Après leur boom des années « prime à la casse », les mini-citadines sont, peu à peu, retombées dans l’oubli. Pourtant, la plupart des marques généralistes en possèdent toujours une à leur catalogue. Opel, désormais cousin de Peugeot, en compte même deux : les Karl et Adam. Deux modèles qui ne partagent rien avec la 108 qui nous intéresse ici, celle-ci ayant été développée bien avant le rachat de la marque allemande, dans le cadre d’un partenariat PSA/Toyota. Alors que ce dernier a offert, l’été dernier, une toute nouvelle face avant à son Aygo, Peugeot à décidé, tout comme Citroën l’a fait avec la C1, d’offrir un restylage à minima à sa 108. Est-ce suffisant pour que celle-ci résiste aux assauts de la concurrence ?
Elixir d’invisibilité
Ne cherchez pas les modifications esthétiques de cette 108 version 2018, il n’y en a aucune. Pas la moindre modification des optiques, pas la moindre évolution des boucliers et même pas une barrette de calandre retouchée. Peugeot a préféré se concentrer sur les possibilités de personnalisation avec l’arrivée de deux nouvelle teintes de carrosserie, le bleu Calvi et le Green Fizz qui habillait notre voiture d’essai. Ces deux nouvelles couleurs peuvent se retrouver sur la sellerie, les cache-moyeux des jantes et, dans le cas du Green Fizz, sur la toile des versions Top!. Que les amateurs de discrétion se rassurent toutefois, des coloris moins voyants sont également inscrits au catalogue, aussi bien pour la carrosserie que pour l’habitacle.
Une gamme peu remaniée
La structure de l’offre 108 reste quasiment identique à ce qu’elle était avant ce faux restylage de mi-carrière. On n’y trouve pas moins de neuf niveaux de finitions (Access, Active, Style, Top! Style, Allure, Collection, Top! Collection, GT Line et Top! Roland Garros). La variante 3 portes est toujours inscrite au catalogue, mais elle ne propose que les trois premières versions. Eh oui, même la pseudo-sportive GT Line n’existe qu’en 5 portes. Enfin, Top! désigne toujours les versions dotées du large toit ouvrant en toile. Quant aux amateurs de transmission automatisée, ils doivent toujours se contenter de la piètre BMP5.
Le véritable changement de cette « nouvelle » 108, on le trouve sous le capot. Le 1.2 PureTech 82 ch fait ses adieux, tandis que le 1.0 VTi, d’origine Toyota, évolue assez profondément pour répondre aux nouvelles normes anti-pollution. Au passage, il gagne 4 ch, soit un total de 72. Rien de transcendant, nous direz-vous. A voir, quelques lignes plus bas…
Une pincée de techno
Dans cette catégorie, plus aucun constructeur n’ose, depuis le cinglant échec de la Volkswagen Lupo il y a une vingtaine d’années, doter ses modèles d’un contenu technologique identique à celui que l’on trouve dans les segments supérieurs. La 108 complète toutefois sa liste d’équipements sécuritaires, qui comprenait déjà l’Active City Brake et l’Afil (alerte au franchissement involontaire de ligne), de la reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse et d’interdiction de dépassement.
En matière de connectivité, la 108 propose désormais une triple offre MirrorLink/Android Auto/Apple Car Play ainsi que, et c’est beaucoup plus rare, un dispositif de reconnaissance vocale compatible avec S-Voice Android et Siri d’Apple.
Pas d’emballement, toutefois. Ces nouvelles gourmandises sont réservées aux finitions hautes et/ou à la liste des options.
Un nippon déluré
Jusqu’à présent, PSA complétait les gammes de ses mini-citadines avec un bloc 100% maison, le 1.2 PureTech de 82 ch. Le retrait de ce dernier à ce niveau de gamme contraint la 108 à se contenter du trois cylindres 1.0 d’origine japonaise. Un moteur qui a profité, on l’a vu, du passage aux normes Euro 6d-Temp pour grappiller 4 ch. La « mauvaise » nouvelle, c’est que la valeur de couple est légèrement moins bonne que précédemment : 93 Nm à 4 400 tr/mn contre 95 Nm à 4 300 tr/mn.
Grâce à la boîte de vitesses manuelle, dont les 3 premiers rapports sont assez courts, le 1.0 VTi affiche toutefois un allant bien agréable en ville et sur les boulevards urbains. D’ailleurs, on perçoit largement à l’oreille sa bonne volonté à prendre des tours. Une fois enclenché le 4e rapport, et plus encore lorsque l’on passe le 5e, cette bonne volonté s’estompe et il faut faire preuve de patience pour dépasser sur voie rapide. Sachant que ce n’est pas la vocation première de ce type d’auto, on lui pardonnera assez volontiers. D’autant qu’elle se montre plutôt frugale. Tablez sur 7 l/100 km en ville, les 5 l/100 km étant atteignables sur le réseau secondaire.
Même si le châssis n’a pas été aussi finement réglé que sur le reste de la gamme Peugeot, la 108 ne se montre jamais piégeuse. Son empattement court et son poids contenu (840 kg) lui permettent même de faire preuve d’une certaine vivacité.
Comme avec la plupart des minicitadines, les longs trajets s’avéreront toutefois assez fatiguant à cause du niveau sonore, mais aussi du manque de maintien des sièges. En prime, les plus d’1m80 ne trouveront pas forcément une position de conduite parfaitement adaptée.
Spécifique à la variante Top!, le large toit ouvrant en toile ne crée pas de bruits aérodynamiques lorsqu’il est fermé et que la vitesse ne dépasse pas les 110 km/h. Au delà, et plus encore, mais c’est somme toute logique, lorsqu’il est ouvert, le bruit est plus important que dans la version « standard ».
Au cœur du marché
16 600 €, c’est la somme qu’il vous faudra débourser pour vous offrir la version de notre essai. Et pour parader au volant d’une 108 dotée de la pétillante teinte Green Fizz visible sur nos photos, ce sont 520 € supplémentaires qu’il faudra débourser.
Certes, à ce tarif, il est parfaitement possible de s’offrir un modèle plus habitable. Mais certainement pas aussi bien équipé. Du toit en toile électrique à la caméra de recul, des jantes alliage 15″ au Bluetooth, sans oublier l’indispensable climatisation (manuelle en série, automatique contre 340 €), il ne manque pas grand chose à la 108 Top! Collection.
Alors, chère ou pas chère « notre » 108 ? Un coup d’œil vers la concurrence aura tôt fait de nous renseigner. Une Renault Twingo 1.0 SCe 75 ch Intens avec l’option toit ouvrant en toile s’affiche à 15 700 €, une Volkswagen Up! 1.0 75 ch High Up! 5p., là aussi avec un toit ouvrant mais il s’agit ici d’un élément simple et vitré, à 17 250 €. Si l’on vise la catégorie supérieure, sachez qu’une 208 pareillement équipée que « notre » 108 exigera 16 360 €, mais sans possibilité de toit ouvrant, et avec un 1.2 PureTech de 68 ch qui sera bien plus à la peine dans cette berline de 975 kg.
La mini-citadine n’est pas morte
N’en déplaise à ceux qui considèrent que la Peugeot 108 et ses rivales n’ont plus leur place sur le marché. La petite Peugeot démontre qu’elle est capable d’offrir un certain agrément de conduite pour un tarif raisonnable, le tout avec la touche de fun apportée par le large toit ouvrant et les coloris flashy. Ces arguments seront-ils suffisants pour que la marque au Lion décide de lui donner une descendance ?