Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : vraiment mieux ?

Nous avions déjà essayé le Mazda-CX60 en diesel 200ch et en essence hybride rechargeable, mais pas encore dans sa version diesel de 254 chevaux, dotée de 4 roues motrices. Cette version six cylindres, plus puissante, saura-t-elle vraiment faire la différence face au « petit » diesel ? Réponse dans notre article où nous avons pu tester les aptitudes routières de ce Mazda CX-60 sur autoroute, sur route et en ville.

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : un design dans l’air du temps

Nous n’allons pas décrire à nouveau le design du Mazda CX-60, que François Bouet a donc déjà essayé à deux reprises. Néanmoins, un œil neuf et différent n’est jamais de refus : ainsi, j’ai beaucoup aimé le style de ce SUV lors de sa présentation, en 2022, tout comme j’apprécie, globalement, le design des nouvelles Mazda.

La face avant, avec son long capot, possède un côté très statuaire. Un aspect renforcé par les ouïes latérales sur les ailes avants (assez larges) avec l’inscription « INLINE 6 » pour ne pas oublier que se cache sous le capot un six cylindres en ligne.

De profil, la ligne de caisse qui court de l’avant vers l’arrière donne une certaine prestance à l’ensemble. L’arrière, quant à lui, adopte un style de « SUV coupé » (un peu !), qui confère au CX-60 une allure plutôt athlétique. En définitive, le Mazda CX-60 me plait autant en vrai qu’en photos !

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : Takumi, version grand luxe ?

Notre modèle d’essai disposait de la finition Takumi. Le haut-de-gamme, qui amène notamment une sellerie cuir de couleur Nappa blanc venant éclaircir l’intérieur de ce Mazda CX-60. L’habitacle se pare également, sur la console centrale et les contre-portes, d’inserts en bois d’érable. Même si, sur le papier, cela paraît luxueux, l’impression visuelle nous a paru légèrement cheap… mais cela n’engage bien sûr que nous.

Quoi qu’il en soit, l’intérieur arbore un design plutôt fluide, à l’instar de l’extérieur. La qualité des matériaux est de bonne facture, tout comme celle des ajustements et des assemblages. On sent que Mazda souhaite se comparer à la production allemande.

Même si dans l’ensemble, ce Mazda CX-60 s’approche fortement des standards premium, il reste cependant un peu inférieur en termes d’ergonomie. Exemple le plus probant, selon nous : l’écran central, qui en roulant… n’est pas tactile. Alors oui, tout se pilote via la molette de la console centrale, mais on aurait aimé avoir la possibilité d’utiliser les deux fonctionnalités. D’autant que le combiné central, assez étroit, est un peu compliqué à manipuler. Il faut sans cesse chercher dans les menus et les sous-menus pour trouver la fonction souhaitée.

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : une habitabilité au top

A l’avant, les sièges se montrent très accueillants et confortables. De plus, avec leurs réglages électriques, il est très facile de trouver la bonne position de conduite. A noter également qu’avec cette finition Takumi, ils sont chauffants et ventilés. Un vrai plaisir lorsqu’il fait un peu froid en hiver !

A l’arrière, c’est du même acabit qu’à l’avant. L’assise de la banquette 40/20/40 est très confortable ; la largeur aux coudes restant correcte et la longueur pour les jambes se montrant satisfaisante. Les personnes de plus 1,90 mètre risquent toutefois de trouver la hauteur sous pavillon un peu juste. Cela reste néanmoins très respectable dans l’ensemble, surtout en sachant que le tunnel de transmission (4 roues motrices oblige) est assez discret comparé à certains concurrents.

En ce qui concerne le coffre et son volume de chargement, le Mazda CX-60 se place parmi les meilleurs du segment, avec 570 litres de capacité. Un Mercedes GLC fait un peu mieux (620 litres)… mais uniquement en avançant la banquette coulissante (fonctionnalité dont le Mazda est dépourvu). En configuration deux places, il (le CX-60) offre un volume de chargement de déménageur : 1 726 litres.

