Le Nouvel Automobiliste
Essai MG5

Essai MG MG5 : break, électrique et économique !

MG ne semble pas être revenu en Europe continentale pour faire de la figuration ! Après 3 SUV électriques et hybride rechargeable, la marque anglaise (et chinoise) lance la MG5, le seul break 100% électrique du marché. Nous en avons pris le volant sur en Provence dans sa finition Luxury dotée de la batterie à autonomie étendue de 400 km. Si on se serait bien vu sillonner ces routes ensoleillées au volant d’un roadster MG TF, nous avons toutefois apprécié ce nouveau modèle, moins ludique mais beaucoup plus pratique.

Design du MG5 : efforts SUVisants

Essai MG5

Nos premières impressions (qui seront sans doute les vôtres en visionnant nos photos) se vérifient face au nouveau MG5 : pour un premier modèle qui n’est pas un SUV depuis la renaissance de la marque, celui-ci semble toutefois lorgner du côté du côté de cette catégorie en termes de style.

Haut perché, le MG5 semble en effet avoir une garde au sol supérieure à celle des compactes et leurs dérivés SW traditionnels. Selon les données du constructeur, celle-ci s’établit pourtant à 115 mm, une valeur dans la norme sur le segment. A nuancer toutefois, car celle-ci s’entend véhicule chargé. On a en tout cas l’impression que la caisse flotte au-dessus des roues.

De profil, l’impression d’avoir affaire à un SUV s’exprime avec une silhouette qui semble trapue malgré, encore une fois, une longueur standard de 4,60 m. Longueur des portes arrière et vitre de custode réduites doivent expliquer cette impression. Des efforts ont toutefois été faits pour allonger visuellement et fluidifier la ligne, comme la ligne de caisse remontant au niveau des ailes arrière ou le jonc chromé se prolongeant en hauteur jusqu’au hayon.

L’arrière offre également un seuil de chargement assez haut, renforçant cette comparaison avec l’univers des SUV. Mais le design de cette partie évoque bien celui des breaks, avec des faux-airs de Mazda6 SW, de Toyota ou, dans la structure des feux, d’Audi. Il y a pire comparaison !

Pour la face avant, pas de comparaison, mais pas non-plus d’identité forte. On ne décèle pas vraiment de ressemblance avec les autres modèles de la marque, chacun ayant son style propre. En regardant dans le détail cette face avant très sobre, on remarque le jonc chromé partant de l’intérieur de l’optique jusqu’au milieu de la face avant, qui se matérialise par la trappe de recharge.

On note également le motif vertical courant sur toute la largeur de la calandre inférieure avant, faisant écho à l’ornement de pare-chocs arrière. En bref, rien de remarquable, mais on apprécie beaucoup plus ce faciès et ses détails en vrai qu’en photos !

A bord du MG5 : moderne et accueillant…pour les passagers

intérieur MG5

L’habitacle de la MG5 nous fait moins tergiverser. L’intérieur gris clair (optionnel, voir le chapitre équipements) rend tout de suite l’atmosphère accueillante et le tableau de bord nous satisfait d’emblée par son dessin sobre et dans l’air du temps.

Ordinateur de bord numérique, écran central flottant de 10,25 pouces, console centrale flottante (elle aussi), molette de sélection de vitesse… la recette classique d’un véhicule de 2022 est bien appliquée, sous une forme sobre et élégante rehaussée par un jonc décoratif bleu courant le long des garnitures de portes, des aérateurs et de la planche de bord.

La qualité des matériaux se situe quelque part entre celle d’une Kia et d’une Hyundai, c’est à dire satisfaisante à la vue comme au toucher.

L’assise, constituée de 5 couches de matériaux censés répartir le poids et limiter la fatigue, est d’emblée confortable, peut-être plus que la moyenne actuelle. Nous aurons l’occasion de le vérifier lors de l’essai dynamique, mais sans offrir le confort d’assise d’une Citroën (C5 Aircross par exemple), nous sommes plutôt confiants.

MG5 places arrière

En termes d’espace, ce MG5 se montre plus généreux que le MG ZS EV, le SUV électrique compact de la gamme, tant en hauteur qu’en espace aux genoux, et ce aux différentes places. Notamment à l’arrière, où le plancher plat permet au passager central de voyager à l’aise. Une vraie petite familiale !

