Le Nouvel Automobiliste
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Essai Lexus UX 250h : et si le vrai lUXe c’était l’hybride ?

Le millésime 2018 est une année record pour Lexus en France. Avec 6 200 voitures mises en circulation sur notre territoire, la marque haut de gamme de Toyota réalise un 7ème exercice consécutif se concluant par une hausse de ses ventes. Le constructeur veut poursuivre sur cette dynamique en 2019, en se fixant un objectif de 8 000 unités. Le facteur clé de la réussite a un nom : UX 250h. Plus connue pour ses berlines et SUV des segments D et supérieurs – et alors que la CT 200h reste une compacte discrète sur nos routes – Lexus tente une incursion sur le marché des SUV du segment C pour accroître ses parts de marché et réaliser de la conquête chez des clients qui n’ont pas encore cédé aux sirènes du premium japonais. La couleur est annoncée : plus de jeunes, plus de femmes, plus d’urbains et plus d’entreprises doivent goûter à l’expérience Omotenashi en franchissant l’entrée d’une concession Lexus pour acheter ce véhicule. La firme s’est-elle donné les moyens de ses objectifs, face à une concurrence affûtée et fraîchement renouvelée ? Réponse dans cet essai.

Kansei, ou comment créer une plastique originale

Une fois n’est pas coutume, c’est par un détour sur une encyclopédie en ligne bien connue que nous allons commencer notre essai. Wikipédia définit l’ingénierie Kansei, décrite par ses concepteurs comme le fil conducteur de la démarche stylistique de l’UX 250h, en tant que « branche de l’ingénierie ayant pour but le développement ou l’amélioration de services ou de produits par la conversion des besoins psychologiques et émotionnels des clients en paramètres du design du produit ». En clair, la voiture, mise devant les yeux du client, serait censée traduire un certain nombre d’émotions. Tout un chacun pourra se forger son avis à ce propos ; ce qui est indéniable en revanche, c’est que la voiture affiche un look affirmé, usant d’artifices stylistiques plus marqués que certaines de ses concurrentes.

Cette philosophie trouve déjà une résonance au niveau de la proue de la voiture. La calandre trapézoïdale – dont la grille prend une forme grillagée sur la ligne F Sport (véhicule d’essai photographié en Bleu Saphir), de motifs ponctuels sur les autres versions (véhicule photographié en Gris Titane) – qui signe l’ensemble de la gamme est ici reconduite dans une version encore élargie. L’intégration du radar du régulateur de vitesse adaptatif sous le logo de la marque permet d’étirer la calandre jusqu’en partie inférieure du pare-chocs, où un jonc chromé vient faire la liaison avec le bas de caisse. Les phares Full LED, assez fins, se parent bien évidemment de la signature lumineuse en forme de « L », ici directement intégrée en partie supérieure du bloc optique principal. Les hautes écopes latérales disposées aux deux extrémités du bouclier viennent achever de donner de la personnalité à l’avant. Reprenant la même trame intérieure que la calandre, leur forme varie cependant selon les versions. Assez fines sur les finitions standard, elles sont élargies en F Sport pour prendre une forme qui ressemble fortement à celles des optiques. Elles ne possèdent pas qu’un simple rôle esthétique. Elles sont au contraire fonctionnalisées, puisqu’elles constituent le premier artifice d’une longue série permettant de guider au mieux les flux d’air.

Le profil de l’UX 250h semble en effet avoir fait de l’aérodynamisme son cheval de bataille. Les mêmes flux d’air que nous évoquions précédemment sont canalisés par un méplat judicieux sur les imposantes protections de passage de roue avant et arrière. Deux plis de carrosserie viennent donner du caractère au côté de la voiture, autant qu’ils guident l’air jusqu’à l’arrière de la voiture, vers des feux qui, eux aussi,  sont profilés pour améliorer l’aérodynamisme. Lexus parle d’ailettes aérostabilisatrices… et de notre côté, nous pourrons nous contenter de remarquer cette excroissance qui laisse effectivement bien suggérer son impact sur la résistance à l’air. Lexus évoque aussi un impact favorable et non négligeable de ces ailettes sur le comportement routier. Toujours dans la même optique, les rétroviseurs arborent un dessin assez aérien. Pareillement, l’UX 250h peut disposer de jantes de 17 pouces spécialement conçues pour diminuer les turbulences à leur niveau. Nos modèles d’essai, richement dotés, devront s’en passer, mais gagnent un petit pouce supplémentaire au change.

De visu, il est frappant de remarquer que l’on a l’impression de se trouver face à un véhicule plus compact qu’il ne l’est en fait. Avec ses 4,50 m, l’UX 250h est pourtant loin d’être ridicule face à un nouvel Audi Q3 et ses 4,48 m, ou un Volvo XC40 qui plafonne à 4,43 m. La clé de ce mystère réside peut-être dans le fait que l’impression de faible hauteur de toit ne provient pas que du vitrage latéral dynamique. Basse, la voiture l’est vraiment puisqu’elle ne dépasse pas les 1,54 m. C’est loin des 1,59 m de l’Audi Q3 ; encore plus des 1,66 m du Volvo XC40. Une caractéristique forte qui pourra, nous allons le voir, tantôt constituer un bel argument en faveur de l’agrément de conduite, tantôt un grand – ou plutôt un petit – désagrément en termes d’habitabilité.

La recherche d’optimisation précédemment évoquée donne lieu à un design cubique par des nervures assez prononcées sur les ailes arrière. Il faudrait le faire exprès pour ne pas remarquer le bandeau lumineux qui court sur tout le volet de coffre. Formé d’un seul tenant par 120 LED s’affinant progressivement à mesure qu’elles approchent du centre, il confère sa personnalité à l’arrière de l’UX 250h, ainsi repérable de loin. Le seuil de coffre est assez haut. Le protecteur de bas de caisse peut donc lui aussi remonter assez haut, pour le plus grand bonheur des utilisateurs urbains sensibles aux petits accrocs du quotidien, ainsi qu’à celui des assureurs réceptifs à tout élément pouvant diminuer les montants générés par de petits chocs. Cette pièce en plastique brut, en livrée F Sport, s’accompagne de quelques décorations chromées supplémentaires.

Sur le plan de la qualité perçue, les panneaux de carrosserie semblent tous correctement assemblés. Seul un assemblage un peu tarabiscoté au niveau de la base du montant A peut diminuer légèrement cette bonne impression. Comme à son habitude, Lexus propose en outre des peintures au pailletage épais accentuant ainsi l’impression de profondeur.

Tout ce qui est petit est Engawa