
Road Trip en BMW 420d Gran Coupe
L’essai du facelift de la Bmw série 3 en version 320d m’a donné l’idée et l’envie de vous raconter mon essai au long court de la Bmw 420d Gran Coupe l’été dernier. Pour retrouver l’essai de Christian de la ma 320d c’est ici. Le point de départ ? Un coup de fil au responsable communication de Bmw : « Pierre Alexandre, je descends à Monaco pour couvrir Top Marques et je voudrais te prendre une auto »
Réponse de l’intéressé : « j’ai tout ce que tu veux, électrique, M3, M4, M8 ».
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Précision utile, si je descends pour le travail à Monaco, j’en profite aussi pour m’arrêter à Valence fêter l’anniversaire d’un ami et terminer la descente sur la côte via la route Napoléon ? Donc un essai, oui, mais sans avoir à réfléchir ou à planifier, ce qui exclus de facto l’électrique. Je suis raisonnable et il y a près de 2000 kilomètres à faire alors, pourquoi pas, avec une voiture adaptée aux longs trajets et donc diesel. Et oui BMW continu à fabriquer, développer des diesel très performants.
Je me décide avec mon camarade sur une Bmw 420d Gran Coupe déjà essayée par Le Nouvel Automobiliste sur une plus courte distance. Allez lire l’essai de Christian. Allez lire l’essai de Christian, une belle façon de comparer deux points de vue qui, pour finir, se rejoignent.





Quand on n’est que deux à voyager, une série Bmw 420d Gran Coupe est « idéale » : un espace dans le coffre suffisant, une banquette arrière accessible via les portes pour « jeter » de menues affaires. Et pour tout dire, au moment de mettre les bagages je me rends même compte que j’avais oublié qu’il y avait deux portes arrière tant elles sont discrètes. Seul défaut de la forme Gran Coupé : une visibilité réduite vers l’arrière. Et si le hayon est grand et s’ouvre largement il y a une contrepartie, dans les parkings souterrain il a tendance à « taper » contre le plafond quand il est ouvert au maximum.




En route avec la BMW 420d Gran Coupe
Pas de période de rodage, la voiture juste récupérée, je pars le jour même pour Valence, avec un trajet uniquement constitué d’autoroute. En revanche, petit étonnement en récupérant la voiture. Lors des démarrages à froid le 2 litres injection directe est bien bruyant, à l’intérieur comme à l’extérieur. Dès qu’il est chaud, il sera moins bruyant.
Il y a un peu de trafic, je ne suis pas pressé, donc pas grand-chose à signaler, à part une consommation ridicule et un moteur qui devient discret dès que l’on est sur autoroute. Seule ombre au tableau, au bout d’une heure, je gigote sur mon siège, les sièges sport de chez BMW sont vraiment… sports.
Et puis, je suis content, au volant je peux mettre le « coude à la portière ». En effet comme beaucoup de gens j’aime bien pouvoir me caler le bras sur l’accoudoir de porte pendant de longs trajets.
La qualité perçue globale est impeccable mais je suis déçu pour la qualité du matériau qui recouvre la planche de bord, du simili cuir agrémenté de coutures. Le rendu est moyen tant en termes de touché que de look. De même la grille de haut-parleur située sur le dessus de la planche de bord est en plastique et ne fait pas du tout premium. Notre sellerie n’est ni en tissus ni en cuir. C’est du simili qui permet de se faire plaisir avec un intérieur de couleur diffèrente, avec l’aspect du cuir pour un tarif très contenu (400 euros).
Par contre dès le début je me débats avec la gestion du téléphone et de la connexion en Apple Carplay. Si je mets en charge mon téléphone sur l’emplacement à induction alors que je l’ai connecté pour avoir la navigation, il chauffe. Si je le mets dans la boîte à gants réfrigérée il ne se connecte plus en Bluetooth…
La seule solution, me connecter en filaire, ce qui ne m’empêchera pas d’avoir des déconnections intempestives.
Je retrouve malheureusement l’alerte au franchissement de ligne qui se remet en route à chaque redémarrage. Sur petite route impossible de couper les virages un tant soit peu. Et contrairement à une iX par exemple, il faut rentrer dans le menu pour enlever cette béquille, il n’a y pas de bouton qui permet un accès direct.
Dernier point, même s’il est positionné trop en arrière, comme sur toutes les voitures modernes le toit ouvrant assure une Luminosité très agréable au long cours.