En revanche, pour un break, le coffre n’a rien d’exceptionnel. La modularité est basique, avec une banquette rabattable en 40/60 qui ne forme pas un plancher plat. C’est assez décevant… La contenance n’est pas beaucoup plus satisfaisante, avec 479 litres de chargement en mode 5 places et 1 367 litres en mode 2 places.

En comparaison, c’est respectivement plus de 600 litres et 1 600 litres sur une Peugeot 308 SW. Au moins, l’espace de chargement est bien carré et dispose de 2 espaces latéraux protégés par des filets.

Essai MG5 : break de chas…teté ?

Essai MG5 Luxury

SAIC Motors, qui possède la marque anglaise depuis 2007, est le deuxième constructeur mondial de véhicules électriques, porté par l’énorme marché chinois. Si les MG ZS et Marvel-R ne l’avaient pas déjà montré, MG n’est donc pas vraiment un amateur en matière de VE.

Le MG5 le confirme assez rapidement. Nous disposons pour cet essai de la batterie étendue et donc d’une puissance de 156 ch et d’une autonomie de 400 km.

La version à autonomie standard (320 km d’autonomie) culmine en comparaison à 177 ch et utilise la technologie LFP – Lithium Fer Phosphate – quand la batterie à autonomie étendue fait appel à la technologie NMC – Nickel Manganese Cobalt.

La cavalerie en autonomie étendue mène déjà sans mal la tonne et demi du véhicule. Le 0 à 100 km/h, donné pour 8,3 secondes et le couple de 280 Nm sont largement suffisants pour propulser le MG5 avec 2 personnes et leurs bagages. Ce devrait être également le cas avec deux fois plus de passagers et de valises.

Sans être un modèle d’agilité, le MG5 est agréable à mener et se montre sain. Quand le rythme s’élève, le train avant se montre léger et ne se dérobe pas. Tout juste un peu de survirage, et un roulis maîtrisé. Ses vocations ne sont de toute façon pas sportives.

La direction n’est pas la plus précise ni communicative du marché mais ne souffre pas la critique, et la suspension reste souple en toute circonstance. Un plus pour le confort, d’autant que les sièges s’avèrent en effet confortables sur la durée et offrent un très bon maintien.

Les différents modes de conduite ne mentent pas sur leur appellation : le mode éco privilégie la douceur avec une réponse douce et progressive de l’accélérateur, le mode normal le débride un peu pour une réponse plus rapide, et le mode sport se distingue par la réactivité qu’il propose, libérant la puissance à la moindre pression sur la pédale de droite.

3 modes de freinage régénératif (commandés par l’interrupteur KERS) sont proposés, du plus imperceptible au plus fort. Ce dernier ralentit le véhicule de façon à utiliser le moins possible la pédale de frein, ce qui s’apprécie en particulier à basse vitesse et en conduite sportive.

Une façon ludique d’optimiser l’autonomie, annoncée pour 400 km sur notre version, ou 320 avec la batterie à autonomie standard, des valeurs proches de la réalité… hors autoroute.

Sur ce type de route, vous rechargerez le MG5 de 10 à 80% en 30 minutes selon le constructeur, sur borne rapide. Sur borne classique de 7,4 ou 11 kW, il faudra compter respectivement 5,8 et 3,9h.

Au bout de plusieurs heures de routes convaincantes, la consommation électrique relevée enfonce le clou de cet essai. En visant la sobriété par une conduite tranquille, on atteint sans problème les 9,6 kWh/km.

En utilisant le véhicule sans être particulièrement doux sur la pédale de droite et en utilisant les autres modes de conduite de temps en temps, nous atteignons 14 kWh/ 100 km, ce qui est toujours honorable.

Enfin, en rythme soutenu et principalement en mode sport, nous ne dépassons pas les 16 kWh/100 km, ce qui est inférieur à la consommation annoncée (17,9 kWh/100 km).

Equipements du MG5 : confort primaire ou luxe modéré

MG5 break

Deux niveaux de finition sont affichés au catalogue du MG5. La version Confort et le second niveau appelé Luxury. Sur cette dernière, nous bénéficions du capteur de pluie et de la climatisation automatique, qui auraient tout de même été bienvenus dès l’entrée de gamme.

La clim auto n’est par ailleurs pas très intuitive puisqu’il est nécessaire d’accéder au menu principal pour rendre active…la commande physique permettant d’accéder au sous-menu de climatisation. Un non-sens !

