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Essai Volkswagen Golf eTSI 150 ch, plus-que-parfaite ?

Octobre 2019 : Volkswagen présente la nouvelle génération de la Golf, quelques semaines après l’ID.3, vedette du stand Volkswagen du dernier IAA de Francfort. Deux voitures qui occupent le segment le plus lucratif en Europe : les compactes. Malgré cette concurrence interne, la Volkswagen Golf truste toujours la place de la voiture la plus vendue en Europe. Et bien que la Toyota Yaris et la Renault Clio lui ont ponctuellement volé la première marche les 12 derniers mois, bien qu’elle est concurrencée par l’ID. 3, la Volkswagen Golf est toujours LA star de Volkswagen. Nous essayons l’archétype d’un best-seller, la Volkswagen Golf avec le moteur 1.5 eTSI 150 ch, accompagné de la célèbre boite DSG7 dans la finition médiane Style. Allez, Go…lf !

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Volkswagen Golf, 8e épisode 

On ne change pas une équipe qui gagne : la plateforme MQB de la précédente génération sur laquelle repose la Golf 8 évolue peu. Et ça se ressent dans les dimensions : la nouvelle Volkswagen Golf s’étire de 2,6 cm (428,4 cm) alors qu’elle s’affine de 0,1 cm (178,9 cm).  La hauteur (145,6 cm) et l’empattement (262,7 à 263 cm selon versions) évoluent très peu de leur côté. Une évolution contenue combinée à une bonne aérodynamique avec un Cx 0,275, dans le but de réduire les consommations. La ligne est retravaillée en conséquence : un avant plongeant et un arrière plus carré. De profil, la Volkswagen Golf évolue plus qu’il n’y parait, elle s’étend presque comme un mini break. 

C’est la face avant qui permet de mieux distinguer le changement de génération : les phares sont plus fins, adoptent un style plus complexe et sont surtout équipés de LED sur toutes les versions (avec une technique plus évoluée en versions hautes). C’est aussi une des premières Volkswagen équipée du nouveau logo VW, plus fin, à l’apparence plus légère. En parlant de fin, cette génération de Golf ne propose plus de version électrique. Eh oui, c’est vers la Volkswagen ID.3 qu’il faut se tourner pour rouler « plus vert ». Et c’est aussi la fin de la version 3 portes, la seule variante de carrosserie ayant survécu étant le break (SW). 

Le plein d’hybrides

Rassurez-vous, l’absence de version électrique ne fait pas disparaître la magie de cette énergie dans la gamme Golf. L’hybride est très présent dans la nouvelle gamme Volkswagen Golf : 3 eTSI et 2 eHybrid seront proposées à terme (sur 10 offres moteurs au total). Pour les eTSI, c’est un alterno-démarreur à courroie de 48v associé à une batterie Lithium-ion de 48v qui s’associe aux moteurs essence TSI. Volkswagen nomme cette association semi-hybride et promet 10% de gain de consommation pour les trois niveaux de puissance proposées : 110 (3 cylindres 1.0 l), 130 et 150 ch (4 cylindres 1.5 l). Nous essayons aujourd’hui la puissance la plus élevée. Notez qu’il est impossible de rouler à l’électrique avec cette solution, nous y reviendrons plus tard.

Pour rouler en électrique sur quelques kilomètres, il faut se tourner vers les moteurs eHybrid rechargeables. La batterie est toujours lithium-ion, avec une capacité de 13 kWh. Les puissances proposées s’élèvent à 204 ch et 245 ch. Cette dernière puissance sera exclusive à la version sportive GTE, qui se veut l’équivalente de la GTi (essence) et la GTD (diesel). Et oui, la Volkswagen Golf peut toujours rouler au diesel. La finition d’entrée de Gamme (« Golf ») n’est d’ailleurs proposée qu’avec le moteur à gasoil. Cette finition économe est suivie de la Live, puis de la Style, elles sont chapeautées par la R-Line. Nous mettons bien sûr de côté les finitions GTI/GTE/GTD et R qui se tournent vers plus de sportivité. Volkswagen ne propose pas (encore ?) la finition plus luxueuse Carat à son catalogue. 