420d Gran Coupe contre Giulia diesel 190 ch Rwd
Au milieu de mon périple c’est bien par hasard que j’ai eu l’opportunité de conduite une Giulia à la définition très proche de notre Bmw 420d Gran Coupe. Notre italienne a la même puissance ou presque, c’est une propulsion avec une définition pneumatique plus raisonnable que la Bmw 420d Gran Coupe de notre essai.
Première surprise, coté moteur, je dois reconnaître que mes a priori ont été balayés. Je m’attendais à un moteur Alfa Romeo diesel rugueux et « camionnesque » face à un moteur de la Bmw 420d Gran Coupe chantant et dynamique. C’est presque l’inverse. Je reviendrai sur le BMW mais le 4 cylindres de la Giulia m’a bluffé. Plein dès les plus bas régimes, il prend des tours sans râler et il sait chanter. Oui il chante, on est loin du claquement de certains diesel. Dès qu’il est chaud on se surprend à lui tirer dessus pour attaquer sur les petites routes.




Et c’est là que j’ai pris le plus de plaisir, sur les petites routes. La Giulia a vraiment un châssis de rêve, la vitesse de passage est élevée mais en cherchant la limite, la progressivité est exemplaire. Le toucher de la direction assistée est parfait et mine de rien le petit volant à l’épaisseur réduite par rapport à la BMW fait penser à des autos plus anciennes. Des souvenirs pleins de plaisirs.
En tenue de route l’Alfa avec ses roues en 18 pouces est plus progressive et glisse plus. La Bmw 420d Gran Coupe avec le pack M que nous avons, est rivée à la route, elle est toujours rassurante en utilisation « classique » mais à l’attaque, c’est plus difficile de sentir sa limite.
Au final, on est confronté à deux façons d’être sportive. Sérieuse, plus rigide et moins passionnelle, c’est la façon de faire de la BMW. L’Alfa est, elle, en plein dans son positionnement : la passion. Mais cette fois ci sans que cela ne soit au détriment d’une certaine rigueur.
Autre point à signaler, comme j’ai pu le dire, j’ai trouvé les sièges sport de la Bmw 420d Gran Coupe trop durs. Du côté de l’italienne point de soucis. On glisse certes un peu dans son siège, mais instinctivement on se rapproche du volant et on attaque un peu plus pour faire corps avec la machine. Décidément c’est bien dommage qu’Alfa ne vende pas plus de Giulia. Coté tarif, même si l’italienne n’est pas donnée, si on rajoute les options « qu’il faut » à la BMW l’écart se creuse de façon abyssale. Et même avec une valeur résiduelle bien meilleure pour la bavaroise, je ne suis pas sûr que l’on retrouve l’argent mis dans les options à la revente.

La route Napoléon avec la BMW 420d Gran Coupe
Mais revenons à nos moutons. Après mon arrêt à Valence c’est le moment d’attaquer le cœur de notre périple, remonter quelques kilomètres au sud de Grenoble et attraper la route Napoléon. Comme je suis toujours un peu dubitatif je dois reconnaître que deux points me paraissaient incompatibles entre la Bmw 420d Gran Coupe et la route Napoléon. Que notre auto soit une X-drive et qu’elle ait un diesel avec une puissance limitée (190 ch). Et bien je vais avoir tort et un petit peu raison.






Les petites routes de l’arrière-pays entre Grenoble et Nice permettent de rouler assez dynamique. Il y a certes des grands bouts droits ou l’on pourrait rouler très vite. Mais est-ce utile ? Passionnant ? Non, c’est pour cela que sur ces grandes lignes droite je vais profiter du couple de notre Bmw 420d Gran Coupe et enrouler, histoire de soigner ma consommation (action inutile j’y reviendrais). Et puis dans les parties sinueuses, je le reconnais, je vais me laisser aller à prendre du rythme et profiter (enfin) des sièges sport qui alors deviennent indispensables.

