L’arrivée de la MG4, compacte 100 % électrique de la marque britannique passée sous contrôle du chinois SAIC, semble vouloir faire beaucoup plus de bruit sur le marché automobile européen qu’elle n’en émet en roulant. Et pour cause, la proposition vient littéralement jeter un pavé dans la mare : la MG4 n’est pas un SUV et n’est même pas un tant soit peu surélevée, son design soigné et original ne cherche pas nécessairement à faire inutilement différent et surtout elle s’affiche à un prix incroyable. De quoi a priori immédiatement plier l’affaire…
Mais entre la théorie et la pratique il y a souvent des différences importantes. Cette MG4 a-t-elle vraiment les moyens de bousculer la concurrence ? Est-elle le véhicule qui va provoquer l’électrochoc sur le marché des VE voire aussi sur celui des thermiques ? Réponses en détail dans les lignes qui suivent.
Essai MG4 : Électrochoc visuel ? En orange je te vois… en gris moins
La MG4 est une berline compacte. En soi il s’agit déjà d’un petit événement quand on pense à la déferlante de SUV que les constructeurs nous proposent depuis des mois. Ne cherchez donc pas ici d’arches de roues en plastique, de bas de caisse renforcés ou autres skis de protection, il n’y en a pas dans l’univers de cette MG4. Que ceux qui sont accros, ils sont nombreux, se rassurent toutefois, la marque possède de quoi vous satisfaire dans son catalogue avec les MG ZS et Marvel R.
Basée sur une nouvelle plateforme modulaire entièrement dédiée à la propulsion électrique et baptisée MSP (Modular Scalable Platform) la MG4 adopte des dimensions un peu en deçà de la moyenne de la catégorie des berlines compactes en longueur avec 4,28 m. Une compacité qui, selon MG, ne vient pas réduire l’habitabilité grâce au généreux empattement de plus de 2,70 m autorisé par la motorisation électrique. En revanche, avec 1,83 m en largeur, elle se place parmi les plus larges de son segment.
Quant à sa hauteur de 1,50 m, tout de même plus importante que la plupart des concurrentes thermiques, elle est similaire à celle des concurrentes électriques ID3, Mégane E-Tech ou autre Cupra Born, même si ça n’est pas la sensation que l’on aurait au premier coup d’œil. Cette hauteur malgré tout limitée, obtenue grâce à un pack de batterie placé sous le plancher de seulement 11 cm d’épaisseur (comme chez un certain constructeur au losange…), est selon MG la garantie d’une efficience aérodynamique accrue.
Le style, qui ne ressemble pas aux autres MG, annonce la construction d’une identité de marque plus affirmée. Il oscille entre une certaine discrétion et la volonté de se démarquer quelque peu. Les designers n’ont pas cherché à tout prix à faire de cette MG4 une sorte d’OVNI visuel (ORNI en fait, elle ne vole pas encore hélas) mais ont souhaité néanmoins lui donner de la personnalité et un peu de sportivité. Et c’est, il faut le dire, assez réussi.
À l’avant, les phares en amande au design intérieur travaillé et très photogénique, adoptent comme il se doit la technologie full LED et une signature visuelle aisément identifiable. Soulignés pas des ouïes verticales qui accueillent les clignotants, ils viennent entourer une face avant sans calandre, assez plongeante et résolument dynamique. Le caractère sportif de cette proue est accentué par un spoiler supportant des volets actifs d’entrée d’air et décoré de petits inserts en simili carbone assez convaincants, même s’il faut être proche de la voiture pour se rendre compte de l’effet.
On les retrouve d’ailleurs sur la partie latérale noyés dans des bas de caisse qu’on pourra trouver un peu épais et dont le dessin évoque fortement celui d’une Clio IV. La MG4 adopte en finition Luxury des jantes en alliage de 17 pouces mais ces dernières sont recouvertes d’un enjoliveur bi-colore pour optimiser la consommation. Classique, ce profil sobre est traité de manière à alléger et allonger la ligne, par exemple en teintant la custode arrière en noir. L’effet obtenu est double : celui d’un toit flottant d’une part, celui d’une troisième vitre de l’autre. Mais sur ce dernier point ce n’est qu’une illusion.
L’arrière est sans doute la partie la plus originale et, conséquence logique, celle qui sera aussi la plus clivante. La MG4 se dote ici de feux 3D particulièrement proéminents et débordant sur les ailes arrière. Ils adoptent verticalement les clignotants (à ampoule classique…) et intègrent en se rejoignant le logo de la marque, formant ainsi un surprenant aileron.
