- Retrouvez ICI notre article de présentation complet sur le Dacia Bigster
- Lisez LA notre entretien avec Denis Le Vot, CEO de Dacia
- Nos QUESTIONS posées à Ludovic Dupont et Anne Billaud, responsables de la gamme et des prix du Bigster
- Notre INTERVIEW de Yannick Martinet, Directeur commercial de Dacia
Bonjour David Durand. Est-ce que le développement du Bigster s’est fait en simultané de celui du Duster ?
Oui, les développements étaient simultanés, même si le concept-car Bigster de 2021 annonçait les deux modèles.
La recherche de design qu’on avait faite à ce moment-là a profité au duo de véhicules. C’est pour ça qu’il y a des éléments communs pour aussi réduire le coût. Mais après, au niveau du style, les comparaisons s’arrêtent là puisqu’on n’a plus du tout les mêmes proportions, la même habitabilité, la même longueur… même la hauteur est différente.
Avec ces deux véhicules, nous avons deux approches et deux réponses qui correspondent bien aux deux usages et aux deux segments sur lesquels ils sont. Ils bénéficient tous les deux du renouveau de Dacia amorcé, donc, dès 2021.
Finalement, pourrait-on présenter le Bigster comme une version break du Duster ?
Non : dès le premier coup de crayon, nous avions les deux proportions. Si la question, derrière, est : est-ce qu’on a “tuné” un Duster pour faire le Bigster, la réponse est non !
Du coup, comment travailler la différenciation entre les deux véhicules, avec tous leurs éléments en commun, que ce soient les portières, la face avant, les phares, les feux… comment on arrive à bien les différencier ?
Par exemple, la face avant n’est pas tout à fait la même sur le Bigster. Les phares et le capot sont communs, mais la grille et tout le bouclier avant sont différents. Même le profil de la voiture n’est pas le même.
Le Duster est un franchisseur : il a des angles d’attaque et de sortie assez impressionnants parce qu’il est capable de se retrouver dans des endroits vraiment très escarpés. Le Bigster a aussi de très bonnes prestations 4×4 mais pas aussi extrêmes puisqu’il a un empattement plus long ainsi qu’une face avant plus verticale avec un “menton” qui est plus proéminent.
N’a-t-on pas essayé de vous faire faire des économies, par exemple de partager l’empattement ou ça c’était vraiment impensable de le faire ?
On a regardé toutes les synergies possibles entre les deux projets pour réduire les coûts et les investissements. Donc toutes les pièces qu’on a pu faire en commun, on les a faites. Par contre, on a fait zéro compromis sur, par exemple, l’habitabilité, la place au rang 2… Tous les codes du segment C sur lequel le Bigster vient se positionner ont été respectés. Le dimensionnement de la voiture a été fait pour répondre à cette attente des clients.
Entre le Duster et le Bigster, on a deux clientèles différentes, deux usages différents, deux habitabilités différentes. La garde au toit du Bigster est par exemple encore plus grande que sur un Duster.
Le Bigster est une offre très Dacia puisque chez Dacia on a l’habitude de proposer des volumes généreux, une grande fonctionnalité, le tout avec un prix restant abordable.
Si on continue de parler de l’extérieur, je me rappelle d’une interview qu’on avait faite à la présentation de la Sandero Stepway. Vous aviez différencié le capot, par rapport à la version classique. Pourquoi ne pas l’avoir fait sur le Bigster, comparativement au Duster ?
En fait, différencier le capot, ça voudrait dire deux outillages différents. Ce sont des outillages d’emboutissage, donc ce sont des des pièces énormes qui font la taille d’une table en acier massif. Bref, ça aurait été beaucoup de complexité pour un élément que nous ne jugions pas utile de travailler.
Nous avons préféré mettre notre énergie à profit d’équipements vraiment demandés par les acheteurs, comme le hayon motorisé.
Et donc, le grand toit ouvrant faisait partie de ces indispensables ?
Oui, je pense vraiment. Ça fait partie des ingrédients de ce grand habitacle où on a de la place à l’arrière, on a de la place aux têtes, etc. Il fallait que la luminosité soit aussi au rendez-vous, pour le confort de vie à l’intérieur.
Le “starckle”, très présent sur le Duster au niveau de la portière avant, l’est moins sur le Bigster, avec une partie peinte, notamment. Pourquoi ?
Effectivement ! Sur le Duster, cet élément ajoute un côté baroudeur à la voiture. Sur le Bigster, nous jouons sur un registre différent, plus raffiné. D’où le fait d’avoir plus d’éléments de couleur carrosserie.
Nous avons donc un traitement différent, y compris dans la partie noire qui reste en haut de la portière avant. On a un jeu de matières entre le mat et le brillant, tout en employant des matériaux particulièrement résistants.
