Lancé en 2019 le Lexus UX s’est avant tout appuyé sur l’un des fondamentaux du groupe Toyota : l’hybridation. Mais l’année suivante, en version UX 300e, il est aussi devenu le premier modèle de la marque japonaise proposé en 100 % électrique. Pour rester dans la course, et surtout offrir une véritable alternative à l’UX 250h, Lexus a, depuis ce printemps, en plus d’un léger rafraichissement esthétique, doté son petit SUV d’un nouveau pack de batteries pour plus d’autonomie et de zénitude au volant.
Nous en avons rapidement pris le volant pour une petite promenade bucolique dans Édimbourg et ses environs, de quoi vous parler voiture mais aussi voyages et même traditions. Un programme rafraichissant pour l’été et une idée de destination très agréable si vous ne vous êtes pas encore décidés.

Lexus UX 300e : kilt…
Impossible de ne pas la faire celle-là car qui dit Écosse dit forcément kilt. Et Lexus n’a pas manqué l’occasion de s’emparer d’une des images les plus traditionnellement associée à la région en nous présentant le véhicule en grande pompe. Enfin plutôt en grande cornemuse. Nous ne répondrons pas à la question que vous vous posez indubitablement concernant les dessous de ces messieurs, un peu de sérieux, mais nous pouvons toutefois regarder sous les jupes… de la voiture, histoire de voir ce qui s’y cache.






La Lexus UX 300e ne repose pas sur une base technique totalement dédiée à l’électrique puisque le modèle est, vous le savez, également disponible en version thermique hybride. Pour autant, la plateforme TNGA (Toyota New Global Architecture) qu’on retrouve aussi sur le C-HR de Toyota par exemple, semble remarquablement souple pour s’adapter au 100% électrique.
Lexus avait d’abord fait le choix d’y placer un moteur d’une puissance modeste de 204 ch, délivrée aux roues avant, et un tout aussi modeste pack de batterie de 54,3 kWh. Cela rendait nécessairement l’autonomie un peu juste par rapport à ses concurrents plus ou moins directs (Mercedes-Benz EQA ou autre Audi Q4 e-Tron).
Qu’à cela ne tienne, il semble qu’il y avait suffisamment de place dans cette Lexus pour en mettre plus, beaucoup plus même. L’UX 300e conserve donc son moteur et la puissance de 204 ch qui lui est associée mais voit sa batterie passer à 72,8 kWh. De quoi voir largement venir. Et cerise sur le gâteau, dans cette configuration 100 % électrique le coffre de votre Lexus, franchement réduit en version thermique (seulement 283 litres en version 4WD) gagne en volume pour atteindre un nettement plus généreux (quoique toujours assez éloigné de la concurrence) 367 litres.

Lexus UX 300e : … ou double
Ainsi équipé le Lexus UX 300e n’est pas particulièrement effrayé à l’idée de sillonner les petites routes autour d’Édimbourg. Bien au contraire. C’est un peu plus délicat en ce qui nous concerne car il nous faut nous acclimater… Mais non pas à l’ambiance fraiche et humide de l’Écosse (enfin un peu quand même, on le verra plus tard) mais à la conduite à gauche et au volant à droite.
Le plus déstabilisant n’est finalement pas de conduire du mauvais côté (amis Anglais restons bons amis), ce qui perturbe dans un premier temps c’est surtout quand on monte à l’avant, à gauche donc, et qu’on constate qu’il n’y a pas de volant. Néanmoins, si vous prévoyez un voyage outre-manche avec votre véhicule ou avec un véhicule de location sur place, il est bon de garder en tête que la conduite à gauche nécessite a minima un peu de concentration au début.

On s’y fait très rapidement mais on reste attentif au premier rond-point, qu’il faut prendre dans le sens des aiguilles d’une montre pour le coup, on surveille sa position sur la voie (une certaine tendance à serrer un peu trop à gauche se fait parfois sentir…) et on adapte sa vitesse, cool je suis à 50 ! Mince ce sont des miles per hour, oups ! Sur ce point, le détail surprenant concerne la taille de panneaux de limitation de vitesse, tout petits mais placés très en hauteur.
On prend vite de la confiance, le Lexus UX 300e y contribue grandement il faut dire. En bon véhicule électrique il offre au conducteur un silence bien agréable, une facilité et une douceur de conduite de bon aloi et des reprises dynamiques grâce au couple instantané et généreux de 300 Nm.