Sur les versions les plus haut de gamme il intègre même en partie supérieur un original décor lumineux baptisé « constellations » qui n’est hélas pas très valorisant une fois éteint. Point de simili carbone à l’arrière (c’est un peu dommage d’ailleurs), la touche sportive étant assurée sur le haut par le double aileron en prolongement du toit et sur le bas par le traitement du pare-chocs façon diffuseur.
Sacrément remarquée dans la livrée Fizzy Orange, les regards interrogatifs se portant très souvent sur le véhicule, la compacte de MG est un peu plus passe-partout avec l’Andes Grey. Mais c’est finalement plutôt un bon point puisque vous aurez le choix entre la sobriété et l’exubérance. D’autant que la gamme de coloris proposée, si elle n’est pas particulièrement pléthorique, offre toutefois un panel varié avec des teintes vives (un orange, un rouge, un bleu) et des teintes « neutres » (un blanc, un noir et deux gris).
Essai MG4 : Électrochoc intérieur ? Un habitacle en mode alternatif
La première sensation en s’installant à bord de la MG 4 est bonne. La présentation est sobre mais moderne et s’inspire des tendances actuelles de la production automobile, en particulier électrique. Petit écran de 7 pouces derrière un volant à deux branches et double méplat, écran central de 10,25 pouces souligné de quelques boutons de raccourci, dégagement de la partie centrale entre les passagers avant, bonne intégration des buses d’aération… Autant d’éléments qui montrent que la marque a soigné les détails.
Seule « excroissance » sur cette planche de bord très épurée, un petit promontoire facilement accessible pour manipuler la molette du sélecteur de marche, qui tombe idéalement sous la main, et pour positionner son portable sur la dalle de recharge par induction. Hélas son creusement est un peu juste et le revêtement pas assez antidérapant, il aura ainsi bien du mal de rester dans son logement sur les trajets sinueux.
Si les couleurs extérieures peuvent être vives, voire très vives ça n’est en revanche pas la gaieté qui prédomine à l’intérieur. À l’exception de quelques touches à l’aspect métallisé, et des discrètes surpiqures bleues des sièges c’est du noir, du noir et encore du noir. Y compris pour le pavillon et la sellerie similicuir. Il y a heureusement une alternative, que nous ferons vraiment plus que vous conseiller, c’est l’option sièges et ciel de pavillon gris. Il vous faudra certes rajouter 650 € à votre budget mais vous aurez en prime la petite touche de folie du bandeau orange sur le haut des sièges avant.
L’accès à bord est aisé et les assises plutôt bien dessinées sont accueillantes, confortables et même chauffantes. Le conducteur aura le loisir de les régler électriquement et trouvera vite une bonne position de conduite, mais le passager devra faire à l’huile de coude et n’aura pas non plus le loisir d’ajuster son siège en hauteur. Il remarquera par ailleurs très vite qu’il manque un accessoire bien pratique sur le pavillon, à l’avant comme à l’arrière : une poignée de maintien qu’on se surprend à chercher machinalement et à laquelle on s’accrocherait bien volontiers sur les petites routes tortueuses de Provence.
À l’arrière on est également bien positionné et on ne manque pas d’espace ni de petits rangements comme ces intelligentes mini aumônières au dos des sièges pour glisser un téléphone portable. Attention toutefois, contrairement à ce que laisse penser le dessin de la custode à l’extérieur il n’y a pas de troisième vitre susceptible d’apporter un peu de clarté à l’arrière, pas plus d’ailleurs qu’un plafonnier ni qu’un éventuel toit ouvrant et/ou vitré, pas même en option. Probablement trop lourd et trop cher, c’est dommage.
Après quelques minutes à bord, un examen plus approfondi des matériaux laisse quand même une impression plus mitigée. Il n’y a rien d’indigent, les ajustements sont bons mais un petit rossignol est apparu au niveau du siège en fin d’essai et les plastiques sont de qualité très variable. Le haut de la planche de bord peut s’enorgueillir d’être moussé à cœur mais c’est, avec la zone des accoudoirs, la seule dans ce cas, les autres plastiques étant tous rigides.
Ce n’est, eu égard à la concurrence, pas un problème, elle ne fait pas forcément différemment. Mais ce qui l’est plus c’est que ces plastiques rigides soient sensibles aux rayures, rapidement qui plus est. De la même manière le revêtement soft du haut de la planche de bord garde aisément les traces de doigts. Impossible de se prononcer plus catégoriquement pour le moment mais il faudra peut-être surveiller le vieillissement du mobilier dans le temps. Dans tous les cas, s’il n’a absolument rien de rédhibitoire, il faut quand même avoir en tête que l’habitacle de la MG est assez éloigné de la qualité perçue d’une Mégane E-Tech. Mais c’est tout à fait cohérent avec le tarif des deux véhicules.
