Qu’on le veuille ou non, la Renault Laguna fête ses 30 ans cette année. Disparue du catalogue de la marque au losange en 2015, qui fondait alors ses espoirs sur la Talisman, la Laguna a, malgré une carrière commerciale en dents de scie, marqué les esprits… en tout cas les nôtres, au Nouvel Automobiliste ! Si bien que nous avons voulu lui réserver une série d’articles anniversaire. Retour à présent sur la Renault Laguna 3, dont l’objectif était clair : effacer la réputation de non-fiabilité de sa prédécesseure.
- Retrouvez ICI notre article consacré à la Renault Laguna 1
- Lisez LA notre article dédié à la Renault Laguna 2
Renault Laguna 3 : objectif qualité
La nouvelle génération de Renault Laguna, la troisième, arrive à l’automne 2007 après avoir été présentée officiellement au début de l’été. Il n’empêche qu’elle a fait parler d’elle bien avant cela : d’une part, car Renault a commencé à communiquer à son sujet en amont, dès le printemps 2007 (avec le lancement d’un site internet dédié et d’une campagne de teasing… si c’est, aujourd’hui, une technique courante pour susciter l’attente autour d’un nouveau modèle, Renault était, à l’époque, l’un des premiers à l’utiliser).
D’autre part car la presse spécialisée évoquait déjà la Laguna 3 dès… 2004, alors que la Renault Laguna 2 Phase 2 n’avait même pas encore été révélée.
Les premiers photoshops visibles dans les médias illustrant la Renault Laguna III remontent à 2004. L’inspiration des concept-cars de l’époque, notamment le coupé Fluence, était palpable. Nous vous avons également retrouvé des maquettes de ce qu’aurait dû être la Laguna 3, avant que Carlos Ghosn ne demande aux designers de revoir leur copie. La dernière image date de 2007 et est issue de la campagne de teasing de Renault.
Comme si les journalistes sentaient déjà que Renault souhaitait, avec la Laguna 3, faire oublier les déboires techniques de la Laguna 2. Sur elle, avant même sa sortie, reposait donc de nombreux espoirs, notamment celui d’une qualité retrouvée. La gestation de la Laguna 3 a ainsi été guidée par cette « quête ». Le changement de P-DG, en 2005 (Carlos Ghosn succédait à Louis Schweitzer) n’a pas détourné Renault de l’objectif.
Bien au contraire : Carlos Ghosn avait annoncé, avant même le lancement de la Laguna 3, que ce modèle devrait être parmi les trois meilleurs de sa catégorie du point de vue de la qualité. C’est aussi lui qui a (légèrement) retardé la commercialisation de la voiture pour que les designers revoient leur copie : Carlos Ghosn jugeait effectivement l’esthétique de la Laguna 3 pas suffisamment séduisante.
Commercialisée, dans sa phase 1, de fin 2007 à fin 2010, la Renault Laguna 3 a eu droit à quelques séries spéciales, dont la « Black Edition » (2009), visible sur la dernière photo. Vous noterez, en haut de la galerie, des « spyshots » de prototypes de Laguna 3 camouflés (dont le coupé, que nous évoquons plus loin dans l’article).
Renault Laguna 3 : une esthétique au centre des discussions
Une esthétique qui a malgré tout valu à la Laguna 3 bien des critiques. Après l’ère des Renault extravagantes (avec en point d’orgue, les Avantime et Vel Satis), était venu le temps des Renault… consensuelles, porté par la Laguna 3.
Son style, considéré comme impersonnel (surtout sur la berline. Le break, pour beaucoup, était mieux dessiné. Il a d’ailleurs été élu « plus belle voiture de l’année 2007″… un choix qui avait surpris, à l’époque, si bien que certains ont remis en question la légitimité du jury !), est possiblement l’une des causes de son échec commercial, outre la mauvaise réputation de sa devancière qui l’a poursuivie.
C’est d’autant plus dommage qu’au-delà, la Laguna 3 jouissait d’un intérieur très valorisant (et bien fini), d’une belle palette de motorisations (avec des moteurs V6 essence et diesel… le Graal du haut-de-gamme, dans les années 2000) et, surtout, comme désiré, d’un niveau de qualité très élevé.
Lancée en 2008, la Renault Laguna GT (ici, notamment, en Bleu Malte) introduisait pour la première fois chez Renault un système à quatre roues directrices. Couplé à un moteur essence 2.0 turbo de 205 ch ou à un bloc diesel 2.0 DCI de 180 ch, son comportement routier était encensé. Globalement, d’ailleurs, quelque-soit sa motorisation ou sa version, la Laguna 3 était une voiture plaisante à conduire, et dynamique. Crédits illustrations : Autowp.ru
Le restylage de 2010, plutôt réussi, et offrant davantage de personnalité à la Laguna 3, n’a pas réussi à relancer les ventes de la berline au losange. Bilan des courses, au bout de près de 8 ans de commercialisation : un peu plus de 350 000 exemplaires écoulés (dont 55 000 coupés : eh oui, la Renault Laguna III a été la seule génération à disposer d’un – joli – coupé dans sa gamme, commercialisé entre 2008 et 2015). Loin derrière, donc, la Renault Laguna 2.
La Peugeot 407, vendue de 2004 à 2011, a tutoyé les 900 000 unités produites tandis que la Citroën C5 2, commercialisée durant près de 10 ans en Europe, s’est écoulée à environ 430 000 exemplaires. C’en était sans doute trop pour Renault qui, en 2015, a décidé de tourner la page Laguna.
Ci-dessus, la Renault Laguna 3 Phase 2… et la Renault Laguna Coupé (qui a eu droit à de nombreuses couleurs intérieures, ici camel et beige). Si le modèle de série (présenté en mai 2008 à l’occasion du grand-prix de Formule 1 de Monaco), restait désirable, il perdait néanmoins de sa superbe face au concept-car qui l’annonçait en 2007 (en blanc). Lui aussi pouvait être équipé des 4 roues directrices.
En 2007, Renault a offert 450 000 euros à l’acteur Jean Reno pour qu’il prête sa voix à la publicité de lancement de la Laguna 3 !