Si vous avez bonne mémoire, nous avions essayé le Lexus RX450H de précédente génération avant que celui-ci ne prenne sa retraite. Maintenant qu’elle est en vente, il nous fallait bien essayer la dernière mouture du Lexus RX, qui devient d’ailleurs hybride rechargeable. Alors, qu’apporte-t-il de plus face à son aïeul, ce nouveau RX ? Saura-t-il s’imposer face à une concurrence croissante ? Eléments de réponse dans notre article !
Essai Lexus RX450H+ : un bon coup de bistouri
Avant d’aborder en détail le style de ce nouveau Lexus RX450H+, il est à souligner que ce SUV a réussi à s’imposer au niveau mondial. Depuis son lancement en 1997 (avec le Lexus RX300), il s’est écoulé à 3,5 millions d’exemplaires. Oui, oui, vous lisez bien, dont 12 000 unités vendues en France. Ce qui a fait son succès, c’est sa technologie : le Lexus RX a été le premier SUV hybride. Cela peut paraître commun maintenant, mais c’était une véritable révolution à l’époque.
Mais trêve de blablas, passons au style de ce nouveau Lexus RX. Et on note tout de suite que le design s’est fortement assagi. Reprenant d’ailleurs les codes de son petit frère, le NX testé il y a quelques mois par Eddy, le profil abandonne les lignes très acérées de la précédente génération. C’est plus harmonieux et fluide, et cela donne un aspect plus dynamique à l’ensemble. Les feux avant (à l’éclairage matriciel) sont également plus effilés, permettant d’affiner la face avant qui ne perd pas sa calandre toujours aussi imposante… comme il est dorénavant de coutume sur le (quasi) ensemble de la production automobile actuelle !
Le hayon acquiert un bandeau de feux qui donne plus de largeur à l’arrière, mais aussi un côté plus luxueux. Les designers ont même réussi à donner au Lexus RX des allures de SUV coupé avec la ligne de custode qui vient mourir sur la face arrière. Plus discret qu’auparavant, ce nouveau Lexus adopte des codes stylistiques dans la tendance du marché.
Essai Lexus RX450H+ : évolution douce à l’intérieur
De la même manière que l’extérieur, l’habitacle de ce nouveau Lexus RX évolue dans la continuité. Les puristes ne seront pas dépaysés en découvrant l’intérieur très cocooning, si cher à la marque. Le conducteur ne sera pas perdu non plus par les fonctions nécessaires à la conduite, bien en évidence sur le tableau de bord. La console centrale, assez haute, donne globalement l’impression d’être dans un cockpit d’avion.
La plupart des fonctions sont tactiles via l’écran multimédia central de 14 pouces, bien que ce nouveau Lexus arbore tout de même certaines fonctionnalités par l’intermédiaire de boutons physiques. Et c’est tant mieux, notamment au niveau de la climatisation ou encore des modes de conduite.
Seul petit bémol en termes d’ergonomie, les boutons tactiles au niveau du volant. Même si l’idée semble intéressante, il peut vous arriver de toucher malencontreusement les deux pads tactiles et d’ainsi modifier la vitesse du régulateur sans vous en rendre compte ou encore de changer la station radio. Un brin agaçant au quotidien.
Essai Lexus RX450H+ : un coffre réduit
Outre ce petit souci qui peut paraître anecdotique pour certains, la qualité de fabrication de ce Lexus est de très haut niveau. Avec sa sellerie cuir de couleur chocolat et de belle facture, notre modèle d’essai n’a clairement pas à rougir face aux productions allemandes.
Niveau confort, rien à redire non plus : les passagers avants seront choyés avec des sièges chauffants et ventilés. Pour le conducteur, le volant est chauffant (ce qui est très intéressant par temps froid). A l’arrière, c’est tout aussi royal. Avec son empattement de 2,80 mètres, les passagers pourront largement allonger leurs jambes.
Ce qui pêche face à la concurrence, c’est le volume de chargement. Même si celui-ci s’élève à 450 litres, c’est un peu « faiblard » au regard de la taille de l’engin (4,89 mètres en longueur). Et ça n’est pas à cause de la batterie, puisque celle-ci se trouver sous le plancher !
