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Essai Smart #1 Brabus

Essai Smart #1 Brabus : du pour… et du contre

Vous avez probablement lu l’essai de la Smart #1 publié dans nos colonnes il y a quelques jours (comment ça non ?), et y avez même certainement noté la référence à une troisième finition au catalogue. Effectivement, en plus des variantes Pro+ et Premium, la marque germano-chinoise propose également sa #1 en finition Brabus.

Le préparateur allemand de Bottrop, associé de longue date avec Smart, a tout naturellement poursuivi sa coopération avec la marque sur cette nouvelle #1 pour lui offrir une version plus pimentée. Le résultat, disons-le tout de suite, pas totalement convaincant, mérite qu’on se re-penche un peu sur la Smart #1, car clairement il y a du pour… et du contre…

Essai Smart #1 Brabus

Essai Smart #1 Brabus : le look de la finition on est pour !

Déjà agréable dans les finitions inférieures (pour relire notre essai de la version Premium c’est par ici), la présentation, intérieure comme extérieure, gagne clairement en caractère et même un peu en qualité perçue sur les versions Brabus. Les changements ne sont pourtant pas si nombreux ni très importants mais suffisent à donner à ce petit SUV un peu plus de « chien ». Ainsi, à l’avant les fausses écopes latérales voient leurs « griffes » à peine agrandies et deux entrées d’air horizontales (fictives elles aussi) prennent place sur le soft nose à l’avant du capot. A l’arrière les transformations sont encore plus discrètes avec un bas de pare-chocs très légèrement redessiné et un petit béquet de toit rallongé.

Mais ces détails quasi imperceptibles sont surtout associés à des combinaisons de couleurs uniquement réservées à cette finition Brabus, et elles font leur petit effet. Sur notre modèle d’essai l’association du gris (Argent Cyber métallisé pour être rigoureux…) et du rouge fonctionne à merveille.

Le toit, les coques de rétroviseur mais aussi les étriers de freins derrière les jantes spécifiques de 19 pouces, l’intérieur des poignées affleurantes ou encore les petites lignes sur le pare-chocs et les jupes latérales sont ainsi efficacement maquillés par la couleur de contraste. Rajoutez-y quelques monogrammes « Brabus » et le lettrage de la marque traité en anthracite et vous voila face à une autre #1.

A l’intérieur aussi la variante Brabus apporte un supplément d’âme à cette Smart. Dans un univers que Stendhal, Jeanne Mas ou le Milan AC ne renieraient aucunement (vous choisirez vos références culturelles) l’ambiance se veut plus sportive que dans les autres finitions et gagne même en qualité perçue.

Essai Smart #1 Brabus

L’Alcantara remplace le cuir, y compris sur le volant, des logos Brabus plus ou moins discrets se glissent çà et là dans l’habitacle (impossible de passer à côté de ceux des appui-tête), le plastique blanc de la console centrale se converti en un nettement plus qualitatif gris anthracite légèrement texturé et les touches de rouge, lumineuses ou physiques (surpiqûres, ceintures de sécurité…) égayent agréablement l’ensemble. Même la clé, blanche sur les autres versions, a droit à sa petite transformation.

Niveau plumage on valide donc largement cette finition qui rend la Smart #1 assez sympathique. Mais quid du ramage ?

Essai Smart #1 Brabus : le châssis pas retravaillé on est contre !

La finition Brabus n’est pas qu’une ligne décorative. Porter un tel blason suppose nécessairement qu’un surcroit de sportivité ait été apporté au véhicule. Et il y a bien un surcroit, pas petit d’ailleurs. La version Brabus reprend le moteur électrique situé à l’arrière des versions classiques et lui en adjoint un deuxième, positionné pour sa part sur le train avant. De 200 kW (272 ch) la puissance maxi passe ainsi à 315 kW, soit 428 ch… Ça commence à faire du monde, d’autant que le poids supplémentaire (environ 100 kg pour un total de 1900 kg) reste mesuré.

Mais outre cette débauche d’équidés ce sont surtout les chiffres du couple qui annoncent réellement la couleur. Déjà conséquent sur les autres versions, avec 343 Nm, il grimpe à 543 Nm sur la Brabus, heureusement désormais transmis non plus seulement à l’arrière mais aux quatre roues.

