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Essai Skoda Kodiaq 2016

Essai Skoda Kodiaq 2.0 TDi 150 4×4 : A la conquête des SUV

Dans un monde automobile où les SUV sont rois, la firme tchèque s’apprête à lancer le Skoda Kodiaq : un gros bébé qui compte bien tenir la dragée haute aux Nissan X-Trail et Toyota RAV-4, tout en confirmant la bonne santé des ventes du constructeur. On vous en livre un essai complet.

Contexte et design extérieur

Avec 1 055 500 véhicules livrés en 2015, Skoda se porte bien. Sur le marché français, le constructeur a même enregistré 19 336 ventes depuis le début de l’année au 31 octobre 2016, soit une progression de 7,2% par rapport à l’an passé. Et si le modèle le plus vendu sur le plan international reste l’Octavia (récemment restylée), il ne serait pas étonnant que le Skoda Kodiaq vienne la titiller. Il s’inscrit en tout cas dans le segment à succès des grands SUV familiaux, qui va compter ces prochains mois de nouveaux représentants, notamment français avec le Peugeot 5008 à 7 places, mais aussi le Renault Koleos et ses 5 places.

Essai Skoda Kodiaq 2016

Long de 4,70 m pour 1,88 m de large et 1,68 m de haut, et proposé en version sept places, le Kodiaq possède, comme nous allons le voir, tous les gimmicks stylistiques qui font le succès des SUV.

Pas de doute, il tient de l’ours…

Sachez tout d’abord que le nom Kodiaq vient de « Kodiak », une race d’ours qui vit en Alaska, plus précisément sur l’île de Kodiak Island. On imagine volontiers toutes les « qualités » auxquelles peut renvoyer ce patronyme… et auxquelles Skoda souhaite faire adhérer son petit dernier ! Musculature, vitalité, grandeur… Marketing ou non, force est de constater que lorsqu’on l’a en face de soi, le Skoda Kodiaq en impose. Mais si ses mensurations le distinguent dans la circulation, son style extérieur en lui-même reste discret, comme l’ensemble des productions du Groupe Volkswagen, notamment les derniers SUV du groupe, Volkswagen Tiguan et Seat Ateca  en tête.

…mais de l’ours policé !

Le design est sobre, donc, mais de bon goût : les lignes sont agréables à l’œil, tout est bien placé, sans excentricité. Pour l’originalité, on notera tout de même une ceinture de caisse très marquée, et des projecteurs antibrouillard placés juste en-dessous des optiques. Les feux à l’aspect « creusé » à l’arrière flattent également le regard, tandis que le profil apparaît bien équilibré, même avec des « petites » jantes de 18 pouces comme nous avons eu sur nos modèles d’essai (le Kodiaq « monte » jusqu’à 20 pouces).

Essai Skoda Kodiaq 2016

En plus du style, de vraies prédispositions telles que les protections en plastique noir, les sabots chromés à l’avant et à l’arrière, la garde-au-sol surélevée et les angles d’attaque de 19,1° à l’avant et 15,6° à l’arrière viennent rattacher définitivement le Skoda Kodiaq au monde des SUV.

Au final, ce Kodiaq fait dans le classique. Certains trouveront cela dommage, mais la plupart devrait apprécier. Une partition que le Tchèque joue également dans l’habitacle… à découvrir en page suivante.

Entrons à bord

Lorsqu’on ouvre la porte conducteur, on a le même ressenti qu’à la découverte de l’extérieur de la voiture : c’est grand ! La planche de bord, qui s’étend bien sur toute la largeur de l’habitacle, en impose, et donne une impression de profondeur. C’est l’occasion de s’attarder sur l’ergonomie : on observe des aérateurs verticaux, une double boîte à gants, ou encore des poignées de maintien sur la console centrale. Skoda l’assure, ce sont autant d’éléments que l’on retrouvera sur les prochains SUV de la marque, dont le remplaçant du Yeti censé arriver en 2017.

Au centre de la planche de bord, trône un écran tactile (de 8 pouces sur la version haut de gamme « Style » que nous avons testée), baptisé « Glass Design » et qui regroupe l’ensemble des commandes de navigation (radio, GPS, informations relatives à la conduite). Contrairement à d’autres modèles du groupe Volkswagen, notamment la dernière évolution de la Volkswagen Golf, le Kodiaq ne peut pas bénéficier, même en option, d’un cockpit virtuel qui viendrait remplacer les compteurs classiques. L’affichage tête-haute n’est pas non plus disponible.

Essai Skoda Kodiaq 2016

Malgré tout, l’ergonomie nous est apparue très bonne : les boutons placés sous l’écran tactile tombent littéralement sous la main. Et d’un point de vue design, la planche de bord du Kodiaq est classique, mais réussie. Le comble, c’est qu’elle paraît plus premium et qualitative, à mon sens, que celle d’une Volkswagen Tiguan, et donne un sacré coup de vieux à l’intérieur du Seat Ateca, qui reprend quasiment à l’identique l’aménagement de la Leon… qui date tout de même de 2012.

