Le Nouvel Automobiliste
Renault Talisman Estate

Essai Renault Talisman Estate Intens dCi 130 EDC7 : 2 ans porte-bonheur ?

Après 2 ans au volant du Renault Talisman Estate, nous vous partageons nos impressions !

Ce n’est pas un essai comme les autres que je vais vous partager aujourd’hui. Il s’agit de mes impressions en tant que propriétaire d’un Renault Talisman Estate, en préambule de l’essai de l’ultime version avant son arrêt de production. C’est aussi un achat presqu’imprévu car je n’étais pas allé en concession pour en sortir avec un Renault Talisman Estate. Une histoire qui a duré 2 ans, avec des hauts et des bas, que je vais vous compter ici-bas !

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Renault Talisman Estate, histoire d’un coup de cœur

Retour en 2017 : c’est l’année de mon arrivée au Nouvel Automobiliste. C’est aussi une année de transition professionnelle. Je quitte alors mon entreprise, dans laquelle j’ai évolué pendant 11 ans pour créer une nouvelle entité avec 2 associés. Je n’ai plus ma voiture principale depuis quelques mois, une Kia Rio que j’avais beaucoup appréciée, mais que j’ai eu tant de mal à vendre. Elle n’était pas la routière dont j’avais besoin.

Ce n’est jamais aisé de choisir une voiture, même quand on est passionné. Mon budget est confortable, je me limite à un objectif de 30 000 €. Mon choix se porte sur une Renault Mégane berline TCe 130 ch, disponible sur stock en Rouge Flamme ou Bleu Cosmos. Mais sur place, j’en viens à parler de la Renault Talisman avec mon concessionnaire et des rabais importants constatés : j’avais un bon souvenir de 2 locations faites à son volant quelques mois plus tôt, on ne sait jamais…

Talisman au pouvoir magique

Et il me dit : nous avons un Renault Talisman Estate d’occasion 0 km à l’étage, voulez-vous que je vous la montre ? Je suis curieux : impossible de dire non. Elle se présente aussi sous le beau Bleu Cosmos, avec, comme option, le pack cuir Rivera Noir et les réglages qui vont avec (sièges massants et ventilés, réglage électrique), le pack stationnement et la roue de secours. Mais 2 options qui me tiennent à cœur sont absentes : le toit vitré et le 4Control. Je suis en train de craquer… Mais c’est aussi un diesel. Habitant Paris, j’ai en tête son interdiction prochaine.

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Et le prix dans tout ça ?

Alors, forcément, il faut parler argent. Le prix neuf était alors de 38 000 €, auxquels s’ajoutent 4 840 € d’options et 744,76 € de frais annexes (carburant, immatriculation, gravage, accessoires…). Ce qui nous donne un total prix catalogue de 43 614,76 €. Après une petite négociation, le prix final options comprises tombe à 28 654,76 €, intégrant les frais d’immatriculation. Soit une remise de 34,4 %, pas mal ?

Pour le contrat, je choisis finalement un contrat LOA (Location avec Option d’Achat) de 49 mois, avec 12 500 km par an. Les loyers avec les assurances s’élèvent à 419,59 €, auxquels j’ajoute l’entretien de 27 €, soit un total de 446,59 €. L’option d’achat s’élève à 15 760,12 €. Si je vais au bout de mon contrat, ce sera un total de 21 882,91 (+1 323€ pour l’entretien).

Mais je n’irai pas jusqu’au bout de mon contrat, afin de passer sur une voiture de société. Le contrat s’arrêtera donc au bout de 25 mois, la condition pour l’arrêter : payer 3500 €, calculés sur le delta de la valeur Argus. La suite, c’est une autre histoire, je vous la conterai peut-être !

Talisman, pas vraiment porte-bonheur ?

Disons-le tout de suite, même si j’ai eu un coup de cœur, je ne peux pas dire que la chance a été avec moi à bord de la Renault Talisman Estate. A la réception, je constate une rayure sur le hayon, le rendez-vous est déjà pris pour la remise en peinture. Premier trajet, j’entends un léger sifflement qui, pour moi, vient d’un aérateur. Je ne m’inquiète pas en me disant qu’il faut que je le règle. Second trajet, direction le sud. Plus je monte en vitesse, plus le bruit de sifflement augmente, pour être désagréable à partir de 110 km/h. La route aller puis retour a été longue !

Il a fallu 3 passages au garage pour identifier la cause : un joint du câblage du rétroviseur droit a mal été positionné. Entre-temps, la retouche du hayon a été faite, réceptionnée avec un doute cependant. Je vais chez un ami et lui fait découvrir la voiture. Son père, vient me voir après, en me demandant le nom la voiture. Je lui réponds évidemment « Talisman », que c’est écrit en toutes lettres sur le hayon. Il me répond non, je vais voir avec lui : l’atelier carrosserie avait oublié de remettre les lettres après peinture…

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Allers-retours au garage !

