Les taxis électriques commencent à se développer en Europe. A bord des Tesla, Hyundai, Kia, Nissan en France ou encore des quelques LEVC présents à Londres et Amsterdam, les voyages en « sapin » sont de plus en plus silencieux. Et à Bruxelles, c’est depuis déjà plusieurs années, avec un modèle presque inconnu, que les taxis ont goûté à la fée électricité : la BYD e6.
BYD e6, un taxi électrique venu de Chine
Voilà plus d’une décennie qu’a vu le jour la BYD e6. Elle a été présentée dès 2008 par le groupe chinois « Build Your Dreams », BYD, dont c’était le premier modèle électrique. Aujourd’hui, l’électromobilité est au cœur de la stratégie de ce constructeur, qui revendique près de 20 % de part de marché sur le marché des bus électriques dans le monde par exemple. A titre de comparaison, en 2018, BYD a vendu 248 000 voitures électriques, soit presque autant que Tesla (245 000). Mais revenons au taxi e6.
Extérieurement, il a une forme de monospace et une taille compacte de 4,55 m pour 75 kW de puissance (102 ch) et 450 Nm de couple. Des caractéristiques adaptées à sa mission de transport. A son lancement commercial, en 2011 dans son fief chinois de Shenzen puis en 2013 hors de Chine, l’e6 n’avait guère que la Nissan Leaf ou les Renault Fluence Z.E. comme concurrentes directes.
Elle a ainsi pu conquérir nombre de marchés internationaux : Colombie, Costa Rica, Pays-Bas, Royaume-Uni, Taiwan et même les Etats-Unis sont des pays où l’on peut monter à son bord. Quelques-unes ont même été immatriculées en France (2 en 2015), et près d’une quarantaine en Belgique, où elles circulent comme taxi à Bruxelles.
185 000 km en BYD e6 !
Au volant d’une de ces BYD e6, Altin, un chauffeur de taxi d’origine albanaise. Voilà deux ans qu’il est au volant d’une BYD pour sa compagnie, et il a pu en remarquer l’évolution :
« Au début on avait 250 km d’autonomie, pour 300 km en théorie. Depuis, ça a baissé et maintenant on arrive à 150 km. La voiture a parcouru 185 000 km jusqu’à présent à bord et c’est comme un taxi classique, le silence en plus ! Et chaque soir, on les recharge. »
Les batteries ont une durée de vie de 2000 cycles de recharge, de quoi parcourir au maximum 600 000 km en théorie. Dans Bruxelles, on compte 35 BYD e6, mais aussi quelques Nissan Leaf et Renault Zoé. Altin, lui, ne sait pas s’il continuera en électrique : « ça dépendra du choix de ma compagnie mais on n’a pas eu de panne majeure », précise-t-il.
Les voitures arrivent au terme de leur délai de garantie : commandées en octobre 2014, elles étaient garanties 5 ans ou 300 000 km. D’après les archives de l’époque, on apprend que le constructeur s’était engagé à remplacer la batterie si celle-ci venait à perdre plus de 20 % de sa capacité avant les 5 ans…
Quant à la BYD e6, elle s’est vendue à plus de 7000 exemplaires en 7 ans, très majoritairement en Chine et notamment dans les villes de Shenzen et Hangzhou où elles circulent par centaines. Sa carrière continue, bien que la concurrence soit désormais arrivée en force.
Galerie photos du taxi BYD e6 bruxellois
Crédit photos : Le Nouvel Automobiliste