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La Skoda Fabia Monte-Carlo pourrait-elle se poser en héritière de la Favorit, citadine de la marque tchèque qui s’est illustrée sur le rallye monégasque dans les années 90 ? Ou s’agit-il d’un simple hommage ? Avec son moteur essence 110 ch, on ne s’attend pas à une bombinette mais plus à une tranquille citadine reprenant des attributs de sportifs pour satisfaire l’égo de son conducteur (ou de sa conductrice). Mais les a priori n’ayant pas leur place chez nous, c’est parti pour une session de vérification entre l’Ile-de-France et le Pas-de-Calais !

Skoda Fabia Monte-Carlo : bien plus coquette que brutale !

Essai Skoda Fabia Monte Carlo TSi 110 ch

Première impression en découvrant notre Fabia Monte-Carlo : c’est quoi ces jantes « éco » ? Si en soi elles ne sont pas moches, le fait que les larges branches soient pleines nous décontenance un peu.

Dommage, car sans respirer la muscu et la transpi, le reste du design est à l’avenant avec les efforts mis sur la sportivité. Ceux-ci se concentrent certes sur les détails mais donnent du caractère à la tranquille Fabia. La recette est pourtant simple : du noir. Sur et autour de la calandre, sur le toit, autour des antibrouillards, sur les jupes, sur les monogrammes… Simple mais efficace. Et pour finir de distinguer cette Fabia Monte-Carlo de l’offre « classique », un petit logo spécifique sur les ailes avant, ça ne mange pas de pain.

Globalement, on est plutôt séduits par le design de cette Skoda Fabia, qui ne verse pas dans l’excès d’effets de style comme on peut le voir sur les Peugeot 208 et Renault Clio. Cette dernière est d’ailleurs à peine plus courte que la Fabia (4,05 m contre 4,12 m pour la tchèque), qui garde des dimensions relativement compactes. Allons voir si l’espace à bord est tout de même accueillant !

A bord de la Skoda Fabia Monte-Carlo : Mont-écarlate !

Poste de conduite Skoda Fabia Monte Carlo

En termes d’accueil, la Fabia fait déjà bonne impression d’un point de vue esthétique. Casquette d’ordinateur de bord brillante surplombée d’une partie moussée (bien vu pour éviter les reflets dans le pare-brise), détails imitation carbone autour de l’écran central « flottant » et sur les renforts de contre-portes, poignées stylisées, touches de rouge à foison sur la planche de bord, autour des aérateurs, du levier de vitesse… Les designers intérieur sont allés dans le détail pour offrir une ambiance visuelle soignée !

A l’avant, on est bien installé malgré l’absence de réglage lombaire (option à 60 euros), sur de jolis sièges au décor rappelant les livrées de véhicules de rallye sponsorisés par Martini, aux renforts façon baquets mais assez larges pour toutes sortes de gabarits. L’espace n’est évidemment pas immense mais a été optimisé pour les rangements grâce auxquels vos smartphones et autres menus objets trouveront leur place. On dispose même de poignées de maintien et d’un rangement pour les lunettes dans le plafonnier, des attentions appréciables quand la course aux économies pousse les constructeurs à les retirer sur cette catégorie de véhicules !

L’espace à l’arrière est correct pour deux personnes – la place centrale n’est ni accueillante ni confortable – mais compte tenu des dimensions de citadine de l’auto, l’espace disponible aux jambes dépend de celui qu’occupent les passagers avant. A noter, un accoudoir central arrière est disponible en option, au sein du Pack Famille. Skoda mise davantage sur les dimensions record du coffre de la Fabia, promue dans une campagne titillant une fois de plus les concurrents. Avec ses 380 litres, celui-ci fait oublier sa modularité classique par son espace quasiment digne de celui d’une berline compacte. Le double plancher variable est proposé en option, contre 145 euros.

Essai Skoda Fabia Monte-Carlo TSi 110 ch : polyvalente mais frustrante

Skoda Fabia lolo Monte Carlo

Qui dit Monte-Carlo dit sport auto. Malheureusement, si vous pensiez trouver dans cette version une petite sportive type GTi, c’est raté. La puissance maximum disponible sur cette Fabia culmine à 150 ch.

Nous disposions pour notre part de 110 ch à 5 500 tours/min, fournis par un 3 cylindres de 999 cm3. Couple offert : 200 Nm à 3 000 tours/min. Ça ne casse pas trois pattes (c’est le cas de le dire) à un canard sur une citadine de 1,2 tonne, mais en termes de performances, ça fait bien le travail, le moteur étant volontaire.

Toute notion de sportivité est à mettre aux oubliettes. Malgré la présence du châssis « sport » optionnel dont on a vite compris le coût modéré (140 euros), c’est la douceur qui règne en maître dans cette Fabia. Les suspensions sont souples, on regrette que la direction ne soit pas (beaucoup) plus incisive et surtout, SURTOUT, l’agrément moteur/boîte ne fait rien pour offrir une expérience dynamique digne de ce nom.

Levier de vitesse en position D, le changement de rapport se montre en effet trop hésitant, parfois trop tôt, parfois trop tard. Cumulé avec un déclenchement intempestif du Stop and Start (on comprend mieux pourquoi on nous a montré le bouton pour le désactiver en nous donnant les clés de la Fabia…), cela engendre de nombreux à-coups et rend la conduite en ville pénible. Pas mieux hors des centres urbains, avec tantôt des sensations de manquer de puissance sous le pied tandis qu’à d’autres moments, l’arrivée brutale des chevaux décontenance.