Finissons ce chapitre avec la modularité de l’ensemble qui est des plus classiques. Le coffre d’un volume assez modeste de 363 l n’est pas épaulé par un potentiel frunk à l’avant mais bénéficie toutefois d’un bon accès avec un seuil de chargement plutôt bas (une tablette permet d’être à niveau sur la finition Luxury) et la banquète arrière se rabat en 60/40 pour offrir jusqu’à 1177 l de volume de chargement. La MG4 n’est pas une familiale mais permettra à 4 adultes de partir en weekend sans difficulté et sans souffrance. Au contraire même.
Essai MG4 : Électrochoc routier ? MG is the new BMW ?
C’est sans doute l’une des meilleures surprises que puisse offrir cette MG4 : sa conduite est très agréable et offre même un réel plaisir de conduite. Il est vrai que sa conception technique va dans ce sens. Et si son look se veut résolument dynamique son comportement est assez largement au diapason.
Dans sa version Luxury, la MG4 associe une batterie Nickel-Manganèse-Cobalt de 64 kWh à un moteur synchrone à aimant permanent développant 150 kW soit 204 ch et un couple de 250 Nm. Ce moteur est positionné sur l’essieu arrière ce qui fait de la MG4 une propulsion. Avec un poids de 1685 kg elle affiche des performances plus qu’honnêtes sur l’exercice du 0 à 100 km/h annoncé à 7,9 s. Notez que la version d’entrée de gamme dite Standard est équipée d’une batterie Lithium-Fer-Phosphate de 51 kWh, et que sa puissance est légèrement réduite (à 170 ch) mais avec un poids légèrement inférieur elle vous permettra de gagner encore deux dixièmes en accélération (7,7 s).
La voiture, équipée en série d’un accès main libre, ne nécessite pas la moindre intervention sur un quelconque bouton start pour démarrer. Vous avez la clé sur vous, vous mettez le pieds sur le frein, vous tourner la molette centrale sur D et la voiture avance. Dans les faits il est toutefois probable que vous vous agaciez ponctuellement car le système n’est pas toujours très réactif et connait quelques ratés.
Tenez compte également du fait qu’il faut impérativement que la portière soit fermée pour que la voiture fonctionne. C’est assez logique mais, en même temps, quand vous souhaitez juste tourner les roues pour prendre correctement votre photo il faut à chaque fois penser à bien fermer la porte avant d’essayer de toucher au volant. Certes c’est un détail… et vous ne ferez sans doute pas des photos de votre MG4 tous les jours.
En ville, s’il faudra se méfier un peu de sa largeur au tout début, la voiture se manie tout en douceur et se prend très rapidement en main. Parfaitement silencieuse comme il se doit, on apprécie immédiatement son rayon de braquage très réduit. Elle se révèle également prévenante quant à son amortissement qui, bien que typé un peu ferme, se montre efficace pour absorber les différents chocs générés par une chaussée urbaine.
Le véhicule propose bien entendu plusieurs modes de conduite destinés à s’adapter aux conditions de roulage et/ou à votre conduite (éco-standard-sport-personnalisé et neige) mais les différences ne sont pas absolument flagrantes. Le frein régénératif se règle hélas par l’écran central et non par des palettes au volant. Il ne permet pas d’aller jusqu’à l’arrêt et n’offre malheureusement pas un niveau de régénération suffisant qui permettrait de plus se passer de la pédale de frein. En contrepartie cette dernière est plutôt facile à doser ce qui est loin d’être systématiquement le cas sur les véhicules électrifiés.
Au premier démarrage à un feu rouge on perçoit également vite le caractère potentiellement enjoué de la petite MG. Dans les faits, les sensations ne sont bien entendu pas celles d’un avion de chasse, mais grâce à la fée électricité qui délivre instantanément le couple moteur, les accélérations sont franches et donnent immédiatement le sourire.
De quoi avoir envie d’en découvrir plus sur un autre terrain de jeu où la sino-britannique se montre particulièrement à son avantage : la route. Et tout particulièrement les petites routes sinueuses provençales de notre parcours d’essai. La MG4 y donne vite la banane notamment au travers de son excellente direction. Certes trop peu informative, elle s’avère néanmoins très directe et surtout très précise pour placer en virage un train avant qui se montre réactif et incisif.