De quoi se lancer dans l’exercice a priori périlleux du dépassement… par la droite. Exercice qui se transforme vite en une simple formalité seulement tempérée par l’étroitesse des routes écossaises que nous avons empruntées ou par la faune particulièrement nombreuse et imprévisible (écureuils, lièvres, volatiles en tout genre…). Néanmoins, qu’on ne s’y trompe pas, le petit SUV de Lexus n’aime guère être bousculé.
Lexus UX 300e : zen et bucolique
L’UX 300e est en effet avant tout typé confort. On en profite donc au mieux à allure réglementaire d’autant que les aides à la conduite sont bien calibrées, douces, progressives et facile à activer. De quoi profiter sereinement du paysage et des villages à l’ambiance authentique et/ou bucolique de la région.







Ne dérogeant là-encore pas au principe du véhicule électrique, le Lexus UX 300e offre à ses occupants une expérience très cocooning. On apprécie ainsi l’ambiance intérieure soignée sur laquelle la marque a visiblement porté une attention toute particulière. Les ajustements sont rigoureux, les matériaux indéniablement haut de gamme (mention spéciale pour le revêtement façon Washi) et la petite refonte du tableau de bord, outre vous gratifier d’un écran tactile plus généreux, a eu la bonne idée de supprimer le très daté et fort peu pratique pad central.

Les bouchons édimbourgeois permettent de se pencher d’un peu plus près sur les détails et de constater qu’il n’y a pas grand-chose qui puisse prêter le flanc à la critique. Tout au plus s’étonnera-t-on de voir subsister une aiguille (celle de la jauge de la batterie) dans cet univers tout numérique et de relever une réminiscence des anciennes Lexus avec les commodos en haut de la coiffe du combiné.
Si l’on omet le fait que tout est à l’envers dans cette Lexus… britannique… on saluera objectivement la bonne ergonomie générale. Les commandes tombent idéalement sous la main, le petit sélecteur de vitesse est agréable à manipuler et, chose rare dans ce segment, le volant est réglable électriquement. Les informations du combiné d’instrumentation, un peu petit et torturé, ne sont pas un modèle de lisibilité mais le grand HUD vient largement compenser.






Bien installés dans des sièges dessinés avec soin on remarque une fois encore que le véhicule souhaite se placer dans un univers prémium. Outre le confort d’assise on appréciera que les sièges soient à la fois chauffants et ventilés. Ils sont par ailleurs soignés esthétiquement, notamment dans le traitement des coutures et surpiqûres, la marque japonaise s’étant appuyée sur une technique de broderie traditionnelle de l’archipel, le Sashiko… auquel nous nous sommes essayés très modestement (mais on vous le conseille vivement pour vous détendre le weekend ou lors des longues soirées d’hiver).



Lexus UX 300e : 50 nuances de gris… et un peu d’ocre
S’il est possible d’opter pour un cuir blanc, crème ou camel, l’ambiance intérieure de notre UX d’essai était hélas un camaïeux de gris et d’anthracite ne rendant pas cet habitacle particulièrement folichon. Mais le mettant au diapason du climat écossais. Paradoxalement, c’est bien en gris que la voiture rend le mieux dans cette ambiance morose (on devrait plutôt écrire « mogrise » ici) au pied du pont ferroviaire du Firth of Forth, l’estuaire ouvrant la ville d’Édimbourg sur la mer du Nord.


Mais le catalogue du constructeur japonais propose d’autres choix plus originaux pour qui souhaite mettre un peu de couleur dans sa vie. Nous avons ainsi sillonné les rues d’Édimbourg et la campagne écossaise au volant d’une Lexus UX Ocre Cornaline (non ce n’est pas du orange), une livrée qui lui sied plutôt bien. Signalons au passage que le vert kaki métallisé, que l’on croise particulièrement rarement, n’est vraiment pas à écarter au moment du choix.

