Le Nouvel Automobiliste
Lightyear presentation show

L’éclair Lightyear One fait le buzz : Tempête solaire à l’ambassade des Pays-Bas.

C’est la curiosité qui m’a fait cliquer compulsivement sur l’icône « s’abonner» de la page YouTube de Lightyear, le nouveau challenger de la voiture électrique qui ne se recharge pas… comme les autres. Et c’est après quelques jours que je me suis retrouvé à l’ambassade des Pays-Bas à Paris pour une présentation de l’un des tous premiers modèles de la Lightyear One.

Lightyear 0 The global premiere of the world s first solar car June 9 2022 01 4K

Dans la cour de l’hôtel d’Avray brillent un très beau soleil et un véhicule lui-aussi « solaire » vraiment différent de ce qu’on connaît actuellement sur le marché.

Légèrement moins sexy qu’une Tesla et plutôt dans la lignée du dernier concept Mercedes Vision EQXX, on peut aussi lui trouver des airs de Volkswagen XL1 ou d’Audi A7 avec son pavillon fuyant voire même pour les plus férus d’histoire de berlines la Tatra 603. Cette ligne lui donne aussi un look de vaisseau spatial sur roues reconnaissable entre 1000 ; bon point pour l’image qui pour l’instant reste sage.

Découverte du Proto (number) One

L’accueil de la présentation est très classieux dans un lieu qui rappelle à juste titre Versailles (en référence au Roi Soleil ?) et c’est au tour du jeune « Prince » Lex Hoefsloot, cofondateur et PDG de Lightyear de raconter son histoire et celle toute récente de cette nouvelle aventure entrepreneuriale.

Accompagné pour l’occasion du Chef de Projet de la marque Philippe Humbretch, et par une tablée de consultants (Douglas Ross d’Autonomy Paris, Pascal Tribotté de chez Renault et Olivier Orfila de l’Institut VEDECOM à Versailles).

Après un tour de table de présentation générale des acteurs en présence, nous partons vers le véhicule exposé sous une tente blanche (déroutant pour un véhicule solaire, mais nous verrons un peu plus tard que la pluie allait nous faire une petite surprise et le sujet était de présenter l’objet, pas son utilisation).

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Le style de Lightyear One

La ligne est fluide, dictée par l’aérodynamique avec le besoin de garder un maximum de surface plane pour étaler l’ensemble des panneaux solaires « chargés » de récupérer 45 km d’autonomie par jour sans bouger (surface de 5m² de panneaux solaires brevetés à double courbure, ce qui permet au véhicule de se recharger tout en roulant ou en étant simplement garé à l’extérieur) pour une autonomie totale de 725 km WLTP).

« La quantité de surface occupée par les panneaux solaires nous a toutefois conduits vers une silhouette à longue queue que nous avons raccourcie visuellement en insérant les parties les plus sombres dans la partie inférieure du côté et à l’arrière. Le résultat a également été de donner au véhicule une apparence plus robuste, en accord avec le concept d’exploration et de liberté « , explique le Directeur de chez Granstudio à Turin.

(Full article in Auto&Design no. 239)

Cette belle surface, noire conçue et fournie par Sunpower, coure du capot jusqu’au hayon en passant par le toit qui brille comme un « Black Mirror » est renforcée pour supporter la durée de vie du véhicule.

Dark Side of the Force

Cette zone noire est « la force » de la voiture, celle qui veut envoyer définitivement aux oubliettes les stations de recharge postées tous les 200 km ou l’utilisation systématique de n’importe quel type d’énergie fossile pour nous déplacements. Aussi la recharge « naturelle » ou biosourcée nous oriente à l’inverse d’un Supercharger Tesla vers une vie moins frénétique, vers une mobilité garante de liberté mais ré-organisée, planifiée en fonction de ce que le ciel aura bien voulu nous accorder. Car oui, chez Lightyear l’énergie est gratuite et infinie, mais pas instantanée (tout dépendra de la région). Dans le monde du tout tout-de-suite, la peur du manque de soleil, la notion d’immédiateté ne sera peut-être pas toujours respectée.

Le soleil, source d’énergie sans fil à retordre

La voiture est un des premiers exemplaires qui sera vendu en automne et qui servira de vitrine pour le développement d’une future gamme. Car oui c’est bien ce qui est prévu. Ce ne sera pas un one-shot mais une nouvelle marque qui veut bousculer les codes et changer les habitudes …comme celle de galérer pour trouver une borne (qui marche).

Alors le prix de la recharge ? 45 km gratis par jour de soleil… Nous n’avons pas encore eu le détail de la recharge par temps de pluie, ciel chargé ou même le temps de charge par prise classique ou box dédiée, le but étant bien-sûr de shunter le réseau classique au maximum.

