Le Nouvel Automobiliste
EpoquAuto ASI Bertone LNA FM 1986

Epoqu’Auto 2024 : l’exposition ASI Bertone

S’il ne fallait retenir qu’un plateau de la 45e édition d’Epoqu’Auto, c’est peut-être celui-là : la collection ASI Bertone et ses 24 modèles retraçant l’histoire du carrossier de Turin. Entre modèles de série, supercars, concepts et études de style, c’est un voyage au cœur de cinquante ans d’histoire du design.

Lamborghini Countach, Citroën Zabrus, Cadillac Villa ou Alfa Romeo Bella : toutes ces voitures ont en commun d’avoir été créées par la carrosserie Bertone. Pour en comprendre l’héritage, le salon Epoqu’Auto a pu réunir 24 modèles de 15 marques différentes au Hall 4, signés des plus grands noms de l’officine turinoise.

Au total, l’Automotoclub Storico Italiano (ASI) préserve 79 créations de la Carrozzeria Bertone, acquises en 2015 après la faillite de la carrosserie, et placées sous la protection du patrimoine italien Elles sont entreposées à Milan, près de Malpensa, et proposées pour de grandes occasions comme Epoqu’Auto.

Deux frenchies en Italie signées Bertone pour Citroën

Les plus françaises de cette exposition sont badgées Citroën et signées Marc Deschamps. Le designer français de Bertone imagine deux coupés, en 1972 et en 1986, pour que Bertone convainque les chevrons de lui confier un projet. Le calcul est simple : Peugeot est marié à Pininfarina, Renault est autonome (mais fera appel régulièrement à Marcello Gandini dans les années 1980), alors Bertone se doit de se rapprocher du troisième grand constructeur français !

Pour y parvenir, il propose un coupé sur base de GS, la GS Camargue en 1972. Marc Deschamps y signe sa première création (il venait d’être embauché à Turin) qui ne reprend que la base technique de la GS. 20 cm plus basse, 8 cm plus large, la GS est transfigurée mais Citroën est en crise. A l’aube du mariage avec Peugeot, il est trop tard pour se lancer dans un projet de coupé, et Ligier qui assemble la fin de série des SM n’aura pas non plus de carrosserie 2-portes.

Rebelote en 1986 : Bertone retente sa chance. Fort d’avoir réussi à vendre en 1978 le concept de style de la BX -que Gandini proposera aussi à Volvo, d’où le concept Tundra, Bertone part de la dernière-née, la BX 4TC, et met en avant le système de porte Gandini « Elytra », dont l’ouverture est spectaculaire. Malgré une base aux portes-à-faux complexes, Marc Deschamps signe un break de chasse racé et ultra moderne, y compris technologiquement à bord avec de nombreux écrans. Las, Citroën n’a pas les moyens du projet, mais se laisse séduire par les lignes du coupé… qui quelques temps plus tard deviendront celles de la XM !

Bertone et les supercars italiennes

Chez Bertone ont été dessinées certaines des silhouettes les plus marquantes de l’histoire : Lamborghini Miura et Countach, Lancia Stratos HF, mais aussi la Fiat Dino Coupé ou encore l’Alfa Romeo Montréal. N’importe quelle carrosserie rêverait d’avoir posé son nom sur l’une de ces voitures ! Notez que la Miura exposée est le modèle personnel de Nuccio Bertone !

Longtemps après la Stratos, Bertone a de nouveau proposé ses services à Lancia avec la Kayak, une proposition de coupé de luxe. Hélas, le choix de la marque ira à la proposition interne d’Enrico Fumia, moins ambitieuse et originale. Même destin pour l’Alfa Romeo Bella, restée dans les cartons en 1999 car le Biscione concentrait ses efforts sur la 147. Pourtant, tout ne sera pas perdu puisqu’en 2003, Alfa confiera à Bertone le coupé GT.

Des créations pour toutes les marques automobiles !

Porsche, Cadillac, Lotus, Alfa Romeo ou encore Opel et Fiat, Bertone s’est adressé à toutes les marques, y compris certaines disparues à l’image de NSU et de la surprenante Trapeze à moteur rotatif central arrière. Son architecture avec des sièges en losange (2 collés à l’avant, 2 autour du moteur à l’arrière) est pensée sur le brevet d’un étudiant lyonnais, Jean Celle ! Dessinée en 1973 par Marcello Gandini, ce petit coupé 4 places restera dans les cartons, comme nombre d’autres concepts exposés à Lyon.

Ainsi de la Lotus Emotion, en 1991 (Marc Deschamps), de la Fiat Barchetta en 2007 (David Wilkie), des Opel Filo et Calibra Slalom (2001 et 1996) ou encore de la BMW Z7 Birusa (2003). Le grand monospace Cadillac Villa (2005) sur base du SUV SRX anticipe sur des questions toujours actuelles, autour de la conduite autonome, sous la forme d’une bulle luxueuse vitrée.

Notons enfin la Porsche 911 Karisma, tentative de Porsche à 4 places et portes papillon, et les études Slim (tandem sur base de Panda), Autobianchi Runabout (base du futur Fiat X1/), et Blitz (barquette électrique de 1992), qui auront à leur fraçon essayé de repenser les concepts sans connaître de lendemain.

Photos : François M. – Le Nouvel Automobiliste

Francois Mortier

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