Vous n’avez jamais rien compris aux blocs de compétences – ce groupement de notions censées être acquises dans le cadre de la poursuite d’une formation diplomante ? Cela tombe bien, nous non plus. Si nous recourons à ce titre, ce n’est pas pour plagier les organismes de formation, mais bien pour décrire à la perfection ce qui, au-delà des évolutions cosmétiques, représente la première avancée technique qui a accompagné le deuxième restylage du Mitsubishi Outlander PHEV en 2018 : une nouvelle motorisation. Nouveau bloc pour un nouveau départ ? C’est tout au moins ce que nous nous sommes attelés à vérifier. En effet, par sa qualité de pionnier – en tant que premier SUV hybride rechargeable de grande diffusion – l’Outlander PHEV a su se tailler une place plus qu’honorable en Europe (du Nord) : environ 100.000 voitures écoulées début 2018, soit plus de la moitié du total des immatriculations de l’Outlander. 2020 revêtira néanmoins un caractère clé pour le modèle nippon. L’entrée en vigueur de normes européennes drastiques sur les émissions de CO2 (si vous voulez tout savoir, c’est par ici !) incitera aux immatriculations de véhicules électriques ou hybrides rechargeables dans toute la future Europe des Vingt-Sept. Une brèche dans laquelle souhaite bien sûr s’insérer Mitsubishi, mais aussi toute une flopée de constructeurs. Face à cette déferlante de nouveautés à venir, reste-t-il encore une place pour l’Outlander PHEV ? Réponse.
A l’extérieur : Instyle bien à lui !
Si nous devions nous employer à utiliser un dialecte marketing, nous pourrions aisément dire que lors de son premier restylage intervenu en 2016, « disruptif » était le mot d’ordre en ce qui concerne la face avant. De discrète à insipide – au gré des avis – avant son restylage, elle gagnait singulièrement en expressivité pour se rapprocher de celle de son jeune et petit frère présenté un an après : Eclipse Cross. Une r-évolution qui était largement menée par cette large calandre aux contours latéraux en forme de boomerang qui répondait au nom de « Mitsubishi’s Dynamic Shield Concept ». Cette dernière change aujourd’hui très peu mais encadre des optiques à LED renouvelées, qui ne sont pas éblouissantes que par leur design : les quelques appels de phare subis à la tombée de la nuit semblent indiquer que leur flux lumineux est – trop ? – puissant. Au cas où le marquage « Outlander » du capot ne serait pas de votre goût, sachez qu’il ne s’agit que d’un accessoire qui pourra être apposé par votre concessionnaire moyennant une cinquantaine d’euros.
Le profil n’a pas échappé non plus à un coup de bistouri en 2016. Les nouveaux boucliers avant et arrière n’étaient pas étrangers à l’impression de neuf. Leur dessin expliquait d’ailleurs la croissance de la voiture, qui prenait 4 centimètres pour culminer à 4,69 m. De nouveaux bas de caisses – plus classieux et constitués d’une barrette chromée – faisaient leur apparition. Le nouveau millésime 2019 ne fait qu’ajouter des jantes 18 pouces au dessin rafraîchi.
C’est aussi de profil que se remarque le plus le becquet, redimensionné pour optimiser les flux aérodynamiques et donc l’autonomie de l’Outlander, et qui nous amène donc logiquement à la poupe de la voiture. Les feux ont été repensés en 2016, que ce soit dans leur motif interne – adoption de LED et abandon de la couleur translucide probablement jugée old fashion– et dans leur forme, puisque qu’à la barre chromée qui faisait auparavant office de bandeau se sont substitués des feux de hayon. Lequel en a profité pour gagner un nouveau dessin. Plus chic dira-t-on, au même titre que le sabot inférieur qui, lui, aura attendu 2019 pour troquer son roturier plastique brut pour une pièce désormais peinte de la même couleur que la caisse – une peinture métallisée Sterling Silver (facturée 650 €) dans le cas de celle que nous conduisons aujourd’hui.