Principalement faite de carbone

La voiture est bien pensée, avec un poste de conduite est très agréable, les sièges avant très confortables (Recaro) et le choix du color & trim moderne mêlant bois et tissus « sportifs ». Au centre une large colonne centrale recouverte de bois clair et alu surmonte une partie de la technique (bloc batterie). On est finalement un peu dans une BMW i3 avec le clin d’œil aux matériaux et à quelques parties de la structure toute en carbone avec mention spéciale pour le hayon, pièce au dessin magnifique (héritage du passage du Chef de Projet de chez McLaren).

L’ arrière est plus différent avec une banquette positionnée très bas qui manque de maintient pour les jambes des passagers. L’absence de vitre arrière due à la présence de la centrale solaire photovoltaïque donne cette impression d’être dans un coupé … à moteur central, dépaysement total.

L’intérieur de Lightyear, un peu sombre à l’arrière

Le véhicule n’apporte pas à cet instant de véritable révolution coté infodivertissement avec un écran tactile de 10,1 pouces, ce qui parait minimaliste aujourd’hui. Le vrai atout de cette auto au tirage limité se veut le rôle d’un démonstrateur qui prouve par les actes que l’énergie naturelle de notre étoile principale serait « presque » suffisante pour se déplacer « comme avant ».

Cependant nous devrons quand-même changer quelques-unes de nos habitudes comme celles d’avoir un habitacle baigné de lumière. En effet la technologie à vocation de récupération de l’énergie à l’extérieure bloque un peu l’éclairage intérieur. Les systèmes de panneaux solaires actuels ne permettent pas (encore) de laisser passer la lumière au travers.

Philosophie de conception Holistique

C’est-à-dire qui s’intéresse à son objet dans sa globalité : Technologie exclusive, intégrée dans les principaux composants, notamment le groupe motopropulseur, le système de gestion thermique et le toit solaire.

Les éléments techniques constituant Lightyear One sont invisibles, tel que la batterie qui est volontairement de taille moyenne (60 Kw quand-même) par souci d’éco-conception, gage de recharge complète plus rapide et limitation de l’utilisation du volume de matériaux nobles et rares. Le tout dans la même philosophie de rendre plus compacts des ensembles techniques tels que les moteurs.

Développés par Lightyear les moteurs sont au titre de 4 et se situent directement dans les roues (in-wheels). Il sont conçus et fabriqués in-house en collaboration avec le Slovène Elaphe. Ils affichent d’après leur fiche technique un rendement de 97 %, un exploit quand on sait que la moyenne se situe autour des 90%.

Ce système intégré aux roues constitue la chaîne cinématique électrique la plus efficace disponible aujourd’hui. Aussi, les pneus étroits quand à eux reprennent la technologie ENLITEN avec une faible largeur et sont le fruit d’une collaboration exclusive avec le manufacturier Bridgestone.

Efficacité aérodynamique et consommation record

Avec une consommation d’énergie de 10,5 kWh par 100 kilomètres (110 km/h), il s’agit du véhicule électrique le plus efficient. Son coefficient de traînée record, de moins de 0,19, en fait la voiture familiale la plus aérodynamique à ce jour. Outre l’aérodynamisme, la masse de la voiture a également un impact sur son efficience : la Lightyear est une voiture électrique de 5 mètres de long, mais son poids total n’est que de 1 575 kg (merci à vous Monsieur carbone).

D’où vient cette idée éclairée?

La création du prototype Stella qui a gagné la course à travers l’Australie, la World Solar Challenge (WSC) en 2013 (événement international pour les voitures à énergie solaire parcourant 3000 kilomètres à travers l’outback australien) par la Solar Team Eindhoven à été le déclencheur de la création de l’entreprise Lightyear. Entreprise qui se veut plus qu’un nouveau constructeur automobile.

Née de la compétition, cette entreprise technologique apporte sa nouvelle vision de penser les déplacements, en permettant aux conducteurs de voyager librement pendant sept mois sans avoir à se brancher sur une prise domestique ou une station de recharge. Avec Lightyear 0, le fabricant offre un nouvel horizon aux automobilistes qui souhaitent combiner liberté de mouvement et conscience environnementale.

Rouler gratuit est à ce prix

Pour introduire cette nouvelle forme de mobilité sur le marché, un maximum de 946 Lightyear 0 seront produites pour un prix de 250 000 € par le Finlandais Valmet Automotive, spécialiste de la petite série. Cette première étape industrielle permettra ensuite de passer au prochain modèle de Lightyear qui est conçu lui pour une production en grande série à un prix de départ accessible de 30 000 € (production prévue pour la fin 2024 / début 2025). Pour en savoir plus sur la mission de Lightyear et sur la première voiture solaire au monde, rendez-vous sur lightyear.one.

2023 lightyear 0 exterior rear three quarter view studio

Photos : Le Nouvel Automobiliste / Lightyear

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