Le Nouvel Automobiliste
Mini-Cooper-S 2024 couverture

Essai Mini Cooper S 2024 : lâcher-prise

La dernière génération de Mini, présentée en février 2024, a conservé son iconique version sportive, la Cooper S, qui partage la vedette avec son équivalent électrique, la Mini Cooper SE.

Mais cette fois, pas de prise d’air sur le capot ! Cet ouvrant étant toutefois différent entre les deux types de motorisation, pas d’excuse de rationalisation des pièces. Serait-ce une volonté de proposer un véhicule plus discret, plus bourgeois ? Pire… moins sportif ? Verdict après un roadtrip entre la France et la Belgique, où notre Mini a symboliquement posé ses roues sur circuit !

Mini Cooper S : shocking, le capot est ras

Essai Mini Cooper S nouvelle ancienne

Avec les JO, on a mangé des jeux de mots liés au sport à toutes les sauces et dans toutes les campagnes publicitaires depuis un moment. On ne vous expliquera pas celui de notre titre de chapitre consacré au design, nous avons déjà mentionné l’absence de prise d’air sur le capot en introduction. Et si vous ne connaissez pas la capoeira… Allez voir sur Wikipédia !

Cette petite mais finalement pas immuable prise d’air n’est pas le seul élément qui fait perdre le caractère de la Mini Cooper S. Les sorties d’échappement sont également passées à la trappe et ne sont même plus visibles !

Ajoutez à cela des détails dorés sur cette finition Classic plus chics que sportifs, une teinte pastel et un toit blanc… Globalement, si nous n’avions pas les grosses jantes optionnelles de 18 pouces, nous n’aurions pas l’impression d’avoir la sportive de la gamme. Et encore, il est possible d’opter pour une Mini Cooper S Essential, autrement dit le modèle techniquement sportif mais esthétiquement dépouillé. Un choix particulier, dirons-nous.

mini cooper s profil

En prenant en considération la gamme Mini Cooper complète, par rapport à la précédente génération, la silhouette est cependant on ne peut plus préservée, avec ses rondeurs et ce duo empattement long/porte-à-faux courts qui rejettent les roues aux quatre coins de la bestiole.

La surface vitrée latérale semble se réduire en hauteur, et le profil, en conséquence s’allonger. L’arrière est plus droit, avec hayon et pare-chocs dans la continuité d’une même ligne, mais cette simplification s’accompagne d’un changement notable avec l’adoption de feux triangulaires.

Aucune référence au passé à notre connaissance, c’est semble-t-il la touche de modernité propre à cette génération. Les codes esthétiques modernes semblent également vouloir que le chrome ne soit plus de la partie. Has been ou pas, cette Mini fait l’impasse sur ce matériau.

Cela étant dit, tant qu’on ne la pose pas à côté d’une Mini ou autre citadine d’ancienne génération, cette voiture a encore cette allure de jouet craquant. Les grands phares ronds avec la signature lumineuse telle de grands yeux ébahis (2 autres signatures lumineuses sont proposées selon version, ndlr), le toit à l’aspect flottant, les feux reprenant le « union jack » s’allumant d’une animation lumineuse… Difficile de résister.

Mini Cooper S Thibaut Dumoulin Le Nouvel Automobiliste 17

Même si elle se classe parmi les plus petites citadines, la Mini C / Mini Cooper S s’est donc allongée de 3 cm pour atteindre 3,88 m et s’est élargie de 4 cm. Pour illustrer la croissance de la puce anglaise, elle s’est allongée de 25 cm en version 3 portes par rapport au premier modèle des temps modernes !

A bord de la Mini Cooper S : le grand pari

mini cooper s 02 202

Grande couronne, grand pari (encore un jeu de mots d’un parisien marqué par les JO, tiens) : l’écran central nous saute encore plus au nez en s’installant à bord. Celui-ci n’a cessé de grandir au fil des générations de Mini, suivant la croissance de tout le reste, et on ne voit pas comment il pourrait être encore plus grand à l’avenir tant il est imposant. Triple décimètre en main, on est sur une diagonale de 24 cm.

C’est tout de même joli et ludique, à l’image des nombreux détails comme la languette décorative à surpiqures arc-en-ciel, de la languette en tissu en guise de branche inférieure du volant, des matières jolies, originales et qualitatives employées, du moins sur la planche de bord et sur les sièges…

L’esprit qui se dégage est celui de la Mini originelle, dont la planche de bord était dépouillée ; le seul élément significatif étant ce compteur rond au centre. Et si vous aimez le vintage, l’un des 4 modes d’affichage permet de disposer d’un compteur « rétro ». Joli clin d’oeil !

Sous ce compteur se situe une rangée de commandes : sélecteur de vitesse, démarrage moteur (en tournant le bouton comme une clé), sélecteur de mode de conduite (Mini Experiences), volume radio. Puis une deuxième rangée de boutons pour le désembuage, la caméra de manœuvre et les aides à la conduite.

