Le Nouvel Automobiliste
Essai Audi Q2 2016

Essai Audi Q2 2017 : le petit SUV aux dents longues

Après le Q7, le Q5 et le Q3, la firme d’Ingolstadt lance l’Audi Q2. Comme son matricule l’indique, c’est le plus petit de la bande, mais sûrement pas le moins ambitieux : nous sommes partis à la découverte de ce nouveau modèle, sur lequel le constructeur allemand fonde de gros espoirs. Let’s go !

Audi Q2 : Posons les bases

Inutile de rappeler que les SUV plaisent énormément : chez Audi, le succès tonitruant du Q5 (sorti en 2008, et très bientôt renouvelé), vendu à plus d’un million d’exemplaires en huit ans semble le confirmer. Par ailleurs, en France l’année dernière, 257 000 des véhicules vendus étaient des SUV, ce qui représentait 14% du marché : une aubaine pour les constructeurs.

Et s’il y a bien un segment qui cartonne actuellement, c’est celui des petits SUV « urbains ». Renault Captur, Peugeot 2008, Nissan Juke ou encore Mini Countryman : ils sont partout. L’affaire était trop belle pour qu’Audi ne vienne pas réclamer sa part du gâteau : voilà chose faite avec le Q2, qui vient logiquement se placer sous le Q3, qui mesure 20 centimètres de plus (4,39 m).

Pour les plus pointilleux, sachez que ce nouveau modèle est 14,5 centimètres plus long qu’une A1 (la plus petite des Audi), et pile la même taille qu’une TT, soit 4,19 m. Puisqu’on en est à parler des mensurations, sachez aussi que l’Audi Q2 mesure 1,51 m de haut, ce qui est un peu plus bas que les autres SUV (un Renault Captur par exemple fait 1,57 m de haut, un Mini Countryman 1,55 m). Ainsi, visuellement, et même s’il a une garde-au-sol légèrement rehaussée (14,5 cm) par rapport à une citadine/compacte classique, l’Audi Q2 fait clairement moins « 4×4 » qu’un Mini Countryman ou qu’un Fiat 500X, ses concurrents désignés.

Beau comme un camion ?

Malgré tout, il intègre la plupart des éléments qui caractérisent les SUV : protections en plastique noir (même si elles peuvent être couleur carrosserie sur la version S-Line), sabots chromés à l’avant et à l’arrière, surfaces vitrées réduites… Pas de doute, l’Audi Q2 sait y faire. D’ailleurs, si on ne peut pas dire qu’il est « excentrique », on constate néanmoins qu’il apporte plus d’originalité dans son design que les autres modèles de la gamme Audi : la grosse ceinture de caisse, au dessin anguleux, est là pour en attester. Aussi, Audi mise beaucoup sur les « blades » , qui « relient » les vitres latérales à la lunette arrière. Ces inserts peuvent être choisis couleur carrosserie, argent, gris Manhattan, gris titane mat ou blanc ibis. Ça peut même rappeler à certains la première R8 (celle d’Audi bien sûr, pas celle de Renault) !

J’ai d’ailleurs trouvé ça sympa. Des blades gris anthracite sur une carrosserie bleue rendent très bien par exemple. Des blades gris alu sur une carrosserie rouge, moins, le contraste étant trop marqué à mon sens (à vous de juger sur les photos).

Pour le reste, l’Audi Q2 offre une face avant agressive, avec une « nouvelle calandre Single frame octogonale surélevée » (c’est Audi qui le dit) et un bouclier visuellement très ajouré… visuellement oui, car quand on s’approche, on constate que les entrées d’air sont pleines, et donc factices ! C’est encore plus flagrant sur les versions S-Line, au style plus sportif. L’arrière évoque beaucoup les deux premières générations d’A3, ou encore la Volkswagen Polo avec ses feux relativement carrés. Il n’empêche que c’est plutôt agréable à regarder, que la signature visuelle des optiques allumées est belle, et que la voiture fait très « posée », « assise », large.

Essai Audi Q2 2016

En définitive, ça « fait le job », et on est content de voir qu’Audi a apporté sur ce Q2 quelques originalités. Bien entendu, le design reste subjectif. Certains trouveront peut-être ce Q2 trop « chargé » esthétiquement. Il convient tout de même de souligner qu’il rend bien mieux en vrai qu’en photos.

Vraiment « untaggable » ?

Dernier point, avant de passer à l’habitacle : Audi a axé sa communication sur le hashtag « untaggable » (« inclassable »), pour signifier que son Q2 ne rentre pas dans les clous -et pour se faire son propre mot dièse sur les réseaux sociaux. Certes, il est plus bas que les autres SUV urbains, et a un look un peu plus sportif. Toujours est-il qu’il reprend tout de même largement les codes stylistiques des SUV, comme la garde au sol rehaussée, et qu’il est donc bel et bien assimilable à un SUV. La position de conduite assez haute à l’intérieur le suggère.

Dans l’habitacle, c’est comment ?

