Le Nouvel Automobiliste
Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Essai Jeep Wrangler 4xe : l’hybride ou rien

Le Jeep Wrangler, c’est avant tout un pur franchisseur qui est devenu depuis bientôt 25 ans un modèle iconique de la marque. Mais avec les différentes réglementations et surtout dû au malus écologique qui le plombait (40 000 euros au 1er Janvier 2022), ce 4×4 américain se devait de passer à l’hybride rechargeable pour éviter ce malus et a du réduire son offre à une seule carrosserie, à savoir la version 5 portes. Du coup, conserve-t-il son atout premier autrement dit ses capacités de tout-terrain ? Pour cela, nous en avons pris le volant et nous sommes allés le vérifier à la fois sur route mais surtout en off-road.

Vous préférez écouter ce sujet ? C’est par ici !

Essai Jeep Wrangler 4xe : un look toujours aussi baroudeur

Débarquée en 2018, cette quatrième génération de Jeep Wrangler et ses motorisations assez rustiques n’avait pas le choix que de passer à l’hybride afin de ne pas devenir un frein à sa commercialisation dans notre pays. Et pour cela, la marque s’est donné un seul mot d’ordre : ne pas dénaturer son look si atypique et ses aptitudes de franchisseur. Du coup, extérieurement, peu de changement comparé aux versions précédentes. Comme dit en préambule, seule la version 5 portes a été conservé car la version 3 portes était incompatible avec l’implantation des batteries au niveau du châssis.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Pour distinguer cette version hybride rechargeable des anciennes productions, on note la présence de la trappe de recharge joliment intégrée dans l’aile avant côté conducteur ainsi qu’un logo 4xe sur la malle arrière et des stickers de couleur bleuté parsemés un peu partout sur la carrosserie. Pour le reste, rien n’a changé et c’est tant mieux. Son look baroudeur est conservé avec notamment sa calandre avant et ses 7 barrettes ou encore son pare-chocs avant qui contribue à passer les tests de chocs piéton.

En ce qui concerne notre modèle d’essai, celui-ci arborait la teinte de carrosserie Sarge Green qui lui sied plutôt bien et rappelle très fortement celle de son ancêtre, la Jeep Willys. D’ailleurs, vous pouvez remarquer les inscriptions « Willys » disposées sur le flan latéral du capot et l’étoile caractéristique de son ancêtre apposée au somment du capot.

Essai Jeep Wrangler 4xe : le minimum vital pour l’intérieur

Dans l’ensemble, l’habitacle de ce Jeep Wrangler 4XE n’évolue pas. En effet, celui-ci a été revu de fond en comble lorsqu’il débarque en 2018. On retrouve ainsi la planche de bord très droite et très américaine avec l’implantation de son écran tactile de 8,4 pouces intégrant toutes les informations d’info-divertissement et le système GPS. Les sièges cuir de notre modèle d’essai sont également de belle facture et donnent un côté un peu chic à ce baroudeur.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Cependant, l’habit ne fait pas le moine comme dit l’adage et il est à rappeler que le but premier de cet intérieur est d’être résistant à l’eau et surtout modulable. Ainsi, le toit, le pare-brise et les portières sont totalement démontables. Et ce n’est pas l’hybridation qui changeront les fondamentaux de ce Jeep Wrangler.

Mais bien entendu, il y a quelques spécificités dans cet intérieur. En effet, quelques boutons et commandes dédiés à l’hybridation de ce Jeep Wrangler 4xe apparaissent . On notera la présence de 3 modes de conduite (Hybrid, Electric et E-saver) placés à gauche du conducteur, la régénération de la batterie qui prend place sur les commandes centrales ou encore quelques menus spécifiques dans le système d’info-divertissement.

