Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : un design pur et fluide
L’Opel Astra, c’est un peu le fer de lance de la marque au Blitz. Après cinq générations, le sixième opus (dénommé L en interne) a pointé le bout de son nez en 2021.
La marque allemande a présenté la même année sa version break, la Sports Tourer. Face à la précédente génération, la nouvelle Opel Astra ST (pour Sports Tourer) arbore un dessin moins rondouillard, plus carré, qui lui sied plutôt bien. Cela permet par ailleurs de la distinguer de la Peugeot 308 SW dont elle dérive (elles partagent effectivement la même plate-forme : nous y reviendrons).
La face avant de l’Opel Astra Sports Tourer est en tout point identique à celle de la berline. On retrouve ainsi la calandre Vizor (habillée en noir piano), dans laquelle viennent s’intégrer les phares. Comme sur la berline, le capot fait assez musclé, avec notamment cette arête centrale renforçant encore un peu plus le côté robuste de la voiture.
La grosse différence provient, bien-sûr, de la partie arrière. Bon point : nous n’avons pas l’effet « sac-à-dos » que peuvent avoir certains breaks comme, nous le pensons, la Peugeot 308 SW.
Pour résumer, cette Opel Astra break est bien dessinée, sans être non plus sexy, avec un côté « sculptural » qui lui va bien. La teinte bleue Athletiko de notre modèle d’essai rend par ailleurs très bien en vrai.
Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : un intérieur un peu terne, mais efficace
Lorsque l’on ouvre les portes de cette Astra break, on remarque tout de suite ce nouvel intérieur (identique à la berline) qui fait un peu plus technologique que dans les précédentes générations. Exit les formes rondes de ses aïeules : place à la modernité.
Comme à l’extérieur, les lignes sont plus tendues et plutôt germaniques. Cela est renforcé par le « Pure Panel », un ensemble réunissant l’instrumentation pour le conducteur et l’écran central tactile. Un peu à la manière de BMW !
La réunion de ces deux écrans est plutôt harmonieuse et l’assemblage se montre de bonne facture. On peut remarquer également que même si Opel a fait du tri dans les boutons, la marque a quand même gardé certains d’entre eux comme par exemple, la climatisation, les sièges chauffants ou encore quelques raccourcis pour le système d’info-divertissement.
D’ailleurs, en parlant de lui, bien qu’il se montre facile à utiliser (peu de sous-menus et intuitif), il a toutefois quelques faiblesses en termes de réactivité. C’est un peu dommage quand on voit, par exemple, la fluidité du système de Renault. Cependant, pour le reste, rien à redire, l’écran du conducteur est lisible avec le juste nécessaire au niveau des informations. Les commandes du volant, bien placées, tombent sous la main.
Peut-être un petit bémol niveau qualité des matériaux car notre modèle d’essai, en finition Edition, arborait des plastiques un peu durs en partie basse et une multitude de revêtements sur les contre-portes qui donnaient un effet « patchwork« .
Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : juste pour 5 personnes, mais avec un grand coffre
A l’avant, les sièges conducteur et passager sont confortables, avec une position de conduire assez basse. Il est facile de trouver ses réglages, même si le système est manuel. On profite d’un bon maintien latéral et on peut régler la dureté du dossier par un système qui « gonfle » la zone du dos. Un bon point que peu de concurrents proposent. Pour information, notre modèle était équipe d’une sellerie tissu noir Modena (n’y voyait aucune référence à Ferrari).
En ce qui concerne l’habitabilité, cette Opel Astra Sports Tourer gagne 57 mm au niveau de l’empattement face à la berline, ce qui permet de grappiller un peu d’espace aux places arrières. Mais n’attendez pas de ce break un espace aux jambes digne d’une limousine. Il s’agit d’une compacte, à la base, pour rappel ! Ainsi, une personne de plus 1,80 mètre se sentira quand même un peu à l’étroit, sans être engoncée non plus.
Avec l’imposante console arrière pour la ventilation et le dossier assez raide (dû à la présence de l’accoudoir), la place du milieu sera vraiment pour du dépannage.
Par contre, là où l’Opel Astra Sports Tourer est intéressante, c’est au niveau du coffre. Avec ses 27 cm de plus par rapport à la berline, l’allemande se hisse parmi les meilleures de sa catégorie. En effet, avec 608 litres en version 5 places, il y a de quoi faire. C’est encore plus impressionnant lorsque les sièges sont rabattus : le volume culmine alors à 1 634 litres. En plus, le plancher est plat sur quasiment toute la longueur !
Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : un moteur convaincant et peu gourmand
Utilisant la plate-forme commune du groupe Stellantis, cette Opel Astra ST adopte le nouveau moteur Hybrid de 136 chevaux. Pour résumer, ce « nouveau » moteur reprend la base technique du bien connu (mais pas dans le bon sens du terme, malheureusement) 1.2 Puretech. Cependant, Stellantis l’a revu en profondeur en l’équipant d’une chaîne de distribution (et non plus d’une courroie) et d’un nouveau turbo. Ce qui devrait, on l’espère, lui éviter les soucis rencontrés ces derniers mois.
En tout cas, force est de constater que celui-ci se montre plutôt énergique avec de bonnes reprises en accélération, même en phase de conduite soutenue. De plus, il n’est pas trop bruyant malgré sa petite cylindrée.
A noter également que ce bloc thermique est accouplé à une inédite boîte à double embrayage, électrifiée en 48 V. En effet, un petit moteur électrique de 28 chevaux, lui-même alimenté par une batterie de 0,432 kWh de capacité utile, est inséré dans cette boîte automatique à six rapports.
Cela permet notamment de rouler en mode 100 % électrique à faible allure ou en phase de stationnement. Il vient également seconder (et soulager) le moteur thermique sur les phases de démarrage. Peut-être peut-on relever une petite latence ou un léger à-coup au moment où le moteur thermique se lance mais pas d’inquiétude, c’est très peu perceptible.
La gestion de la boîte à double embrayage s’avère très efficace : douce en mode Eco, fluide en mode Normal et réactive comme on le souhaite en mode Sport.
En plus, l’Astra Sports Tourer consomme peu : seulement 4,8 litres aux 100 km pour une conduite ville et route nationale. Sur autoroute, nous avons relevé une consommation de… 6 litres aux 100 kms. Quasiment une consommation de Diesel, bravo Stellantis sur ce point.
Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : un châssis digne d’une Peugeot
Comme expliqué un peu plus haut, cette Opel Astra Sports Tourer repose sur la même plate-forme que la Peugeot 308 SW et cela se voit ou plutôt cela se ressent. La tenue de route est efficace, sans aucun mouvement de caisse. Le placement dans les virages (même serrés) est facile grâce à un train avant précis et incisif. On retrouve le fameux « toucher de route » de la Peugeot… même si les suspensions se montre un peu fermes (mais c’est tout à fait supportable).
Pour parfaire le tout, la direction se montre précise sans être trop assistée, avec de bonnes remontées d’informations dans le volant. C’est appréciable, surtout lorsque de plus en plus de concurrentes proposent des directions trop légères et sans aucun feeling de la route.
Nous pouvons aussi mentionner la bonne insonorisation, qui permet de camoufler tout bruit d’air ou de roulement dans l’habitacle.
Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : une concurrence peu présente
Certes, si on regarde le marché des breaks compacts dans sa globalité, l’Opel Astra Sports Tourer a quelques ennemis en face d’elle. Mais si on ajuste les critères et que l’on s’intéresse uniquement à ceux hybrides non rechargeables, la liste se réduit. En premier lieu, nous comptons – forcément – sa cousine peu éloignée, la Peugeot 308 SW Hybrid. Même moteur, même plate-forme, même train avant… en débutant à 30 140 euros (soit presque 2 000 euros de moins que l’allemande), le Peugeot 308 SW adopte un cockpit qui peut déranger avec son petit volant.
Second joueur dans l’arène, la Toyota Corolla Touring Sports en version 140 chevaux. Débutant quasiment au même prix que la Peugeot 308 SW, la japonaise se montre aussi un peu plus efficiente que l’Opel Astra Sports Tourer (4,4 litres aux 100 km). Cependant, son style tarabiscoté et sa boîte de vitesses CVT, qui se montre plus bruyante lorsque l’on monte dans les tours, lui donne un petit désavantage face à l’allemande.
Essai Opel Astra Sports Tourer Hybrid 136ch : un break compact idéal ?
Cette version break de l’Opel Astra conserve le look réussi de la berline. Avec son coffre bien intégré et son profil au design fluide, l’Opel Astra Sports Tourer peut séduire. En adoptant le nouveau moteur hybride du groupe Stellantis, elle devient même une auto tout à fait recommandable.
Économique en termes de consommation, largement suffisante niveau performances (avec un châssis très pointu), cette Opel Astra Sports Tourer a les armes pour être l’un des meilleurs breaks compacts hybrides du marché.
Crédits photos : Christian CONDÉ