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Découverte : Visite du musée des bus Egged en Israël

Depuis plus de quatre ans, sur Le Nouvel Automobiliste, nous avons pris l’habitude d’aller au-delà de la voiture particulière. C’est aujourd’hui la visite d’un musée que nous vous proposons, mais pas uniquement un musée dédié à l’automobile. On vous emmène en Israël au musée de la compagnie des bus Egged, une société plus vieille que l’Etat d’Israël.

Egged, l’un des plus grands opérateurs de bus au monde

Bien que le nom ne vous dise probablement rien, Egged (« אגד » ou union, en hébreu) est une coopérative d’autobus qui, outre le fait qu’elle soit la plus grande société d’autobus d’Israël, est l’un des plus grands opérateurs de bus au monde. Egged emploie 9 000 personnes et possède 4 000 autobus qui arpentent 1 038 itinéraires et 3 984 itinéraires alternatifs partout en Israël. Elle réalise 44 957 voyages journaliers, transportant environ un million de passagers sur plus d’un milliard de kilomètres chaque jour. Voici pour les chiffres, vous pouvez remercier Wikipedia et le profil du site internet d’Egged.

Egged a été créée en 1933, près de 15 ans avant la déclaration d’indépendance d’Israël donc, à l’époque où le territoire était sous mandat britannique à la suite de la chute de l‘Empire Ottoman en 1917. La coopérative est issue de la fusion de plusieurs coopératives d’autobus opérant près de Tel Aviv et rejointes en 1942 par United Sharon. En 1951, Egged fusionne avec la société Drom Yehuda et avec Shahar opérant respectivement dans le Sud et dans le Nord du pays pour former le premier opérateur de bus d’Israël. Enfin, après la guerre des Six Jours en 1967, Egged fusionne avec la société d’autobus Hamekasher qui rayonnait à Jérusalem.

Toujours du côté de l’Histoire, Egged a joué un rôle logistique important durant les guerres de 1956, 1967 et 1973 en acheminant soldats et vivres vers les zones de combat. A noter que la coopérative a gagné son procès contre Yasser Arafat en 2003, arguant que les 53 attentats contre les bus (dont 20 attaques suicides) ayant eu lieu depuis la seconde intifada et causant 200 morts avaient fait fuir les passagers des bus (une baisse de fréquentation estimée à 20 %). Ce n’est cependant pas ce procès qui a remis les israéliens au bus mais plutôt la construction de la barrière de sécurité, qui a drastiquement réduit les attentats entre 2003 et son achèvement en 2007.

Egged MAN

Les bus Egged, aujourd’hui

Du côté de la flotte actuelle, on retrouve des autobus MAN, Mercedes-Benz, Volvo ou Yutong, tandis qu’une partie de la flotte passée a été recyclée à l’étranger, en l’occurrence des Mercedes O405 Merkavim-Ha’argaz (base Mercedes et habillage israélien) qui sont allés commencer une seconde vie à Varna et Rousse en Bulgarie ainsi qu’à Izabelin en Pologne. Pourquoi ces deux pays ? Tout simplement parce que Egged dispose de plusieurs filiales à l’étranger à commencer par une participation de 51% dans la société bulgare Trans-Triumph opérant à Varna, Sofia et dans les aéroports, ainsi qu’une co-entreprise baptisée Egged Rousse JSC dans la municipalité de Rousse. En Pologne, Egged détient la société Mobilis depuis 2006 et y dispose de 1 500 bus. Enfin, Egged exploite les bus néerlandais de Waterland dans la région de Hollande septentrionale depuis 2011.

Une collection de bus hétéroclites…

La collection du musée Egged, située dans la ville de Holon au Sud-Est de Tel Aviv, comprend une cinquantaine de bus dont le plus ancien date de 1942, ainsi que deux voitures particulières. Concernant les bus, si les premiers matériels sont assez hétéroclites, composés de Ford, Leyland, Chausson ou Mack, on voit clairement se dessiner une tendance forte : dans les années 50 et 60, la quasi-totalité des bus sera sur base mécanique Leyland avec une carrosserie israélienne réalisée par Haargaz.

L’air conditionné, salvateur en pareil pays arrive à partir de 1968 dans les bus Egged tandis que la flotte se diversifie dans la décennie 70 puis 80 avec l’arrivée des Mercedes O405 (ainsi que d’autres modèles de la firme à l’Etoile), des Neoplan, Scania, Volvo ou MAN.

…complétée par deux voitures devenues rares !

Enfin, le musée compte deux pièces extrêmement intéressantes pour les férus d’automobiles que nous sommes : deux voitures israéliennes, en l’occurrence. Elles méritent que l’on s’y attarde à plus d’un titre. En effet, si Israël est redevenu un acteur de l’industrie automobile via la généralisation des aides à la conduite, à la montée en puissance de société de traitement d’image comme Mobile Eye ou au récent investissement de Renault-Nissan-Mitsubishi dans un centre de R&D à Tel Aviv, agissant comme incubateur de start-ups, le pays ne produit plus de voitures depuis 1981. A noter qu’Israël avait fait parler de lui lors du développement en grande pompe puis du lancement commercial de Better Place, fondée par Shai Agassi. La société proposait un service de changement de batterie en 2 minutes dans 38 stations dédiées, compatibles avec la Renault Fluence ZE.

Retour donc à ces deux pièces de musée : il s’agit de voitures 100% israéliennes de la marque Autocars [décidément, dans un musée de bus…] : une Susita de 1963 à moteur Ford (celui de l’Anglia 105E), ainsi qu’une variante plus moderne Susita Carmel 12/50 de 1970 à moteur Triumph (Herald). Dans les deux cas, la carrosserie est en fibre de verre. La firme Autocars n’a que peu exporté de voitures et sa production annuelle n’a jamais dépassé les 3000 unités avant de sombrer peu à peu à quelques centaines pour s’éteindre à 581 lors de son ultime année en 1981 où le dernier modèle disposait d’un moteur Simca.

Durant la décennie 80, Fiat et Subaru (!) régnaient en maîtres sur le marché israélien tandis que de nos jours, le marché local absorbe comme partout sa grande dose de SUV. Il est très rare d’y voir des voitures de collection et le climat est peu propice à la conservation des voitures. Les Susita sont quasiment invisibles, victimes de leur âge, de leur faible diffusion et surtout de l’absence d’affection que les israéliens y portent, plus prompts à s’en moquer qu’à les collectionner. Et rien que pour cela, le musée Egged dispose de deux joyaux !

Le musée des bus Egged en Israël en images :

Sources : Wikipedia, Egged Museum 

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