Alors que l’Alfa Romeo Junior vient d’être dévoilée, nous vous proposons de partir à la découverte de la superbe Alfa Romeo Giulietta Sprint présentée il y a tout juste 70 ans et surnommée « la fiancée de l’Italie ».
C’est en avril 1954 que la marque Alfa Romeo présente son tout nouveau coupé Giulietta Sprint. Dessiné par Mario Boano (Ghia) et Franco Scaglione (Bertone), ce nouveau coupé est produit par le carrossier Bertone.
Compact, il mesure moins de 4 mètres, il se distingue par ses lignes élégantes et ramassées. Il abrite sous son capot un 4 cylindres développant 65 chevaux lui permettant de dépasser les 160 km/h.
Le moteur ne demande qu’à monter en régime et l’on peut sans aucune hésitation le pousser à 6000 tours sur chaque vitesse intermédiaire.
Claude Vogel, L’Automobile Magazine Salon 1956
Le journaliste Claude Vogel réalise l’essai de la Giulietta Sprint pour le compte de L’Automobile magazine en 1956. Voici ce qu’il écrit : « Remarquable d’élégance, d’équilibre, elle s’accommode aussi bien de la sobriété des teintes sombres que de coloris exubérants. […] L’Alfa Romeo Giulietta Sprint autorise des performances que, compte tenu de la cylindrée, on peut qualifier de brillantes. Les accélérations sont franches et s’il nous fallait en peu de mots résumer ses qualités, nous dirions que cette voiture à du « rush ». […] C’est une grande routière au même titre que bien des voitures d’une cylindrée deux à trois fois supérieure, c’est aussi un véhicule qui s’accommode fort bien de la circulation urbaine de par la souplesse de son moteur, sa maniabilité et le faible encombrement de sa carrosserie, œuvre de Bertone. […] Le seul défaut de cette voiture à notre sens réside dans son habitabilité pour le moins restreinte. Il semble en effet que cette voiture ait été destinée à l’usage exclusif de personnes de petite taille […] ».
La Giulietta Sprint remporte, dès sa présentation, un vrai succès et elle ne tarde pas à s’imposer grâce à ses nombreuses qualités.
La Giulietta, une véritable gamme au sein de la marque Alfa Romeo
En 1955, le coupé est décliné dans une version spider dessinée par Pininfarina. Cette version reprend la mécanique du coupé mais se distingue par son empattement réduit de 13 centimètres.
Cette même année, la berline Giulietta voit le jour.
La Veloce est assurément une voiture très séduisante.
André Costa, L’Auto-Journal du 15 novembre 1956
En 1956, une version Veloce, plus puissante et allégée, est présentée. Avec ses portes et capots en alliage léger, son intérieur dépouillé, ses vitres latérales coulissantes et sa lunette arrière en plexiglas, la Veloce gagne 70 kg. Son moteur développe désormais 80 chevaux ce qui lui permet de dépasser les 180 km/h.
André Costa écrit, dans L’Auto-Journal du 15 novembre 1956, que « la Veloce est assurément une voiture très séduisante, tant par les perfectionnements techniques dont elle dispose que par son comportement. Ses performances sont actuellement inégalées en 1300 cm3 et, sur des itinéraires sinueux, cette voiture peut certainement lutter avantageusement contre des machines de cylindrée nettement supérieure. Ses qualités routières permettent également d’envisager son emploi au maximum de ses possibilités et en toute sécurité car sa tenue de route et surtout son freinage mettent à l’abri de bien des mauvaises surprises ».
Grâce à ses nombreuses qualités, la Veloce va alors connaitre de nombreux succès en compétition et va devenir rapidement la référence dans sa catégorie.
La gamme Giulietta – berline, coupé, spider et même, break ! – évolue progressivement au fil des années avec, notamment, l’apparition d’une nouvelle calandre et, en fin de vie, un moteur à la puissance plus importante, une boite à cinq vitesses et des freins à disques à l’avant.
La carrière de la Giulietta prend fin en 1964 avec l’avènement de la toute nouvelle Giulia. Produite – toutes versions confondues – à près de 200 000 exemplaires, c’est un véritable succès pour Alfa Romeo.
Giulietta, la Fiancée de l’Italie
La Giulietta s’est rapidement imposée comme l’un des symboles de la renaissance italienne d’après-guerre. Jusqu’à devenir une véritable légende automobile. Comme chacun le sait, les légendes sont souvent entourées de mystère. La Giulietta ne fait certes pas exception, notamment en ce qui concerne le choix de son nom. Certains affirment qu’il a été suggéré par Mme De Cousandier, épouse du poète Leonardo Sinisgalli. D’autres pensent qu’il a été choisi par Alfa Romeo à la suite d’une remarque d’un prince russe. On raconte en effet qu’un soir de 1950, à l’occasion de la présentation de l’Alfa Romeo 1900 au Salon de Paris, le pilote Wimille et quelques directeurs de la Marque se rendirent dans une boîte de nuit où l’aristocrate russe avait l’habitude d’entretenir la clientèle avec des poésies et des récits. Ayant reconnu les nouveaux venus, il les accueillit en leur demandant : « Il y a là huit Roméo et il n’y a même pas une Juliette? » Quelques années plus tard, Alfa Romeo présentait sa Giulietta…
Quelle qu’en soit l’origine, ce rappel shakespearien frappa l’imagination du public. A cause du nom de la « jeune fille romantique qui, penchée au balcon de Vérone, écoute les mots doux de son amoureux », la Giulietta reçue le surnom de « Fiancée de l’Italie ».
Une Giulietta sur vos étagères
L’Alfa Romeo Giulietta Sprint a fait l’objet de nombreuses reproductions tant au 1/43ème qu’au 1/18ème. Kyosho a récemment présenté une très belle réalisation de la version Veloce, en de multiples coloris et finitions.
Un modèle qui saura vous séduire grâce à sa ligne fidèle et à sa grande qualité de fabrication !