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essai mini cooper s bymycar edition

Essai Mini Cooper S Bymycar Edition

Mini n’a cessé de développer sa gamme au fil du temps mais n’oublie pas encore de survitaminer ses petites citadines « premium » pour en faire de gros kartings au plaisir de conduite inébranlable. C’est en tout cas la promesse de la marque qui tente de capitaliser sur son passé afin de ne pas devoir se justifier de perdre son âme au fil des ans… Pour le vérifier, nous avons eu plus qu’une classique Mini Cooper S entre les mains : en effet, c’est une édition spéciale réalisée par le groupe TOSSEN et commercialisée dans le réseau de distribution BYmyCAR que nous avons pu essayer.

Du naturel au Botox

Longue de 3,85 mètres, large de 1,73 m, la petite Mini ne l’est plus tellement et ce modèle ne peut pas cacher son embonpoint pris de génération en génération. Difficile en effet de la comparer aux véhicules de la gamme d’avant 2000, mais cette Cooper S garde toujours un certain charme. Ne rougissant pas de sa rondeur appuyée par des passages de roues élargis en plastique et de gros phares bulbeux, elle est équipée de jantes en alliage de 17 pouces, d’une double sortie d’échappement centrale ainsi que d’une trappe à essence chromée fièrement mise en valeur. L’aspect sportif n’en est que renforcé, sans oublier les différents sigles « S » démarquant ce modèle de ses sœurs les plus sages. On note d’ailleurs que bon nombre d’éléments affichent une couleur verte particulière et différencient encore plus l’auto.

Sous le capot, on retrouve un pétillant moteur 4 cylindres délivrant 192 chevaux à 4700 tr/min qui annonce un 0 à 100 km/h en 6,8 secondes et une vitesse max de 235 km/h ; le tout avec un couple de 280 Nm dès 1250 tr/min.

Série BYmyCAR édition : soyez remarqué !

Teinte de carrosserie métallisée Thunder Grey, inserts de couleur verte, numérotation de l’édition limitée, stickers sur le capot avant : pas de doute, nous n’avons pas affaire à une livrée originale. Commercialisée dans le réseau de concessions BYmyCAR, c’est le groupe TOSSEN qui a développé cette série limitée avec 4 modèles stickés en rose et 4 autres modèles décorés de la même façon en vert sur des bases de Mini Cooper S et SD.

On retrouve donc sur notre modèle d’essai :

  • le sigle « S » de couleur verte sur la calandre avant comme à l’arrière ainsi que sur les rappels de clignotants latéraux
  • des coques de rétroviseurs vertes
  • un drapeau à damier vert sur le capot avant
  • le numéro de la série limitée en vert sur l’aile arrière gauche et en plus petit sur l’aile arrière droite
  • des cabochons de roue verts
  • un rappel « BYmyCAR édition » vert à l’arrière gauche
  • le numéro de la série limitée en vert sur la planche de bord intérieure

La décoration est du plus bel effet en rendant le véhicule visuellement beaucoup plus sportif et agressif. Le rendu en rose reste nettement plus discutable, mais il faut reconnaître que dans les deux teintes la voiture ne passe pas du tout inaperçue dans la rue.

Premium ou premium ?

Sans hésiter, je répondrais premium ! Une fois assis au volant, la construction intérieure est tout simplement bluffante. Le choix des matériaux est très valorisant avec des cuirs particulièrement qualitatifs et des plastiques agréables. Tout est assemblé avec une précision chirurgicale et dégage une valeur perçue très élevée. La sellerie en cuir est magnifique et les sièges sont d’ailleurs très confortables avec des renforts dorsaux bienvenus qui nous installent comme dans un salon. D’un point de vue esthétique les commutateurs rappellent d’anciens modèles avec une touche rétro et sont du plus bel effet.

L’ergonomie est bien pensée et toutes les fonctions tombent assez naturellement sous la main. Seul le plastique du compteur central avec l’écran baisse le niveau de qualité, tout comme les plastiques durs à l’arrière qui semblent être différents de la qualité que l’on peut retrouver à l’avant. Les places arrière sont d’ailleurs toujours très petites et assez inconfortables. Le volume du coffre n’est malheureusement pas non plus un exemple sur le segment malgré la grande taille de cette Mini Cooper S.

Par ailleurs, les nouveaux compteurs de vitesse de retour bien en face du conducteur facilitent leur lecture et améliorent significativement l’expérience de conduite. On note cependant le placement d’un affichage tête haute assez flou qui, malgré différents réglages, force à trop chercher les éléments de conduite en déviant la tête de la route. Dommage pour une option à 620 euros. Restons dans l’équipement embarqué avec le système d’info-divertissement nécessitant un peu d’habitude pour le prendre en main.

Dans le même sens, la commande vocale n’a pas réussi à me convaincre par son manque d’efficacité. Le GPS quant à lui, mériterait un peu plus de clarté et de précision mais il fait tout de même son travail. L’option du système Hi-Fi Harman Kardon 12 HP 410 watts est agréable et offre un son intéressant malgré quelques basses parfois trop importantes, mais le problème peut se régler rapidement avec quelques réglages. De manière globale l’intérieur est vraiment premium, confortable et beaucoup plus haut de gamme que ce que l’on peut retrouver dans d’autres citadines sportives.

