota RAV4 profite d’une mécanique toute aussi puissante (218 ch), mais plus bruyante encore. En termes de prix, les deux rivaux se rejoignent (« notre » Nissan X-Trail coûte 48 200 euros).
Essai Nissan X-Trail N-Trek : quoi penser ?
Alors que l’ancienne génération ressemblait plus à un gros Nissan Qashqai, ce nouveau Nissan X-Trail s’émancipe et s’embourgeoise, même si cette finition N-Trek apporte un peu « d’aventure ».
Côté mécanique, même si son fonctionnement typé électrique se montre au top, c’est son moteur thermique qui pêche avec sa consommation sur autoroute assez élevée et son niveau sonore.
Photos : Christian CONDÉ