Que ce soit face au rétro ou devant sa go, il est tout à fait possible de faire le beau dans sa Polo. Oui, mais en Volkswagen Polo GTI. D’autant qu’avec ses 207 chevaux, nul doute que vous pourrez en voir, des choses, dans le rétro. Sans être bestiale, la petite sportive, vraisemblablement l’une des dernières de son espèce, se montre d’une efficacité redoutable.
Essai Volkswagen Polo GTI : du rouge aux lèvres
Commençons par une bonne… puis une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’il est encore trop tôt pour pleurer la mort des « bombinettes », un genre justement né chez Volkswagen avec la sacro-sainte Golf GTI, à la fin des années 1970 (et qui a, depuis, bien grandie). En effet, la Hyundai i20 N, la Toyota GR Yaris ou encore, donc, la Volkswagen Polo GTI, attestent qu’il en reste. Toutefois, la liste des protagonistes s’est réduite à peau de chagrin.
Et ça, c’est la mauvaise nouvelle… bien que l’arrivée prochaine d’une nouvelle Abarth 500 (100 % électrique) ainsi que d’une citadine Alpine sur la base du modèle de série de la Renault 5 « nouvelle génération », également wattée, procure un regain d’espoir.
Du rouge, la Volkswagen Polo GTI n’en manque pas… jusqu’aux étriers de frein.
Comme pour un dernier baroud d’honneur (il n’est d’ailleurs même pas dit que la Polo « tout court » soit remplacée), la Volkswagen Polo GTI s’est maquillée, sans avoir sorti le grand jeu. Les jolies jantes de 18 pouces (optionnelles) de notre modèle d’essai donnent le ton. Mais ce sont surtout les touches de rouge, jusque dans les phares, ainsi que les monogrammes « GTI », un peu partout, qui annoncent la couleur.
Cela étant, les discrètes « jupes » avant et arrière sont à l’image de la voiture : sans extravagance. Une impression renforcée par le fait que la Volkswagen Polo GTI que nous avions en test était dotée d’une (belle) teinte Rouge Roi (rien que cela), qui avait pour incidence de « cacher » les fameuses touches de rouge. Certains diront que c’est tant mieux… les autres resteront sur leur faim.
5 teintes de carrosserie sont proposées sur la Volkswagen Polo GTI. Bien moins que sur la Polo « normale ».
Il est cependant un constat amusant, lorsque nous roulons en Volkswagen Polo GTI : même si la voiture est discrète d’aspect, elle n’en demeure pas moins remarquée, en tout cas par les « connaisseurs ». C’est alors stupéfiant de voir à quel point un simple « badge » GTI (et, sans doute, tout le travail « marketing » opéré durant plusieurs décennies) fait son effet…
Attention, d’ailleurs, sur la route, à ne pas donner envie aux « go fast » de faire la course avec vous ! Nous ne disons pas que vous ne pourrez pas vous montrer à la hauteur : nous le verrons, la Volkswagen Polo GTI sait avancer (très) vite. Mais ce n’est pas bien !
Essai Volkswagen Polo GTI : cinq ans, déjà
Avouons-le : ce titre est légèrement mensonger. Certes, cela fait cinq ans que cette génération de Polo est au catalogue Volkswagen. Néanmoins, la citadine Volkswagen a été restylée il y a seulement quelques mois et la version GTI a bénéficié de ce facelift… qui s’avère très discret.
L’auto conserve effectivement un style classique, rectiligne, net et sans bavure(s), qui pourrait être qualifié de fade mais qui aura au moins l’avantage de bien vieillir dans le temps. Cette remarque vaut également pour l’intérieur où là, malgré tout, les premiers signes de l’âge sont davantage visibles.
Si tout est « bien rangé », et que l’ergonomie, comme toujours chez Volkswagen, ne fait clairement pas défaut, le design intérieur, lui aussi très carré, manque un peu de charme. Le restylage apporte tout de même un nouveau volant, des écrans aux graphismes légèrement revus ou encore des touches de climatisation tactiles à retour haptique. Mais il n’empêche que même avec la présence du monogramme « GTI » sur le volant ou d’une sellerie à rayures rappelant les premières Golf GTI, l’habitacle ne respire pas la joie.