Essai Jeep Wrangler 4xe : un espace compté

Il faut se le dire, l’habitabilité du Jeep Wrangler n’a jamais été son point fort mais on peut lui pardonner cette déconvenue au vue du positionnement loisir de l’engin. En effet, les passagers avant et arrière seront tout de même à l’étroit et se sentiront très vie engoncés dans cet habitable très fermé.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Afin d’intégrer la batterie du système hybride, les ingénieurs de Jeep l’ont implanté sous les sièges arrières juste devant l’essieu arrière. Le but étant d’empiéter au minimum dans l’espace arrière. Du coup, le réservoir de carburant a été réduit (67 litres au lieu de 80 litres précédemment) afin d’installer la batterie de 17,1 kWh. Dans le but de faciliter la maintenance de la batterie, celle-ci est accessible en soulevant l’assise des sièges arrières et celle-ci est entièrement étanche au vues des prestations de franchisseur du Jeep Wrangler.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Grâce à la localisation intelligente de la batterie, le coffre n’est pas amputé et profite toujours de 533 litres en position 5 places et peut même monter jusqu’à 1 910 litres lorsque la banquette arrières repliée. On retrouve toujours l’ouverture en deux parties du coffre, à savoir un malle arrière s’ouvrant de gauche à droite et de la lunette arrière (occultable) ouvrante façon hayon.

Essai Jeep Wrangler 4xe : une gamme simplifiée

Comme expliqué en préambule, ce Jeep Wrangler n’est disponible plus qu’en version 5 portes et seulement en hybride rechargeable. Mais afin de fournir une gamme pour tout acheteur, ce Jeep Wrangler 4xe s’articuler suivant trois finitions. Tout d’abord, vous trouverez la finition Sahara qui embarque la panoplie d’équipements technologiques telles que le système d’angle mort, les détecteurs d’anti-collision avant, la caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif, le démarrage sans clé ou encore les feux de route automatiques.

Le seconde niveau de finition, celle de notre modèle d’essai, se nomme Overland. Comparé à la version dite de base, elle ajoute le couvre-roue de secours rigide, le hard-top modulaire, les sièges en cuir de couleur noire ainsi que les sièges avant et volant chauffants.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Le dernière niveau est une version très typée Off-Road et se baptise Rubicon. Elle se pare en partie de la version Sahara mais en y ajoutant quelques spécificités de pur franchisseur avec notamment des jantes en 17 pouces avec pneus tout-terrains et une capote souple occultable. A noter que sur cette version, les barres stabilisatrices avant sont déconnectables permettant de favoriser un franchissement encore plus poussé que sur les précédents versions.

Essai Jeep Wrangler 4xe : 380 chevaux en mode hybride

Côté motorisation, ce Jeep Wrangler 4xe embarque un moteur 4 cylindre de 2 litre développant 272 chevaux qui est accouplé à un moteur électrique de 145 chevaux. L’ensemble permet une puissance cumulée de 380 chevaux. Mais ce qui intéresse le plus les utilisateurs de ce type de véhicules, c’est son couple qui s’établit ici à 637 Nm.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Pour le fonctionnement, ce Jeep Wrangler 4xe se pare de trois modes d’utilisation. En mode « hybrid » (celui qui est sélectionné dès le démarrage), le système se charge de tout et privilégiera le mode électrique. Les transitions entre moteur thermique et électrique resterons quasiment imperceptibles pour le conducteur, sauf lorsque vous solliciterez fortement l’accélérateur, notamment en tout-terrain.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Le second mode dénommé « Electric » enclenchera le moteur électrique comme son nom l’indique si la batterie est suffisamment chargée. Si celle-ci se révèle trop déchargée, il repassera en mode « Hybrid » automatiquement. Enfin, le dernier mode « E-saver » permet de gérer la charge de la batterie. Grâce à ce mode, vous pouvez soit préserver l’autonomie de la batterie ou soit la recharger (le moteur thermique devient générateur mais les consommations explosent, on dépasse allègrement les 14 litres aux 100 kms).

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

A noter qu’il est également possible de recharger la batterie en activant la régénération maximale par l’adoption d’un bouton sur la console centrale. Elle s’effectue au moment du levier de pied de l’accélérateur et freine assez fortement le véhicule (au point de déclencher les feux stop, réglementation oblige).

