Essai Mini Countryman D : plus imposant
Avant de détailler le style de ce 3ème opus du Mini Countryman, revenons-en… aux origines. Nous ne parlerons de la version originelle du Mini Countryman, celle des années 60 qui reste, cependant, un magnifique véhicule de collection à la mode des woodies de l’époque.
Démarrons plutôt par la première version moderne, apparue en 2010. Avant de devenir réalité, ce Mini Countryman avait été annoncé par un concept-car, le Mini Crossover Concept de 2008. Quand on regarde le style de cette première génération, on remarque clairement qu’il s’agissait d’une version SUV de la Mini Cooper de l’époque (nom de code R60). La marque a réitéré en 2016 avec une nouvelle génération nettement plus grosse.
Face au succès des première et seconde générations, Mini a dévoilé en 2023 ce troisième opus. Même si on remarque les gênes de la nouvelle Mini Cooper, on note surtout que le Countryman a – encore – grossi (comptez 13 cm de plus en longueur). Ceci apparaît normal car ce nouveau Countryman repose sur la plate-forme UKL du BMW X1.
La face avant se montre plus verticale qu’auparavant, avec un capot moins sculpté que sur les générations précédentes. La partie latérale semble plus « droite » avec une ligne de caisse plus haute que précédemment. Sur la partie arrière, les feux adoptent une certaine personnalité tout en devenant plus verticaux, avec l’inscription Countryman en toute lettre sur la malle arrière. A noter, et c’est peut-être le plus original, le montant arrière à moitié flottant.
Pour résumer, ce nouveau Countryman se montre plus massif et trapu.
Essai Mini Countryman D : un habitacle épuré
Comme l’avait pu signaler Thibault lors de son essai de la Mini Cooper S, l’intérieur de ce Mini Countryman est très épuré. Exit la compteur derrière le volant : il est remplacé par un affichage tête haute (qui manque peut-être, d’ailleurs, de lisibilité). De même, le nombre de boutons physiques au niveau de la planche de bord diminue. Ils se retrouvent sous l’énorme écran rond OLED central, signé Samsung : on retrouve le bouton de démarrage (avec une forme de clé), le sélecteur de la boîte de vitesses, le frein de parking (électrique) et les commandes du son et des modes de personnalisation.
L’écran de la planche de bord, justement, se montre très fluide et réactif. Cependant, du fait de l’accumulation de données sur l’écran et aussi des différents menus, il peut parfois être compliqué de s’y retrouver. Seule petite fantaisie sur cette génération de Mini Countryman : la possibilité pour le conducteur d’avoir différents modes personnalisés. On peut ainsi revenir à un écran typé années 60/70 ou encore profiter d’un univers plus high-tech. Ces modes sont au nombre de 8.
Pour ce qui est de la qualité et de la présentation intérieures, c’est plutôt pas mal avec le tissu en mode « filet de pêche » qui recouvre toute la planche de bord et les contre-portes. Avec, en plus, une incrustation de lumière dans l’habitacle qui donne un peu de peps à l’ensemble. Peut-être un petit bémol sur certains plastiques un peu durs.
Essai Mini Countryman D : plus logeable, surtout à l’arrière
Reposant sur la plate-forme UKL de BMW, ce Mini Countryman se montre beaucoup plus habitable que la génération précédente. Tout d’abord, à l’avant, le conducteur et son passager ont de l’espace et il est très facile de trouver sa position de conduite (même avec un réglage manuel, comme sur notre modèle d’essai). Par rapport à son prédécesseur, on a l’impression d’être assis un peu plus haut et au final, ce n’est pas si gênant vu que la hauteur de caisse est plus importante.
A l’arrière, les places se montrent aussi plus généreuses. L’espace aux jambes et la garde au toit sont plus importants que précédemment. A noter également que notre modèle d’essai était équipé de la banquette arrière coulissante 40/60, permettant d’avoir encore plus d’espace aux jambes, mais au détriment du volume du coffre. Celui-ci n’est pas ridicule, en revanche, puisque sa contenance varie entre 450 et 1 460 litres.
