C’est en 1966, lors du Salon de l’Automobile de Genève, qu’est présentée la Lamborghini Miura. Avec sa silhouette sculpturale et son moteur V12 placé en position centrale arrière, cette voiture de sport fait alors l’effet d’une bombe.
L’histoire de la Miura débute en 1965 avec la présentation du châssis P400 au Salon de l’Automobile de Turin.
Ce châssis est par la suite habillé d’une carrosserie dessinée par Marcello Gandini, un jeune designer italien de 27 ans. Œuvrant pour le compte du bureau de style Bertone, il signe là l’un de ses plus beaux dessins.
Au-delà de sa ligne, basse, racée et toute en courbes, la Miura se démarque également par son architecture. Elle est en effet l’un des tous premiers modèles de série disposant d’un moteur en position centrale arrière. Il s’agit ici d’un V12 développant la puissance de 350 chevaux lui permettant d’atteindre la vitesse théorique de 280 km/h. Elle sera chronométrée par le magazine Sport Auto à la vitesse de 268 km/h en octobre 1967.
Présentée en 1969, la version S se distingue par une puissance de 270 chevaux, un châssis renforcé et des disques de freins ventilés. Extérieurement on reconnait cette nouvelle version à ses entourages de vitres chromées et ses vitres teintées.
300 km/h en Lamborghini Miura
Le célèbre pilote et journaliste José Rosinski essaye pour le magazine Sport Auto la Miura dans sa version S. L’objectif est « de fêter dignement la sortie du numéro 100 de Sport-Auto » en chronométrant une voiture de série à 300 km/h.
Voici quelques morceaux choisis de cet essai publié en mai 1970.
« S ou pas, la Miura est toujours aussi belle. […] La visibilité est absolument parfaite vers l’avant, limitée vers l’arrière, nulle de trois-quarts arrière. […] Dès les premiers tours de roues sur la route, je retrouve les caractéristiques que j’avais noté lors de l’essai de 1967 : côté négatif, une pédale d’accélérateur beaucoup trop dure, un levier de vitesse doté d’une course trop longue et exigeant un effort vraiment excessif, un embrayage assez brutal, mais surtout un niveau sonore élevé. […] Mais tout ce qui constituait les exceptionnelles qualités et l’extraordinaire plaisir de conduite de la Miura se retrouve encore plus nettement sur la S ».
C’est sur une autoroute italienne que le journaliste a tenté d’établir son record de vitesse. Avec un temps radieux, une température modérée et une circulation quasi nulle, tous les ingrédients semblent réunis pour que la Miura atteigne le chiffre fatidique des 300 km/h.
Malheureusement un fort vent traversier se met à souffler et « son effet sur la stabilité de la voiture était absolument nul jusqu’à 260 km/h mais au-delà, conserver la ligne au passage des ponts qui sont nombreux sur cette section devenait, je dois le dire, un exercice de style réclamant un certain doigté. […] C’est ainsi que, pour ma part, après avoir atteint 288,6 km/h dans un sens, à 7800 t./mn environ, et 273,8 km/h dans l’autre, à 7400 t./mn, je m’en suis tenu là par prudence, car la Miura S devenait pointue à tenir. Il est probable que ces chronos qui donnent une moyenne de 281,2 km/h peuvent être améliorés en conditions parfaites. Mais sans doute pas considérablement et certainement pas jusqu’à atteindre le chiffre magique de 300 km/h ».
En 1971, Lamborghini présente une version SV de la Miura dont le V12 développe désormais la puissance de 385 chevaux.
La Miura sera commercialisée jusqu’en 1972. Elle a été produite à 765 exemplaires et reste encore aujourd’hui l’une des plus belles automobiles au monde.
Une Lamborghini Miura sur vos étagères
La Miura a été reproduite par de nombreux fabricants et ce, à toutes les échelles, du 1/43ème au 1/12ème !
Les plus belles versions sont celles produites par Kyosho, AUTOart ou bien encore, GT Spirit.