Le Nouvel Automobiliste
Volvo C40 Recharge

Essai Volvo C40 Recharge : Première bien engagée !

La nouvelle Volvo C40 Recharge est une première pour la marque : premier modèle conçu pour être uniquement 100% électrique, 1er crossover sans moteur thermique…et première édition – First Edition selon sa dénomination commerciale – disponible à son lancement. Nous avons essayé ce nouveau crossover (Volvo se refuse à le qualifier de SUV Coupé, on vous en parlera) en région parisienne, sur des routes qui ne permettent pas forcément d’en exploiter les 408 ch, mais qui nous ont donné une bonne…première impression !

Design du Volvo C40 : ne l’appelez pas SUV coupé !

Essai Volvo C40 Recharge 408ch Face arriere 2

On en va pas se mentir, c’est bien de « SUV coupé » que nous avons immédiatement qualifié le Volvo C40 lorsque des premières photos officielles ont été publiées. Plus précisément « un Volvo XC40 coupé électrique ». Pourtant, la marque le présente comme un crossover. « Crossover », qu’on pourrait traduire par « mélange des genres ». Mélange… d’un SUV et d’un coupé par exemple ? CQFD ! Passons sur ces questions de terminologie et constatons de visu.

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Long de 4,44 m, le C40 Recharge fait à peine 1,5 cm de moins que le XC40, pour 6 cm de moins en hauteur. On ne peut donc voir l’un sans penser à l’autre. Pour autant, même l’angle le plus commun, la face avant, présente des différences notables. Les phares du C40 Recharge sont plus affinés et anguleux, et intègrent la technlogie Pixel-LED. La calandre pleine marque aussi la différence de l’électrification et l’intégration des antibrouillard a été également revue pour personnaliser le faciès du véhicule.

De profil, les lignes principales du XC40 sont bien présentes, en partie basse, frontale mais aussi sur le pilier C. L’interprétation est toutefois, en toute évidence, beaucoup plus fluide, moins massive et presque élancée. Et nous avons gardé le meilleur pour la fin avec cet arrière qui parâit beaucoup plus large qu’il ne l’est, effet de la lunette très inclinée mais aussi et surtout des feux très travaillés, reprenant là encore les codes de la marque mais dans une interprétation beaucoup plus moderne, affirmée, sophistiquée et technologique. ceux-ci partent de l’intérieur de la malle pour remonter en formant un C, encadrant une deuxième partie horizontale dédiée aux feux stop et aux feux de recul, et remontent le nom de la lunette de façon discontinue. Sans aucun doute le design le plus expressif de feux typiques du suédois. Le petit aileron marquant la délimitation entre la lunette et la partie arrière, selon les témoignages que nous avons pu recueillir en laissant traîner nos oreilles, ne fait toutefois pas l’unanimité. Mais il a le mérite d’être relativement discret.

A bord du Volvo C40 : voyager en PET

Volvo C40 intérieur

On s’excuse sincèrement pour la qualité du jeu de mot. S’il a au moins retenu votre attention, en voici l’explication : le Volvo C40 Recharge se positionne en voiture propre et la marque voulait le démontrer également dans l’habitacle. Résultat : nombre de matériaux sont réalisés en plastisque recyclé (PET, donc), notamment la jolie moquette bleue qui donne du cachet à cet habitacle sinon bien sombre ou encore les incrustrations de planche de bord en relief. Le C40 est aussi le premier véhicule du suédois à ne pas avoir recours à des cuirs d’origine animale, ce qui se généralisera sur les prochains modèles comme cela avait été annoncé.

Essai Volvo C40 Recharge 408ch Planche de bord interieur

En dehors de ces nouveautés éco-respnsables, le Volvo C40 Recharge offre un intérieur qui ne dépaysera pas les amateurs de la marque, avec une planche de bord épurée faisant la part belle à l’écran central flanqué d’aérateurs verticaux. Derrière le volant relativement dépouilé en boutons, une dalle numérique de 12,3 pouces restituant par exemple les informations de la navigation (Google Maps, le système multimédia reposant sur l’écosystème de l’américain) et les données classiques (vitesse, autonomie…). On notera toutefois l’absence de bouton de démarrage. Nous reviendrons en détail sur ce point. A l’avant, outre les sièges joliment dessinés en suédine et faux-cuir, nous apprécions les rangements de l’accoudoir central, pratiques avec une partie amovible.

A l’arrière, on fera attention à l’inclinaison du toit, qui risque de donner lieu à quelques bosses sur la tête des plus maladroits. Etonnamment, on ne se sent pas aussi engoncé que dans un XC40, mais la garde au toit est limitée. Les passagers de plus d’1,80 m vous le confirmeront sans doute. En dessous de cette taille, on est toutefois plutôt à l’aise à deux, notamment en termes d’espace aux jambes.