Intérieur à vivre

Revenons à l’évolution de la 8ème génération de la Volkswagen Golf, car s’il y a un point sur lequel elle a le plus évolué, c’est l’intérieur. Sa planche de bord est plus épurée, un brin futuriste. Elle est très agréable à regarder, à toucher et à utiliser : toutes les commandes sont passées au tactile. C’est très agréable mais pas toujours aussi pratique la nuit que de vraies touches démarquées les unes des autres. Seul le volant a conservé des touches à l’ancienne, ce qui perturbe un peu l’expérience globale. Pour les aficionados de la finition : la Volkswagen Golf présente toujours des matériaux de qualité, bien ajustés, mais l’abus de plastique laqué perturbe un peu le ressenti. Surtout après quelques heures d’utilisation et l’apparition de traces de doigts autour de l’écran central notamment.

L’habitabilité n’a que peu évolué en une génération. La Volkswagen Golf est étudiée pour 4 personnes plutôt que pour 5 : merci au tunnel central. Les passagers arrière profitent d’une bonne habitabilité : espaces aux genoux, à la tête et largeur disponible accueilleront la plupart des gabarits. Sans oublier les rangements : poches aumônières au dos de chaque siège, surplombés de 2 autres pochettes pour y glisser un téléphone ou deux, et rangement de contre-porte. Comme à l’avant, elles sont en feutrine très agréables au toucher, et rétroéclairées. Et cerise sur le gâteau, en plus de 2 prises USB-C, la console centrale est équipée de buses ventilation avec réglages de la température !

Aux places avant, nous retrouvons les repères d’une Volkswagen. La position de conduite est facile à trouver, et tout tombe bien sous la main. Il faudra s’habituer au microscopique levier de vitesse : on s’y fait vite ! Surtout qu’il est temps de la conduire, cette Volkswagen Golf. Nous partons de la Normandie, aux frontières du Cotentin. Le plein est fait (le réservoir cube à 50 l), nous commençons par rejoindre l’autoroute A13. La Volkswagen Golf brille par son silence de fonctionnement. Le moteur est presqu’inaudible, seuls les bruits de roulement et d’air nous rappellent que la voiture avance. La Volkswagen Golf est l’amie de nos oreilles et permet d’échanger avec ses passagers sans élever la voix, même à 130 km/h. 

Techno Golf

L’affichage tête haute (740 € en option) est de grande taille avec graphismes blancs (bleus sous la neige) permets de rester concentrer sur la voie. L’écran central est orienté vers le conducteur et il est à bonne distance pour permettre une action rapide. Le dessin de la planche prévoit même un pli sous cet écran pour maintenir la main. Las, il est fait de plastique un peu trop tendre, trop creux, qui donne l’impression qu’il se déboite au touché. Petite fausse note qualité de la part de Volkswagen sur ce point. L’interface de l’écran aurait pu être un peu plus simple pour l’utiliser au mieux en circulant. Pour les plus technophile d’entre vous, l’AppleCar Play est disponible sans fil, et un emplacement à induction (465 €) permet d’éviter qu’il se décharge. Mais les 3 heures de route n’auront pas permis de le recharger totalement non plus !

Il est temps de quitter l’autoroute et d’apprécier les routes sinueuses qui se cachent à quelques encablures des côtes du débarquement. L’hiver rend les routes un peu glissantes et un peu plus amusantes, mais la prudence est de mise. Dommage, car la Volkswagen Golf cache bien son jeu. En effet, les 150 ch sont plus que présents, tout comme le couple de 250 Nm disponible de 1 500 à 3 500 tr/min. La batterie 48v participe bien sur certaines accélérations.  Pas sportive, la Volkswagen Golf est sereine à conduire. Pas amusante, elle est sérieuse sur route sinueuse. Pas de quoi s’amuser mais il y a un certain plaisir à la conduire. Que dire de la boîte DSG7 ? Rien, douce, toujours sur le bon rapport, bref, elle se fait oublier et c’est bien là sa principale qualité.

