Une voiture, deux V6 ! D’un côté le 50 TDi de 286 ch qui équipe l’Audi A6, de l’autre le nouveau 55 TDI de 349 ch monté sur la nouvelle déclinaison sportive S6 et d’autres modèles « S » de la gamme. Oui, les véhicules sportifs d’Audi (mais pas les plus radicales RS) reçoivent un bloc Diesel, et uniquement cette motorisation ! Sportive et Diesel, est-ce possible ? Audi l’a prouvé au Mans avec sa R18, mais est-ce toujours le cas sur une grande et lourde berline ? Le nouveau bloc mazout de la S6 fait-il le travail et surtout justifie-t-il son existence aux côtés de l’ancien bloc déjà puissant ? Réponses sur les routes sinueuses reliant Rodez à Millau au volant des nouvelles Audi S6 et A6 S-Line !
Design nouvelle Audi S6 vs Audi A6 S-Line : tout en nuance et en sobriété
Distinguer la nouvelle Audi S6 de l’Audi A6 S-Line n’est pas chose aisée. Présentant de grandes similitudes, toutes deux affichent une belle prestance germanique agrémentée, avec cette nouvelle génération de l’A6, de traits un peu plus latins comme les phares moins massifs et les nervures subtiles sur les flancs. Si vous avez tout de suite fait la différence entre les deux carrosseries berline et Avant de nos modèles d’essai, les nuances esthétiques entre la « fausse » et la « vraie » sportive vous ont peut-être échappé. On ne vous jettera pas la pierre et on vous donne même un petit coup de pouce !
Proposition au look un peu moins BCBG qu’une Audi A6 Avus, la finition S-Line reçoit un kit carrosserie et des détails spécifiques soulignant la musculature de la routière aux anneaux par des pare-chocs plus sculptés et démonstratifs. Notre A6 S-Line couleur Argent Fleuret à l’essai reçoit de plus une finition extérieure noire optionnelle (contours de calandre avant, inserts dans les aérateurs de pare-chocs, jupes arrière…). Une autre A6 Avant S-Line était présente, cette fois-ci avec les chromes habituels, et affichait une allure autrement plus statutaire que sportive dans cette configuration. Look plus sportif qu’une Audi A6 Avant ordinaire, oui, mais cela est relatif : l’Audi A6 S-Line reste une familiale bien élevée.
Mais ne comptez pas non plus sur la S6 pour l’exubérance. Elle se distingue de l’A6 S-Line par ses barrettes de calandre doublées, un jonc chromé sur les jupes avant et arrière, et 4 sorties d’échappement chromées. Celles-ci ont fait illusion un moment, avant que nous réalisions… qu’elles sont pleines ! La vraie sortie est double et n’est visible qu’en se penchant sous le véhicule (ça nous arrive…), située en retrait par rapport au pare-chocs arrière. Notre S6 était équipée de jantes 20 pouces du plus bel effet renforçant le look sportif de cette grande berline.
À bord de la nouvelle Audi S6 : quand confort rime avec sport
En entrant successivement dans l’une et l’autre de nos deux voitures, nous ne sommes pas dépaysés. La sellerie optionnelle de l’A6 Avant est identique à celle de son dérivé sportif S6, certes noire mais très jolie avec son aspect matelassé et ses surpiqûres. Le tableau de bord présente lui aussi le même degré de similitude. Tout en largeur, il est caractéristique des grandes voitures de la marque d’Ingolstadt : insert noir laqué qui s’étend de l’écran central de 10,1 pouces jusque devant le passager, inserts alu, écran de commande de la climatisation en partie basse… Et un troisième écran de 12,3 pouces derrière le volant, celui de l’ordinateur de bord entièrement digital.
Les 4,95 m de l’auto (longueur identique en berline et en Avant) profitent aux passagers arrière, choyés. Le passager central de la banquette arrière sera le seul à se plaindre du manque d’espace, notamment aux jambes du fait de la présence du tunnel de transmission.
Le coffre est accueillant dans les deux cas, mais si vous cherchez le maximum de volume, que ce soit sur une A6 ou une S6, le break Avant l’emporte avec son hayon pratique et son volume de chargement allant de 565 à 1 680 litres, contre 530 pour la berline.
Essai routier nouvelle Audi S6 : le yacht de la route !
Chapitre le plus intéressant de ce face à face, la conduite !
Notre comparatif a débuté avec l’essai de l’A6 Avant en finition S-Line, équipée du bloc V6 3.0 Diesel, que l’on retrouve sur le Volkswagen Touareg et l’Audi Q8 notamment. Une bonne mise en bouche pour se familiariser avec le modèle ! Assurément dynamique avec sa cavalerie de 286 ch, elle n’en est pas moins confortable et assure son rôle de familiale à la perfection. Prévenante et douce, elle sait montrer son caractère quand on la titille et, sans être un modèle d’agilité, a un comportement rassurant en toutes circonstances.
En revanche, en laissant la boîte automatique Tiptronic officier seule, même en mode dynamique, le kick-down lors de fortes accélérations se fait un peu attendre. Quand on prend les choses en main, au sens propre puisque l’A6 dispose de palettes au volant, les rapports se passent à la vitesse de l’éclair et les montées en régime permettent de pleinement révéler le potentiel du moteur. Les freins se montrent toujours très progressifs, à tel point qu’ils peuvent donner l’impression de manquer de mordant. Il faut dire qu’ils ont la tâche de stopper 2 tonnes lancés à pleine vitesse… En conduite dynamique, l’Audi A6 50 TDI est donc convaincante. Mais que reste-t-il à la S6 ?