Dernier grief, la pédale de frein est trop sensible et impose de faire preuve de précision pour ne pas se faire le coup du lapin…

Skoda Fabia Monte Carlo Thibaut Dumoulin Le Nouvel Automobiliste 40

En mode S (pour Sport, on imagine…), on gagne en fluidité et en réactivité et l’expérience est plus appréciable. Mais n’étant pas suffisamment bien maintenu par les sièges larges et avec cette puissance trop modeste pour décrocher un sourire à l’accélération, on reprend naturellement un rythme tranquille. On apprécie alors les qualités de la Fabia, sa bonne insonorisation (sauf sur certains revêtements de la chaussée), son confort général, sa douceur…

La consommation annoncée de cette Fabia en motorisation TSi 110ch est comprise entre 5,6 et 6,0 litres/100 km, soit une taxe CO2 allant de 50 à 360 euros. Une consommation conforme à celle relevée sur notre ordinateur de bord.

Equipements de la Skoda Fabia Monte-Carlo :

Skoda Fabia Monte Carlo ADAS

Si l’on récapitule ce qu’on vous a présenté dans la partie consacrée au design de cette Fabia Monte Carlo, cette finition offre de série le Pack Color Concept noir (toit, rétroviseurs et détails noirs) ainsi que la peinture métallisée. Ceux-ci sont facturés respectivement 1 290 et 550 euros sur la finition Ambition. Avec l’économie réalisée ou en tout cas si votre budget le permet, vous aurez peut-être envie de jantes plus jolies et opterez pour les jantes 18 pouces à 580 euros !

Par rapport au milieu de gamme Ambition, cette offre Fabia « haut-de-gamme » offre également un équipement fonctionnel plus complet en ajoutant le digital cockpit, autrement dit le tableau de bord numérique. Celui-ci offre des informations lisibles et différents affichages pour une expérience personnalisée. Vous voulez mettre en évidence le compte-tours quand vous poussez les rapports manuellement avec les palettes au volant ? C’est possible.

Skoda Fabia Monte Carlo vue arrière

Version haut-de-gamme plus que sportive de la gamme Fabia, notre citadine dispose également pour satisfaire les besoins du citadin moderne d’une caméra de recul avec, s’il-vous-plaît, d’une buse de lavage, de l’entrée et du démarrage mains libres ou encore de la clim auto bi-zone.

On vous éclaire aussi sur…l’éclairage ! A l’intérieur, la Fabia Monte Carlo s’illumine d’un éclairage d’ambiance rouge bien intégré ; à l’extérieur, les phares avant deviennent Full-LED (ils le sont uniquement à l’arrière sur Ambition) et se complètent d’une fonction de passage automatique des feux de croisement aux feux de route.

Pour disposer des aides à la conduite les plus intéressantes pour les longs trajets, il faut malheureusement passer par les options en optant pour l’un des deux packs dédiés. Le premier contient l’assistant au maintien dans la voie et le régulateur de vitesse adaptatif et prédictif fonctionnant jusqu’à l’arrêt. Son prix de 440 € ne vaut pas le coup de s’en passer… Même si au cours de notre essai, ces deux équipements ont, seulement une fois chacun heureusement, défailli respectivement en rabattant notre véhicule qui était pourtant dans sa voie et en ralentissant alors qu’aucun véhicule ne nous précédait. La vigilance du conducteur est toujours de mise !

Prix Skoda Fabia Monte-Carlo

La Skoda Fabia premier prix est à 19 200 € en finition Active.
Notre finition Monte-Carlo coiffe la gamme avec un premier prix de 26 210 € avec la motorisation 95 ch.
Le modèle a l’essai est facturé 29 320 € avec les équipements optionnels suivants :
– Châssis sport 140 €
– Pack Assistances de conduite : Lane Assist +, Régulateur de vitesse adaptatif et prédictif, Digital Cockpit 440 €
– Pack Navigation : Navigation Amundsen 9,2’’, Smartlink sans fil, Commande vocale, Accès à distance + Infotainment Online 1 an, Reconnaissance des panneaux de signalisation 790 €

Concurrence

Vous cherchez une citadine au look sportif et bien équipé ? Une Peugeot 208 GT PureTech 100 ch vous coûtera 27 710 €, soit 1 600 € de moins que notre Fabia. La version restylée maintiendra-t-elle cet écart ? Patience pour le savoir… La Renault Clio restylée dans sa nouvelle version Esprit Alpine toutes options est quant à elle au même prix que notre Fabia, à un négligeable 80 € de différence. Celle-ci dispose pourtant pour ce prix d’une motorisation Full-Hybrid de 145 ch. Les Skoda à prix d’ami, c’est fini…

Bilan de l’essai Skoda Fabia Monte-Carlo 1.0 TSI 110 ch DSG7

Disons-le tout de suite, si vous achetez une Fabia Monte-Carlo pour l’amour du sport auto, choisissez la motorisation 150 ch ! Cela ne fera pas une vraie sportive de cette citadine confortable, ne corrigera pas non-plus les désagréments liés à un déclenchement intempestif du Stop and Start, mais offrira (peut-être) un ensemble moteur boîte plus à propos et des accélérations plus franches.

Sur les plans du design, de l’ambiance intérieure, de l’espace à bord et surtout du coffre, cette Fabia est néanmoins réussie et séduira ceux qui souhaitent une citadine moins chère qu’une Volkswagen Polo équivalente sans avoir un véhicule au rabais. Seulement voilà, si elle est moins chère que sa cousine allemande, elle est plus chère que les stars françaises qui proposent aussi des versions pseudo-sportives.

Définitivement, si cette Fabia s’inspire de Monte-Carlo, c’est plus pour son côté bourgeois que sportif !

Album photos Skoda Fabia Monte-Carlo

Crédit photos : Thibaut Dumoulin pour Le Nouvel Automobiliste