Les 204 ch du véhicule sont largement suffisants pour permettre à la compacte d’enchainer les virages avec un certain allant, sans prendre de roulis et avec un dynamisme remarquable et véritablement palpable grâce à la propulsion. Le train arrière doté d’une suspension à 5 bras, ça ne rigole pas, se montre vraiment très joueur, et participe pleinement au plaisir de conduite. Sur des terrains plus glissants il pourrait bien en surprendre plus d’un par sa vivacité alors même que la puissance reste relativement modeste et que les aides à la conduite interviennent rapidement.
Bref, cette MG4 épate, et le porschiste venu comme tant d’autres participer au 29e Paradis Porsche à qui nous avons confié son volant quelques instants ne nous a pas dit autre chose…
Mais elle connait aussi ses limites. Très à l’aise en ville, souveraine sur route, la MG4 est un peu moins dans son élément sur autoroute. Pas de souci ni au niveau reprise ni au niveau tenue de route ou de cap, même au-delà de 130 km/h, mais un niveau sonore lié aux bruits d’air qui s’accentue nettement et vient perturber la quiétude générale en produisant un bruit sourd assez fatiguant à la longue.
De plus, et c’est vraiment un reproche majeur que l’on peut faire à l’heure actuelle au véhicule, le régulateur de vitesse adaptatif avec maintien dans la ligne n’est vraiment pas à la hauteur. S’il ne se débrouille pas trop mal pour repérer les autres véhicules, il manque toutefois vraiment de douceur dans ses interventions, au point d’éprouver un peu la sensation de vous battre avec le volant quand celui-ci cherche à corriger votre trajectoire qu’il ne trouve pas à son goût.
Il n’est pas loin non plus de vous faire vous arracher les cheveux à la moindre courbe puisque par mesure de sécurité il ralentit. Et pas qu’un peu, si on n’y fait pas vraiment attention on peut se retrouver vers 110 km/h alors qu’on était en train de dépasser, sur la voie de gauche, à 130… Les réactions des autres automobilistes ne se font guère attendre… Des mises à jour sont en cours mais le calibrage restera sans doute difficile à améliorer. Et c’est un défaut qui ne fait que révéler plus largement les petits soucis ergonomiques de la MG4.
Essai MG4 : Électrochoc ergonomique ? Grosse baisse de tension
Techniquement tout tombe à peu près bien sous la main dans le véhicule, une fois qu’on aura repéré la molette de réglage des rétroviseurs (pas sur la platine mais en bas à gauche du volant comme sur d’autres asiatiques) et qu’on aura compris le fonctionnement des touches au volant dont les joysticks ne sont pas immédiatement intuitifs.
Mais rapidement des petites constatations faites au fil des kilomètres, dans des situations particulières et parfois délicates, se font jour. Cela commence par le petit écran situé derrière le volant. Sa taille n’est pas un problème, encore que les nombreuses informations qu’il propose puissent parfois s’avérer difficiles à repérer, mais son traitement brillant sur lequel les reflets s’en donnent à cœur joie nettement plus. L’écran central n’est heureusement pas traité de la même manière, plus mat, il propose un affichage assez fin dont la luminosité est bien maitrisée.
Hélas sa réactivité et sa logique d’organisation sont loin de l’être autant. Et comme il concentre la quasi-totalité des fonctions de réglage dans une hiérarchisation pas toujours évidente à saisir ou simplement à identifier, on en arrive vite à s’agacer. Les éléments à « cliquer » sont de manière générale assez petits et il est bien difficile de les viser correctement en conduisant. Il faut donc fréquemment réaliser plusieurs tentatives et parfois aussi se montrer patient avant que l’action demandée ne se lance effectivement. Le réglage de la température s’avère dans ces conditions souvent très délicat tant il faut quitter la route des yeux pour s’y atteler.
Le tout n’est par ailleurs pas exempt de bugs. Notre GPS s’est ainsi régulièrement figé durant notre parcours. Il suffisait de quitter l’application et d’y re-rentrer pour que tout redevienne normal mais si entretemps il vous fallait sortir de l’autoroute… Ben c’est raté. Heureusement, le tout est compatible Apple Car Play® et Android Auto™.