Quelques mois plus tard, à un mariage, un oncle me dit : ta Talisman grince un peu. Ah bon… le lendemain, je roule un peu, je n’entends rien… ce n’est que quelques semaines plus tard, en allant stationner dans un parking souterrain, fenêtre ouverte, que j’entends ce grincement. Retour à la case garage, le problème est connu, c’est l’ensemble du train arrière qu’il faut remplacer !

D’autres problèmes ? Oui… après quelques heures de route sous la chaleur pour des vacances, le tic-tac des clignotants changeait de rythmique, plus amusant que gênant. Plus dérangeant, l’écran du R-Link 2 s’est arrêté plusieurs fois au fil de son utilisation. Les mises à jour n’ont rien changé à son manque de stabilité.

Ergonomie, où es-tu ?

Côté interface, je n’ai pas eu de chance, je n’ai pas eu la réplication Smartphone qui est arrivée au mois d’avril 2017, mon Renault Talisman Estate est de mars. Ça ne m’a pas empêché de pouvoir connecter mon iPhone pour le charger ou écouter ma musique. Il n’y a cependant pas d’emplacement pour le positionner sans risque de chute. Alors que Renault a inventé le satellite au volant, un bon exemple d’ergonomie, Renault s’est loupé avec l’interface du R-Link-2.

Son plus gros point faible, la gestion de la ventilation qui doit se gérer via le bas de l’écran, qui ouvre un menu. Seules 4 touches sont proposées en raccourci : dégivrage avant et arrière, recyclage de l’air et le mode auto. Heureusement, le réglage de la température se fait encore via 2 molettes rondes. Quant au reste de l’interface, on s’y fait finalement avec le temps. Même s’il n’a pas la souplesse d’un smartphone, l’interface du R-Link 2 peut se personnaliser avec des widgets préférés pour améliorer l’accessibilité de certaines fonctions.

Renault Talisman Estate tique

Pour la radio, c’est un peu frustrant pour le passager, mais le meilleur moyen pour la régler, c’est de passer par le satellite au volant. Il y a tout de même quelques touches tactiles permettant d’accéder au réglage du volume à droite de l’écran. D’autres touches permettent d’accéder à la page d’accueil, aux aides à la conduite et au réglage des écrans, y compris tête haute.

L’atout du R-Link 2, c’est le choix des modes de conduites « multi-sense ». Cinq réglages sont proposés : Comfort, Sport, Éco, Neutre et Perso. C’est un mixte entre choix de conduite (direction, réaction de la boîte de vitesses…) et d’ambiance (compteur central, ambiance lumineuse, confort thermique, sonorité moteur…). Forcément, on choisit rapidement son idéal, avec l’avantage sur ce modèle qu’il reste en mémoire (ce n’était pas le cas sur les véhicules plus petits chez Renault à l’époque).

Un Grand Tour d’Europe

En cas de changement de paysage routier, il est aisé de changer de mode via la molette multi-sense sur la console. Car en deux ans, j’ai emmené le Renault Talisman Estate sur différents reliefs, de Dunkerque à Nice, de Breda à Barcelone, avec des détours en Andorre ou sur le Mont Ventoux. Le 1.6 dCi 130 ch associé à la boîte EDC à 6 rapports est un bon compromis. Loin d’être anémique, grâce à ses 320 Nm à 1 750 tr/min, ce n’est pas pour autant un foudre de guerre.

Mais jamais il n’a manqué de réactivité grâce à la boîte EDC qui choisit toujours le bon rapport. Son poids relativement contenu a dû aider également (1 430 kg à vide). Il n’a jamais non plus trop haussé le ton. C’est un diesel, mais un diesel discret. Côté consommation, elle était annoncée à l’époque à 4,3 l/100 km. Pour mémoire, le cycle d’homologation était NEDC… La réalité est tout autre mais somme toute raisonnable : 6,19 l/100 km sur les 33 838 km à son volant. L’ordinateur de bord indiquait généralement 6 l/100 km. Mes trajets étaient principalement autoroutiers.

Des litres plutôt que des tonnes

C’est tout de même 2202,66 l de consommation au total, avec un prix au litre moyen de 1,433 €/l, les temps ont bien changé ! 3 157,18 € dépensés au total sur 2 ans. Des sommes qu’on n’imagine pas toujours. Avec un réservoir de 52 l, mon record de kilomètres entre 2 pleins aura été de 831 km, avec ma plus basse consommation à 5,56 l/100 km. A contrario, le maximum a été de 7,51 l/100 km.