Eh bien c’est… bien ! Comme dit juste en page précédente, la position de conduite est assez haute : pour le coup, on est bien dans un SUV, et cela peut contraster avec l’extérieur de la voiture et le fait que l’Audi Q2 soit relativement bas (1,51 m pour rappel). La planche de bord, dans son agencement, ressemble beaucoup à celle d’une A3.

Comme d’habitude chez Audi, tout est bien placé, les commandes tombent toutes sous la main même si à l’usage, on peut être décontenancé au départ par le nombre important de boutons sur le volant -tout du moins, sur les versions haut-de-gamme que nous avons essayées. De plus, l’écran central de navigation, qui regroupe la radio, certaines informations de conduite et le GPS (pour peu que vous ayez le « MMI Navigation », de série sur les versions les plus hautes, il est facturé 1115 euros sur les autres) est manipulable via une molette juchée devant le levier de vitesse. D’une taille de 7 pouces ou 8,3 pouces en option, cet écran possède beaucoup de sous-menus… pas forcément tous faciles, au départ, à appréhender !

Essai Audi Q2 2016

En tout cas, l’Audi Q2 présente bien, même très bien dans ses versions haut-de-gamme S-Line et Design Luxe. Si certains pourront reprocher l’utilisation de plastiques durs au bas de la planche de bord et sur les contre-portes, les assemblages sont très bons. La planche de bord dans son ensemble est agréable, et peut l’être encore plus avec le système d’éclairage à LED, intégré dans les baguettes notamment, qui donne le choix entre dix couleurs (voir photo ci-dessous) disponibles en option (de 270 et 510 euros selon le niveau de finition).

Présentation soignée, rangements (quasi) absents

Il présente mieux qu’il n’offre de rangements, d’autant que ceux proposés sont assez petits. On se consolera à l’arrière, puisque la place réservée aux jambes est plutôt bonne, grâce à des assises bien inclinées. En pratique, deux adultes de plus d’1,80 m pourront être relativement à l’aise à l’arrière, aussi bien au niveau des jambes donc qu’au niveau de la tête. Les dossiers, quant à eux, ne sont pas trop verticaux : un bon point.

Concernant le volume du coffre, il s’étend de 405 à 1050 dm3 banquette arrière rabattue. Le coffre dispose par ailleurs d’un double fond, et peut proposer un plancher plat. Le hayon peut se rabattre électriquement moyennant supplément (550 euros), mais on reviendra plus en détail sur les équipements et technologies.

En somme, l’Audi Q2 fait bien les choses dans l’habitacle. Il conviendra parfaitement à un couple ou à une famille avec des enfants en bas-âge. Il ne faut juste pas craindre de se sentir confiné, car si l’on étouffe pas en tant que tel à bord, les surfaces vitrées réduites et positionnées haut peuvent en donner l’impression ! La visibilité à l’arrière est de même sérieusement réduite lorsqu’il s’agit de reculer. Mais pour l’instant, on va plutôt avancer, puisqu’il est temps de parler conduite !

Impressions de conduite

Les Q2 que nous avons pu prendre en main étaient tous animés par le 1.4 TFSI essence 4 cylindres de 150 ch, soit en boîte manuelle 6 vitesses, soit en boîte robotisée « S-Tronic » à 7 rapports. Le 1.4 TFSI est donné pour des rejets de CO2 oscillant entre 119 et 130 g/km (selon la monture des jantes choisies, et selon la boîte de vitesses – la S-Tronic étant la plus vertueuse), et une conso mixte de 5 l/100 km. Dans cette configuration, le Q2 pèse 1265 kg (si boîte manuelle) ou 1280 kg (si boîte robotisée).

Essai Audi Q2 2016

Une boîte S-Tronic plus adaptée

Dans les faits, et pour avoir testé les deux, il s’avère que la boîte robotisée est plus convaincante que la boîte manuelle. En fait, le Q2, équipé du bloc 1.4 TFSI 150 ch, incite plutôt à une conduite « cool » : ce bloc est doux, assez peu audible, et le fait qu’il puisse désactiver deux de ses cylindres pour abaisser la consommation quand la conduite s’y prête est encore un argument. Aussi, la boîte S-Tronic remplit parfaitement sa fonction, et se marie bien avec ce moteur essence : les passages des rapports sont quasi imperceptibles, et en mode « normal » ou « efficient », elle se cale rapidement sur de hauts rapports (la septième peut être engagée automatiquement dès 90 km/h, selon votre style de conduite), dans un très bon confort de roulement. Mais là où cette transmission est bluffante, c’est qu’elle est aussi intelligente : si vous mettez le pied au plancher, la boîte va automatiquement descendre les rapports pour vous offrir un maximum de puissance.

A ce propos, un mode manuel est disponible (avec des palettes au volant aussi… mais qui sont en option), pour ceux qui voudrait prendre la main sur les rapports. Si cette possibilité peut se montrer intéressante dans certaines conditions, ce n’est pas forcément le cas en conduite « sportive » : la S-Tronic est tellement bien calibrée qu’elle se plie parfaitement aux envies du « pilote ». Il n’est donc pas de véritable besoin à passer en mode manuel… Quoi qu’il en soit, puisqu’on en est à parler de conduite sportive, il convient de noter que le Q2 TFSI 150 se « réveille » véritablement au-dessus des 3000 tr/min, accélère sans broncher avant de montrer assez rapidement ses limites. La plage d’utilisation moteur est donc haute et restreinte… Mais en tout cas, on peut largement dépasser en toute sécurité, et puis la conduite sportive n’est pas le fonds de commerce de ce SUV.

