Après le Kodiaq très récemment, le grand SUV tchèque, Skoda a dévoilé hier soir la nouvelle Superb, son fleuron de gamme thermique. Une auto qui reste disponible en berline et break !
Que reste-t-il à Volkswagen ?
Des SUV, que des SUV, trop de SUV ! On pourrait bien souvent l’entendre, disons au moins de la part des plus passionnés et traditionalistes d’entre nous. Pourtant, il existe un petit village gaulois… tchèque, qui résiste ! Plus sérieusement, et avec raison gardée, le SUV n’est pas oublié et a même en effet précédé la Superb : ci-dessous se trouve le nouveau Kodiaq, lors de sa présentation à Berlin il y a quelques semaines.
Malgré tout, on se demande si Volkswagen, maison-mère du groupe, n’a pas à remercier Skoda pour ce nouveau partage de plateforme entre la Passat et la Superb. En effet, la Passat fait presque pâle figure, avec le maintien d’une unique version break dénommée SW, quand la berline a été condamnée, tout comme, et nous en sommes infiniment tristes, sa déclinaison « sport/chic » Arteon, elle-aussi en berline et (Shooting) Br[a]ke. C’en était à n’en pas douter la plus élégante des VW actuelles.
Bref, si on se base sur les chiffres stricts, la Superb est toute candide à côté de sa cousine : la VW est le deuxième modèle le plus vendu de la marque, avec plus de 30 millions d’exemplaires, et 8 générations depuis 50 ans. La Skoda culmine, elle, à plus d’1 600 000 exemplaires sur quatre générations… mais avec une interruption de 52 ans !
La Superb : de la luxueuse berline à la grande cousine de la VW Passat
N’allons pas oublier la Skoda 640 Superb de 1934, devenue Superb en 1936. Un six-cylindres 2,5 l de 55 ch, excusez du peu. On compte 2 500 unités de 1935 à 1949, tout de même.
L’auto est relancée en 2001, telle une grande berline, certes plus aussi luxueuse (souvenez vous de la grande cousine VW Phaeton et d’une inédite version W8 de la Passat de l’époque…) mais qui a tout à fait participé à faire progresser l’image de marque de Skoda, rachetée par le groupe VW en 1991 : des produits pragmatiques, sobres et élégants, au rapport prix/prestations imbattable, et notamment une habitabilité de premier plan… même pour loger les jolies jambes d’Adriana Karembeu. Mais si, souvenez vous ! (bis)
De 2001 à 2008, on note 137 000 exemplaires de cette génération, positionnée légèrement au-dessus de la Passat, et que l’on pouvait trouver d’ores et déjà un peu plus charismatique…
En 2008 se positionne une deuxième génération plus imposante, et pas qu’en gabarit, si on peut se le permettre. Elle développait malgré tout une de ces astuces « Simply Clever » typiques de la marque tchèque : un hayon de coffre pouvant également s’ouvrir comme une malle ! Si cela n’est pas un argument de choix pour s’en dégoter une… Elle voit surtout l’apparition d’un élégant break Combi, profitant toujours du bel espace intérieur typiquement ‘Superb’. 618 000 exemplaires sur cette génération, une auto qui s’installe bien dans le paysage automobile du groupe.
2015 voit apparaître la troisième génération, plus moderne, anguleuse et élégante. Un véritable choix pragmatique au sein du paysage automobile européen, sans négliger les aspects pratiques, le design, ni l’agrément de conduite : moteurs TSI et TDI à jour, boites mécaniques et robotisées à double embrayage DSG, éventuelles versions quatre roues motrices 4×4, hybride rechargeable iV ou suspension pilotée…
De quoi encore confirmer et affirmer l’image de marque de la marque tchèque, idem pour ses petites sœurs, notamment l’Octavia. On n’y pense pas forcément tout de suite, mais pourtant, on vous invite à vous pencher sur le sujet. A fin mai 2023, on dénombre 805 000 exemplaires de la troisième génération, berline et break Combi.
Nous revoilà à l’actualité du moment : la quatrième génération moderne de la Superb !
Pas de révolution stylistique pour la nouvelle Superb, à l’image de son grand frère Kodiaq. On note qu’avec environ 4 cm de plus en longueur et de 0,5 à 1 cm de plus en hauteur, le gabarit se calque presque strictement sur celui de la Passat : 4,91 m de longueur, tout de même.
La calandre octogonale est revue, en étant un peu plus arrondie, alors que les optiques sont plus agressives et modernes, Full Matrix LED. Le bouclier est également plus acéré, quand le capot présente quelques nervures bien senties. Une évolution en douceur, mais efficace, qui lance les premiers éléments de la nouvelle stratégie design de la marque ‘Modern Solid’.