Âme de déménageur

Bien sûr, les plastiques sont largement moussés, mais nous avons remarqué quelques défauts d’assemblages, notamment au niveau des poignées de maintien sur la console centrale. Il convient néanmoins de préciser que le modèle essayé est une pré-série, et que Skoda devrait corriger le tir d’ici la commercialisation, prévue en mars 2017.

Au-delà de l’ergonomie et de la qualité de fabrication, l’intérieur du Kodiaq brille surtout par son habitabilité, notamment aux places arrière, où deux grands gabarits pourront sans mal se loger. On notera également la contenance colossale du coffre : 720 l ! La soute peut même atteindre les 2065 l en ne conservant que les deux sièges avant. Le dossier du siège passager peut d’ailleurs être baissé, et permettre ainsi de libérer une longueur de chargement de 2,80 m. En configuration sept places (en option à 820 euros), le coffre offre un volume de 270 l. Et en plus, le seuil de coffre n’est pas trop haut : le Kodiaq fait fort, honnêtement.

Pour enfoncer le clou, l’intérieur du SUV Skoda se distingue par certains aspects pratiques, comme la présence, dès le deuxième niveau de finition de parapluies intégrés dans les contre-portes avant, ou encore d’un gratte-vitre, deux équipements déjà vus chez Skoda mais appréciés par la clientèle. En bref, le Kodiaq sait recevoir, et j’ai été très emballé par son intérieur, certes très classique, et même assez austère dans son coloris noir, mais très confortable. Le Kodiaq devrait pouvoir parfaitement remplir son rôle de modèle familial.

Mais comme une voiture, ça se conduit, je vous propose maintenant de découvrir en page 3 le Kodiaq sur la route !

Le Skoda Kodiaq sur la route

Quatre motorisations seront disponibles sur le Kodiaq au lancement. Nous, nous l’avons essayé avec le moteur 2.0 TDi 150 ch 4×4, en finition Style (le haut-de-gamme actuel avant un possible degré encore supérieur), 5 places, et avec une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. Skoda estime que c’est ce moteur en version 4×4, mais avec la boîte DSG7, qui devrait être le plus vendu des Kodiaq sur l’ensemble des marchés, notre version BVM le suivant de près. Les premières commandes, toujours d’après Skoda, semblent d’ailleurs le confirmer.

Le Kodiaq TDi 150 4×4 est annoncé pour 142 g de CO2/km, et donc une consommation mixte de 6,1 l/100 km (500 € de malus 2016). Son poids s’élève à 1676 kg, ce qui est tout de même assez important et causé par la transmission intégrale (un peu plus de 1,5 tonne en 4×2).

Essai Skoda Kodiaq 2016

La force tranquille

Les bases étant posées, nous pouvons à présent y aller. Pression sur le bouton Start (puisque notre Kodiaq bénéficie du démarrage sans clé), et c’est parti : dès les premiers tours de roues, on se rend vite compte que la boîte manuelle nécessite peu d’efforts : la pédale d’embrayage est douce, et la commande de boîte, qui n’accroche pas, est agréable. Autre point appréciable, le TDi 150 s’avère très silencieux : on est loin des bruyants TDi qu’on a pu connaître par le passé !

Et concernant la puissance du moteur en elle-même, elle apparaît suffisante, notamment pour dépasser en toute sécurité. Mais n’espérez pas pouvoir adopter une conduite très sportive avec ce Kodiaq : il ne faut pas oublier que l’engin pèse près d’1,7 tonne et que cela se ressent tout de même au moment de freiner. Par ailleurs, la boîte de vitesses a un étagement des rapports relativement long (baisse des consommations oblige) : un autre élément qui incite encore à une conduite coulée. C’est véritablement à partir de 2200 – 2500 tr/minutes que le Kodiaq TDi 150 révèle sa puissance, quand bien même ses 340 Nm de couple sont disponibles dès 1750 tr/min : ainsi, si plusieurs modes de conduite sont possibles et qu’un mode sport est même proposé (la direction est plus directe, notamment), ce dernier ne présente pas un grand intérêt et on se retrouve surtout à privilégier le mode de conduite normal.

A côté de cela, la direction est précise, et la tenue de route ne mérite que des éloges. De plus, grâce à sa garde au sol rehaussée, ses angles d’attaque importants (19,1° à l’avant et 15,6° à l’arrière) et ses quatre roues motrices (le Kodiaq entraîne les quatre roues uniquement quand les conditions le demandent), le SUV Skoda témoigne de quelques capacités en tout-terrain, même si nous n’avons pas voulu trop nous aventurer (cela aurait été dommage de l’abimer !). Un mode « off-road », qui assiste notamment la voiture en descente (en jouant, entre autres, sur les freins et l’ABS), est tout de même proposé.

