L’autonomie de nos véhicules est au centre de toutes les discussions, notamment (et même, essentiellement) lorsque ces derniers sont électriques. Les constructeurs en font même, parfois, un argument marketing : par exemple, Mercedes, qui vante la capacité de son EQE à avaler les kilomètres sans recharge. En l’occurrence, la berline à l’étoile serait capable, théoriquement, de parcourir jusqu’à 639 km d’une traite. C’est beaucoup, et finalement, bon nombre de voitures thermiques ne parviennent pas à égaliser ce score.
Certes, dans la pratique, il est peu probable que vous arriviez à atteindre une telle distance, d’un seul coup, avec une Mercedes EQE. La différence entre la théorie et la pratique, s’agissant de l’autonomie d’un véhicule électrique, est souvent cruelle. Nous n’allons toutefois pas épiloguer sur le sujet : cela dépend de nombreux paramètres. Si le maillage en points de recharge est suffisant, le trajet se fait tout à fait normalement (à condition, évidemment, que les points de recharge fonctionnent). Nombreux de nos essais peuvent en attester.
Néanmoins, il est certain qu’enchaîner les bornes sans faire le moindre ravitaillement, c’est agréable. A ce jeu-là, les véhicules carburant au gazole restent les meilleurs. La reine est peut-être la Skoda Superb Combi 2024. Elle a une autonomie de plus de 1 000 km et quelques secrets pour y arriver.
Essai Skoda Superb Combi 2024 : il n’y a pas que son coffre qui est grand
690 litres. Si vous cherchiez dès à présent à connaître la contenance de sa soute, la voici. De rien ! En comparaison, la capacité de son réservoir est bien plus petite… mais demeure très grande dans l’absolu : 66 litres. Oui, à l’heure où toutes les marques réduisent drastiquement la taille de leurs réservoirs, la Skoda Superb Combi 2024 peut recevoir 66 litres de Diesel. C’est énorme, et forcément, cela l’aide à enquiller les kilomètres.
Mais il y a quand même un autre « truc » : son moteur, associé à la boîte de vitesse automatique DSG à 7 rapports, est particulièrement adapté. L’ensemble est linéaire et fait tout pour retarder le passage des vitesses. Cela fonctionne d’autant mieux que les changements de rapports, justement, sont peu perceptibles, ce qui incite à adopter une conduite coulée. Les modes Confort et Eco sont vos meilleurs alliés : pas besoin d’aller chercher le mode Sport qui, à part amplifier le son du moteur, déjà plutôt bruyant, n’apporte pas grand-chose.
Nous aurions pu penser que le principal défaut de ce bloc était sa puissance limitée (150 ch, pour un véhicule mesurant 4,90 mètres de long et pesant un peu plus de 1 600 kg), mais en fait, c’est son niveau sonore, majoritairement dans les phases d’accélération, qui déçoit. Même si le groupe Volkswagen (à qui appartient Skoda, comme vous le savez sans doute déjà) a largement amélioré cet aspect sur ses moteurs TDI, il semblerait qu’il y ait encore une marge de progression… bien que, nous vous l’accordons, une Skoda Superb Combi 2024 ne soit pas le véhicule le plus adéquat pour en juger.
A vrai dire, ainsi pourvu, le break tchèque ne démérite pas : ses relances sont loin d’être mauvaises. Globalement, il est tout à fait agréable à mener. Puis quel confort ! Les suspensions absorbent parfaitement bien les irrégularités de la chaussée, tandis que la direction, précise, enthousiasme. En d’autres termes, voyager en Skoda Superb Combi 2024 est une sinécure, alors qu’elle jouit par ailleurs d’une excellente tenue de route. Nous aurions simplement aimé, peut-être, des sièges un peu plus enveloppants : ça, c’était pendant les quelques instants où nous avons malmené cette grande routière, sur des routes sinueuses de montagne. Chose que, nous vous le confirmons, la Skoda Superb Combi 2024 n’apprécie pas vraiment.
Elle est faite pour filer droit et éloigner au maximum la pause station-service. La preuve avec nos mesures : sur un premier parcours de 541 km, principalement composé d’autoroutes, qui nous a permis de relier Paris à Montbrison (bonjour les foréziens), nous n’avons consommé que 5,6 l / 100 km à une vitesse moyenne de 86 km/h. Autre test, sur un trajet de 90 km, avec beaucoup de départementales traversant des petits villages : encore 5,6 l / 100 km. Sur le chemin du retour, avec un parcours relativement mixte (villes, routes départementales et nationales, voies rapides, autoroutes), nous sommes tombés à 5,3 l / 100 km.
Et si vous voulez avoir une idée du prix que nous a coûté en carburant ce séjour : pour un peu plus de 1 000 km, nous avons fait deux ravitaillements (nous aurions pu tenter de n’en faire qu’un seul, mais nous n’avons pas été assez joueurs). L’un à 77 euros (1,55 euro le litre de gazole), l’autre à 27 euros (1,60 euro le litre) pour rendre la voiture avec le plein.
Essai Skoda Superb Combi 2024 : le plein de petites attentions
La Skoda Superb Combi 2024 est donc une compagne de voyage hors-pair. Sur la route, mais aussi dans son habitacle. Nous avons décelé au moins quatre petites attentions qu’elle réserve à son pilote et à ses passagers : un parapluie dans la porte conducteur, un racloir à vitre caché dans la trappe à carburant, un plaid dans le coffre et un tissu pour nettoyer les traces de doigts laissées sur l’écran tactile central.
