Le Nouvel Automobiliste
Mercedes-Benz Classe V

Découverte du Mercedes-Benz Classe V300d Avantgarde : Navette citadine

Le Mercedes Classe V, c’est l’autre « grande » voiture citadine aujourd’hui. Citadine ? Oui oui. Pas par sa taille on vous rassure, les plus répandues sont toujours au-dessus de 5,10 m en moyenne. Pas par son mode de propriété, plutôt VTC et taxi qu’autopartage. Non : citadine par son utilisation. Navette d’hôtel, d’entreprise, de grands de ce monde ou de grande famille, la silhouette du fourgon étoilé a fini par s’imposer dans les paysages des grandes villes car oui, il n’y a pas qu’à Marseille qu’on trouve des navettes. Et c’est justement en plein Paris que nous sommes allés brièvement faire connaissance de la dernière mouture en date, le Mercedes-Benz Classe V300d.

Mercedes Classe V : discret restylage

Modestie ou faible investissement ? Mercedes n’a en tout cas pas forcé son talent pour retoucher son Classe V. Une nouvelle calandre optionnelle, un nouveau pare-chocs, et des jeux de jantes, puis fermez le ban. Il n’en fallait pas davantage pour que la proue de ce navire amiral de l’Etoile, lancé en 2015, colle au style du moment. Et si nous ne le verrons que dans des teintes sombres, pour ne pas dire majoritairement en noir, le Classe V s’offre 4 nouvelles couleurs en 2019 dont un pétulant rouge jacinthe, notre modèle de test. Dix jeux de jantes sont proposés, les « nôtres » étant des 19 pouces.

A bord, les changements sont discrets également. Pas (encore) de MBUX, pourtant présent sur l’EQV : il est attendu en 2020. En lieu et place, on retrouve l’ancien système Command, également avec synthèse vocale mais sans l’alacrité de « Hey Mercedes ». On évite l’effet ainsi « tablette » de bord des récentes Mercedes, Classe E et A en tête. C’est donc un restylage léger qui s’accompagne aussi de nouvelles teintes d’habitacle, dont une ambiance chocolat.

Les atouts maîtres du Classe V sont donc conservés : une ambiance intérieure qui présente bien, un accueil aisé grâce aux portes coulissantes électriques, ou encore un double toit vitré ouvrant pour illuminer l’habitacle pour les passagers arrière. Au total, huit occupants peuvent monter à bord : les sièges arrière sont alors des banquettes 3 places, qui peuvent s’allonger et former un lit. Même si certaines configurations offrent un rang 2 plus luxueux avec des sièges modulables électriquement dans tous les sens (massants, climatisés, avec même une fonction couchette individuelle).

Mercedes Classe V300d : à l’épreuve de la ville

Dans un Paris congestionné par les embouteillages, rouler en Classe V peut sembler audacieux. C’est pourtant une part essentielle de leur utilisation au quotidien, notamment comme taxi ou VTC. Et le Classe V s’y est adapté avec une batterie de caméras offrant une vue à 360° tout autour du véhicule. De quoi manœuvrer voire se faufiler, et -aussi- se jouer d’un rayon de braquage moyen (de 11,8 m en compact et long à 13,7 m en extra-long selon les moteurs, quand un SpaceTourer va de 11,3 à 12,4 m et un Multivan propose 11,9 à 13,2 m).

Trois longueurs sont proposées : 4,90 m pour la plus compacte (610 litres de coffre), 5,14 m pour notre modèle d’essai (et 1030 litres de coffre), et jusqu’à 5,37 m au maximum (1410 litres de coffre alors). Sièges repliés, comptez jusqu’à 5010 litres maximum de chargement, et une lunette arrière ouvrante comme les anciens Espace ! En hauteur, il est à noter qu’avec 1,92 m maximum, à l’image d’un SpaceTourer ou d’un Traveller, le Classe V peut entrer dans des parkings souterrains plus aisément qu’un Tourneo Custom par exemple (2,0 m).

Du neuf et du moins neuf

Le moteur du V300d est inédit, c’est un 2.0 l Diesel poussé à 239 ch. Une cavalerie qui semble un rien exagérée en pleine ville, mais qui est pensée pour offrir de l’allant sur autoroute, notamment à pleine charge, avec une boîte automatique 9G-Tronic d’origine. Celle-ci est discrète, à l’inverse du stop & start, dont on ressent le déclenchement par de légères vibrations à bord. L’ancien niveau de puissance, V250d, est conservé avec 191 ch, de même qu’une entrée de gamme V220d à 163 ch est au catalogue. La version électrique, dite EQV, sera présentée au salon de Francfort pour un lancement en 2020.

Pas d’essai plus dynamique hélas, nous n’avons pu nous extraire de la ville lors de cette prise en main. Nos confrères de Challenges, lors d’un essai plus long, ont pu apprécier « l’adhérence et l’absence de sous-virage » (malgré plus de 2,1 tonnes sur la balance) le tout pour une consommation moyenne à 9,0 l/100 km.

Tout juste aurons-nous pu constater que la position de conduite est haute (base d’utilitaire oblige), que le démarrage se fait toujours « à la clé », et non mains-libres. La navigation dans les menus « à la molette » nous rappelle les Mercedes d’il y a quelques années, comme leur graphisme, tandis que le choix de la ronce de plastique pour les habillages fleure bon l’époque où c’était du dernier chic.

Ce qui est rare est cher…

Avec environ 2000 Classe V vendus par an en France, on ne trouve principalement les Classe V que dans les grandes villes. L’objectif du restylage est de continuer sur cette lancée. La concurrence, pourtant, se renforce : l’ennemi de toujours, le Volkswagen Multivan, va dégainer à la rentrée sa version 6.1 ; tandis que côté français, les Traveller et SpaceTourer ont investi ce segment des « navettes premium » en se distinguant de leurs ascendants utilitaires, les Peugeot Expert et Citroën Jumpy, ou encore le Renault Trafic SpaceClass.

Pour chacun de ces constructeurs, ces modèles sont plus que des utilitaires aménagés et sont de véritables « monospaces » et proposés comme tels aux familles, avec les dotations attendues telles que tablettes pour travailler ou se divertir, audio (Burmester sur le Classe V comme sur les autres Mercedes, avec 15 haut-parleurs) ou encore une bonne insonorisation. Toutefois, dans cette définition Avantgarde de « test », notre modèle approchait presque les 100.000 euros ! Sans les options, comptez près de 68.000 euros mais à ce prix, ni Burmester, ni caméra de recul ni clim auto… Difficile à accepter, même sur un modèle aux ventes majoritairement tiré par les LLD. Il faudra voir si Mercedes fait évoluer sa dotation suite au lancement du Multivan 6.1, son meilleur ennemi.

Conclusion

Initiateur de ce segment des navettes de luxe dès la fin des années 1990, en proposant une alternatives aux traditionnelles grandes berlines, Mercedes et son Classe V devraient continuer, avec cette version restylée, à occuper de manière visible les centre-urbains, ce qui reste un véritable paradoxe pour une voiture tout aussi à l’aise sur les grands axes.

Photos : Le Nouvel Automobiliste et Mercedes

Francois Mortier

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