En passant du côté du hayon électrique, on découvre un seuil de coffre assez haut perché mais, bon point, il n’y a pas de marche compliquant la sortie des bagages. Sous le plancher, un peu d’espace est proposé mais il est juste suffisant pour y ranger le câble de recharge, et quelques menues bricoles. Le coffre dispose ainsi de 413 litres de chargement dans un espace bien rectangulaire ne souffrant pas du profil de coupé. Petit plus, l’espace libéré sous le capot avant est mis à profit pour offrir un rangement supplémentaire de 31 litres. C’est trois fois moins que le frunk de la Mustang Mach-E, mais celui du Volvo C40 dispose d’une trappe pour le refermer. Encore une petite signature du constructeur qui pense les choses jusqu’au bout.

Essai Volvo C40 Recharge : elle se plie en 4

Essai Volvo C40 Recharge 408ch Sur la route 9

Décidément , le Volvo C40 Recharge aime le 4. Après sa longueur de 4,44 m, on passe aux 4 roues motrices. Une configuration rendue possible par les deux moteurs de 150 kW, soit 204 ch (oui, encore un 4), montés sur chaque essieu. Soit une puissance totale de 408 ch. La capacité de la batterie est à la mesure de cette puissance, avec 78 kWh. Au total, l’autonomie promise est de 441 km en cycle mixte, ou 573 km en ville – soit une consommation électrique annoncée à 22 kWh / 100 km. Pour la recharger, la charge rapide en 150 kW est l’option la plus rapide, avec une récupération d’énergie de 0 à 80% en 40 minutes. Comptez 6h pour du 10% – 80% sur une plus classique borne en courant alternatif de 11 kW.

La pratique est plus excitante que la théorie. On démarre (sans bouton de démarrage, mais simplement en enclenchant la position D sur le levier, ce qui est perturbant !) et on profite calmement de la bonne progressivité de la pédale d’accélérateur. Lorsque nous enfonçons cette dernière à fond en revanche, le C40 Recharge nous gratifie d’un coup de pied aux fesses des plus surprenants. Avec 660 Nm de couple et un 0 à 100 km/h en 4,7 secondes (encore un 4), le Volvo C40 Recharge impressionne de vivacité, même s’il n’atteint pas la puissance d’une Tesla Model 3 Grande Autonomie. La marque suédoise ne mise de toute façon pas sur la performance et la vitesse, la Vmax étant d’ailleurs limitée à 180 km/h. On remercie en tout cas la transmission intégrale de permettre ce genre d’accélération grisante et ce grip impressionnant même sur sol gras.

Passé cet effet qui nous a bien réveillés, on calme le jeu pour une conduite plus adaptée à nos routes et à nos limitations, et notamment à nos centres-villes, en activant le mode One Pedal. Celui-ci rend inutile la pédale de frein, au toucher d’ailleurs bien dur et à la course très courte. Il faut prendre l’habitude de remonter le pied de l’accélérateur avec douceur, mais c’est ainsi que l’on préfère conduire le C40 Recharge. Celui-ci sait aussi inviter à la relaxation, avec une direction douce pouvant être raffermie via une fonction de l’écran tactile. La réponse du volant est alors bien plus adaptée hors agglomération, mais garde une démultiplication encore un peu trop importante pour adopter une conduite vraiment sportive.

Le confort ne souffre quant à lui pas trop la critique, avec un compromis identique à celui que nous avons pu tester sur d’autres modèles de la marque. C’est à dire parfois un peu ferme à basse vitesse, et plus rebondissant quand le rythme s’accélère. Avec 2 185 kg sur la balance, les suspensions ont fort à faire, mais le poids ne se fait vraiment sentir que lors des plus grands débattements, ou l’arrière s’affesse, sans toutefois arriver en butée.

Essai Volvo C40 Recharge 408ch visibilite arriere

On pestera en revanche vraiment sur la visibilité arrière médiocre, imputable à la ligne de toit, à la lunette arrière tellement inclinée qu’on a l’impression de regarder dans une meurtrière, aux angles morts importants et aux appuis-tête qui masquent encore plus la vue. Ceux-si se rabattent heureusement depuis l’écran tactile d’une simple pression.

Equipements du Volvo C40 Recharge : standing ovation pour l’avant-première !

Essai Volvo C40 Recharge 408ch Detail chute de pavillon

Cette édition de lancement, comme c’est le cas de la plupart des « First Edition » sur le marché, fait le plein d’équipements pour se présenter au public sous son meilleur jour. Cela commence par son esthétique, avec des jantes de 19 pouces, le toit contrasté noir, la peinture métallisée de série. A l’intérieur également, l’accueil est soigné, avec un grand toit panoramique fixe. Celui-ci, ne disposant pas de store, est teinté et apporte donc relativement peu de lumière dans l’habitacle. Comme sur un C4 Cactus phase 2… Tapis de sol premium, volant sport, pack éclairage à LED incluant l’éclairage d’ambiance, pédalier et seuils de portes en aluminium viennent aussi ajouter une touche d’exclusivité à l’habitacle.