Ce n’est pas la première fois qu’un modèle Skoda en fait autant, mais cela nous conforte dans notre idée : la Skoda Superb Combi 2024 a le sens de l’accueil. C’est spécialement le cas de notre version d’essai : une Laurin & Klement, la finition la plus haut-de-gamme, combinée à un superb(e) intérieur cuir couleur Cognac. Une teinte qui donne un aspect très chaleureux à cet habitacle, au demeurant bien construit et dont le cuir recouvre même une partie de la planche de bord. Dommage, par contre, que les trois boutons « roulottes » (qui endossent différentes fonctions et se révèlent pratiques : climatisation, mode de conduite…), sous les aérateurs centraux, fassent un brin cheap.
Heureusement, la Skoda Superb Combi 2024 se rattrape en matière d’ergonomie. Tout tombe sous la main et son système d’infodivertissement (accessible via un écran central tactile de 12,9 pouces) est facile à manier. Il aurait juste mérité d’être plus réactif, notamment dans la recherche de lieux. Pour continuer sur les aspects technologiques, nous relèverons deux points appréciables à la conduite : l’ambiance lumineuse qui, de nuit, reste soft ainsi que la possibilité de désactiver facilement certaines aides à la conduite, dont le détecteur de dépassement de la vitesse autorisée (assez discret toutefois).
Nous ne pouvons pas parler d’un break, et de surcroît d’un break Skoda, sans évoquer son espace à bord : il est phénoménal, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. En plus, les sièges sont très confortables et le grand toit vitré ouvrant (dont était pourvu, en option, notre modèle d’essai) plonge les passagers dans un bain de lumière. Passagers qui, à l’arrière, peuvent recevoir des supports pour portable.
Le coffre, enfin, dispose donc d’un volume de 690 litres. C’est + 30 litres de gagnés par rapport à la génération précédente de Superb. Il est carré et son seuil de chargement est assez bas, ce qui renforce sa polyvalence.
Essai Skoda Superb Combi 2024 : sans réelle concurrence
Affichée à un tarif initial de 57 070 euros, « notre » Skoda Superb Combi 2024 2.0 TDI 150 ch Laurin & Klement dépasse légèrement les 60 000 euros avec les options. Le toit ouvrant vitré, à 1 210 euros, y est pour beaucoup. S’ajoutent le pack hiver, l’affichage tête haute, le pack assistance de conduite Plus et les jantes Veritate de 19 pouces.
L’équipement de série est toutefois pléthorique : recharge pour smartphone à induction, système audio Canton avec 14 haut-parleurs, volant et sièges chauffants et ventilés (également à l’arrière), sièges massant (à l’avant), climatisation tri-zones, appuie-têtes arrière avec supports de tête de type « avion », hayon électrique, contrôle adaptatif du châssis, phares avant full Matrix led…
La teinte extérieure s’appelle Jaune Sahara. Elle existe parmi un choix de huit coloris. Elle est particulière (virant du jaune au vert selon la luminosité), mais avec l’intérieur couleur Cognac, nous l’avons adorée.
L’autre niveau de finition (inférieur), nommé Selection, a un niveau d’équipements tout à fait décent, bien que l’écran tactile, à bord, soit plus petit et que le hayon à ouverture électrique ne soit pas de série. Il « fait » démarrer les tarifs de la Skoda Superb Combi 2024 à 45 480 euros, avec le moteur essence 1.5 e-TSI de 150 ch. La Superb Combi 2.0 TDI 150 ch finition Selection réclame 48 980, soit près de 10 000 euros de moins que la version Laurin & Klement !
A noter que la Skoda Superb existe également en berline, environ 1 000 euros moins chère. De plus, un Diesel de 193 ch couplé à la transmission intégrale et une version hybride rechargeable de 204 ch viennent tout juste de rejoindre le catalogue.
Il apparaît difficile de juger ces prix : ils sont, dans l’absolu, élevés. Mais lorsqu’on la compare à sa cousine, la Volkswagen Passat SW, la Skoda Superb Combi 2024 est un peu moins chère. Et quand on la place face à une BMW Série 5 Touring, par exemple, ou même par rapport à une Série 3, elle est carrément plus attractive, à niveau d’équipement équivalent (voire même supérieur). Depuis 2001 et le lancement de la première génération (nous en sommes, aujourd’hui, à la quatrième : cette dernière est commercialisée depuis le printemps 2024), la Skoda Superb a toujours été à cheval sur deux segments : elle a le prix d’une familiale mais la taille d’une routière.
D’une routière, elle en a aussi la prestance. Nous n’avions pas encore évoqué son design, mais la Skoda Superb Combi 2024 est réussie, à défaut d’être sexy. Compliqué, à vrai dire, de faire sexy avec de telles dimensions : il n’empêche que la tchèque apparaît – objectivement – très bien dessinée, avec de belles proportions malgré d’imposants porte-à-faux. Sa face avant (et son long capot), à l’agressivité discrète, lui confère un certain côté ostentatoire, qui n’est pas déplaisant. C’est d’ailleurs le propre de la Skoda Superb Combi 2024 : « faire » voiture. Elle est basse, large et (très) longue : elle évoque une certaine idée de la « bagnole » de luxe qui s’est perdue ces dernières années avec les modèles électriques.
Si vous êtes commercial itinérant ou que vous souhaitez vous déplacer avec votre famille dans le plus grand des conforts, la Skoda Superb Combi 2024 est faite pour vous. Avenante et habitable, elle consomme par ailleurs (très) peu, ce qui la rend d’autant plus compétitive face à la horde de SUV qui l’entoure. Car oui, les grands breaks ne sont plus légion : cela rend cette Superb attachante, bien qu’il faudra composer, au quotidien, avec un gabarit dissuasif et – forcément – compliqué à appréhender en ville. Ce break est un paquebot (même s’il n’est pas que beau) !
Photos : Adrien A