Une voiture du quotidien

La largeur contenue et le poids raisonnable (1 347 kg) de la Golf aident à la conduire sereinement sur les enchainements de virage. Le freinage est puissant et nous a permis de bien réagir lorsqu’un tracteur est apparu dans d’un virage aveugle sur route étroite ! Outre les réglages des sièges, leur maintien latéral est bien étudié : pas trop proéminent, il permet au dos de rester dans sa position quelle que soit la force centrifuge. 

Petite pause côtière : les plages sont vides tout comme leur parking. Nous y testerons le diamètre de braquage (10,9 m) ni la caméra de recul, dont l’image est de très bonne qualité. Notre Volkswagen Golf Style est équipée de l’option Mobile Key (245 €) qui permet de verrouiller la voiture automatiquement via son smartphone (Samsung pour le moment).

De retour avec quelques souvenirs, nous testons la modularité du coffre, digne de la Volkswagen Passat SW. Nous adorons toujours la gestion du double plancher et les deux ergots qui lui permettent de maintenir le plancher en position haute pour accéder au double fond. Avec 381 litres, le coffre peut absorber bien des cadeaux ! Mais il fait froid, il est temps de se mettre au chaud. Contact mis, mais pas de chauffage ! Nous avons dû redémarrer notre Volkswagen pour qu’il se mettre en marche. Ce n’est malheureusement pas le seul souci que nous avons connu sur notre modèle. 

Rien ne nuit à la Golf ?

La nuit tombante, nous avons souhaité tester l’éclairage intérieur et ses 30 choix de teintes. Las, le seul choix que nous avons eu était le bleu. Et impossible de changer l’intensité tout au long de notre essai. Espérons que notre exemplaire est un cas isolé ! Mais s’il y a bien un éclairage qui nous a plu, celui des phares. Notre modèle était équipé de l’option Projecteurs IQ.Light – Matrix LED à 950 €. Outre le look (plus qualitatif et intéressant de près que de loin d’ailleurs, surtout pour l’arrière), il est d’une belle efficacité sur route, ce qui permet une conduite plus reposante pour les yeux. Et il s’adapte très bien au trafic automobile que nous croisons d’autres véhicules sur notre trajet de retour vers Paris. 

Le lendemain, nous avons laissé le bon temps en Normandie et direction la région de Mâcon. 4 heures d’autoroute sous la pluie sont au programme. La vitesse des essuie-glaces s’adapte toujours bien à l’intensité de la pluie. Nous nous laissons tenter par l’activation des aides à la conduite : Aravel Assist (maintien de voie et adaptation à la vitesse) et reconnaissance des panneaux de signalisation. Nous avons vite abandonné cette dernière aide : elle a reconnu une autoroute à 130 km/h alors que nous étions sur une portion à 70 km/h en sortie de Paris. Imaginez notre surprise lors de ces accélérations inopinées… heureusement sans radar ! A l’inverse, plus tard à 130 km/h de vitesse de croisière, un panneau à 50km/h a été pris en compte. Heureusement que personne ne nous suivait de près !

Technologie à améliorer 

Une fois ces surprises passées, nous profitons du Travel Assist qui fonctionne correctement, même si nous l’avions imaginé plus doux à l’approche d’un véhicule plus lent. Le plus gênant cependant sur de longs trajets est la naissance d’une gêne dorsale. Et même en changeant la position de conduite des sièges appelé ErgoActif, cette gêne ne disparait pas, au point de devenir inconfortable. Dur dur ! Nous déplorons que notre modèle n’ait pas été équipé de sièges massants ! Il est cependant censé être de série sur la finition Style… mais notre modèle n’était pas tout à fait conforme à celui proposé au catalogue.

Nous sommes aussi déçus de ne pas avoir de limiteur de vitesse, plus adapté à la ville. Alors oui, nous aurions pu activer l’option Travel Assist, plutôt efficace mais parfois surprenante à la sortie de virage ou rond-point. Nous avons préféré la faire à l’ancienne, comme si nous avions une Golf d’antan !  

Parlons un peu de l’hybridation. En ville, le moteur se coupe un peu avant l’arrêt complet à un feu ou un stop. Plus surprenant, au démarrage, la batterie permet d’avancer le temps que le moteur prenne le relai. Et la surprise devait être aussi de mise pour nos voisins de feux : la Volkswagen Golf propose une accélération surprenante. De quoi prendre de l’avance sur les autres usagers de la route, et nous faire encore plus regretter l’absence de limiteur : les 50 km/h sont vite, très vite arrivés. 

