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Pour ceux qui ont connu la marque Mitsubishi il y a quelques années, Grandis c’était un grand SUV. Aujourd’hui, c’est devenu un SUV compact, fruit d’une collaboration avec Renault, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que du Symbioz rebadgé (que nous avons essayé ici en version 1.6), avec quelques évolutions esthétiques propres à Mitsubishi. La face avant a été légèrement revue pour lui donner un peu plus de caractère, les feux arrière et le hayon ont été redessinés pour lui donner une allure plutôt cohérente. L’auto mesure 4,41 m, comme la version longue du Captur, le Symbioz. L’allongement se situe au niveau du porte-à-faux arrière, ce qui permet d’offrir plus de coffre sans modifier les portes ni l’habitacle.

Un tour à l’intérieur du Mitsubishi Grandis?

L’intérieur, lui, reste très proche de celui du Symbioz. On retrouve une planche de bord identique à celle du Captur, avec des plastiques moussé noir correctement assemblé, et une sellerie cuir ( sur le haut de gamme) très réussie et travaillée avec un passepoils clair très chic. L’ambiance reste un peu grise et noire, assez sobre, mais l’ensemble est bien exécuté.

Au centre de la planche de bord, on retrouve le grand écran vertical typique de Renault, accompagné d’un combiné numérique devant le conducteur. Selon la version, l’écran «pilote » mesure sept ou dix pouces, et même avec le petit modèle cela est très lisible. Le système multimédia confiée à Google est fluide, rapide et moderne. Fini les lenteurs et les bugs des anciens systèmes. L’ergonomie est bien pensée, avec des touches physiques à portée de main, un écran bien positionné, et des commandes simples à appréhender. On retrouve aussi les classiques commandes Renault : le comodo audio derrière le volant, les boutons de régulateur et de téléphone directement sur le volant. C’est clair, pratique et efficace.

Le coffre affiche une belle capacité, avec la banquette reculée au maximum, on atteint environ 500 litres. Et lorsqu’on l’avance complètement, on frôle les 700 litres. La banquette coulissante est d’ailleurs un des éléments de modularité les plus intéressants du modèle, et Mitsubishi la met en avant à juste titre.

Et si on parlait moteur du Mitsubishi Grandis

La vraie nouveauté du Mitsubishi Grandis se situe sous le capot. Le précédent moteur 1,6 litre hybride de 145 chevaux laisse place à un nouveau bloc 1,8 litre full hybride de 160 chevaux, non rechargeable. Le moteur thermique développe 109 chevaux et adopte désormais l’injection directe, ce qui constitue une évolution importante.

Il est épaulé par deux moteurs électriques : le principal, de 49 chevaux, peut entraîner directement les roues et permettre de rouler en 100 % électrique, tandis qu’un second moteur de 24 chevaux, intégré à la boîte, vient soutenir le thermique lorsqu’il manque un peu de couple et gère les passages de vitesses. La boîte de vitesses conserve quatre rapports physiques, mais elle a été entièrement retravaillée pour offrir désormais près de vingt combinaisons possibles. C’est la même base que celle du 1,6 litre, mais profondément modifiée pour améliorer la souplesse et l’efficacité énergétique.

Au volant du Mitsubishi Grandis

Sur la route, on retrouve le comportement typique d’une Renault : un châssis agréable, précis, sécurisant, peut-être un peu ferme, mais globalement équilibré. Sur les petites routes espagnoles, la voiture, un peu plus longue et plus lourde que le Captur, se montre légèrement plus pataude, sans jamais devenir lourde. Elle freine bien, tient bien la route, sans excès de dureté. Les sièges sont confortables, la direction est précise, et dans les virages, la voiture reste bien posée. C’est ferme mais jamais brutal, et surtout très sécurisant. Sur chaussée très dégradée, quelques remontées se font sentir, mais rien de rédhibitoire. Soufyane Benhammouda ( lisez ses super supertest sur Automobile Propre) , qui m’accompagnait, a souligné la stabilité et la fluidité de conduite, et je partage totalement son avis. On est bien installés, à l’aise, et l’ensemble inspire confiance.

Le seul vrai bémol vient du bruit moteur. En phase électrique, c’est parfait : c’est doux, silencieux, très agréable. En revanche, dès qu’on sollicite un peu le thermique, même légèrement, le bruit devient présent. Cela vient sans doute de la combinaison entre la boîte et le moteur, et du passage à l’injection directe, plus sonore. C’est un moteur efficace, mais un peu moins feutré que le précédent 1,6 litre. Pour comparer, Soufyane rappelait que le Dacia Duster équipé du même 1,8 litre ne faisait pas autant de bruit, sauf à 130 km/h sur autoroute, où il montait à 4000 tours. Ici, si il est un peu plus présent, c’est peut-être à cause d’une insonorisation différente.

Consommation

Côté consommation, lors de notrte essai, nous avons navigué entre 5,8 et 7 litres aux cent. Le cycle WLTP annonce 4,8 litres, et moins de 100 grammes de CO₂au kilomètre. Autrement dit, il n’y a pas de malus, et les chiffres de consommation sont très raisonnables. Nous n’étions pas en conditions idéales, avec beaucoup d’arrêts pour les photos, des redémarrages, beaucoup de montées et de descente et de relances à pleine charge. C’est une voiture qui, dans « la vraie vie », affiche un coût d’utilisation très raisonnable.

Tarifs du Mitsubishi Grandis

Les tarifs s’échelonnent sur trois niveaux de finition. La version Invite Plus, à 36 890 euros, est déjà bien équipée, seul le régulateur adaptatif manque à l’appel. La finition Intense, à 40 690 euros, ajoute les jantes de 19 pouces, la navigation intégrée, le hayon électrique, le régulateur adaptatif et de nombreuses aides à la conduite. Enfin, la finition Instyle, celle de notre essai, apporte un vrai supplément de standing avec une superbe sellerie cuir, digne de modèles premium, des sièges avant électriques et chauffants, un toit vitré électrochromatique dont la teinte s’ajuste électriquement, et un excellent système audio Harman Kardon de 410 watts, avec huit haut-parleurs et un caisson de basses. C’est une installation très performante qui participe à l’ambiance générale du véhicule.

Un des vrais atouts de Mitsubishi reste la garantie. Elle est de cinq ans ou 100 000 km de série, et peut être prolongée à huit ans ou 160 000 km en option. Surtout, c’est un vrai argument face au Renault Symbioz, car elle apporte une vraie sérénité, notamment pour les acheteurs qui ne passent pas par la location. Pouvoir se dire qu’on est tranquille pendant cinq ou huit ans, c’est un vrai plus.

En conclusion

le Mitsubishi Grandis reprends toutes les qualités du Symbioz et de son nouveau moteur. Le Mitsubishi Grandis un un produit cohérent, homogène, qui ne révolutionne rien, mais qui fait tout sérieusement et efficacement. Le silence en électrique, l’agrément global, la consommation maîtrisée et l’équipement complet en font une voiture convaincante. Et avec cette garantie élargie spécifique à Mitsubishi, il ajoute une vraie tranquillité d’esprit à un ensemble déjà très pertinent.

François Bouet