Pour nuancer ces critiques on signalera que, là encore, des mises à jour sont prévues par MG. Elles ne résoudront pas les problèmes d’ergonomie, mais devraient pouvoir solutionner les petits soucis logiciel. En attendant il faut bien reconnaitre que cela vient assez nettement ternir un tableau presque idyllique. Heureusement, MG possède un joker…
Essai MG4 : Électrochoc financier ? Devenez les rois du pétrole !
Et quel joker ! Puisqu’il s’agit de celui du prix. Notre modèle d’essai, une MG4 Luxury équipée de la batterie de 64 kWh, s’affiche à 34 990 € hors bonus ! Et à ce tarif la liste des équipements est aussi longue que celle des options est courte, ces dernières ne se réduisant qu’à la peinture à 650 € (seul le Dover White non métallisé est de série) et à la sellerie simili-cuir/tissu gris à 650 € également (ciel de pavillon gris offert en prime). Aides à la conduite, caméra 360°, pompe à chaleur, sièges et volant chauffants, application iSMART pour gérer le véhicule à distance, et j’en passe… tout y est.
Mais le plus impressionnant est peut-être le tarif proposé pour la version entrée de gamme Standard avec la batterie de 51 kWh qui est lui fixé à 28 990 € hors bonus. Vous lisez bien, il est désormais possible de rouler dans une voiture électrique neuve moderne, dynamique, bien équipée et absolument pas indigente pour moins de 23 000 € voire moins de 22 000 € pour certains si l’on tient compte des dernières annonces gouvernementales.
Plus fort encore, cette MG4 peut se targuer de chiffres d’autonomie, de consommation et de recharge qui n’ont rien à envier à ses rivales. La version 51 kWh est donnée pour 350 km d’autonomie WLTP tandis que la version 64 kWh oscille (selon les finitions donc les équipements) entre 435 et 450 km. MG annonce une consommation moyenne de 16 kWh/100 km et nous avons relevé, sur notre parcours mixte, le chiffre assez proche mais surtout assez raisonnable de 17 kWh/100. De quoi réaliser sereinement un minimum de 350 km entre deux recharges.
Et là aussi il y a une bonne surprise puisque selon les constatations de Soufyane Benhammouda, notre confrère d’Automobile-Propre, en courant continu la puissance de charge maxi annoncée à 135 kW est aisément atteinte et surtout régulièrement dépassée pendant un long moment avant de se réduire. Passer de 10 à 80 % de batterie sur une borne de recharge rapide se fait donc en une trentaine de minutes (attention seulement sur la version 64 kWh, la version 51 kWh est plafonnée à 117 kW, notez aussi qu’en courant alternatif elle ne dispose que d’un chargeur embarqué de 6,6 kW et non 11 kW comme sur les versions plus hautes).
Vous en voulez encore plus ? La V2L (Vehicle to Load) est de série sur toutes les MG4 avec une puissance maxi de 2200 W. De quoi faire votre petit café partout…
De quoi surtout donner des sueurs froides à ce qu’il devient presque compliqué de qualifier de « concurrence ». En 100 % électrique, cette dernière se résume essentiellement en un trio composé des cousines Volkswagen ID3 et Cupra Born et de la française Renault Mégane E-Tech dont les tarifs naviguent allègrement 10 000 euros plus haut que ceux de la sino-britannique. Si ces véhicules sont globalement mieux construits que cette MG4 et que la fibre patriotique ou écologique des acheteurs entrera probablement dans les critères de sélection (les MG4 sont importées de Chine), il ne fait cependant guère de doutes que nombre de potentiels clients passeront allègrement outre ces considérations tant l’offre de MG est alléchante.
Le réseau de la marque (un vrai réseau physique) est par ailleurs en pleine croissance mais il faudra cependant se montrer patient pour acquérir le véhicule, les importations de MG4 s’effectuant pour le moment au compte-goutte.
Il fut un temps où le slogan « pas assez cher mon fils !» était le marqueur d’identité de la citadine d’un certain constructeur au losange. Il semble aujourd’hui bien plus adapté à cette MG4. Cette compacte électrique n’est pas exempte de défauts, certains assez agaçants même, mais aucun n’est vraiment rédhibitoire et elle dispose surtout de très sérieux arguments à faire valoir. Elle devrait très certainement rencontrer son public tant son offre est attractive et elle n’a pas fini de faire parler d’elle puisqu’une version survitaminée de 450 ch et 4 roues motrices fera son apparition l’an prochain !
Mais elle ouvre aussi probablement la voie à une nouvelle ère du marché de l’électrique sur lequel les concurrents vont être nécessairement contraints de s’aligner, et c’est peut-être ça l’électrochoc !
Texte et photos : Eddy P.