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Xiaomi SU7

Xiaomi SU7 : quand un géant du téléphone se met (vraiment) à l’automobile

Il y a ce projet d’Apple Car dont nous entendons parler depuis des années. Plus concret, Sony a dévoilé deux concept-cars de voitures électriques et annoncé en 2023 s’associer avec Honda pour créer une marque commune : Afeela (avec un premier modèle de série prévu pour 2025). Mais finalement, le premier acteur de l’électronique et de la téléphonie à dégainer, c’est Xiaomi : à l’occasion d’une conférence tenue ce 28 décembre 2023 par son Directeur général Lei Jun, la marque chinoise a dévoilé les premières images de la Xiaomi SU7 (oui), une berline basse qui sera commercialisée dans quelques mois dans l’Empire du Milieu.

Xiaomi SU7

Xiaomi SU7 : mi-Taycan, mi-McLaren

Notre titre est un peu présomptueux, mais force est de reconnaître que la Xiaomi SU7 a bel et bien des airs de Porsche Taycan, voire même de McLaren 570 dans les phares. De la première, la SU7 en reprend même presque exactement les dimensions : 4,99 mètres de long, pour 1,96 mètre de large et seulement 1,44 mètre de haut. Pas de doute, les mensurations de cette Xiaomi SU7 impressionnent, mais dans le bon sens : ce sont les dimensions d’une berline sportive, et non d’un énième SUV. Son design est signé Tianyuan Li, ex-designer BMW qui a notamment dessiné le controversé iX.

La SU7 est « une voiture de rêve comparable à Porsche et Tesla »… du moins, c’est ce que dit Xiaomi !

Des ambitions, Lei Jun, le Directeur général de Xiaomi, n’en manque pas, lui qui a annoncé investir 10 milliards de dollars dans l’automobile sur la prochaine décennie. « En travaillant dur les 15 à 20 prochaines années, nous deviendrons l’un des cinq plus gros constructeurs automobiles au monde en nous efforçant de développer l’industrie automobile chinoise dans son ensemble » a-t-il déclaré… rien que cela !

Trois couleurs seront là au lancement : Alpha Blue, Verdant Green et Mineral Grey.

Xiaomi SU7 : une ribambelle de technologies

Xiaomi a annoncé que la SU7 sera produite dans une usine à Pékin, réalisée en collaboration avec BAIC ; usine d’une capacité de 200 000 véhicules par an. Evidemment, cette « capacité » ne présage pas de la production future de cette Xiaomi SU7 (d’autres modèles devant être fabriqués dans cette usine).

Xiaomi dévoile aussi des informations sur la contenance des coffres (à l’avant et à l’arrière) et sur les performances de sa voiture, qui abat le 0 à 100 km/h en 2,78 secondes. Xiaomi ne manque pas de comparer la SU7 à la Porsche Taycan et à la Tesla Model S ! Autre mesure : le coefficient de traînée ne s’élèverait qu’à 0,195, soit le plus bas du monde… meilleur, donc, que le cx de 0,208 de la Tesla Model S Plaid.

Le temps nous le dira. En attendant, nous disposons également de quelques images de l’intérieur, typique des voitures électriques avec un gigantesque écran central (16,1 pouces) trônant au milieu de la planche de bord. Cet écran bénéficie du nouveau système d’exploitation de Xiaomi, nommé HyperOS (le même que l’on retrouve sur les récents téléphones Xiaomi 14). Il a été développé en combinant Vela (un système créé par Xiaomi) et Android. Il s’agit d’un système d’exploitation « centré sur l’humain, conçu et adapté pour connecter des appareils personnels, des voitures et des produits pour la maison intelligente dans un écosystème intelligent« , des mots de Xiaomi, bien-sûr.

Sur le plan technologique toujours, nous noterons que la Xiaomi SU7 embarque un LiDar (Xiaomi Pilot) sur le haut de son toit pour une conduite autonome avancée. Les informations filmées par la caméra sont transmises à une puce, qui génère une visualisation de conduite 3D sur les écrans de la voiture, comme ce que l’on peut avoir chez Tesla. Xiaomi a montré plusieurs vidéos permettant de voir la SU7 rouler dans les rues effectivement sans aucune intervention humaine. Reste naturellement à voir dans la pratique ! Elle embarque aussi une architecture en 800 V, garantissant des temps de recharge très courts si la borne le permet. Il serait ainsi possible de récupérer 220 km d’autonomie en seulement 5 minutes.

Autre information intéressante : pour réduire les coûts de fabrication et simplifier la production, Xiaomi annonce avoir développé une machine géante de moulage sous pression, avec notamment comme plus-value de permettre de réduire drastiquement le nombre de pièces constituant cette SU7. SU7 qui repose sur une plateforme entièrement nouvelle, créée par Xiaomi, et appelée Modena (tout un symbole).

Xiaomi SU7 : jusqu’à 800 km d’autonomie… selon le cycle d’homologation chinois, plus optimiste que le nôtre

A son lancement, d’ici mi-2024 en Chine, la Xiaomi SU7 sera disponible en deux versions : la SU7 « tout court » (propulsion), dotée d’un seul moteur (à l’arrière) d’une puissance de 220 kW (299 ch), couplé à une batterie LFP, puis la SU7 Max dotée quant à elle d’une transmission intégrale et de deux moteurs (un à l’avant, l’autre à l’arrière) de 220 kW (299 ch) et 275 kW (373 ch). La vitesse de pointe serait ici de 265 km/h pour un poids d’environ 2,6 tonnes (quand même).

Cette version haut-de-gamme dispose d’une batterie NMC de CATL d’une capacité de 100 kWh, garantissant une autonomie de 800 km selon le cycle d’homologation chinois (CLTC). Selon « notre » cycle d’homologation WLTP à nous, cette autonomie serait plutôt de 700 – 720 km, ce qui reste très bon. Il faudra compter 668 km d’autonomie selon le cycle CLTC pour la SU7 « normale ».

En fait, la Xiaomi SU7, nous la connaissons depuis quelques semaines… grâce à des images du ministère chinois de l’industrie et des technologies de l’information, qui demande obligatoirement aux constructeurs automobiles des dépôts réglementaires.

Car oui, disons-le, sur le papier, la Xiaomi SU7 ne manque pas d’arguments. En plus, elle serait proposée à partir d’environ 25 000 euros en Chine (selon les rumeurs… ce qui nous paraît très peu, même en Chine, pour un tel concentré de technologies). Mais n’oublions pas que si Xiaomi a des moyens (et une expertise, dans le software et, plus globalement, l’électronique), la marque a encore tout à prouver dans l’automobile. Rien n’est donc joué, d’autant que la concurrence, notamment chinoise, est très rude et qu’il faudra voir dans le temps comment « Xiaomi EV », la branche de Xiaomi dédiée aux voitures électriques, évolue.

Une exportation en Europe, probablement avant la fin de la décennie, est à prévoir, comme d’autres constructeurs chinois ont pu le faire. BYD, cette année, en est le parfait exemple (en commercialisant quelques-uns des modèles de sa – très – large gamme à des tarifs certes abordables par rapport à la concurrence mais loin d’être donnés pour autant).

Crédits illustrations : Xiaomi, Sapo.pt, Phonandroid.

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