Et donc pas de commande physique de climatisation ou de raccourcis, avec tous les soucis d’ergonomie que cela implique. Concrètement, si vous n’avez pas enregistré votre profil utilisateur, que celui lancé par défaut n’est pas le vôtre (c’était notre cas) ou tout simplement que le paramétrage de la climatisation au démarrage ne vous plaît pas à l’instant T (notre cas également…), il vous faudra une multitude de clics pour sélectionner la climatisation, désactiver la clim auto, baisser ou augmenter l’intensité puis la température…

Que de temps perdu à chaque démarrage ! Les constructeurs ayant fait l’erreur du tout tactile ont fait machine arrière. On dirait que Mini avait quand-même envie de vérifier que c’était une fausse bonne idée…

Mini Cooper S HUD

Une idée clairement mauvaise serait donc de ne pas opter pour le pack optionnel intégrant l’affichage tête haute. Cela est toujours lié au compteur central, qui est certes grand, mais pas dans le champ de vision du conducteur. On ne dispose donc pas de la vitesse… ou de l’indicateur de clignotant, que nous avons régulièrement oublié en position active faute de voir le fameux clignotement.

Enchaînons sur l’autre point négatif, l’espace à l’arrière. On parle d’une Mini Cooper S, 3 portes de surcroit, il pourrait être illégitime d’attendre un grand espace pour les passagers arrière et dans le coffre. Cependant, sur une voiture qui s’approche des 4 mètres de long, l’habitabilité est exagérément restreinte.

coffre mini cooper S 3 portes

La contenance du coffre est par exemple de 210 litres. Une Suzuki Swift, plus courte et tout aussi esthétiquement soignée, en offre 265. Ici, on embarque une valise cabine posée sur la tranche et 2 grands sacs à dos. Globalement, toutes les affaires d’une personne seule. pour le weekend.

Heureusement, de l’espace supplémentaire est disponible sous la tablette de plancher de coffre amovible. Mais on ne peut que constater la mauvaise utilisation de l’espace ; les places arrière étant elles aussi étriquées.

Essai Mini Cooper S : Go Kart ou Go Fast ?

mini cooper s 2024

A l’heure où peu de nouveaux modèles se passent d’une batterie et deviennent hybrides (on inclut les hybrides légers, désolés pour ceux qui considèrent que ce ne sont pas des « vrais hybrides »), la Mini Cooper S fait les choses « à l’ancienne ».

Derrière les yeux ronds de notre anglaise se cache un moteur essence 4 cylindres de 2 litres de cylindrée et 204 ch. Le moteur impose 300 Nm de couple à faire passer aux roues avant et permet un 0 à 100 km/h en 6,6 secondes, pour un poids aux alentours des 1 300 kg.

Mais, il y a un mais, les puristes seront déçus d’apprendre que cette génération de Mini Cooper S est disponible uniquement avec une transmission automatique. Pire, celle-ci est dépourvue de palettes pour changer de rapport soi-même. La recette de la GTi à l’ancienne n’est donc pas totalement respectée.

Mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, jugeons plutôt derrière le volant que devant la fiche technique. Malheureusement, la solution quand on est pressé, même en sportive, c’est de prendre l’autoroute et c’est donc par la voie rapide que nous entamons (en retard sur notre programme, donc) notre essai pour rejoindre les Hauts-de-France.

Essai Mini cooper S 2024 sportive

Première surprise, cette Mini Cooper S s’avère être une bonne petite autoroutière ! Evidemment, elle s’insère vite fait bien fait sur l’autoroute, avec un bruit sympathique puisqu’on a pris un malin plaisir à enclencher le mode Go Kart, autrement dit le mode sport pour tirer le maximum de son accélération. Mais en dehors de ce mode et des phases d’accélération, on est plutôt bien isolé des bruits extérieurs.

Outre le confort acoustique, le confort tout court est convenable. On ne va pas se mentir, c’est ferme. Mais comparativement aux anciennes générations, on rebondit moins et on subit également moins de tassements de vertèbres par des chocs fermes.

En bref, un amortissement qui plaira à ceux qui considèrent qu’il vaut mieux être bien maintenu dans une voiture aux suspensions fermes qu’avachi dans une voiture aux suspensions chewing-gum qui vous balancent en continu au fil des aspérités de la route. En parlant de maintien, c’est l’absence de réglage lombaire qui nous a le plus manqué pendant ce trajet autoroutier. Il est néanmoins possible d’envisager les longs trajets sans grande fatigue.

Mini Cooper S circuit chimay

Enfin bref, arrêtons de parler de ces considérations dignes d’un essai de familiale. Sur les petites routes, est-ce qu’on s’amuse ? On peut, à degrés variables selon le mode choisi.

Pour s’amuser franchement, disposer d’un bruit et de sensations excitantes, il faut passer par le mode sport, donc. Celui-ci propose une gestion de boîte qui privilégie la montée dans les tours. Ce qui est cohérent me direz-vous. Sauf que cette gestion de boîte reste identique quelles que soient les conditions. Par exemple, une fois coincé derrière un autre automobiliste, on reste bloqué en seconde alors qu’on stagne depuis un moment à 40 km/h.

