A chaque Mondial de l’Auto son nouveau constructeur chinois : après GAC en 2018, voici BYD en 2022. Le constructeur de Shenzhen est l’un des leaders mondiaux des batteries et compte s’installer sur le marché européen grâce à des berlines électriques à l’apparence flatteuse. Qu’en est-il réellement ? BYD est-il vraiment prêt à construire vos rêves (Build your dreams) ?
On avait quitté BYD après son intrusion sur le marché des taxis bruxellois. Les BYD e6, des taxis spacieux, pas d’une qualité irréprochable mais électriques et c’était là leur atout maître. Une décennie plus tard, la marque arrive cette fois pour s’implanter durablement et avec une gamme complète.
BYD Atto 3 : futur best-seller ?
Cela commence avec le modèle appelé à être le plus diffusé, le BYD Atto 3, un SUV compact : 4,46 m de longueur, 39 990 € de tarif d’entrée, de quoi compliquer la vie du VW ID.4, du MG Marvel R ou du futur Peugeot e-3008 !
Côté design, BYD annonce que ses faces avant s’inspirent des dragons… On notera plus sûrement que les custodes arrière du BYD Atto 3 sont reprises des Cupra Born. A bord en revanche, le constructeur arrive avec ses propres idées : aérateurs sphériques, un gigantesque écran 15 pouces rotatif et tactile, des matériaux et des assemblages convaincants et une identité qui n’est pas un copier-coller de la concurrence. L’autonomie sera le juge de paix : avec 50 à 60,4 kWh de batterie, l’Atto 3 annonce 420 km d’autonomie WLTP avec 152 kW de puissance (206 ch), calqué sur l’ID.4 ou l’Enyaq iV.
L’hybride rechargeable pour le BYD Song Plus DM-i
Absent de la journée presse pour laisser penser que BYD n’a que des électriques à proposer, le Song Plus DM-i est apparu au public dès le lendemain et pour cause, il est hybride rechargeable. Au programme, une cinquantaine de km d’autonomie tout électrique et un bloc thermique pour continuer, à savoir un 1,5 l atmosphérique de 110 ch couplé à un bloc électrique a priori de 132 kW, soit 180 ch.
Méthode Tesla pour les BYD Tang et Han
Si les SUV compacts sont là pour faire du volume de ventes, les Tang et Han sont là pour donner de l’image. Si BYD arrive avec un nom peu flatteur, il ne faut pas s’y arrêter (Audi vend bien des e-Tron depuis plus de 10 ans) et la marque compte sur ses gros modèles pour se forger une réputation égale à celle de Tesla. Pour y arriver, la recette semble évidente : deux modèles emblématiques et imposants comme les Model S et X, un habitacle très numérique avec sa grande tablette tactile, et un style à la fois sage et réussi dans le détail avec des médaillons d’aluminium ou des signatures lumineuses aisées à se rappeler.
Pour la Han, dont le nom fait référence à l’ethnie majoritaire de la Chine d’aujourd’hui, les 4,99 m de long sont dévolus aux passagers et non au coffre, limité à 410 litres. 4 roues motrices, 380 kW de puissance et 520 km d’autonomie WLTP, les chiffres sont au niveau de ce qu’on attend d’un tel modèle et lui permettra de se positionner en alternative des Mercedes EQE et Tesla S car… en face, il n’y a presque aucun autre modèle équivalent.
Même stratégie pour le BYD Tang : plus court (4,87 m de longueur) qu’un Vinfast VF9, il propose une transmission 4×4 et 380 kW (516 ch tout de même). Gare aux prix : ces Han et Tang ont beau vouloir se mesurer aux plus grandes des Tesla, leur prix devrait les afficher au niveau de modèles inférieurs, soit autour des 65 000 à 75 000 euros.
Ébauche d’avenir avec la BYD Seal
Restait enfin à illustrer l’avenir : ce sera la berline Seal, petite « baleine » qui viendra concurrencer la Tesla Model 3. Les codes sont les mêmes avec les écailles sur les custodes et le design bien proportionné, cependant l’avant et ses parenthèses évoquera des choses aux propriétaires de Talisman ou de Taycan. Longue de 4,80 m, large d’1,87 m, la BYD Seal est bâtie sur l’e-Platform 3.0 de la marque avec une batterie de 61,4 à 82,5 kWh et un moteur positionné à l’arrière de 201 ch. Elle peut être bi-électromoteur, et dès lors atteindre 523 ch cumulés, sans mesure d’autonomie réaliste à la clé pour l’instant, ni de tarif bien qu’il faille s’attendre à un tarif de départ autour des 40 000 euros.
Edit : et le dimanche est arrivé la BYD Dolphin !
Retenue en douane ? On ne l’attendait en tout cas plus mais le dernier jour, une dernière BYD est arrivée au salon, la citadine électrique Dolphin ! Un modèle compact de 4,15 m, légèrement haut-perché comme naguère des minispaces, avec 177 ch (130 kW) de puissance et 401 km d’autonomie (comme une DS 3) et une batterie 44,9 kWh. Tout est comparable jusqu’au tarif qui, à 100 000 yuans en Chine, est inférieur à celui d’une Dacia Spring. Qu’en sera-t-il en Europe ? Réponse lorsqu’elle y sera lancée… un jour, peut-être dès 2023.
Photos : Le Nouvel Automobiliste