Niveau consommations, il y a deux poids, deux mesures. Lorsque la batterie est suffisamment chargée, celle-ci s’établit à environ 7,5 litres aux 100 kms. Mais lorsqu’elle est totalement déchargée (après 35 kms en mode électrique), la consommation s’est établit à 11,3 litres aux 100 kms. Et en tout-terrain, on peut facilement dépasser les 13 litres. Normal puisque le moteur thermique est plus facilement sollicité pour obtenir le couple maximal. Du coup, comme tout hybride rechargeable, pensez à recharger votre Jeep Wrangler 4xe le plus souvent possible.

Essai Jeep Wrangler 4xe : un vrai franchisseur mais aussi un sacré routier

Alors bien sûr, commençons tout d’abord par le plus important pour un véhicule de franchissement, les aptitudes en tout-terrain. Et que les puriste du modèle américain se rassure, le système de 4 roues motrices est basé comme il se doit sur un arbre de transmission physique avec une boîte de transfert et des rapports courts enclenchable par un levier, situé à côté de la boîte de vitesses automatique à 8 rapports. A noter qu’il se pare également de deux blocages de différentiels avant et arrière.

Et grâce à toute cet ensemble mécanique, ce Jeep Wrangler 4xe évolue de façon impressionnante suivant tous les types de terrains rencontrés. Rien ne lui fait peur (boue, trous, neige, graviers, sable,..), il reste imperturbable. Un vrai plaisir à son volant, vous pourrez vous sortir de toute situation sans vous en rendre compte.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Sur route, vous ne serez pas non plus déstabilisés. Sa direction assistée est légère et cela vous permettra d’évoluer facilement en ville ou sur route normale. Il faudra juste ne pas oublier le gabarit très imposant de l’engin, notamment avec ses voies larges. Et ne pas omettre également le freinage qui peut se montrer un peu juste dû aux 200 kgs de la batterie et au poids global de ce Jeep Wrangler de 2,4 tonnes.

Essai Jeep Wrangler 4xe : une concurrence limitée

Sur son chemin de 4×4 pur et dur, ce Jeep Wrangler 4xe n’a que très peu de concurrents à sa merci. En fait, il n’y a que deux véritables baroudeurs, le Land Rover Defender 110 et le Mercedes Classe G. Pour le premier adversaire, bien qu’il se soit embourgeoisé, il dispose également d’une version hybride rechargeable, à savoir la version P400e. Avec son moteur de 300 chevaux et son moteur électrique de 143 chevaux, la puissance cumulée de 404 chevaux est légèrement supérieure au Jeep Wrangler 4xe.

Pour le second challenger, l’allemand repose sur le même type de châssis que le Jeep Wrangler mais malheureusement pour lui, il ne dispose pas à ce jour de motorisation hybride rechargeable. Même si le constructeur annonce une version électrique et hybride pour cette fin d’année dont le nom a été déjà dévoilé, l’EQG.

Essai Jeep Wrangler 4xe : toujours aussi baroudeur

Le passage à l’hybridation de ce Jeep Wrangler n’enlève rien à la magie de ce modèle mythique. Grâce à son look inchangé et (aux) à ses capacités accrues de baroudeur, il permet de perdurer avec les véritables aptitudes tout terrain que l’on recherche chez un 4×4 pur et dur. Bien entendu, le principal intérêt de son hybridation c’est de pouvoir échapper au malus écologique. Qui s’établit depuis le 1er Janvier 2022 à 40 000 euros si celui-ci était resté un pur thermique.

Essai-Jeep-Wrangler-4xe

Malheureusement, ce qui fera rebuter certains acheteurs c’est l’augmentation de son prix. Démarrant à 73 000 euros en version Sahara, le tarif de ce Jeep Wrangler 4xe peut très vite grimper et il vous faudra débourser 75 750 euros pour notre modèle en finition Overland. Un tarif qui peut paraître très élevé mais au vue des capacités de l’engin et de son hybridation, celui-ci reste justifié.

Crédits Photos : Christian Condé

Nos réseaux sociaux

Alimenté avec passion par l’association Le Nouvel Automobiliste

Copyright © 2021