A bord de l’Outlander PHEV : innovation incrémentale
Si les apports esthétiques sont évidents à l’extérieur, les concepteurs nippons ont opéré de manière un peu plus subtile dans l’habitacle de l’Outlander PHEV. La planche de bord, dans sa structure, est ainsi reconduite telle quelle. Le regard du conducteur croisera donc une pièce massive, très horizontale, presque enveloppante puisque l’aérateur gauche est placé sur une courbure qui semble vouloir l’entourer, alors que la console centrale est également dirigée vers lui. Ainsi, l’univers d’inspiration n’est pas franchement éloigné de celui que l’on pourrait trouver à bord d’un autobus, et l’ambiance crée un sentiment de sécurité lorsque l’on s’assoit derrière le volant. Si vous n’avez pas cette chance et que vous devez vous contenter de l’assise passager, vous vous retrouverez pour votre part en face d’un bandeau décoratif qui se pare désormais d’un motif en imitation carbone.
Nous ne parlerons pas du système de navigation. Une raison simple à cela : il est tout bonnement indisponible. Une lacune fâcheuse sur un véhicule de ce prix, mais à laquelle Mitsubishi remédiera sur le millésime 2020 de l’Outlander PHEV. En attendant, il faut se contenter d’une connectivité Android Auto et Apple Carplay sur l’écran tactile de 7 pouces, qui ne nous aura pas laissé un souvenir impérissable : plusieurs fois, l’écran s’est figé rendant impossible toute action pendant plusieurs minutes. En outre, l’activation des consignes vocales de Waze engendre un comportement inapproprié du système audio, qui bascule alors sur un seul haut-parleur, à un volume à vous déchirer les tympans pendant plusieurs secondes. Il est à espérer qu’une mise à jour logicielle pourra annuler ce dysfonctionnement – jamais rencontré avec CarPlay sur un autre véhicule – dans un avenir proche.
Les deux fûts du combiné d’instrumentation demeurent simples mais très clairs dans leur présentation. A gauche un « Powermètre » qui vous informe quant aux phases de récupération ou de consommation d’énergie. A droite, un tachymètre analogique qui ne peut malheureusement pas se combiner à un affichage numérique de la vitesse sur la matrice centrale. En l’absence d’un système de lecture des panneaux de limitation de vitesse, il est donc raisonnable d’user et d’abuser du limiteur de vitesse pour éviter de courir le risque d’un petit excès de vitesse par défaut d’attention. Au centre des compteurs, l’afficheur peut indiquer les flux énergétiques du véhicule en fonctionnement. Toutefois, à l’utilisation, nous préférons que ces derniers soient déportés sur l’écran d’info-divertissement de la voiture – de manière alors plus détaillée – pour ne plus se gratifier que d’une information sur la consommation moyenne de la voiture en face du pilote lorsqu’il conduit.
La partie inférieure de la console centrale a eu le droit d’évoluer en douceur lors de ce deuxième restylage. Ce sont essentiellement des sujets d’ergonomie qui ont dû animer les réunions des concepteurs de l’Outlander PHEV : apparition d’un commutateur à bascule pour la gestion de la transmission 4 roues motrices, réorganisation des commandes de gestion du système hybride (mode 100 % électrique, modes conservation et recharge du niveau de la batterie), modification des commandes de lève-vitres sont ainsi au programme. A cela s’ajoutent quelques attentions bienvenues, comme l’apparition d’ouïes de climatisation à l’arrière, ou bien de prises de 1500 W disséminées dans tout l’habitacle. Ce qui peut apparaître comme un détail pour le quidam moyen devient un argument de choix pour tout campeur qui se respecte : l’Outlander PHEV peut d’ailleurs se targuer d’être l’un des seuls véhicules électriques ou hybrides rechargeables à pouvoir tracter !
L’habitacle utilise des matériaux intrinsèquement de bonne qualité. Il est en cela bien aidé par une sellerie en cuir aux motifs en forme de losanges sur les sièges et les contre-portes. De la même manière, les assemblages sont réalisés de manière sérieuse. Seules des pingreries viennent quelque peu ternir le bilan en termes de qualité perçue : la boutonnerie qui n’aurait pas détonné dans une voiture des années quatre-vingt-dix, la contre-porte qui s’enfonce par une pression marquée du coude ou bien un simple autocollant signant le système audio, au-dessus de l’écran tactile, étonnent dans un véhicule qui dépasse allègrement les 40.000 €.