Lors des célébrations du Centenaire Citroën, les différentes associations et parties prenantes de l’événement ont rassemblé quelques modèles mythiques et majeurs des chevrons ensemble. Ce musée éphémère, composé de 22 véhicules, a notamment été le théâtre de la première sortie publique d’une étude de style jamais vue jusqu’alors, la 2CV 2000. Et le reste de l’expo valait aussi le détour !
Un musée éphémère pour le Centenaire Citroën
Comment résumer Citroën en un musée ? Certains particuliers ont essayé, le Conservatoire d’Aulnay-sous-Bois est la collection la plus riche au monde du genre, mais il y aurait (encore !) tant à montrer et à dire… Et comment s’assurer que chaque thématique soit représentée à sa juste place, même quand elle ne peut être incarnée que par de très rares voire par des modèles uniques ?
A l’occasion du Centenaire Citroën, les organisateurs avaient pour répondre à ce besoin bâti un musée éphémère. De l’extérieur, deux tentes avec 4 entrées qui ne payaient presque pas de mine. A l’intérieur, des trésors. Un exemple ? Pour la première fois réunies en un même lieu, les 4 Citroën carrossées pour la Présidence de la République, en 1955 pour les 2 Traction 15/6 H (Franay pour la limousine fermée, Chapron pour la limousine cabriolet), puis la DS 1 PR 75 du Général de Gaulle et ses 6,53 m, et enfin l’une des 2 SM Présidentielle commandées à Chapron par Georges Pompidou. Un menu royal, ou, plutôt, républicain !
Le retour des 2CV TPV à La Ferté Vidame
Et comment venir à La Ferté Vidame sans parler de celles qui y ont passé près de 60 ans cachées, recluses dans un grenier ? C’est l’histoire des 2CV TPV de Type A, de pré-séries en cours de mise au point sur le circuit lorsque la Débâcle de mai-juin 1940 eut lieu. Pour les protéger des allemands, qui en étaient à la recherche, les TPV sont pour l’une d’elles démontée et dissimulée, pour trois autres parquées dans un grenier où elles prendront la poussière. Tous les autres exemplaires qui composaient une série de 250 unités prêtes pour le salon de Paris ont disparu, mis à part un prototype de fourgonnette aujourd’hui exposé au Musée Malartre.
L’histoire ne s’arrête pas là : en 1994, lors d’une inspection de la Ferté, les 3 TPV sont « retrouvées » même si certains semblaient au courant de leur présence, et sont ensuite sorties par le toit lors de l’hiver 97/98 afin d’être présentée pour les 50 ans de la 2CV à Rétromobile. Ce jour-là, Jean-Martin Folz, découvrant la ferveur devant le patrimoine Citroën, posera le premier jalon de ce qui deviendra en 2001 le Conservatoire.
Ce n’étaient pas là les seules protagonistes du musée éphémère. Des modèles rares à l’imagine du Tracteur du début des années 1920, une rareté puisque très peu en furent assemblés, à la moto BFG en passant par un TUB en cours de restauration. Des beautés pures, comme la DS 19 Cabriolet usine, ou -dans un autre registre mais qui commence à plaire de nouveau- une BX de première génération signée Gandini en jaune Cédrat. Trois 2CV (une fourgonnette, une Cocorico et l’une de celles qui courut le Raid Afrique 1973.
Présente aussi, des modèles en état d’origine : une Rosalie 11 UB de 1937 jamais restaurée et première main, qui vient de sortir de grange, et une B2 de 1923 qui, avec 10 200 km, est peut-être la plus ancienne Citroën au monde en état d’origine. La Visa Chrono n°315 incarne, pour sa part, le retour des chevrons dans les années 1980 sous l’impulsion du sport auto et des « Chevrons sauvages ».
Les prototypes de style C60 et Xenia représentent chacun une ère du design, la première étant l’un des derniers projets de Flaminio Bertoni avec l’Ami 6 et le Belphégor, la seconde la période de Trevor Fiore dans les années 1980. Quant au 2CV 2000, dont c’était la première apparition publique, il nous rappelle que la Deuche et le néo-rétro n’ont vraiment pas été absents dans la réflexion sur le style de la première C3.
Nos images du musée éphémère du Centenaire Citroën
Crédit photos : François Mortier – Le Nouvel Automobiliste