Autre exclusivité du MG5 Luxury et autre déception : la caméra 360°. Dans l’immédiat, elle est pratique, avec différents angles de vue facilitant le stationnement. Mais son activation à chaque ralentissement (à l’approche d’un stop par exemple) est agaçante à la longue et la qualité de l’affichage est franchement médiocre.

On trouve en outre sur cette finition (et cette fois sans critique à émettre) la fonction d’ouverture à impulsion des vitres électriques, leur ouverture via la télécommande, le rétroviseur intérieur photochromatique et le siège conducteur électrique, des plus appréciables pour le confort.

MG5 jantes 17 pouces

Côté esthétique, la décoration intérieure est également propre à cette finition, tout comme la sellerie en simili-cuir noir, le gris étant optionnel, et les jantes 17 pouces, beaucoup plus jolies en vrai que sur les photos officielles sur lesquelles les branches noires ne sont pas mises en valeur.

Tout le reste de l’équipement est de série dès la version Confort, notamment le pack d’aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif, l’assistant de conduite en embouteillages, les feux de route automatiques, la reconnaissance des panneaux de signalisation avec aide au respect de la limitation de vitesse.

MG5 régulateur de vitesse adaptatif

L’ordinateur de bord numérique, l’écran tactile avec connectivité Apple CarPlay et Android Auto et navigation sont aussi livrés d’office, tout comme l’entrée et le démarrage sans clé.

On termine par un équipement qui est plutôt une fonction de la motorisation électrique : le V2L, pour Vehicle-to-Load. Celui-ci permet tout simplement de brancher des équipements électriques à son véhicules, par exemple une machine à café pendant une pause, un sèche cheveux pour se refaire une beauté, une trottinette électrique ou peu importe ! Lorsqu’une prise 12V ne suffit pas, cela peut s’avérer pratique !

Prix MG5 : non, l’électrique ne coûte pas plus cher !

Essai MG5 break Thibaut Dumoulin Le Nouvel Automobiliste 41

MG MG5 à parti de 32 490 € hors bonus

Modèle essayé : MG5 Luxury Autonomie Etendue à 38 640 € hors bonus avec les options peinture métallisée Diamond Red ( 650 €) et sellerie simili-cuir gris (1 000 €).

Concurrence :

Comme nous le disions en préambule, le MG5 est le seul break électrique du marché… A moins de le faire entrer en comparaison avec la Porsche Taycan Sport Turismo (est-ce bien raisonnable ?). On peut toutefois constater son positionnement tarifaire agressif assez facilement en regardant les prix des berlines compactes électriques.

Une Citroën ë-C4 est proposée à partir de 36 800 € en entrée de gamme Feel, soit autant que notre modèle d’essai en finition haute et toutes options. A ce prix, la française ne dispose pas des packs de sécurité ni de l’entrée et du démarrage mains libres, et souffre d’un déficit de puissance de 20 ch.

Une Hyundai iOniq Intuitive s’affiche également à un tarif supérieur, avec un premier prix à 35 600 €. Pour un break thermique, le tarif sera également supérieur à équipement équivalent. Affichée à 30 100 € en finition intermédiaire Allure, la Peugeot 308 SW PueTech 130 ch, par exemple, ne pourra lutter en termes de tarifs une fois déduit le bonus dont bénéficie la MG5.


Bilan de l’essai MG5

Il ne provoque pas le coup de foudre, ni par son style, ni par ses prestations. Et pourtant, ce MG5 nous a positivement surpris et ne manque pas d’arguments rationnels pour séduire. Notamment son prix raisonnable compte-tenu de son équipement, de ses qualités routières et de son confort.

Si vous souhaitez un break électrique, vous n’aurez de toute façon pas le choix (en tout cas pour l’instant) ! Si tout n’est pas parfait, MG propose un véhicule abouti, efficient et, en résumé, convaincant. Ne lui manque qu’un design un peu plus personnel (avec le Marvel-R, notamment le constructeur nous a montré qu’il pouvait faire des véhicules sexy) et une modularité un peu plus en phase avec ce que les acheteurs de breaks attendent de ce genre de carrosserie.

Galerie photos MG5 Luxury

Crédit photo : Thibaut Dumoulin pour Le Nouvel Automobiliste

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