Essai Mini Countryman D : un moteur convaincant et connu
En plus des variantes électrique et essence, le Mini Countryman se dote donc d’une version diesel. C’est cette dernière que nous avons pu prendre en main. En fait, il s’agit du moteur diesel 4 cylindres de 163 chevaux qu’il partage avec le BMW X1 20d. Pour le différencier de la version essence dénommée C, celui-ci se nomme tout simplement Mini Countryman D. A noter que ce moteur diesel se pare d’une hybridation légère 48V intégrée dans la boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Selon la marque anglaise, cette micro-hybridation permet au Mini Countryman D de récupérer de l’énergie au freinage et, surtout, de profiter d’une puissance de 14kW (soit 19 chevaux) supplémentaire lors des accélérations et à bas régimes. Effectivement, on ressent ce petit surplus d’énergie au démarrage. Il faut d’ailleurs des fois doser la pédale d’accélérateur car cela peut apparaître un peu brutal au début !
En tout cas, ce Mini Countryman D est agréable à conduire et efficace. Les reprises sont franches et bien aidées par la boîte de vitesses automatique. Pour le niveau sonore, rien à redire également, le moteur est inaudible dans l’habitacle (peut-être légèrement à froid). La marque a bien travaillé sur l’insonorisation de ce Mini Countryman D.
Et puis, comme il s’agit d’une version diesel, la consommation est plutôt basse. Nous avons réussi à faire 5,3 litres aux 100 km en moyenne. Et sur petites routes départementales, c’est encore plus bluffant car celle-ci s’est établie à 4,9 litres aux 100 km. Avec 54 litres de contenance de réservoir, il est facile de profiter de près de 1 000 km d’autonomie.
Essai Mini Countryman D : plutôt agile
Côté comportement routier, ce Mini Countryman D est plutôt confortable. Si on le compare à la précédente génération, la philosophie a changé : on perd un peu l’esprit « karting », avec des suspensions un peu plus molles. Ce n’est pas plus mal, car cela permet de profiter d’un comportement plus typé confort. Seul bémol, en revanche, la prise de roulis dans les virages est donc plus marquée.
Niveau remontée d’informations dans le volant, c’est plutôt bien géré. La jante de volant, toutefois, assez imposante, fait qu’on a du mal à tenir le volant lors de virages appuyés et en conduite un peu soutenue. C’est un brin frustrant si on veut chahuter le SUV anglais !
Essai Mini Countryman D : une concurrence inexistante ?
En ayant pris de l’embonpoint, ce Mini Countryman ne boxe plus dans la même catégorie que précédemment. Là où on pouvait le confronter à un Renault Captur ou encore un Toyota Yaris Cross (en tout cas, en termes de dimensions), ce Mini Countryman D affronte maintenant des SUV compacts premium et principalement allemands.
Le premier à rentrer dans l’arène, c’est son frère jumeau, à savoir le BMW X1. Disponible lui aussi avec le moteur 20d, il se révèle cependant un peu plus cher (5 000 euros en plus) mais avec un comportement peut-être plus dynamique.
Pour ces deux autres concurrents, à savoir le Mercedes GLA et l’Audi Q3, ceux-ci se montrent aussi plus onéreux que le Mini Countryman D. Pour le modèle à l’étoile en version 200d, comptez 4 000 euros de plus pour une puissance légèrement inférieure (seulement 150 chevaux). Pareil pour le modèle d’Ingolstadt. Bref, ce Mini Countryman coûte plus cher qu’auparavant (débutant à 43 000 euros en version D) mais se montre moins onéreux que ses – nouveaux – concurrents…
Essai Mini Countryman D : une vraie alternative mais qui a un prix
C’est sûr, ce nouveau Mini Countryman a pris du volume et c’est clairement en faveur de l’habitabilité et de son coffre (plus carré). De plus, en offrant une déclinaison diesel, il permet de voyager sans se prendre la tête (près de 1000 km tout de même). En revanche, en prenant du poids, ce Countryman gagne en confort ce qu’il perd en dynamisme de conduite.
Il faut aussi relever que les tarifs ont grandement augmenté. Comme dit précédemment, ce Mini Countryman D démarre à 43 000 euros mais en piochant dans les options, cela grimpe vite. Sur notre modèle d’essai qui n’avait pas tous les packs ou options possibles, il faut quand même rajouter plus de 10 000 euros (finition Classic et pack L)… cela fait réfléchir au moment de signer le chèque.
Photos : Christian CONDÉ