De profil, on note que contrairement au Kodiaq, la nervure formant la ligne de caisse est toujours au niveau des poignées de porte, d’ailleurs classiques et non affleurantes, comme c’est de coutume de nos jours. Du classique ! De l’arrière, on note le fort air de ressemblance avec la dernière Opel Insignia Sports Tourer… mais est-ce vraiment un reproche ?!
Passat SW et Superb Combi : deux cousines jumelles ?
En parlant de ressemblances, voici de quoi comparer les deux nouvelles cousines du groupe. De manière totalement subjective, votre serviteur reste perplexe quand au mélange « gamme thermique / gamme électrique iD » de l’avant de la Passat, moins accentué sur la version R-Line au look plus sportif. Avec ses optiques plus effilées et exemptée des bandeaux lumineux reliant les feux, la Superb semble plus équilibrée et classieuse. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Un intérieur plus épuré et technologique : l’ergonomie pas oubliée !
A bord, on efface tout et on recommence. Globalement et de la même manière que le Kodiaq, c’est véritablement réussi. Bravo ! L’écran imposant de 12,9 » est de série sur toutes les versions, et semblait voir son ergonomie bien améliorée (sur le Kodiaq). Le combiné numérique du conducteur est complété par un affichage tête haute.
Sous l’écran, on retrouve les nouvelles molettes physiques issues du Kodiaq au cœur du retour du « physique » dans les commandes du groupe VW ! La molette centrale est personnalisable et permet de choisir entre la vitesse de ventilation, la direction du flux d’air de la climatisation, les modes de conduite, le zoom sur la cartographie ou le volume du système audio. Les molettes extérieures règlent, elles, la température et les sièges ventilés/chauffants (sièges possiblement massants).
On ajoute le fait que la commande de boite (forcément ‘automatique’, commandant la boite DSG) a été déplacée au volant, façon électriques du groupe ; de quoi proposer d’amples rangements fermés, sur la console centrale. Parmi ces rangements, un emplacement pour recharge de téléphone à induction 15 watts intègre le refroidissement de l’appareil. Bien pensé !
Notons que dans l’approche durable de Skoda, tous les textiles intérieurs sont issus de matériaux 100% recyclés. Le cuir (dont ce superb(e) ton Cognac) est notamment tanné via des eaux usées issues de la transformation des olives ; parapluie dans la portière et grattoir de pare brise, éléments ‘Simply Clever’ intègrent aussi des matériaux durables.
On imagine que l’espace à bord reste conséquent, avec une volonté d’amélioration de la garde au toit, et du coffre : 645 L (+20) pour la berline, 690 L (+30) en combi !
Une offre multiple en motorisations
La Superb va être disponible en essence micro-hybride 1.5 TSI 150 ch DSG7 (avec désactivation partielle de cylindres), toujours avec un bloc diesel 2.0 TDI en deux versions, traction 150 ch et quatre roues motrices 193 ch. Cette dernière, et l’offre hybride rechargeable sont réservées au break Combi.
Une offre PHEV qui évolue en adoptant le 1.5 TSI à cycle Miller : 204 ch de puissance cumulée, et surtout une autonomie électrique annoncée à plus de 100 km, par une batterie passée de 12,7 kWh à 25,7 kWh. La recharge, toujours fortement recommandée comme chacun sait, plafonne à 11 kW en alternatif et surtout 50 kW en continu (charge rapide), ce qui reste encore assez peu développé. De quoi recharger de 10 à 80% en moins de 25 minutes.
On note que la cousine Passat gardera l’avantage de la version haute hybride rechargeable à 272 ch, sur la version GTE ; les versions essence basées sur le 2.0 TSI (204 et 265 ch) étant fort hypothétiques en France, malus oblige…
En bonne voiture moderne qui se respecte, une nouvelle palanquée d’aides à la conduite est déployée, autour notamment du bien connu système de conduite semi-autonome de niveau 2.
On note que la suspension pilotée se perfectionne : le nouveau DCC Plus utilise deux soupapes à commande indépendante, séparant détente et compression de suspension. Sont attendus un roulis réduit, moins de remontées verticales abruptes, une réponse de suspension plus rapide pour étendre le spectre de capacités de confort et de dynamique véhicule. Un élément de série sur la fameuse finition haut de gamme Laurin&Klement, du nom des fondateurs de Skoda, tout comme le système audio à 14 haut-parleurs.
Construite en Slovaquie, à Bratislava, les deux déclinaisons de Superb seront lancées en février 2024, à un tarif d’accès vraisemblablement supérieur aux 39 995€ demandés sur le marché allemand.