Golf : voiture du peuple aisé

Cette sportivité ne semble pas avoir d’impact sur la consommation. Car c’est aussi une bonne surprise au bout des 1 569 km de notre essai : nous avons consommé 6,8 l/100 km. C’est plus que les 5,9 l/100 km annoncés par Volkswagen (6,5 l/100 km au compteur), mais nous ne pensions pas descendre sous les 7 l/100 km. Est-ce que sa consommation raisonnable permet de compenser son prix d’achat ? Pas si sûr…

La Volkswagen Golf 1.5 eTSI 150 ch DSG7 Style est proposée à partir de 35 365 €. A ce prix, les jolies jantes alliage « Belmont » de 17 pouces de notre modèle sont en série mais seule la couleur Gris Urano est proposée. Vous aimez le Blanc Onyx (nacré) de notre modèle : ajoutez 1 055 €. Pour l’intérieur  : 2 ambiances possibles pour le même prix : Noir Soul ou Gris Storm (siège et bas de planche de bord). Le cuir n’est pas proposé sur cette version. Le toit ouvrant est indispensable pour vous : 1 150 € en moins dans les poches ! Avec les autres options citées dans l’article, le prix s’élève à 41 655 €. Une belle somme pour une voiture du peuple. Ah, nous allions oublier : avec 135 g de CO2, notre Golf optionnée s’acquitte d’un malus de 100 € !

L’Ibère ses prix !

Un peu cher, mais vous aimez les produits du groupe Volkswagen, pourquoi ne pas regarder du côté de Seat et de la Leon ? Dimensions similaires, coffre de même capacité : certes, elle n’a pas de logo VW sur la calandre mais si ce n’est pas essentiel pour vous, nous sommes dans la même famille. Et Thibaut l’a même essayée avec le même moteur en finition FR. En configurant la version Xcellence associée au même moteur eTSI 150 ch, la Seat Leon commence à 31 160 € (- 4 205 €/Golf). Avec le plein d’options pour la mettre au niveau de notre Volkswagen Golf, grâce à des packs compétitifs, le prix s’élève à 33 705 € (-8 000 €/Golf). Les autres options sont cependant plus limitées chez Seat, sauf qu’elle propose le cuir en plus (1 120 €). Autre argument pour se mettre à l’espagnol : avec 132 g de C02 d’émission, la Seat Leon échappe de peu au malus !

Autre compacte avec micro-hybridation, la Ford Focus. Pour accéder au moteur 1.0 EcoBoost Hybrid 155 ch sans avoir un look de sportif, c’est vers la version Active Vignale que nous nous sommes tournés. Proposée à partir de 31 600 € (avec le cuir de série), équipée de façon similaire à la Golf, la Ford Focus est proposée à 34 800 € (et 0 € de malus). Mais elle n’est équipée que de la boite manuelle. Vous souhaitez rester dans la micro-hybridation : la Mazda 3 peut être faite pour vous. Tout équipée (y compris le magnifique Cuir Burgundy), elle est proposée à 36 550 €. En version non hybride, Thibaut avait consommé 6,7 l/100 km… prometteur !

Plus-que-Parfait

« Temps composé du passé dans lequel l’auxiliaire est à l’imparfait, qui exprime une action accomplie et antérieure à une autre action passée » (Le Robert)

Avec des si, la Volkswagen Golf 8e génération eut été parfaite : si son prix était plus raisonnable, si elle était plus confortable, si sa technologie était plus fiable… Beaucoup de conditionnel, et du passé antérieur. La Volkswagen Golf 8 est une excellente compacte, classique mais sans aucun risque. Comme si Volkswagen s’accrochait au passé, un même cahier des charges, une recette d’antan répétée sans cesse. Alors oui, elle fonctionne très bien. Parfaite, presque, mais est-ce qu’elle répond aux tendances d’aujourd’hui ? De demain ? Peut-être que vous avez une idée du produit qui pourrait correspondre à ce cahier des charges ? 

Article & Clichés : Guillaume Agez

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