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : un moteur pas si premium qu’espéré

Utilisant la même base technique que la version diesel de 200 ch, ce Mazda CX-60 eSkyActivD de 254 ch adopte ainsi un moteur six cylindres de 3.3 litres de cylindrée. Avec 550 Nm de couple disponibles entre 1 500 et 2 400 tr/min, il permet de déplacer facilement les deux tonnes à vide du SUV japonais.

Cependant, malgré des caractéristiques techniques de haut vol, le son du moteur se montre assez présent dans l’habitable, contrairement à la plupart des productions allemandes.

La boîte automatique à 8 vitesses permet des relances plutôt rapides, même si elle se montre un peu brusque, notamment à faible vitesse. En revanche, aucun doute à avoir sur sa réactivité : quand vous souhaitez doubler en appuyant fermement sur l’accélérateur, le système descend d’un rapport et vous n’aurez aucun mal à dépasser tout type de véhicule.

Niveau consommation, c’est plutôt pas mal car sur autoroute, on oscille autour des 6 litres aux 100 km grâce, notamment, au mode i-Stop qui coupe provisoirement le moteur suivant les phases de conduite du conducteur. Vous ne constaterez à aucun moment que le moteur ne tourne pas : c’est assez bluffant ! En consommation mixte (mêlant ville, route nationale et autoroute), nous avons relevé 6,9 litres aux 100 km. Une donnée très honorable… même si, attention, avec son poids important, le Mazda CX-60 consomme vite beaucoup en ville.

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : ca tient la route…

Côté conduite, ce Mazda CX-60 se révèle confortable. Les jantes de 20 pouces (quand même !) absorbent bien les irrégularités de la route. Toutefois, lorsque l’on commence à hausser le rythme, le SUV japonais montre ses limites, n’étant pas équipé d’une suspension pilotée. De fait, l’engin a une légère tendance à prendre du roulis dans les virages. Il vaut mieux, donc, conduire ce Mazda CX-60 en bon père de famille et ne pas se montrer trop presser !

Si le Mazda CX-60 reste imposant au vu de ses dimensions, il vous sera facile de le manœuvrer et ça, c’est un bon point. Que cela soit sur route ou même en ville pour se garer. De plus, sa direction est précise : elle apporte une bonne remontée d’informations dans le volant.

Il lui manque donc juste une suspension un peu plus dynamique pour être parfait !

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : un concurrent germanique ?

Même si les SUV diesels sont habituellement l’apanage des allemands, leur nombre se raréfie, surtout si vous souhaitez avoir un moteur six cylindres. En effet, côté Audi ou Mercedes, il n’y a plus de versions de ce type : les deux marques ne proposent qu’un diesel 4 cylindres d’environ 200 chevaux sur le GLC et le Q5.

Seul le BMW X3 avec sa version xDrive30d est comparable au Mazda CX-60 eSkyActivD de 254 chevaux. Cependant, le SUV allemand se montre plus onéreux (près de 2 500 euros de plus comparé au Mazda CX-60, qui débute à 63 850 euros). Mais le BMW X3 jouit d’une popularité plus conséquente que le SUV japonais et d’un châssis plus dynamique.

Essai Mazda CX-60 e-SkyActiv D 254 ch : un vrai choix ?

Depuis quelques années, le constructeur japonais souhaite se rapprocher des marques dites premium et ce nouveau CX-60 en est la preuve. Tout d’abord, son style est dans l’air du temps avec son côté robuste et fluide. Son intérieur, ensuite, est quasiment exempt de critiques mis à part quelques réflexions sur l’ergonomie.

Cela étant, et en dépit du fait que le CX-60 soit l’un des seuls à encore utiliser un moteur six-cylindres, ce dernier pâtit d’une sonorité un peu trop présente dans l’habitacle. De même, le châssis de la voiture mériterait, à nos yeux, plus de dynamisme.

Il n’empêche que le Mazda CX-60 est un choix très recommandable, notamment pour se démarquer et aussi au regard de son prix. Comptez 70 400 euros pour notre modèle d’essai avec quasiment tous les packs et options. Ne vous y trompez pas : c’est très cher, mais cela reste environ 3 000 voire 5 000 euros de moins comparé à un BMW X3 xDrive30d full option.

Crédits photos : Christian CONDÉ