Une voiture de femme ?

Non, une voiture pour draguer !

Tu es vraiment sûr ?

Sans aucun doute, les miroirs de courtoisie sont minuscules 😀

Un sex-appeal certain…

Ou un certain sex-appeal, car pas de doute, la voiture est aguichante. Dans sa configuration de base, la Mini Cooper reste toujours très attractive auprès du public grâce à un design mythique et une bouille arrondie qui attire la sympathie. Son image est donc très positive, mais avec notre livrée « BYmyCAR édition » on ne passe clairement plus inaperçu. Les stickers temporaires pour l’essai presse étaient encore davantage tape à l’œil mais on m’aura en tout cas interpelé plus d’une fois lors mon essai.

Dans la rue ou sur l’autoroute, les pouces se sont levés et tous les retours étaient positifs. Il faut dire également que le son pétaradant de cette bombinette est tout autant agréable à l’oreille que son design l’est à la vue. On pourrait presque croire que cette voiture attire surtout grâce à tout l’attirail superficiel mis en valeur, mais, qu’importe : elle attire.

En ville, cette Mini Cooper S remplit parfaitement son rôle de citadine. Le volant John Cooper Works, en plus d’être pratique et joli avec ses surpiqûres rouges, est très agréable à prendre en main et la maniabilité de la voiture est parfaite pour des espaces urbains. La ville ne lui fait pas peur, le véhicule se faufile partout ou presque et la caméra de recul est là pour nous aider en cas de manœuvres délicates. La boîte de vitesse automatique est douce et le comportement de cette Mini reste fluide à tous les instants. On retrouve d’ailleurs cette même efficace fluidité en dehors des zones urbaines, là où la voiture peut commencer à exprimer ses 192 chevaux.

De longs trajets ne lui font pas peur et s’aventurer sur des nationales ou autoroutes est très facilement envisageable. Le confort est alors très élevé et on se croirait presque à bord d’une berline tant le cocon que dégage cette voiture est apaisant. Du côté de la pompe à essence, le constat est moins positif puisque l’on va facilement se retrouver avec une consommation mixte de 6-7 litres aux 100 km. On commence à être loin des 4,5 litres aux 100 kilomètres annoncés par le constructeur. Le mode éco n’y changera presque rien et ne fait que rendre la voiture beaucoup plus molle

Qui est-elle vraiment alors : citadine, routière ou vraiment sportive ? Concrètement, un peu tout à la fois. Sa polyvalence est exceptionnelle, mais remplit-elle vraiment son rôle lorsque l’on enclenche le mode sport ?

S pour « sport » ou pour « sex-appeal » ?

Pour y répondre, oublions d’ores et déjà les accélérations en ligne droite qui ne procurent pas la moindre sensation avec un moteur assez linéaire. En atteignant les 100 km/h en seulement 6,8 secondes avec le mode sport l’aiguille du compteur monte rapidement, certes, mais ne comptez pas sur des sensations et un ressenti ébouriffants. Pour retrouver le réel aspect sportif de la Mini Cooper S, il faut aller chercher de petites routes sinueuses pour laisser s’exprimer le potentiel de l’auto et laisser de côté son cocon premium omniprésent.

Il faudra pour autant aller vite, très vite, afin de ne pas se laisser décevoir par des sensations assez fades. Une fois un important rythme trouvé, le châssis incisif n’a pas fini de surprendre par son agilité. Il faut dire aussi que l’autobloquant et le blocage électronique du différentiel sur l’essieu avant font de réels miracles dans les virages. Et c’est bien là ce qui lui confère son titre de « gros karting » avec une vitesse en courbe très élevée ainsi que des sensations et un plaisir à leur paroxysme dans chaque virage.

La direction est suffisamment ferme et le système « Torque Steer Compensation » empêche la voiture de se braquer en tous sens lors d’importantes accélérations et de forts changements de direction. Cela renforce également l’aspect sportif de la voiture mais on regrettera une boîte de vitesse trop lente avec les palettes au volant, obligeant de rester en mode automatique. Le freinage quant à lui est efficace et bénéficie d’un contrôle en courbe ainsi que d’une assistance avec une compensation de la diminution de la qualité du freinage lors d’utilisations soutenues.

En somme, la Mini Cooper S F56 se dévoile vraiment et nous prouve que son comportement sportif est bien présent même s’il faut pourtant être généreux en vitesse pour ressentir beaucoup de sensations, ce qui fait augmente sensiblement la consommation à 8-9 litres aux 100 kilomètres.

En bref  ?

En ville, sur autoroute, en campagne ou pour une utilisation sportive, la Mini Cooper S F56 est une vraie voiture polyvalente qui démontre son efficacité dans toutes les situations. Une voiture idéale ? Non, je ne vous avais pas encore parlé du prix à payer. La facture est salée, vraiment salée. À partir de 25 050 euros, il faudra tout de même débourser pas moins de 38 190 euros pour notre modèle d’essai avec une (très) longue liste d’options plus qu’onéreuses. Difficile d’accepter un tarif si élevé, mais c’est le prix à payer pour une citadine sportive au confort premium toujours plus proche de l’univers haut de gamme de BMW.

Crédits photos : Romuald Terranova/Julien Huet/Le Nouvel Automobiliste

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