Dans tous les cas, la couleur de carrosserie mettra particulièrement en valeur les lignes saillantes du SUV nippon. On retrouve sur cet UX 300e les traits caractéristiques du style Lexus et les amateurs ne seront pas déçus : calandre béante et démonstrative, optiques full LED travaillées, signature lumineuse en forme de flèche, dessin trapézoïdal de l’arrière traversé par une ligne de feux se terminant en ailettes… Difficile de rester insensible au look volontairement spectaculaire de l’UX et, à l’image du design, les avis seront nécessairement tranchés.





Mais quels qu’ils soient il faut reconnaitre que la voiture ne dépareille pas dans les ruelles des quartiers chics d’Édimbourg et que les nombreux détails de style (chromes, rétroviseurs, antibrouillard, utilisation du noir laqué…) ainsi que la finition soignée et valorisante placent indéniablement ce petit SUV dans la catégorie des premium.





Lexus UX 300e : qui a dit que l’électricité et l’eau ne faisaient pas bon ménage ?
A l’aise en ville comme sur route le Lexus UX 300e s’est senti comme un poisson dans l’eau sur le parcours de notre essai, prenant volontiers la pose entre deux averses. Ou même sous les averses. Inutile, comme certain troll anti VE en sont encore capables aujourd’hui, de fantasmer sur un quelconque problème d’électrocution lié à la pluie, il n’y en a pas.
Soulignons d’ailleurs que dans cet environnement très humide, la motricité de l’UX, qui ne possède que deux roues motrices en version ZE, n’a pas été prise à défaut. En conduite coulée. C’est un peu plus délicat si on accélère le rythme. Le freinage, facile à doser, efficace et possiblement aidé par différents niveaux de régénération, venant encore participer au sentiment global de sécurité procuré par la voiture.

On est en revanche un peu déçu des consommations constatées. Sur un tracé pourtant très favorable aux VE, essentiellement de la ville et des petites routes de campagne, certes avec de fréquents arrêts, il ne nous a guère été possible de descendre en-deçà de 22 kWh/100. La conversion a été faite il est vrai un peu à la volée, le tableau de bord affichant la consommation en miles per kWh, mais c’est un résultat néanmoins assez mitigé.
D’autant que le Lexus UX 300e, avec une charge en courant continu de 50 kW maximum (avec un antique chargeur Chademo…), n’est pas un foudre de guerre sur ce point. Les 450 km d’autonomie (cycle WLTP) annoncés seront donc probablement difficiles à approcher mais ce sont des données qu’il nous faudra confirmer ou infirmer sur un essai plus rigoureux.





Restons encore un peu dans le liquide et parlons argent. Un chapitre d’autant plus important en terres écossaises quand on connait la réputation qui est attachée à la région sur ce point. Un cliché à déconstruire naturellement comme beaucoup d’autres la plupart du temps.
Le positionnement premium de Lexus se fait ici bien sentir et, il faut bien le reconnaitre, l’UX 300e n’est absolument pas bon marché. La gamme électrique de l’UX débute à 56 900 euros, ce qui d’office signifie (br)exit le bonus écologique… A ce prix il faut toutefois reconnaitre que la dotation de série est complète. Mais nos versions Executive, avec peinture métallisée et cuir de série tout de même, grimpent allègrement à 67 900 euros, soit 58 335 livres sterling en devise locale, ce qui psychologiquement passe peut-être mieux… ou pas.
Ce n’est pas donné mais pour nuancer quelque peu, on précisera que les autres VE ne le sont, de manière générale, pas non plus et que la concurrence directe (Audi Q4 e-Tron, Volvo C40 Recharge, Mercedes EQA voire BMW iX1) n’est pas franchement moins haut perchée.

Le Lexus UX 300e ne devrait donc connaitre qu’une diffusion relativement modeste, l’essentiel des ventes de ce petit SUV étant réalisée, somme toute logiquement, en version hybride. Il n’empêche que cette version 100 % électrique est un compagnon de route qui n’est absolument pas déplaisant. Si jamais l’envie vous prend de visiter Édimbourg et de parcourir l’Écosse, ce que nous ne pouvons que vous conseiller, pourquoi ne pas le faire en japonaise chic, histoire de mixer les cultures ?

Lexus UX 300e : Cartes postales…

