La puissance n’est pas diabolique et dès que l’on enlève l’électronique on sent bien que les roues avant compensent (et oui c’est une 4 roues motrices) et font que cela ne glisse quasiment pas. Et quand vous commencez une dérive, vous vous rendez compte… qu’il n’y a que 190 chevaux.
Alors on repasse juste en sport et on profite de la route pour oublier même que les roues avant sont motrices. Bravo à BMW d’avoir su préserver un toucher sportif en mode X-drive. Par contre à ce rythme, à la fin des passages les plus « sportif », j’ai une surprise quand je jette un coup d’œil aux pneus avant. L’extérieur des Michelin Pilot Sport en a pris un coup sans que n’ai eu l’impression de les brutaliser. Et tout cela avec quelle consommation me direz-vous ? C’est bluffant, 8,5 litres/100 km. No comment.

Après ces kilomètres sur la route Napoléon, le plus beau compliment que l’on peut faire à la Bmw 420d Gran Coupe et à ses qualités dynamiques est de trouver qu’elle n’a pas assez de puissance. On roule sur le couple et même en tirant un peu les régimes, la vitesse de passage est conséquente sans jamais avoir l’impression d’être à la limite ou en insécurité. Tout est sous contrôle, le plaisir et la sérénité sont là.
Voilà peut-être ce qui traduit le mieux cette première partie de voyage, la sérénité. Seul détail avec lequel il faut composer : les sièges sport idéaux pour attaquer mais pas toujours confort sur de longues étapes. Mais preuve que l’on s’habitue à tout, à l’issu de ma dernière étape autoroutière, même fatigué je ne serai plus gêné par cet aspect.






Salon fait, il est 19 h et nous devons remonter sur Paris. Je serais bien resté dans le sud mais il faut rentrer travailler. C’est donc le moment pour moi d’ouvrir l’application ABPR de planification de trajet destiné aux voitures électriques pour voir où je dois m’arrêter et combien de temps je dois prévoir pour recharger. Vous l’avez compris je suis moqueur. Nous faisons un arrêt sandwich et le plein du réservoir de notre Bmw 420d Gran Coupe juste après avoir quitté Monaco.
Et puis… et bien on rentre d’une traite. C’est certes un peu fatiguant de faire le trajet sans s’arrêter et seul au volant mais ça le fera. Je trouverai même les sièges sport moins exigeants pour mon dos que lors du trajet aller.
Ici point de record de vitesse, tout le trajet se fera au régulateur pour maximiser la vitesse moyenne et le Coyotte pour juste ne pas se faire piéger bêtement alors que nous roulons ultra cool. On enroule, sur le couple du moteur diesel, la climatisation ronronne avec un filet de musique pour se laisser bercer. Juste l’envie que le monde s’arrête, de profiter de ce moment de plénitude.
Et que c’est bon de ne pas avoir à se soucier de recharger une batterie en cours de route ou en arrivant à destination.



Au total j’aurais consommé 137 l de gasoil pour réaliser 2220 km, soit 6,11 litres au 100.
Coté tarif, si l’on se limite au prix de base, la Bmw 420d Gran Coupe peut paraître compétitive. Par contre dès que l’on commence à rajouter quelques options « indispensables » telles que le toit ouvrant ou la sellerie simili cuir la note s’envole vers des niveaux assez délirants.
En conclusion, BMW sait encore et toujours faire des autos pour voyager au long court. Coté look quand on choisit une coloris intérieur et extérieur avec goût, on oublie la calandre qui nous a un peu choquée au début.
Mais pour moi le point central est de pouvoir rouler et rouler encore sans se poser de questions. Et oui l’automobile doit être un outil de liberté. La Bmw 420d Gran Coupe en est bien un, mélangeant avec adresse passion à la BMW et sérieux d’un véhicule pour voyager au bout du monde.
Texte François Bouet Photos François Bouet / Stéphanie Cansell / Vincent Gast