L’interview autour de la DS N°8 à retrouver en vidéo :
Le Nouvel Automobiliste : Bonjour Thierry Metroz. Quels sont les éléments principaux de style de cette DS N°8 ?
Thierry Metroz : Il y a beaucoup d’éléments assez charismatiques sur la N°8. Je vais commencer par la face avant, où l’on a à la fois un traité de style qui est très innovant, très marquant, notamment avec le capot bi-ton. On est très fier de ça, pour différentes raisons. La première, c’est que c’est une innovation technologique. On est sur une technologie dit Paint Jet, comme une impression jet d’encre qui vient imprimer la partie centrale du capot.
On a eu une deuxième grande innovation qui est la surface [de calandre] qu’on appelle Lumina Screen. Comme on n’a pas de grille sur une voiture 100 % électrique, donc pas besoin de grille d’aération, on a réinvesti toute cette surface pour mettre en scène le logo, une mise en lumière avec des éléments graphiques verticaux qui viennent accompagner ce logo.
Et puis, dernier point, ce sont évidemment les DRL, qui font partie de l’ADN de la marque, de grands DRL verticaux en forme de V. Et puis un petit clin d’œil au numéro 8 qu’on retrouve à l’intérieur des projecteurs : 8 diamants éclairés. 8 diamants pour N°8.
LNA : On a sur cette DS N°8 une silhouette particulière en Fastback. Pourquoi donc ?
Thierry Metroz : On retrouve cette silhouette pour deux raisons : à la fois pour l’élégance, la silhouette fastback sur une voiture est ce qu’il y a de plus élégant, c’est extrêmement fluide, il n’y a pas de rupture entre le pavillon et la lunette arrière, donc quelque chose d’extrêmement fluide. Et puis, un deuxième avantage de cette silhouette fastback c’est qu’elle est très efficiente en termes aérodynamique, puisqu’on guide le flux d’air de manière très propre jusqu’à l’extrémité du becquet arrière, au bord de fuite jusqu’à l’extrémité, vu qu’il n’y aucune rupture sur le flux d’air. Cela nous a permis d’obtenir un Cx record de 0.24 et une autonomie record de 750 kilomètres, notamment grâce à cette silhouette.
LNA : Sur la partie arrière, deux éléments majeurs se remarquent : la signature lumineuse et le nom, N°8. Pourquoi cette signature et pourquoi ce nom également ?
Thierry Metroz : Je vais commencer par la signature lumineuse. On retrouve cette signature vraiment innovante sur N°8 avec l’arrivée de grands « light blades » verticaux, deux grandes verticales rouges à l’arrière de la voiture qui ont le mérite d’être extrêmement visibles à 300 ou 400 mètres. On va reconnaître tout de suite au premier coup d’œil la DS N°8. Et puis on retrouve dans la partie principale du feu le traité Écailles, qui fait partie de l’ADN de la marque sur DS 4, DS 7, DS 9, qu’on a ciselé et travaillé en 3D.
Sur la partie volet de coffre, on a voulu avoir une porte arrière extrêmement pure. On peut voir qu’on a des grandes surfaces, très sculptées, très pures. Il y a aussi une innovation sur le nommage : on va retrouver DS Automobiles écrit en toutes lettres avec une très belle typographie, qui est nouvelle aussi, qu’on inaugure sur N°8, en inox brossé. Et puis le label N°8 bien sûr.
LNA : Pourquoi un numéro ?
Thierry Metroz : C’est simplement qu’on voulait faire un lien. C’est très français : le côté très chic de N°8 se retrouve dans la petite pointe de diamant, à la place du petit rond traditionnel [de N°]. Ce qui vient apporter la petite signature DS Automobiles, c’est cette petite pointe de diamant.
LNA : Et nous arrivons à l’intérieur qui révolutionne un peu le style DS. Quels sont les éléments majeurs de style introduit par cette DS N°8 ?
Thierry Metroz : Alors, DS N°8 lance des innovations majeures à la fois en termes de style et plus encore de technologie. J’ai envie de commencer par le volant parce que c’est le premier élément qu’on va toucher, découvrir quand on s’installe à bord. On retrouve cette forme en X, qu’on appelle X Shape qui est très innovante dans le monde automobile puisqu’on a quatre branches disposées d’une manière tout à fait originale ce qui permet d’avoir notamment une excellente ergonomie.