On s’amusera au début à accélérer par à-coup, faisant gentiment lever le capot et grogner le moteur, ce qui est inutile mais amusant pour les grands ados que nous sommes… Puis on sera très vite lassé et on repassera dans un autre mode. Mais ne changeons pas trop vite puisque nous sommes dans le vif du sujet : les performances et sensations de conduite !

Pas de grosse surprise ni de déception, cette Mini Cooper S laisse de la place dans la gamme à une plus radicale John Cooper Works. Vous l’aviez sans doute déjà compris plus haut, ce n’est pas une sportive violente, radicale. Elle est agile, oui, même si manier ce volant très épais ne semble jamais très naturel. On regrette presque l’amélioration de son confort, qui fait quelque peu perdre en sensations, même si cette Cooper S demeure amusante.

Elle accélère, oui, aussi, mais de façon relativement linéaire. Elle tient la route, aussi, mais il ne faut pas pousser Mini dans les orties. Efficace, elle peut se montrer plus joueuse au point qu’on ait envie de se calmer quand les conditions se dégradent, entre sautillements et petites pertes d’adhérence.

Vous nous répondrez sans doute, à raison, que dans nos contrées, on n’a de toute façon pas souvent l’occasion de se lâcher sur la route. Dans les conditions décrites plus haut, en ville ou dans un trafic dense qui nous contraint à rouler « à la queue leu-leu », le mode Eco fait sens en calmant les ardeurs de cette bombinette qui donne suffisamment envie qu’on la titille.

Mais on lui préférera au quotidien le mode standard, pour ne pas avoir à tripoter une fois de plus cet écran géant en conduisant en fonction du trafic. C’est le mode le plus flexible, celui qui en laisse sous le pied en ménageant tympans et porte-monnaie.

A propos de porte-monnaie, la petite anglaise n’a pas un appétit de loup. Selon le constructeur, sa consommation de carburant en cycle mixte WLTP s’élève à 6,2 litres / 100 km. Ce qui se vérifie sur la seconde partie de notre trajet avec 6,25 litres . Au global, en comptabilisant les 800 km de notre périple dont plus d’un quart a été effectué sur l’autoroute, nous avons consommé en moyenne 6,8 litres/100 km.

Equipements Mini Cooper S : chequered list

mini 2024

La nouvelle Mini est disponible en 4 finitions : Essential, Classic, Favoured et JCW (John Cooper Works). Chacune peut être agrémentée de plus ou moins d’équipements en fonction du pack d’options choisi : XS, S, M, L ou XL. Pas si compliqué, n’est-ce pas ?

Parmi toutes les combinaisons possibles, notre modèle d’essai était en finition Classic avec le Pack L. Ce pack comprend déjà un éventail intéressant de technologies. A commencer par le Park Assist Plus, assistant de stationnement qui gère le stationnement à la place du conducteur. la navigation à réalité augmentée, qui reprend des images filmées par la caméra et y ajoute les indications de navigation.

Le Drive Assist Plus de cette configuration maintient le véhicule dans la voie mais ne régule pas sa vitesse par rapport à celle du véhicule qui précède. Il faut en effet opter pour le pack XL pour disposer du régulateur de vitesse adaptatif. Dès lors, il était plus agréable de sillonner les routes françaises et belges en écoutant les classiques du rock anglais via le système Hi-Fi Harman Kardon. Cela se prête un peu plus à l’esprit de ce modèle qu’enchaîner les kilomètres sur voie rapide.

Ces équipements propres au Pack L s’ajoutent à ceux disponibles sur les finitions inférieures : alarme antivol, sièges avant chauffants, recharge du téléphone par induction, Mini Experience Modes, Accès confort (sans clé), rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, électrochrome côté conducteur, rétroviseur intérieur électrochrome, phares à LED avec contenu étendu, feux de route anti-éblouissement, affichage tête haute, toit ouvrant panoramique en verre (à ouverture réduite, mais tout de même appréciable l’été à défaut de disposer d’une version cabriolet) et vitrage calorifuge (également appréciable pendant les périodes de forte) chaleur

Prix Mini Cooper S : bourgeoise ?

Mini Cooper S Renault 5 Turbo

Mini Cooper S à partir de 33 500 €
Modèle essayé : Mini Cooper S Classic Pack L à 39 060 € hors options soit 44 570 € incluant les options peinture Ocean Wave Green (610 €), jantes 18 pouces (1 720 €), le malus de 983 € et la carte grise de 577 €

Concurrence :
Le marché des petites sportives thermiques s’est (malheureusement) bien réduit. Face à la Mini Cooper S, on trouvera quasiment uniquement dans la même gamme de prix la Volkswagen Polo GTi 207 ch à partir de 34 940 €, 40 320 € toutes options (41 470 € pour la Mini Cooper S Favoured Pack XL)

Galerie photos Mini Cooper S 2024

Article et photos : Thibaut Dumoulin pour Le Nouvel Automobiliste

Thibaut Dumoulin

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