Continuons encore avec une donnée chiffrée, le diamètre de braquage : 11,6 m entre trottoirs. Avec des porte-à-faux de 95,9 cm devant et 109,7 cm derrière, il fallait être prudent. Pour information, le 4Control réduit le diamètre à 10,8 m, mais réduit aussi le réservoir à 47 l (sur la phase 1) ! La direction électrique sur crémaillère m’a toujours apporté satisfaction, j’avais personnalisé la direction en mode sport, plus consistante à mon goût.

Et si je passais dans des rues étroites en centre urbain, je changeais le réglage via le « multi-sense ». Je m’amusais par moments à utiliser l’assistant de parking : il m’a toujours étonné par sa justesse et sa capacité à se garer sur des places étroites, même à Paris !

Des litres… encore des litres

Même si ça ne m’arrivait pas souvent, j’aimais conduire mon Renault Talisman Estate en ville. J’appréciais notamment la gestion du stop & start, qui se gère par la pédale de frein : un appui léger, le moteur ne se coupait pas, un appui plus marqué stoppait le moteur. À l’inverse, la gestion de la pédale permettait de redémarrer le moteur pour préparer l’arrivée du feu vert. J’ai rarement retrouvé la qualité de cette gestion au cours de mes essais. J’ai cependant toujours regretté l’absence de caméra à 360° !

La capacité du coffre ne m’a jamais déçu : un faux plancher bien pratique, 492 l sous tablette (+ 80 l sous faux plancher), des dossiers rabattables facilement, m’ont permis de faire le plein de courses sans souci. J’ai même acheté une commode dans une brocante à l’improviste. Il faut dire aussi qu’avoir un break familial, mais ne vivre qu’en couple, augmente les possibilités de chargement (maximum : 1 681 l).

Pratique Talisman

Les passagers ont toujours loué la place qu’ils avaient à bord du Renault Talisman Estate. Le confort était aussi apprécié, malgré l’absence de suspensions pilotées. Comme j’ai pu l’écrire dans le comparatif face à la Peugeot 508 SW, le dossier était parfois trop dur sur les trajets un peu longs. Heureusement, je pouvais abuser de la fonction massante, tout comme le passager avant ! Bonus : les sièges avant chauffants sont bien agréables l’hiver. Bonus bis : les sièges avant ventilés sont bien agréables l’été !

Sur l’autoroute, le Renault Talisman Estate était à son aise. Jusqu’à elle, j’étais un grand utilisateur du limiteur de vitesse. Avec la lecture des panneaux de signalisation, il suffisait d’un clic prolongé sur sélecteur au volant pour que la limite s’ajuste. Très pratique. Cependant, cette astuce n’était pas possible sur le régulateur adaptatif. Le système m’a pourtant séduit et m’a permis de vivre des longs trajets plus sereinement.

Autoroutière avant tout

Le passage d’un mode à l’autre s’effectue via un commodo sur la console centrale. Je vous entends déjà vous plaindre de cette hérésie d’ergonomie. Certes, il faut s’y faire. Mais une fois habitué, comme je ne changeais pas de mode toutes les 5 minutes, l’avantage est qu’à chaque redémarrage, la fonction précédemment utilisée était déjà sélectionnée ! Ce n’est malheureusement pas le cas des Renault plus récentes.

Autre avantage du régulateur adaptatif, c’est que, dès l’enclenchement du clignotant pour doubler une voiture qui nous avait ralentis, le Renault Talisman Estate accélérait. Je n’ai pas retrouvé cette fonction sur un Espace ou un Scénic. Et le moteur répondait toujours présent, avec le son du turbo qui n’était pas désagréable. Ce qui l’était plus, ce sont les bruits des turbulences d’air autour des rétroviseurs. Même le dernier Renault Kangoo fait mieux !

Les histoires d’amour durent 2 ans ?

Je pourrais encore écrire beaucoup de choses au sujet de mon Renault Talisman Estate. J’ai vraiment apprécié cette voiture. Je l’ai même conseillée dans mon entourage et aucun n’a été déçu. J’ai même des amis anti-Renault et pro-allemandes qui ont vu leur vision bousculée au point de reconnaître ses qualités.

Certes, j’ai eu quelques pépins désagréables, mais étant parisien, ses séjours au garage ne m’ont pas dérangé dans mon quotidien. Alors, pourquoi m’en être séparé au bout de 2 ans ? L’opportunité de passer sur une voiture de société. J’aurais pu reprendre un Renault Talisman Estate. Mais j’avais envie de changement, et de passer au monospace, mais ça, c’est une autre histoire, que j’aurai l’occasion de vous conter prochainement !

Crédits photos : Guillaume AGEZ

Essai Renault Talisman Estate, d’autres clichés :

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