Bien sûr, les futurs clients du Kodiaq ne devrait pas choisir la transmission intégrale pour faire du tout-terrain : elle est surtout un gage de sécurité, et contribue à la bonne tenue de route de la voiture. C’est donc surtout sur la route qu’il convenait de jauger ce Kodiaq, et au moment de conclure, nous pouvons dire qu’il offre un comportement routier très sain, à défaut d’être exaltant ou surprenant. Aussi, la bonne ergonomie théorique de la planche de bord s’est révélée en pratique. Tous ces éléments font du Kodiaq un véhicule parfaitement recommandable.

Pour finir, observons à présent en détails la gamme du Skoda Kodiaq.

Gamme, équipements et conclusion

A son lancement, en mars 2017, le Skoda Kodiaq sera proposé en essence avec le 1.4 TSi, décliné en 125 et 150 ch, et en diesel avec le 2.0 TDi de 150 et 190 ch. Le moteur TSi 125 n’est proposé qu’en boîte de vitesses manuelle à 6 vitesses, tandis que la version de 150 ch offre le choix entre boîte méca et boîte robotisée DSG6, et peut surtout disposer de quatre roues motrices.

En diesel, la DSG7 est en option sur le TDI 150, et de série sur le TDI 190. Les deux blocs peuvent en tout cas être couplés à la transmission intégrale.

Essai Skoda Kodiaq 2016

S’agissant des finitions proposées, elles sont au nombre de quatre : Active, Ambition, Business et Style. L’Active débute à 24 950 €et offre un écran tactile de 6,5 pouces à bord, un régulateur de vitesse, des jantes de 17 pouces, des feux de jours à LED ou encore un « petit pack cuir » (volant, levier de vitesse et fourreau de frein à main recouverts de cuir). La version Ambition (facturée 2620 euros de plus) ajoute notamment un range-parapluie dans les portières avant (incluant un parapluie pour chaque porte), le démarrage sans clé (« Kessy Go »), un système de navigation « Amundsen 8 » couleur, tactile, avec cartographie Europe de l’Ouest ou le radar de stationnement avant et arrière.

Plus haut en gamme, le Kodiaq Business destiné aux flottes d’entreprise (+2080 euros par rapport au Kodiaq Ambition) adjoint la caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif ou encore le « lane assistant » (assistant de maintien dans la voie). Enfin, la finition Style ajoute encore les phares full LED, avec système d’éclairage auto-adaptatif, les jantes de 18 pouces, la sellerie cuir-alcantara, le hayon électrique ainsi qu’un système de détection des angles morts.

En option, le Kodiaq peut recevoir le « Trailer assist » (assistant de remorquage couplé à l’attelage amovible à commande électrique), le Care Connect (avec abonnement de un an inclus) comprenant l’appel d’urgence, l’appel de dépannage et l’appel de demande d’information, ou encore le « traffic jam assist » et la « phone box » qui comprend le chargement par induction.

Les prix, eux, s’échelonnent de 24.950 euros (Kodiaq 1.4 TSI 125 BVM6 Active) à 41.650 euros hors options (Kodiaq 2.0 TDI 190 DSG7 4×4 Style). Si l’on regarde ce que fait la concurrence, un Nissan X-Trail démarre à 25.480 euros, soit un peu plus cher, mais avec un moteur plus puissant que le TSi 125 ch puisqu’il offre 163 ch. Bémol pour le japonais, la gamme diesel se limite encore au 2.0 dCi 130… mais ces prochaines semaines, une version 177 ch va arriver.

La gamme d’un Toyota RAV4 est plus fournie que celle du X-Trail, et les prix sont très proches de ceux du Kodiaq : ces deux-là entrent donc plus en concurrence, d’autant que le RAV4 offre aussi un bon niveau d’équipement. Il a cependant l’avantage d’être parmi les seuls (pour l’instant en tout cas) à proposer une version hybride. Les véritables rivaux, en termes de prix, motorisations et prestations, pourraient finalement être les nouveaux Peugeot 5008 et Renault Koleos, et peut-être même le Volkswagen Tiguan XL, rallongé et doté de sept places, attendu pour l’année prochaine.

Conclusion

Le Skoda Kodiaq a donc de beaux arguments à mettre en avant. Habitable, agréable à conduire et bien équipé, il devrait sans mal trouver sa place dans le segment des SUV familiaux, et permettre à Skoda de confirmer sa bonne santé commerciale. Il devrait néanmoins être chahuté en interne par l’arrivée prochaine du remplaçant du Yeti, qui se posera dorénavant en concurrent des Renault Kadjar et Peugeot 3008. Mais ça, on le verra le moment venu : en attendant, l’ours tchèque hiberne jusqu’aux premières livraisons, en mars 2017 !

Crédits récit & photos : Adrien Ayffre – Le Nouvel Automobiliste

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