En termes d’équipements de confort, nous avons apprécié en particulier en cette froide journée de décembre les sièges et le volant chauffant ou encore la possibilité de régler la longueur de l’assise. De quoi profiter, bien installé, de la sono Harman/Kardon de 600W à 13 haut-parleurs. Et parce qu’on s’habitue à ce genre de petites attentions, mentionnons également l’entrée mains libres et le hayon électrique à ouverture par le pied qui nous facilitent la vie et nous font gagner un peu de temps. En parlant de faciliter la vie, Volvo fournit 2 câbles de recharge, l’un pour prise secteur et l’autre pour borne de recharge ; ainsi qu’une pompe à chaleur pour optimiser l’autonomie.

Volvo oblige, pas d’impasse sur la sécurité ! Sans révolutionner l’existant, le C40 Recharge dispose de toutes les aides à la conduite et équipement de sécurité active moderne, à commencer par l’Intellisafe Assist qui est ni plus ni moins un système de conduite autonome de niveau 2 fonctionnant jusqu’à 130 km/h,. Le crossover peut aussi éviter les accidents dans de nombreuses situations, avec notamment un système anti-sortie de route actif de 65 à 140 km/h, un système d’anticipation de collision fonctionnant même sur les grands animaux et même dans les intersections…et en marche arrière (nous l’avons remarqué à nos dépends et vous confirmons son efficacité !). Finissons comme promis plus haut sur les phares Pixel-LED, que nous rangeons dans les équipements de sécurité dans la mesure où ces phares permettent de rester en feux de route tout en « masquant » jusqu’à 5 véhicules et ainsi offrir une visibilité maximale sans gêner les autres utilisateurs.

Au final, la seule absence notable est celle d’un affichage tête haute, devenu pourtant monnaie courante même chez les conducteurs généralistes…

Prix Volvo C40 Recharge : généreux et malin

Essai Volvo C40 Recharge 408ch Face avant 3

Volvo C40 Recharge First Edition à 62 250 €
Modèle essayé à 63 560 € incluant les options jantes 20 » à 660 €, peinture métallisée spéciale à 350 €, Sellerie Connect avec moquette Bleu Fjord à 200 €

A noter : afin de pouvoir faire bénéficier aux clients du bonus de écologique accordé aux véhicules électriques de moins de 60 000 €, Volvo accorde une remise de 4% permettant de passer sous la limite de prix fixée.

La gamme du C40 Recharge s’étoffera en 2022, en proposant 3 finitions et surtout une deuxième version à 2 roues motrices (traction) à batterie 69 kWh, d’une puissance plus modeste de 231 ch. L’entrée de gamme promet de se situer sous la barre des 45 000 euros et ainsi bénéficier – selon la grille du bonus écologique actuel – du bonus maximal de 6 000 euros.

En attendant cette version, qui devrait donc s’échanger vers les 39 000 € bonus déduit, le Volvo C40 Recharge Twin Engine trouvera sur son chemin (prochainement) la Tesla Model Y affichée à 63 000 € – Tesla aura-t-il la même politique de remise ou laissera-t-il vraiment 9 000 € d’écart en pris de transaction contre la Volvo ? ) ou encore la Ford Mustang Mach-E, plus spacieuse mais aussi plus chère et moins puissante en version AWD Extended Range, mais disposant de plus d’autonomie (540 en cycle mixte). Pour le même prix que le Volvo C40 Recharge, le Lexus UX300e Executive se retrouve à cours d’arguments : 204 ch (2 fois moins !), 306 km d’autonomie… Pas une mauvaise affaire, ce Volvo C40 !


Bilan de l’essai Volvo C40 Recharge

Le Volvo C40 Recharge est plus qu’un simple XC40 coupé, même si elle en reprend les caractériqtiques techniques, à savoir le double moteur électrique Twin de 408 ch et des traits similaires. Plus affutée, plus rapide (de peu), en tout cas agréable à conduire tant en conduite coulée que dynamique et encore mieux intégré à l’univers électrique, il met le paquet pour séduire même les plus réticents à l’électrique. Richement équipée, cette version de lancement a même le bon goût d’être bien positionnée. En optant pour une configuration intérieure un peu plus gaie que notre modèle d’essai, on peut alors disposer d’un véhicule surprenant à plus d’un titre !

Photos Volvo C40 Recharge

Article et photos : Thibaut Dumoulin pour Le Nouvel Automobiliste

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