Nous nous consolerons en constatant qu’outre son ergonomie, la Volkswagen Polo GTI peut faire valoir, à l’usage, une véritable polyvalence. Elle peut en effet accueillir décemment deux adultes à l’arrière, en dépit de sa longueur (4,07 mètres) et son coffre, carré, de 351 dm3, apparaît très logeable. De quoi rappeler qu’avant d’être une « bombinette », la Polo GTI est avant tout une citadine !
Essai Volkswagen Polo GTI : efficace
La meilleure solution pour profiter de la Volkswagen Polo GTI reste encore d’être derrière son volant. Depuis le restylage, le moteur 2.0 TSI a gagné… 7 chevaux (pour ainsi développer 207 ch) et la boîte de vitesse automatique « DSG » (aucune boîte manuelle n’est disponible) est passée de 6 à 7 rapports.
Le 0 à 100 km/h est atteint en 6,5 secondes tandis que la vitesse maximale annoncée est de 240 km/h (mais nous n’avons pas testé !). La voiture pèse 1 286 kilos, ce qui augure d’un rapport poids / puissance avantageux. Au-delà des chiffres, la Polo GTI ne trahit pas son patronyme. Les accélérations, certes linéaires, sont vives et permettent d’atteindre rapidement des vitesses inavouables. Fort heureusement, le freinage s’avère puissant, d’autant plus en mode « Sport » (une impression renforcée par la préhension de la pédale de frein, alors plus ferme).
Si nous aurions aimé une boîte de vitesse un chouïa plus réactive (nous pinaillons un peu : elle l’est déjà beaucoup, et les palettes au volant demeurent présentes pour prendre la main au cas où), la fermeté de la direction et la tenue de route irréprochable procurent un joli plaisir de conduire, notamment sur les petites routes tortueuses de Corrèze.
A défaut d’être très joueuse, la Volkswagen Polo GTI est d’une efficacité redoutable et la puissance de son moteur ne fait aucun doute.
La Volkswagen Polo GTI a (presque) le défaut de sa qualité : elle est efficace. Peut-être même trop. Elle est littéralement collée à la route, ce qui pourrait déplaire à certains, notamment les amateurs / connaisseurs de « petites GTI », qui sont (ou ont pu être, plutôt !) parfois plus joueuses.
La Volkswagen ne prend cependant pas en traître son conducteur, et son efficacité a aussi deux autres avantages : celui de pouvoir toiser tout le monde au feu rouge, et celui de surprendre toutes celles et ceux qui n’auraient pas remarqué que vous conduisiez une Polo GTI et qui pensaient pouvoir doubler (ou se faire doubler par) une « simple » Polo !
Ajoutez à cela qu’elle n’est, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, pas inconfortable (notamment grâce à la suspension pilotée de notre modèle d’essai, une option à 640 euros) et que la sonorité de son moteur est agréable (et « amplifiée », du moins dans l’habitacle, en mode « Sport »), et la Volkswagen Polo GTI apparaît comme très attachante. En plus, elle ne consomme pas tant que cela (autour des 6,5 litres si vous avez le pied léger… facilement 1 à 1,5 litres de plus si vous ne l’avez pas !).
Essai Volkswagen Polo GTI : 31 205 euros, quand même
Inutile de faire durer le suspense plus longtemps. De toute manière, nous venons de vendre la mèche : la Volkswagen Polo GTI coûte 31 205 euros ; tarif auquel s’ajoute un malus écologique, jusqu’à la fin de l’année, de 1 386 euros (cela augmentera ensuite). A titre de comparaison, une Hyundai i20 N vaut 28 400 euros, une Mini Cooper S (moins puissante, 178 ch) demande un peu moins de 30 000 euros et une Volkswagen Golf GTI, en version de base, réclame 42 860 euros. La Polo GTI n’est donc pas donnée, mais le prix est tout de même compensé par un équipement plutôt fourni.
Si la Volkswagen Polo GTI est, malheureusement, en voie de disparition (au même titre que ses quelques rivales encore disponibles, du moins en thermiques), sa consommation maîtrisée en fait une voiture-plaisir très recommandable qui, même en période de ZFE-m (Zones à Faibles Emissions mobilités), a encore a priori quelques belles années devant elle.