Essai Smart #1 Brabus

Pour bénéficier de l’entièreté de ces caractéristiques techniques il faut sélectionner le nouveau mode de conduite « Brabus ». Et, comme l’icône sur l’écran le montre, c’est parti pour le grand huit… Enfin presque.

Essai Smart #1 Brabus

Sans surprise, cette Brabus devient la reine des dragsters. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 3,9 s… et on les tient. L’accélération fulgurante vous colle dans les sièges presque brutalement et il n’y aura vraiment plus beaucoup de voitures, ni même de motos, susceptibles de vous gratter au feu rouge si votre kif c’est de jouer au kéké. S’insérer sur une voie rapide n’est même plus un jeu d’enfants et dépasser un véhicule sur une distance réduite tient à peine de la formalité, et pas administrative.

Vu comme ça, et si on se contente de ces performances, cette Brabus peut apparaitre comme une réussite… Pourtant, il y a tout de même un bémol à apporter.

Tout d’abord cette débauche de puissance et de couple reste d’un intérêt très limité, les caractéristiques techniques des versions « de base » offrant déjà largement de quoi s’extirper sans problème du trafic. L’accélération est finalement tellement brutale en mode « Brabus », qu’on hésiterait presque à appuyer sur l’accélérateur. Ce mode est d’ailleurs quasiment inutilisable en ville et on finit très vite par rester sur l’un des trois autres. Après tout c’est un SUV urbain, pas une pistarde. D’ailleurs c’est précisément là que le bât blesse. Car, contre toute attente, le châssis de cette Brabus n’a pas été modifié.

Essai Smart #1 Brabus

Résultat, le typage confort des autres versions vous rappelle à l’ordre dès que la route n’est plus rectiligne. La direction reste précise mais la voiture prend vite du roulis, s’écrase au freinage (efficace au demeurant) et se montre sous-vireuse dès qu’on hausse un peu le rythme, ce que la puissance du véhicule incite/invite à faire. Bref, ce n’est tout simplement pas une sportive alors qu’elle en aurait clairement les capacités et qu’elle s’affiche assez largement comme telle.

En contrepartie elle offre une sensation de sécurité légèrement améliorée, puisque le train arrière assez joueur de la version classique ne se dérobe plus aussi vite grâce aux quatre roues motrices et à la monte pneumatique efficace. Mais du coup, là encore, c’est plus sûr mais moins fun. Donc pas franchement Brabus dans l’âme.

Enfin, il ne nous semble pas franchement utile d’insister (ah ben si finalement) sur le fait qu’en sollicitant régulièrement une telle cavalerie votre batterie de 62 kWh nets ne vous offrira pas les 400 km d’autonomie annoncés…

Essai Smart #1 Brabus : le meilleur des deux mondes ?

On achètera donc pas la Smart #1 en finition Brabus pour ses qualités dynamiques. Pour autant a-t-elle des raisons de vous faire craquer ? Eh bien clairement oui, et cette raison c’est avant tout son look séduisant. Très sincèrement on aimerait voir apparaitre une proposition reprenant le meilleur des deux mondes : la motorisation des versions classiques avec une ligne Brabus pour le style, réussi, plutôt qu’une finition Brabus obligeant à passer par cette puissance (et ce surpoids) sans grand intérêt finalement.

Mais si vous adorez, et caressez, l’idée de conduire une petite bombe qui décoiffe en ligne droite, il y a une autre raison susceptible de vous faire vous pencher sur la Smart #1 Brabus : son prix. Car à 47 815 € hors bonus, avec un équipement absolument complet, la même philosophie du zéro option que les autres versions étant appliquée, c’est indéniablement une sacrée affaire pour un véhicule si puissant.

Essai Smart #1 Brabus

Sauf… sauf qu’il va falloir vous dépêcher pour en bénéficier, car la fiscalité française évoluera au 15 décembre prochain. Or, cette Smart #1 est fabriquée en Chine par Geely avec qui Mercedes-Benz s’est associé, ce qui signifie qu’elle ne bénéficiera bientôt plus du bonus écologique et sera donc instantanément moins attractive, même si toujours absolument pas dénuée d’intérêt. C’est comme tout, il y a du pour… et du contre…

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Photos : Eddy P.

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