Cela ne vous empêche pas d’avoir un petit détail décalé, repris du concept : ce décroché à l’arrière.
Tout à fait !
David Durand, vous avez les mêmes initiales que Dacia Duster. Bigster, ça pourrait donner “BG”, ce qui veut donc dire “beau gosse”. Est-ce que vous qualifieriez le Bigster de beau gosse ?
Je pense qu’il l’est, évidemment ! J’aime assez son positionnement dans le segment, parce qu’il assume son côté 4×4, contrairement à d’autres véhicules qui ne sont “que” des berlines avec des grandes roues.
Or, le Bigster a de réelles prestations tout-terrain, avec notamment une belle garde au sol. Il est plus authentique dans ses usages et ses prestations, malgré quelques coquetteries, comme les jantes de 19 pouces. Il garde son côté Dacia : on n’a pas peur, avec, de prendre une route cabossée ou un petit chemin.
Finalement, est-ce que ça ne serait pas le meilleur véhicule de Dacia pour prendre le pack “sleep” que vous proposez depuis quelques temps ?
Oui, on a avec le Bigster le bénéfice de sa longueur, de presque 4,60 mètres. Le coffre est très grand, l’espace au rang 2 aussi… c’est l’idéal pour déployer le pack “sleep” tout en gardant de la place pour les bagages.
S’agissant de l’intérieur justement, il y a quelques différences avec le Duster. Vous n’avez pas écrit “Bigster”, par exemple, côté passager, contrairement au Duster où le nom du modèle est inscrit ?
C’est la preuve que le Bigster n’est pas une déclinaison du Bigster mais bien un modèle qui a été développé en parallèle.
Nous nous sommes posés la question d’inscrire en effet “Bigster” sur la planche de bord. Mais nous nous sommes ravisés, car le Duster, en comparaison, est presque une marque à part entière et a, encore une fois, un côté plus baroudeur, plus extrême qui allait dans ce sens.
Avec le Bigster, on voulait être plus “chics”, avoir une planche de bord plus lisse.
En soi, le plus gros changement, à bord, entre les deux modèles, c’est la console centrale du Bigster sur ses versions à boîte automatique. Là encore, il y avait une volonté d’avoir quelque-chose de plus massif, plus “segment C” ?
Exactement. Le fait d’avoir un accoudoir haut, bien placé, avec les rangements supplémentaires, le chargeur à induction parfaitement intégré participent au côté plus cossu du véhicule.
A l’arrière, outre la place supplémentaire, vous avez développé un accoudoir central “intelligent”, avec une certaine facilité pour poser son téléphone, des canettes, etc. Y a-t-il eu beaucoup de réflexions autour de cette banquette ? N’avez-vous pas réfléchi, par exemple, à trois sièges indépendants ?
Cela a fait partie des discussions, car Dacia, c’est une question de choix : où on met ? Où on ne met pas ? Dans l’objectif d’avoir le résultat le plus homogène possible, sans superflu pour éviter de gonfler la note. Trois sièges indépendants, troisième rangée de sièges pour former sept places… nous nous sommes posés ces questions mais avons finalement préféré offrir quatre vraies places avec une cinquième plus petite pour une éventuelle autre personne.
Dacia propose beaucoup d’accessoires. Quid de nouveaux accessoires ? Je vois que nous avons, par exemple, l’accoudoir nomade qui est un sac à dos qui se pose au centre de la banquette. Serait-il réutilisable sur d’autres modèles ?
Oui ! Depuis le début de la redéfinition de la marque, de son évolution, quand on a établi le fait que Dacia était une marque “outdoor”, avec le Duster comme fer de lance, on a voulu axer notre réflexion sur les accessoires.
De modèle en modèle, on doit pouvoir garder les accessoires. Quand on passe d’un Jogger à un Duster, par exemple, on amène ses habitudes, sans avoir à investir dans de nouveaux objets.
Ces accessoires sont réalisés par nos designers. Nous allons continuer à les faire vivre. On travaille même sur des coupe-vents, entre autres.
Pourquoi préférer vos accessoires aux autres disponibles sur le marché ?
Les produits Dacia “matchent” parfaitement avec les voitures, forcément. Je dirais que pour quelqu’un qui achèterait son Bigster directement chez Dacia, l’achat d’accessoires Dacia semble tout indiqué.
Il y a sans doute de bonnes affaires sur internet ou autre, je ne dis pas le contraire !
Dernière question : à quoi ressemblera le stand Dacia au Mondial de l’Auto, dans quelques jours ?
Il n’y aura plus de mur d’escalade, mais il y aura d’autres activités et quelques évolutions ! Il restera surprenant par rapport aux autres marques.
Photos : Guillaume AGEZ, Dacia
Propos recueillis par Guillaume AGEZ