Essai Lexus RX450H+ : un moteur moins bruyant
Parlons maintenant du cœur de ce nouveau Lexus RX450H+ : son moteur, qui est loin de nous être inconnu. En effet, il s’agit du 4 cylindres de 2,5 litres de cylindrées de 222 chevaux, couplé à deux moteurs électriques et une batterie de 18,1 kWh. Il s’agit du même ensemble mécanique que sur son petit frère, le Lexus NX ou encore que sur le Toyota Rav4. Au global, la puissance cumulée s’établit à 309 chevaux.
Cette débauche de puissance est-elle suffisante pour déplacer l’engin qui cumule près de 2,3 tonnes ? Oui, et même largement ! Le moteur répond bien aux sollicitations du conducteur, sans jamais rechigner. Mais attention à ne pas trop le solliciter dans les hauts régimes car très vite, on peut ressentir le bruit de moulinette de la boîte CVT (même si le niveau sonore a été fortement retravaillé depuis la précédente génération). Ainsi vaut-il mieux conduire ce nouveau Lexus RX en mode « cruising » plutôt que pied au plancher.
La consommation du moteur thermique est très bonne : avec la batterie totalement vide et sur autoroute, celle-ci s’est stabilisé à 7,5 litres aux 100 km lors de notre essai. C’est plutôt raisonnable au vu des dimensions de ce SUV. Cela étant, le Lexus RX450H+ peut aussi rouler en mode 100 % électrique. Nous avons pu faire 45 km en tout électrique (la marque en annonce, en théorie, 60). Il faut 2h30 sur Wallbox pour recharger totalement la batterie (comptez 9h sur prise électrique domestique). C’est tout de même largement suffisant pour les trajets du quotidien type domicile-maison.
Essai Lexus RX450H+ : des suspensions fermes !
Reposant sur la plate-forme GA-K du groupe Toyota, ce nouveau Lexus se montre tout à fait bien équilibré en matière de châssis. Il est facile de le placer en entrée de virage, notamment dans les lacets, même si on peut ressentir un léger roulis si on augmente le rythme (la faute au poids de l’engin).
La direction est plutôt précise, sans avoir trop de flottements lors de changement de direction appuyé. On pourra peut-être regretter le volant un peu grand qui peut perturber lors des manœuvres pour se garer.
La seule chose qui nous a réellement déçue, c’est le confort des suspensions. Là où l’ancienne version canalisait très bien les irrégularités de la route, ce nouveau Lexus RX450H+ est un peu plus raide à faible vitesse. Cela est dû aux jantes de 21 pouces de notre modèle d’essai, mais aussi au fait que les ingénieurs ont été contraints de rigidifier les suspensions pour « endosser » la masse supplémentaire du système hybride rechargeable.
Essai Lexus RX450H+ : des adversaires plutôt allemands
Au regard du standing de ce nouveau Lexus et de ses prestations premium, on ne peut que le confronter à des concurrentes allemands. Nous pouvons notamment citer le Mercedes GLE avec sa motorisation hybride rechargeable de 320 chevaux dénommée 350e, mais aussi le BMW X5 xDrive50e qui vient tout juste d’être restylé. Mais avec ses 489 chevaux, il est bien plus puissant que notre Lexus RX450H+… et aussi bien plus cher (99 900 euros pour le SUV munichois).
Nous pouvons aussi mentionner l’Audi Q5 TFSIe avec ses 299 chevaux de puissance cumulée. Comptez 66 840 euros en tarif de base, soit 25 000 euros moins cher que notre SUV japonais ! Mais rappelons que l’Audi Q5 appartient à la catégorie inférieure, offre moins d’équipements et arrive en fin de vie.
Essai Lexus RX450H+ : un vrai choix pour se démarquer
Face à une concurrence de plus en plus dense, le Lexus RX devait se réinventer et, surtout, se doter d’une version hybride rechargeable (notamment pour être en concordance avec les normes CAFE). La marque nippone a bien réussi son coup puisque ce Lexus RX450H+ se montre toujours aussi plaisant à conduire.
Avec son design toujours aussi personnel (même s’il est plus discret), son intérieur bien fini (avec des matériaux nobles) et son ensemble mécanique lui permettant de contenir sa consommation, ce nouveau Lexus RX450H+ a tous les atouts pour se démarquer de la concurrence allemande. Cependant, son amortissement un peu ferme et son prix assez élevé (103 000 euros pour notre modèles d’essai) pourront vous faire réfléchir au moment de signer le chèque !
Crédits photos : Christian CONDÉ