Un comportement sain

Concernant la boîte de vitesses manuelle, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Elle est très bien elle aussi, et son guidage est précis. Mais la souplesse évoquée du moteur fait que nous n’avons pas spécialement envie, selon moi, de jouer du levier de vitesse.

Dans les deux cas (boîte méca comme robotisée), il apparaît que le Q2 tient très bien la route, et ne prend pas de roulis en virage. La direction, assez souple à l’origine, peut être raffermie si vous sélectionnez le mode « dynamic ».

Au global, le Q2 est une voiture agréable à mener, sur nationale, autoroute ou encore en ville grâce à son rayon de braquage raisonnable (11,1 m). La rétrovision vraiment mauvaise est dommageable cependant. Pour le reste, ce Q2 « fait le job » une fois de plus, sans laisser un souvenir irremplaçable.

Essai Audi Q2 2016

Concluons

Nous avons donc testé l’Audi Q2 dans sa livrée 1.4 TFSI 150 ch, mais il est bien-sûr proposé avec d’autres moteurs depuis son lancement le 3 novembre dernier : le 1.6 TDi 116 ch BVM et le 2.0 TDi 190 ch S-Tronic (accouplé, contrairement aux deux autres, à la transmission intégrale Quattro) constituent la gamme des diesels. D’autres moteurs arriveront prochainement : le 2.0 TDi 150 ch Quattro S-Tronic arrivera en décembre, tandis que le 1.6 TFSI 116 ch BVM rejoindra les rangs en janvier 2017.

Les prix et la gamme

Pour l’instant, les prix se situent entre 26.500 euros (Audi Q2 1.6 TDi 116 BVM) et… 43.400 euros (Audi Q2 2.0 TDI 190 ch Quattro S-Tronic en finition Design Luxe) ! En essence, le premier prix est à 26.900 euros (Q2 TFSI 150 BVM), mais est amené à diminuer dès janvier avec l’arrivée du 1.6 TFSI. Pour vous situer, les Mini Countryman et Jeep Renegade, commencent à partir de 21 900 € (One 98 ch), et même 18 900 € (Sport 110 ch).

A côté de cela, le Q2 est proposé en six finitions : base, Sport, Design, S-Line, Design Luxe et Business Line (réservée aux flottes de professionnels). La version de base ne dispose par exemple que du système « MMI radio plus » (donc sans écran central), et affiche côté look des jantes alus de 16 pouces et des « blades » couleur carrosserie. Au-dessus, la finition Design ajoute la clim’ auto, l’Audi parking system, l’Audi smartphone interface, les jantes de 17 pouces ou encore le régulateur de vitesse. Plus axé « sport », le Q2.. Sport n’a pas droit au volant multifonction, et se dote de « blades » couleur argent glacier, et non plus gris Manhattan (foncé).

Essai Audi Q2 2016

Plus haut dans la gamme, la version Design Luxe possède le MMI navigation, l’Audi Connect, Apple Carplay et Android Auto, les phares à LED, la sellerie cuir voire les jantes de 18 pouces. Enfin, le Q2 S-Line fait l’impasse sur les Apple Carplay et Android Auto par rapport au Design Luxe, ou encore n’a pas droit à la sellerie cuir ou au pack éclairage de série, mais il se distingue par sa suspension typée sport notamment.

Audi oblige, le Q2 fait le plein de technologies… en option. Le « virtual cockpit » (cette dalle numérique qui vient remplacer les compteurs classiques) de 12,3 pouces est proposé contre 350, 520 voire 740 euros selon les degrés de finition par exemple. Les aides à la conduite, telles l’adaptative cruise control ou l’Audi line assist répondent aussi à l’appel optionnel. Clairement, le Q2 peut bénéficier de technologies inédites à ce niveau de gamme, et reprises notamment des A4 et Q7.

Conclusion de la conclusion

Et notre avis au final, sur cet Audi Q2 ? On a bien aimé son style extérieur, qui sort un peu de l’ordinaire des anneaux. L’intérieur est beau, même s’il manque un peu de rangements. Au volant, le 1.4 TFSI de 150 ch est agréable et offre un comportement sain. En définitive, le dernier SUV Audi fait (très) bien son travail, sans créer le coup de cœur. Mais peu importe : la marque annonce avoir déjà engrangé plus de 3000 commandes, ce qui montre que la clientèle suit. Et il en vaut tout de même la peine, même si l’on pourra toujours se demander l’utilité d’un tel véhicule et pester contre la prolifération à tout-va des SUV.

Article et crédit photos : Adrien Ayffre – Le Nouvel Automobiliste

Nos réseaux sociaux

Alimenté avec passion par l’association Le Nouvel Automobiliste

Copyright © 2021