Ce n’est pas que du style, c’est également extrêmement agréable à utiliser. On a un maintien en partie supérieure, mais aussi en partie inférieure, ou à 9 heures et quart. Un autre élément majeur, c’est la manière dont on a traité le grand décor traversant, un grand décor en aluminium qui passe derrière l’écran.
L’écran flotte littéralement au milieu de la planche de bord, qui passe derrière, et le décor vient se déployer sur la porte. On le retrouve sur la porte conducteur et passager bien sûr, avec une intégration du son tout à fait innovante, où l’on a perforé l’aluminium. C’est un peu comme de la dentelle d’aluminium qui offre à la fois un rendu esthétique assez inattendu et une excellente performance sur la Hi-Fi. C’est extrêmement fin, extrêmement précis, et réalisé avec perforation au laser.
Et puis, le dernier élément emblématique, c’est la couleur qu’on appelle Bleu éternel, qui est la couleur signature des intérieurs de N°8. On trouve ici dans sa livrée intégralement en Alcantara, sur les sièges, les panneaux de portes, avec les surpiqûres qui sont légèrement plus claires, pour amener du relief et du raffinement.
LNA : La silhouette de cette DS N°8 montre un profil nouveau pour DS. Mais d’où vous viennent ces intentions de style ? Du concept-car Aero Sport Lounge ?
Thierry Metroz : Oui N°8 a été très inspirée par notre dernier concept-car ASL, Aero Sport Lounge qu’on a présenté début 2020, avec un bel alignement des planètes puisqu’on a dessiné ce concept en même temps que N°8. Le concept-car a pu influencer le design de N°8 au fil de l’eau : au fur et à mesure qu’on avait une idée sur le concept-car, on regardait comment l’injecter sur N°8, à commencer par la teinte bi-ton étendue.
La partie centrale du capot d’ASL, en noir, est connectée à la calandre lumineuse qu’on avait sur le concept-car et qu’on a réussi à faire en série sur N°8, c’est donc vraiment une prouesse. Ce n’est pas toujours facile d’injecter des éléments du style d’un concept-car sur une voiture de production, mais là, on a réussi à les injecter traits pour traits. Même chose pour les signatures lumineuses : on va retrouver les grands DRL verticaux, la forme en étrave de bateau, une ligne très caractéristique qu’on a quasiment ligne pour ligne sur N°8.
À l’intérieur aussi, beaucoup d’inspirations à la fois sur l’aspect formel, où on retrouve cette grande planche de bord très simple, très sculptée, qui vient se déployer sur la porte. Sur les matériaux également, on s’est inspiré de la marqueterie de paille pour un des décors de N°8. Donc on a réussi à retranscrire cet aspect graphique et cette qualité de matière sur un nouveau décor, mais aussi des grandes formes aussi très fluides. Et puis, c’est aussi la “chrome detox” à l’intérieur parce qu’on retrouve des éléments Light gold [et non plus chromés] qu’on a là aussi trait pour trait en termes de couleurs et matières sur la N°8.
Le dernier élément qui a beaucoup nourri N°8, c’est l’arrière d’ASL. On retrouve ainsi ces grands light blades verticaux, qui sont vraiment la signature emblématique de l’arrière de N°8. De la même manière, le grand volet de coffre extrêmement simple. Et évidemment, les feux écailles, qui sont les feux signature de la marque DS qu’on a réinterprétés ici, inspirés du concept car, sur N°8.
LNA : Donc on peut dire que trois ans, après, l’Aero Sport Lounge devient enfin réalité ?
Exactement. Et si on n’a pas toujours l’occasion de le faire, on a eu la chance de faire les deux en même temps et de nourrir N°8 avec. Je ne vais pas dire que c’est un concept car sur la rue, mais il y a beaucoup d’inspirations qui sont venues d’ASL.
LNA : Merci Thierry !
Photos : Fabien Legrand et Bernard Rouffignac