Eh bien contre toute attente, la nouvelle S6 fait aussi bien en termes de confort, et arrive à faire encore mieux en termes de dynamisme ! Son secret ? Les 700 Nm de couple disponibles et un turbo alimenté par un compresseur électrique. Résultat, l’action des deux turbos s’effectue dès 1 200 tours/minute et la puissance est instantanée. Les dépassements ne sont qu’une formalité ! Cette vivacité crée une réelle différence avec le 50 TDI de 286 ch, et pas seulement grâce aux 63 ch supplémentaires. Pour peu qu’on passe en manuel, la S6 est sans limite et sans temps mort. La puissance est là en continu, sans interruption !
Le bloc 55 TDi reçoit également une batterie de 48V qui, en plus de son rôle vertueux en coupant le moteur dans les phases neutres (jusqu’à 40 secondes en roue libre de 55 à 160 km/h), fournit l’électricité nécessaire pour désaccoupler la barre antiroulis et laisser la roue à l’intérieur du virage libre, donc en contact avec le sol d’autant que les roues sont indépendantes et articulées par un système à double triangulation.
En termes plus simples : la S6 s’accroche au sol et tient le cap même dans les virages abordés avec trop d’optimisme. Le système des quatre roues directrices offre une agilité insoupçonnée à cette grande berline. Si bien qu’avec la réactivité moteur/boîte (ndlr : en manuel, le rapport supérieur se passe automatiquement quand on atteint la zone rouge), on enchaîne les virages sourire aux lèvres de plus en plus vite. Ce sont les freins qui sifflent la fin de la récréation, littéralement, après avoir fini par chauffer sous nos coups puissants et incessants.
Équipements de la nouvelle Audi S6 : formule all-inclusive optionnelle
Audi met un autre avantage de son V6 TDI en avant : il est compatible avec toutes les technologies proposées par le constructeur. La nouvelle Audi S6 que nous avons pu essayer disposait donc de la suspension pneumatique s’adaptant aux modes de conduite, de la boîte automatique Tiptronic 8 vitesses, de la direction dynamique intégrale (roues arrière directrices), du différentiel sport, du système quattro torsen ou encore du Sound Actuator, qui permet à la S6 d’exprimer un bruit mélodieux malgré son moteur mazout. Artificiel, mais très flatteur, le bruit peut être coupé en passant en mode confort, faisant de la S6 un havre de paix et de silence.
L’équipement de sécurité n’est pas en reste et sur ce point, la S6 n’a presque rien à envier à sa grande sœur A8. Si la liste des équipements de série n’est pas encore dévoilée, on retrouvera -a minima en option – les aides à la conduite du pack « Pre-sense » de prévention de collision avec les autres usagers de la route. L’Audi S6 dispose également de l’alerte de trafic transversal en marche arrière, de l’assistant de changement de direction ou encore d’une alerte à la sortie de la voiture pour vous prévenir de l’arrivée d’un autre véhicule. Le régulateur de vitesse adaptatif est agréable à utiliser car il fonctionne toujours avec douceur et réactivité.
Comme nous l’avons évoqué dans le chapitre conduite, la nouvelle Audi S6 ne néglige pas le confort de ses occupants. L’équipement est donc à l’avenant pour garantir des voyages en classe Business ! Les sièges revêtus d’un cuir de bonne facture offrent une fonction chauffante à l’avant. L’éclairage d’ambiance discret et bien intégré, souligne les portières et la console centrale, ainsi que le logo « quattro » incrusté sur la planche de bord. Nous avons également beaucoup apprécié le système audio Bang & Olufsen, proposé dans sa version haut de gamme à un prix qui peut tout de même faire réfléchir.
Prix : S-calade rapide !
Audi S6 partir de 84 280 € (+ 2 600 € en Avant)
Modèle essayé : prix indisponibles pour le moment
Audi A6 à partir de 47 700 €
Modèle essayé : Audi A6 Avant S-Line 50 TDI 286 ch quattro tiptronic
à 71 830 € hors options soit 105 555 € incluant les options suivantes :
- Peinture métallisée Argent Fleuret à 1 250 €
- Jantes alliage 19 » à 225 €
- Toit coulissant panoramique à 2 250 €
- Sellerie cuir Valcona à 1 150 €
- Sièges avant électriques à mémoire pour le conducteur à 1 150 €
- Sièges avant sport type « S » à 1 200 €
- Éclairage intérieur multicolore à LED à 300 €
- Clé confort à 975 €
- MMI avec Touch Response à 2 350 €
- Direction intégrale dynamique à 2 250 €
- Système quattro torsen à 1 800 €
- Pack Assistance route à 2 350 €
- Pack Assistance ville à 1 425 €
- Système Audio Bang et Olufsen à 7 250 €
La concurrence :
– Mercedes-Benz E400d 340 ch AMG à partir de 74 651 €
– BMW 540d xDrive M-Sport 320 ch à partir de 76 450 €
– Jaguar XF-S 30d V6 Diesel 300 ch à partir de 75 990 €
L’Audi S6 est une formidable machine à rouler. À rouler loin, rouler longtemps et rouler vite. Véhicule à la double personnalité, elle pousse plus loin encore les compétences dynamiques de l’Audi A6 S-Line dotée du V6 50 TDi de 286 ch. Le turbo et la micro-hybridation donnent à la S6 55 TDI un surcroit de répondant à l’accélération qui s’appréciera dans toutes les situations. Avec son bruit artificiel mais valorisant, on en oublie que c’est un Diesel… sauf à la pompe ! Bilan, nous sommes convaincus du bien-fondé de cette motorisation sur une voiture à vocation sportive. Si l’on nous matraque en permanence sur les méfaits du Diesel, cet essai et cette voiture nous en ont rappelé tous les bienfaits !